18 octobre 2007

Le théâtre de Besançon : architecture de la musique #1

La Médiathèque de Dole prépare sa participation au mois du film documentaire, un événement national qui se déroule chaque année en novembre. Le thème que nous avons retenu pour cette 8e édition est l'architecture. Pour accompagner cette manifestation, Mediamus présentera régulièrement des oeuvres architecturales importantes dédiées à la musique tels que des opéras, des salles de concert, des conservatoires...
... aujourd'hui le théâtre de Besançon, oeuvre de l'architecte Claude-Nicolas Ledoux.

« Dans mon théâtre on voit partout et on est vu de partout » C. N. Ledoux

Le théâtre de Besançon (1775-1784)
Architecte : Claude Nicolas Ledoux

Au XVIIe siècle, le gouverneur de la Ville de Besançon, le maréchal de Duras, décide de la construction d’un grand théâtre public. L’architecte Claude Nicolas Ledoux est chargé de sa réalisation, les travaux sont financés par le Roi.
Le bâtiment avait initialement la forme d’une croix latine, six colonnes sans base formaient le péristyle de sa façade et s’appuyaient sur un perron auquel on accédait par quelques marches. Sur les côtés, une rampe en pente douce pour rendre l'entrée accessible… aux chaises à porteurs !
L’innovation apportée à ce théâtre tient dans l’aménagement de la salle. Elle a la forme d’un amphithéâtre en hémicycle, avec des étages de loges en retrait les uns par rapport aux autres. Ledoux supprime le cloisonnement des loges. Cette configuration a l’avantage d’élargir le champ de vision du spectateur, à l'inverse des salles de théâtre à l’italienne dites en « cages à poulet ». Ledoux supprime également les surcharges de décoration toujours dans le but d’améliorer le confort acoustique et visuel.
La salle était conçue pour accueillir 2000 spectateurs.
Autre originalité marquante : Ledoux supprime l’avant-scène où s'installait à l’époque l'orchestre masquant ainsi les acteurs au public. Pour pallier ce problème, Ledoux invente ainsi la fosse d’orchestre.
Ce théâtre est considéré comme l’un des édifices les plus importants de l’histoire de l’architecture théâtrale européenne du XVIIIe sicle.
Le bâtiment dans l’esprit de son architecte peut être considéré comme un manifeste pré-révolutionnaire : « Ce qui convient à un Etat républicain, ne convient pas à un Etat monarchique : nos mœurs, nos usages, nos spectacles sont différents. » (1783)
Le théatre fût sinistré par un incendie en 1958 et ne fût pas reconstruit à l’identique.
De l’œuvre de Nicolas Ledoux, seuls les murs extérieurs subsistent aujourd’hui. (source : Jacques Rittaud-Hutinet, Claude Nicolas Ledoux : création et projets, La Taillanderie, 2007)


L’Opéra-Théatre de Besançon accueille chaque année à l’automne le Festival International de musique de Franche-Comté.
http://www.festival-besancon.com/


Autres ouvrages de Jacques Rittaud-Hutinet disponibles à la Médiathèque de Dole :

-Claude-Nicolas Ledoux, L'oeuvre & la vie, La Taillanderie, 2006
-Claude-Nicolas Ledoux : les trois temples, La Taillanderie, 2005
- Encyclopédie des arts en Franche-Comté, avec Chantal Leclerc, La Taillanderie, 2004
- Légende pour un temps futur, Chambéry : Ed. Comp'act, 1997
- Des tréteaux à la scène : le théâtre en Franche-Comté du Moyen-Age à la Révolution, Cêtre, 1988
- La vision d'un futur : Ledoux et ses théâtres, Avant-propos de Serge Antoine ; Préface de Jean-Pierre Jouve, Presses Universitaires de Lyon, 1982

17 octobre 2007

Les premiers instruments électroniques transportables : Les musiques électroniques #2

Dans les années 1920, trois instruments électroniques majeurs font leur apparition : le Thérémine , les Ondes Martenot et l’Orgue Hammond.

Le thérémine

Inventé par le Russe Lev Sergeyevich Termen au début des années 20, l'instrument sera connu quelque années plus tard sous le nom de thérémine ou theremin prenant le nom de son inventeur, celui-ci s’appellant désormais Léon Theremin. La production du son repose sur le contrôle de l'effet hétérodyne : deux hautes fréquences sont combinées pour produire une fréquence plus basse, audible par l'oreille humaine (de 20 hz à 20 000 hz). Le thérémine est l'un des premiers instruments électroniques transportables. Le brevet de protection sera déposé en 1928.
Des artistes de renom utiliseront cet instrument pour interpréter des œuvres du répertoire classique, comme Clara Rockmore, violoniste de formation.
Camille Saint-Saëns : "Le cygne" par Clara Rockmore

A cause de son timbre éthéré évoquant une voix humaine un peu spectrale, le thérémine sera souvent utilisé dans les films de science-fiction pour annoncer des phénomènes étranges venus d'ailleurs.

The Day the Earth Stood Still [Le jour où la Terre s'arrêta] (1951)

Le thérémine a suscité l'intérêt permanent des musiciens de pop music comme en témoigne l'album Pet sounds du groupe The Beach Boys, plus récemment le groupe Portishead a également utilisé l'instrument sur le titre Mysterons.
La vidéo suivante permet de voir l'extrait d'un reportage de la BBC consacré au Thérémine.
Pour en savoir plus sur le Thérémine

Les ondes Martenot
Maurice Martenot, violoncelliste et télégraphiste français rencontra Léon Theremin en 1923. Les "Ondes Martenot" a été breveté le 2 avril 1928 sous le nom "Perfectionnements aux instruments de musique électriques". Martenot voulait produire un instrument simple à utiliser par tous les musiciens. Les premières versions étaient utilisées par un musicien qui manipulait une corde à l'aide d'une antenne attachée au doigt. (en utilisant la capacité du corps pour contrôler les caractéristiques du son, de manière similaire au Thérémine). Les versions suivantes seront équipées d'un clavier standard. L'appareil était monophonique et avait un ruban de contrôle du glissando et du vibrato, tout comme certains appareils d'aujourd'hui. L'Ondes Martenot fut le premier instrument électronique à avoir un réel succès commercial et Martenot lui-même devint en 1943, 20 ans après son invention, professeur au Conservatoire de Musique de Paris où il enseigna l'instrument. (source)
A l’instar d’Olivier Messiaen, des grands compositeurs tels que André Jolivet, Arthur Honneger et Maurice Jarre ont également écