26 septembre 2007

Mell : "C’est quand qu’on rigole"

La chanteuse nancéienne sort un troisième album "C’est quand qu’on rigole". Libération lui consacre une chronique.
Sa prestation en concert au Forum des Musiques Actuelles de Nancy en 2005 avait une énergie insolente et une fraîcheur peu commune dont on se rappelle.
Mell passe au Cylindre (Larnod 25) le 6 décembre.

Discographie disponible à la médiathèque de Dole
Mon pied en pleine face. - Label and music, 2004. - 1 disque compact + 1 DVD + 1 livret. - Ma grimace ; P... d'ange ; Le trottoir d'en face ; Na na ; Contre courant ; Virée d'enfer ; Interlude ; Encore une nuit blanche ; Encore un matin noir ; Maintenant qu't'es là (j't'ai ligoté) ; Un rêve qui s'en va ; Pour sauver les meubles ; A une sortie
Voiture à pédales. - Label And Music, 2005. - 1 disque compact + 1 livret. - Débile ; Moins que rien ; Voiture à pédale (version break) ;Même pas peur ; C'est pas une vie ; Pleure (tu pisseras moins) ; L'enclume ; La corde au cou ; Et ce cafard ; Neuf fois sur dix ; J'ai dans la tête ; Délit de faciès; Voiture à pédale
C'est quand qu'on rigole. -Label Mon slip : Warner Music France, 2007 (en commande)
http://www.myspace.com/mellturbo
http://www.acceszone.info/public/

Le Cylindre : automne 2007

>samedi 29 septembre (indus ) : Punish Yourself + Wormachine + Millions
>jeudi 4 octobre, vendredi 5 octobre, samedi 6 octobre (electro hip hop ) Esplanade des Droits de l’Homme (Besançon) Block Party! avec Tentet !, Tumi & the Volume, Samanaia, C2C, June & Feetwan
>jeudi 11 octobre (chanson reggae festif ) Riké+ More and More Selecta feat. Sista Jane & Wistick
>samedi 13 octobre (rock guitare expérimental ) Le Centre d’Art Mobile & Le Cylindre présentent Nervous Cabaret + R. Poss + H. Boghossian avec T. Akiyama + J.-P. Sergent Soirée multi-arts sur le thème de New York City
>samedi 20 octobre (rock pop indé ) Soirée Inrocks Indie Club Electric Soft Parade+ The Strange Death Of Liberal England + The love Bandits
>mardi 23 octobre (blues ) Bjørn Berge + Red House
>mercredi 24 octobre (rock ) The Bishops + One Two + Cat On A Hot Tin Roof
>vendredi 2 novembre (dub indus trip hop ) Scorn + Uzul Prod + No Signal + Silent
>dimanche 11 novembre (rock légende progressif ) concert à 18h !!!!! Ange
>jeudi 15 novembre (blues trash ) aux Passagers du Zinc Deltahead
> samedi 17 novembre (electro ) Clubbing is Rocking Signal Electrique + Leonard de Leonard + Magnum 38 + Dead Wood + Marie + Mat
>lundi 19 novembre (jazz klezmer ) au CDN (Nouveau Théatre) David Krakauer and Socalled avec Klezmer Madness
>jeudi 22 novembre (hip hop trip hop ) Wax Tailor+ Mister Aul + June
>vendredi 30 novembre(metal ) L’association SURF AREA présente : Hacride + Sybreed + Run of Lava + Smeti Duchu
>jeudi 6 décembre (chanson ) Mell + Maggy Bolle
>samedi 8 décembre (ska punk rock reggae emo ) Le Bastion et Le Cylindre présentent Rhésus + Welcome to Miami + Time will tell + Akila
>vendredi 14 décembre (electro dub world ) Kanka + Filastine + Olip + Pervoll + Fluks
>jeudi 20 décembre (electro hip hop funk emotronic ) Le Cylindre présente : BoogieBoxXX party #01Le Retour du Boogie & Honneyboxx Turbo Selector + Hudson Mohawke & Mike Slott as Heralds Of Change
http://www.lecylindre.com/
http://www.myspace.com/cylindre

Etat des lieux de l’offre de support musical 2006

L'Observatoire de la Musique a publié, le 14 septembre dernier, un rapport très instructif intitulé "Etat des lieux de l’offre de support musical 2006" rédigé par André Nicolas.
Il rassemble et analyse des données éclairantes sur la diffusion du disque dans les grandes surfaces alimentaires (les supermarchés de la grande distribution), les grandes surfaces spécialisées (Fnac, Virgin Mégastore, Cultura, Forum...) et chez les disquaires indépendants ou franchisés.

Premier constat : La stratégie économique adoptée influe directement sur la politique de l'offre : "Quelle que soit (mais pour combien de temps ?) la présence de nombreux répertoires, la concentration de l’offre vendue atteint un niveau extrême, en 2006 : 5,7% des références vendues totalisaient 90% du marché en valeur. "(p. 10). Un ratio qui rappelle la loi de Pareto (20/80) mais en plus concentré!

Second constat : L'approche analytique de l'offre et l'examen des répertoires n'est pas plus rassurant (p. 36 et suivantes) : dans les grandes surfaces alimentaires, le répertoire "variétés" constitue les 2/3 de l'offre, les autres musiques se disputent le tiers restant (musiques électroniques, hip-hop & groove, pop&rock, musiques du monde, jazz & blues, musique classique, et autres...)

La synthèse du rapport (pp. 13-14) conclut sur la nécessité pour les collectivités territoiriales d'apporter leur soutien aux réseaux des acteurs engagés dans la diffusion d'une offre musicale diversifiée et de proximité. "Les politiques sectorielles des collectivités territoriales devraient complémenter les investissements consacrés au spectacle vivant (lieux et manifestations) en facilitant l’implantation de zones d’excellence culturelle (culture et commerces culturels) pour satisfaire la curiosité des publics et tisser du lien social."

Etat des lieux de l’offre de support musical 2006 (format pdf)
http://observatoire.cite-musique.fr/observatoire/document/RAPPORT_LANDAU.pdf (54 p., format pdf)

Résumé
"L’Observatoire de la musique publie un état des lieux de l’offre de support musical (CD audio et DVD musical) présentée dans les canaux de distribution physiques (GSA, GSS, réseaux de disquaires et disquaires indépendants). Cette enquête a été réalisée à partir d’un panel de 100 points de vente, visités en décembre 2006, localisés dans les centres et périphéries de 19 villes représentatives de la diversité du paysage urbain français, hors région parisienne : Angers, Bordeaux, Brive La Gaillarde, Carcassonne, Clermont Ferrand, Dijon, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Pau, Rennes, Riom, Strasbourg, Toulouse, Vichy et Volvic. L’étude souligne la décroissance structurelle du marché physique, résultant d’une accumulation de trois facteurs : rationalisation des investissements liés à l’offre musicale, concentration de l’offre et dévalorisation du support... " (source : l'Observatoire de la Musique)

20 septembre 2007

خنيای باستانی ایرانی

La musique classique iranienne (Khonyâ-ye Bâstâni Irâni)

Préambule
Ces derniers jours, un nouveau docteur Folamour entretient la douce menace de faire siffler les bombes sur une autre région de grande culture, et à l’inestimable patrimoine archéologique. Oubliant ou feignant d’oublier que l’Iran, comme son voisin arabe, l'Irak, a accueilli sur son territoire, et à l’aube de son histoire, le berceau de la civilisation assyro-babylonienne. Oui, Suse, ville ancienne du sud-ouest de l’Iran est l’une des plus anciennes agglomérations connues à mériter le titre de ville. Fondée vers 4000 avant J.-C., Suse, capitale de l'Empire Elamite, était la ville voisine et rivale de Babylone. La Mésopotamie entre le Tigre et l'Euphrate, Sumer, la cité d'Ur, la région même où fut inventée l’écriture… ça peut évoquer quelques souvenirs de cours d'histoire de collège.
Il est certainement nécessaire de rappeler que la Perse, carrefour entre l’Asie, et le Moyen-Orient fut, à l’époque du Moyen-Âge chrétien et jusqu’au XVIe siècle, un intense foyer où prospérèrent les Sciences, les Lettres et les Arts, devançant et instruisant l’Europe, grâce aux travaux érudits de mathématiciens, de philosophes et de poètes... tels que al-Khuwārizmī (783-825), Al-Biruni (973-1048), Avicenne (980-1037)...

Quelques données sur l'Iran :
Superficie : 1 650 000 km2 (superficie de la France : 675 000 m2)
Population : 68 700 000 habitants
Capitale : Téhéran
Langue : Perse (langue indo-européenne)

Sur l'histoire de la musique classique iranienne
« Aucun témoignage tangible ne nous est parvenu sur l’art musical des premières civilisations installées sur le plateau iranien. L’empire perse des Achéménides (550 à 331 avant J.-C.) avec toute sa grandeur et sa gloire [dont témoignent les ruines de Persépolis], ne nous a laissé que très peu d’éléments susceptibles de révéler le contenu de sa vie musicale. Hérodote mentionne les rituels religieux des Zoroastriens, qui comportaient des hymnes chantés. Xénophon, dans son Cyropedia parle des musiques martiales et cérémonielles de l’Empire.
Les premiers documents qui nous renseignent véritablement sur la musique persane datent de la période des Sassanides (226-652 après J.-C.) […] Des musiciens de cette période, les noms de Ramtin, Bamshad, Nakisa, Azad, Sarkash et Barbod nous sont restés. On attribue [à ce dernier] l’invention du système musical comprenant sept structures modales connues sous le nom de « modes royaux » (khosrovani), trente modes dérivés (lahn) et trois cent soixante mélodies (dastan) qui correspondent apparemment avec le nombre de jours dans la semaine, le mois, l’année du calendrier sassanide.

La conquête de l’empire perse par les Arabes se situa vers le milieu du septième siècle. Après l’avènement de la dynastie Abbassi (de 750 à 1258) le siège du Califat fut transféré de Damas à Bagdad (anciennement territoire perse). A partir de ce moment, les musiciens et les savants perses jouèrent un rôle déterminant dans la formation et le développement de la culture islamique orientale. […] Nombreux sont les musicologues et les théoriciens de la musique qui nous ont laissé d’importants ouvrages, […] les plus importants Abu Nasr Farabi (872-950), Abu Ali Ebne Sina (980-1037), Safia Armavi (mort en 1257), Qotbaddin Shirazi (mort en 1310), Abdalgader Maraqui (mort en 1434) ont abondamment écrit sur la théorie et les aspects acoustiques et esthétiques de la musique. Depuis la seizième siècle […] rien de substantiel n’a été écrit. Jusqu’à ce jour, […] la musique persane est avant tout un art d’exécution et d’interprétation.
Traditionnellement, l’ensemble du système musical persan, le radif, comporte douze principes : sept dastgah (structures modales fondamentales) et cinq avaz (modes dérivés) Chaque dastgah et avaz comporte plusieurs gushé. Chaque gushé représente un schéma mélodique à partir duquel le musicien peut improviser. Ainsi donc le répertoire modal bien que relativement limité permet de diversifier à l’infini la manifestation musicale proprement dite.[…] »(Texte de Hormoz Farhat)

Les instruments de la musique classique iranienne
On distingue trois familles d'instruments de la musique classique iranienne : les cordes, les percussions et les vents.

Les instruments à cordes
Barbat, oud
Ud est le nom arabe de l’ancien instrument persan barbat. C’est un luth avec de neuf à onze cordes.


Dôtar (ou dutar), luth à long manche et à deux cordes. L'instrument est également joué au Turkménistan, situé au Nord de l'Iran et chez les Uyghurs, région de la Chine de l'Ouest.


Kamantché, vièle à quatre cordes
Kamânche, kamancheh, keman, kemanche, kamança ou kemânçe (en persan: کمانچه, « archet »)
Narges Dehghani

Santour, cithare trapézoïdale où soixante-douze cordes métalliques fixes (4 par note) sont tendues sur deux rangées de neuf petits chevalets. On accorde l'instrument au moyen d'une clef agissant sur les 72 chevilles. Le musicien frappe les cordes avec de fines baguettes de noyer ou de buis appelées mezrab (plectres).
Ardavan Kamkar, santour solo


Sétâr, instrument à cordes pincées, c'est un luth à quatre cordes de la famille du tanbur. Il est consisté d'une caisse de résonance ronde et bombée, en bois de mûrier, et d'un long manche en noyer. On pince les cordes avec l'ongle de l'index droit, utilisé en guise de plectre.
Hossein Alizâdeh, sétâr avec Dariush Zargari, tombak


Tanbur, très ancien luth à long col droit, a dû connaître plusieurs variantes. Le tanbur de Khorassân avait deux cordes. Aujourd'hui il a tantôt deux cordes, tantôt trois, et on le joue sans plectre avec les doigts de la main droite.
Aliakbar Moradi, tanbur solo


Târ, appartient à la famille des luths. Sa caisse de résonance à double renflement est en bois de mûrier, et la forme de sa table évoque deux cœurs réunis par les pointes. Cette table est en peau d'agneau. Le long manche est pourvu de vingt-cinq ligatures en boyau et de six cordes dont deux doubles. On en joue avec un plectre est un luth à six cordes. La chaude couleur sonore de l'instrument se marie particulièrement bien avec le zarb.
Sahba Motallebi, târ solo


Les percussions
Daf, grand tambour sur cadre à membrane unique. L'intérieur de son cadre porte de nombreux anneaux qui résonnent lorsqu'on frappe la peau ou que l'on secoue le tambour. Outre ses attaches avec la musique populaire kurde, le daf est un instrument très lié à la musique des confréries soufi des derviches.


Zarb, est le principal instrument de percussion de la musique savante persane. Ce tambour calice d’une seule pièce en bois est recouvert d’une peau de chèvre. Au XIIIe siècle, le grand poète mystique Djalâl-ud-Dîn Rûmî écrivait : "O Dieu, donne au musicien des doigts de sucre et pour le zarb, une main de fer!" "Zarb" est un mot arabe qui signifie "frappe" et les Persans lui donnèrent l'acception de "rythme", de "temps", de "tempo". Ce tambour est également appelé "Tombak" en raison des deux coups désignés par les syllabes "Tom" et "Bak", mais ce terme est devenu péjoratif.
Keyvan Chemirani, zarb solo


Les instruments à vent
Ney (ou nay), flûte en roseau, originaire d'Asie centrale, dont les plus anciennes formes datent de -3000 ans. Son nom persan signifie roseau
Kees van den Doel, ney solo


Discographie disponible à la médiathèque de Dole

Parvin Javdan and Zohred Bayat, chant ; with Avaye Doost Ensemble : “Rozaneh : introducing poems from Rumi, Aragui and Sayeh”, Erato, 2001
Rozaneh - en persan signifie « "rayon de lumière", "espoir" - est interprété par un groupe exclusivement composé de femmes. Parvin Javdan et Zohreh Bayat chantent des solos et duos, composés ou improvisés sur de la musique iranienne traditionnelle ou contemporaine, tout en s’inscrivant dans la tradition soufie. Les textes sont tirés de l’œuvre de poètes tels que Sayeh, Rumi et Aragui. Cet album débute par une pièce en dastgâh Isfahan (l'un des modes de la musique iranienne). Après quoi compositions et improvisations se succèdent en dastgâh Shür et Nava pour renouer enfin avec le dastgâh Isfahan. Ce voyage cyclique qui symbolise le retour auprès de l'être cher, nous fait entendre la parole de deux grands mystiques : Molavi (plus connu en Europe sous le noom de al-Rümï) et Fakhedin Aragui, poète soufidu XIIIe siècle. Tous deux évoquent les expériences mystiques qui vont de la nostalgie née de la séparation d'avec l'être aimé, à la joie extatique de l'union avec cet être.

Shahram Nazeri, chant ; Ali Reza Faiz Bashi Pour, tanbur, tambour ; Hafez Nazeri, daf, dohol “Mythical chant ”, Buda Musique, 2001
Cet enregistrement de Shahram Nazeri, une des plus grandes voix de la musique classique perse, est dédié à la culture kurde ; Les compositions de Ali Reza Faiz Bashi Pour et de Shahram Nazeri sont le fruit de quatre années de recherches vouées à la poésie et aux mélodies issues de la traditions orale du Kurdistan. Shahram Nazeri est né au Kurdistan iranien, dans une famille de musiciens. Sa faille étant d'origine kurde, il est très tôt sensibilisé à cette culture à laquelle il est attaché. Aujourd'hui, Shahram Nazeri est devenu un grand chanteur contemporain en Iran, il est souvent sollicité pour des concerts à travers le monde.

Djamchid, Keyvan et Bijan Chemirani : “ Trio de zarb ”, Al Sur, Média 7, 1998
Les Chemirani, père et fils ont puisé dans les rythmes traditionnels et dans ceux issus des poésies mystiques des XIe et XIIe siècles. Les rythmes et la poésie persane sont intimement liés. Sous forme de dialogue ou de discours croisés le paysage sonore se renouvelle sans cesse, passant de séquences graves et profondes à l’unisson à d’intenses polyrythmies, explorant les multiples possibilités mélodiques et timbrales de l’instrument.

Hossein Alizâdeh, târ, tanbur et sétâr ; Afsâneh Rassâ'i, chant ; Madjib Khaladj, tombak et daf “Musique iranienne : Sâz-é nô”, Buda Records, 1997. Enr à Paris en 1997
Hossein Alizâneh est né en 1951 à Téhéran. A l'issue de 25 années d'activité et de création, il est reconnu aujourd'hui comme l'un des pionniers les plus marquants de lamusique traditionnelle iranienne. Afsâneh Rassâ'i est une chanteurse iranienne avec un timbre de voix pur et sans effet se rattachant à une école authentique.

Sussan Deyhim “Madman of god : divine love songs of the persian sufi masters” CramWorld, 2000
« Cette collection de mélodies classiques empruntées au répertoire persan est basé sur la poésie de Rümi, Hafez et d’autres écrivains Soufis du 11e au 19e siècle. Ces pièces sont connues aussi bien par mes grands parents que par les jeunes de ma génération, elles représentent les chansons d’amour de la musique classique persane. » (SD). Née à Téhéran, Sussan Deyhim a commencé sa carrière comme danseuse dans la compagnie nationale de Ballet perse, puis dans la compagnie de Maurice Béjart, le ballet du 20ème siècle. Elle s'installe à New York en 1980, où elle mène une carrière à multiples facettes embrassant la musique, le théâtre, la danse, le multimédia, en collaborant vec des artistes majeurs de l'art contemporain.

Iran : Bardes du Khorassan : “Chants et luth dotâr ”, Ocora, Harmonia Mundi, 1998. Enr. en 1997. Texte de Ameneh Youssefzadeh
Le Khorassan est une région située au Nord-Est de l’Iran. Région stratégique, elle constitue une forteresse naturelle au cœur de l’Asie Centrale, en même temps qu’elle forme un couloir de communication entre les steppes et les contrées civilisées et peuplées du Proche-Orient. C’est par cette porte géographique que les Turcs (XIe s) puis Mongols (XIIIe s)entrèrent en Perse Les bardes appelés Bakhshsi sont des musiciens professionnels qui se produisent en groupe lors de réjouissances et de danses villageoises

Dariush Talâ'i, târ, setâr ; Mohammad Musavi, ney ; Kiâni Iran : Les maîtres de la musique traditionnelle . volume 1" Ocora : Harmonia Mundi, 1991. -Enr. à Téhéran en 1979. Texte Jean During

Djamchid Chemirani, zarb ; Madjid Kiani, santour ; Daryoush Tala’i, tar “ Musique iranienne ” Harmonia Mundi, 1977. - Texte du livret de Nelly Caron.
La musique iranienne, parvenue jusqu'à nous à travers la tradition orale, est avant tout une expression de sentiments, d'émotions, de "mouvements d'âme". Tantôt non mesurée, comme les récitatifs, tantôt très rythmée, elle fait alterner un caractère méditatif, voir une nostalgie de l'Absolu ....] C'est une musique monodique, modale, heptatonique, non tempérée, où les ornements et l'improvisation jouent un rôle important. Elle est basée sur douze systèmes modaux, les Avâz, dont sept sont particulièrement importants : les Dastgâh.

Jalil Shahnaz, tar ; Abdolvahhab Shahidi, ud, chant ; Asqar Bahari, kamanché ; Faramarz Payvar, santur. Hasan Nahid, nay ; Hoseyn Tehrani, Tmobak : “ Iran : Musique persane”, Ocora Radio France, Harmonia Mundi, 1987. - Enr. en 1971. Texte de présentation de Hormoz Farhat.

à venir : le chant persan et la poésie iranienne

19 septembre 2007

La leçon de musique de Jean-François Zygel "Mozart" : DVD de la semaine

Jean-François Zygel, pianiste improvisateur, compositeur et pédagogue-né, nous raconte les secrets de la musique de Mozart, illustrant ses propos au piano et avec la participation du clarinettiste Paul Meyer et du Quatuor Ebène.
"Ce qui fait la grandeur de Mozart, c'est sa capacité infinie, sans cesse renouvelée, à nous faire partager l'intime, le délicat, le triste et le joyeux. Je ne m'explique pas ce miracle : oeuvre après oeuvre, jour après jour, une telle constance dans la qualité de l'expression, un tel pouvoir d'invention. Mais chez Mozart, l'on ne saisit pas toujours de prime abord cette invention. C'est que la grâce mélodique et ornemantale, la justesse et la finesse des dipositions harmoniques, l'élégance de l'instrumentation, la vie rythmique de son discours musical nous font oublier qu'il est aussi une infatigable imagination rhétorique et formelle.[...] Il subit et absorbe l'influence de Bach, de Haydn et de Haendel pour plus de riche contrapunctique, pour plus de force dramatique. La grandeur de Mozart, c'est d'avoir su masquer la permanence de l'invention par la grâce de l'expression." (Jean-François Zygel)

Wolfgang Amadeus Mozart : divertissement, solitude et transformation, la leçon de musique de Jean-François Zygel ; Paul Meyer, clar. ; Quatuor Ebène ; Stéphan Aubé, réal.. - Naïve, 2006. - 1 DVD vidéo (1h10 min.) + 1 CD (1h15 min.). - (La leçon de musique)

Dans cette collection sont également disponibles à la médiathèque de Dole :
>Joseph Haydn : Symphonie n° 103 "roulement de timbales"
>Félix Mendelssohn-Bartholdy : Les deux romantismes
>César Franck : L'expression par l'harmonie
>Claude Debussy : Le don de l'espace
>Dimitri Chostakovitch : Chants et danses de la mort
>Maurice Ravel : Le jardin féérique
>Gabriel Fauré
>Frédéric Chopin et la mélodie
>Bela Bartok

Jean-François Zygel a gagné cette année une reconnaissance méritée : Nouvel Observateur, ClassicNews, Libération / Ecrans, ResMusica

L'alphabet de David Lynch et la poétique du baby-talk de Julia Kristeva

En prolongement à la rétrospective des films de David Lynch et à l'introduction que nous avions proposé à l'univers musical du cinéaste, voici son deuxième court métrage réalisé après Six men getting sick (1967), The Alphabet.
C.R. : D’où vient l’idée de The Alphabet ?
D.L. : Peggy, la nièce de ma femme, a fait un cauchemar un soir, et elle s’est mise à réciter l’alphabet d’une manière très étrange. C’est un peu comme ça qu’a débuté
The Alphabet. Le reste est vraiment inconscient.
C.R. : On sent clairement dans le film qu’apprendre est une expérience très déplaisante.
D.L. : C’est une menace. C’est une chose qu’on vous impose. C’est nécessaire, mais ce n’est pas agréable. J’ai été frappé par le fait qu’apprendre, au lieu d’être un processus heureux, se résume le plus souvent à un cauchemar, ça donne des rêves aux gens.
The Alphabet est un petit cauchemar sur la peur liée à l’acquisition du savoir. (David Lynch, entretiens avec Chris Rodley, Cahiers du cinéma, 1998)

Allongez-vous et décrivez-moi votre troubleL'écrivain, philosophe et psychanalyste, Julia Kristeva met en lumière les liens du langage poétique et du prélangage. Son intervention brillante, parfois jusqu'à l'hermétisme rend presque utiles les sous-titres destinés au public anglophone !

Le Langage, cet inconnu. Une initiation à la linguistique, Points Seuil, 1969
La Révolution du langage poétique, Seuil, 1974

18 septembre 2007

Florent Latrive : "Du bon usage de la piraterie" : livre de la semaine

"C'est un mouvement sorti de nulle part, mais qui est désormais présent partout dans le monde. C'est un mouvement qui vise à modifier dans l'esprit d'un public oublieux une idée familière et confortable. Cette idée veut que la propriété doit être protégée, que la culture et la connaissance peuvent être appropriées, et qu'en conséquence la culture et la connaissance doivent être protégées de la même façon que nous protégeons n'importe quelle propriété.[...]
Durant ces dernières décennies, cette vision erronée était inoffensive. Avec l'émergence des technologies numériques, il est désormais indispensable de la combattre. Car si ces technologies permettent un extraordinaire bouillonne
ment créatif et facilitent la circulation des savoirs, elles peuvent aussi être utilisées pour restreindre et contrôler la culture et la connaissance d'une façon qu'aucune société libre n'a jamais tolérée jusque-là. " extrait de la préface de Lawrence Lessig, fondateur de la licence Creative Commons.

Florent Latrive, Du bon usage de la piraterie : culture libre, sciences ouvertes, Exils, 2004 (Essais), 170 p.
L'ouvrage est consultable en ligne, il est aussi disponible au téléchargement gratuit (pdf)
On peut également l'écouter en ligne sur Incipit Blog.

Sur ce thème de la musique libre, le site Clubic propose un guide pratique simple et clair présentant la licence Creative Commons, les sites Dogmazic et Jamendo, et quelques artistes ayant choisi ce mode de diffusion.

14 septembre 2007

"Information literacy" : comment on traduit ça en bon français ? vidéo de la semaine #23

Vive la crise... de l'information !
Les archivistes, documentalistes et bibliothécaires le savent bien, le monde de l'information devient chaque jour un peu plus... abondant, astronomique, boeuf, colossal, considérable, cyclopéen, démesuré, écrasant, effarant, éléphantesque, épouvantable, étonnant, excessif, exorbitant, extraordinaire, fabuleux, fantasmagorique, fantastique, faramineux, fichu, formidable, fort, fou, gargantuesque, géant, gigantesque, grand, gros, hyperbolique, hypertrophié, immense, imposant, incalculable, incommensurable, infini, inouï, interminable, large, majestueux, mammouth, monstre, monstrueux, monumental, phénoménal, prodigieux, profond, pyramidal, renversant, sensationnel, stupéfiant, terrible, titanesque, tonitruant, vaste... telle cette liste de synonymes du mot "énorme".
Au milieu de tout ça, comment s'orienter, se faire sa petite idée, saisir un aperçu d'ensemble ou approcher un détail, résumer, analyser, synthétiser, transmettre...
La solution s'appelle peut-être : Information literacy
What's information literacy ?

Et vous traduisez ça comment ?
La réponses de Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Information_literacy
La réponse du Bulletin des Bibliothèques de France, par la plume de Sylvie Chevillotte : "La profusion de savoirs et d’informations véhiculés suppose des citoyens ayant la capacité d’identifier leur besoin d’information, de sélectionner celle-ci, de l’évaluer pour enfin l’utiliser." "Bibliothèques et Information Literacy : Un état de l’art", BBF 2005-2
http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/frontoffice/2005/02/sommaire.xsp?#MenusurRubrique1

Et ça consiste en quoi ?
Vous connaissez les acronymes mnémotechniques du genre QQQOCCP (Qui, Quoi, Quand, Où, Combien, Comment, Pourquoi), ou les 5 M, appelé aussi arbre d'Ishikawa, ou arêtes de poisson : Méthode, Moyens, Main d'oeuvre, Maîtrise du temps, Milieu. Il y a aussi les Power Rangers, mais c'est une autre histoire... en fait, ça n'a rien à voir. Car comme le montre la vidéo suivante, on peut décrire les 8 étapes du processus d'information literacy avec l'acronyme DISCOVER : Define, Inquire, Search, Collect, Organize, Verify, Express, Reflect.
Soit en français : Définir son sujet, se poser des questions, rechercher l'information, la collecter, l'organiser, la vérifier, la reformuler, et enfin évaluer la pertinence du travail réalisé.
Discover Information Literacy

Le punk français a aussi 30 ans

A l'heure où Le Mouv' consacre une série de 7 émissions hebdomadaires du 9 septembre au 21 octobre pour célébrer les 30 ans du punk, il était également important de rechercher les racines de ce mouvement dans l'Hexagone.
Parmi les premiers groupes punk français arrivés au milieu des années 70, on peut citer Asphalt Jungle (avec Patrick Eudeline), Bijou (avec Vincent Palmer), Métal Urbain (avec Eric Débris), Starshooter (avec Kent), Dogs (avec Dominique Laboubée), Taxi Girl (avec Daniel Darc), beaucoup d'autres, et Stinky Toys [les Jouets Puants] avec Elli Meideros et Jacno. Certaines formations comme Bijou étaient plutôt sur une ligne rock and roll, d'autres comme Taxi Girl ou Elli & Jacno plus New Wave electro. Métal Urbain jouait un punk rock pur et dur.

Stinky Toys "Plastic faces" (1977)


Métal Urbain : "Panik" (1977)


Un disque : Nos années punk 1977-1980 [compilation]", EMI,2002. (C'est également le titre d'un livre de Christian Eudeline, Denoël 2002 qui couvre la période 1972-1978)

Trois sites : Les punks, et surtout ripost/euthanasie.propagande : la discographie du punk français (à voir, la photo authentique d'un ancien 1er Ministre) . Egalement en ligne la biblio-discographie réalisée à la fin de l'année dernière par la Bibliothèque Municipale de Lyon : "Le Punk : 30 ans et toujours sur la crête" (11/06)

Non, on a pas oublié Plastic Bertrand (merci la Belgique!)
Plastic Bertrand "ça plane pour moi" à l'émission Top of the Pop (1978)

13 septembre 2007

Hommage à Joe Zawinul

Ce pianiste et claviériste autrichien, aux origines hongroises, tchèques et tziganes est né à Vienne en 1932. Il est décédé mardi 11 septembre dans sa ville natale.

Des études aux Etats-Unis
En 1959, il gagne un concours organisé par le journal Down Beat et obtient une bourse d’études au Berklee College of Music, prestigieuse école de Boston. Puis il joue dans différentes formations avant d'intégrer en 1962 le groupe du saxophoniste Julian Cannonball Aderlley.

L'invention du jazz rock avec Miles Davis
En 1969, il enregistre deux albums marquants avec Miles Davis, dont In a Silent Way et Bitches Brew. C'est la naissance d'un style de jazz qui fusionne avec l'électricité du rock.

des années Weather Report...
Au début des années 1970, Zawinul fonde le groupe de jazz-rock Weather Report (en anglais bulletin météo) avec Wayne Shorter (sax ténor et sax soprano ) et Miroslav Vitous (guitare basse). Le groupe avait pour vocation d'expérimenter de nouvelles perspectives sonores, tout en s'entourant d'autres musiciens comme le bassiste Jaco Pastorius. Pratiquant le style fusion (Jazz rock), le groupe connut un immense succès comme en témoigne la notoriété de compositions telles que Birdland.

... au Zawinul Syndicate
En 1986, Zawinul fonde d'abord Weather Update qui comprend le batteur Peter Erskine, et le bassiste Victor Bailey, tout deux issus de Weather Report. En 1988, il monte ensuite le Zawinul Syndicate, avec lequel il fera de nombreuses tournées. Joe Zawinul était programmé au festival de La Villette où il devait y retrouver Wayne Shorter. (d'après Wikipédia)
http://www.zawinulmusic.com/

La presse en parle : Libération, Le Monde, Télérama, AbeilleInfo

Documents disponibles à la médiathèque de Dole
Weather Report "Live at Montreux 1976" (1 DVD vidéo)
Weather Report "Black market" (1977)
Weather Report "Mr. Gone" (1978)
Weather Report "This is this!" (1986)
Joe Zawinul & the Zawinul syndicate "World tour "

Weather Report - Birdland (1978)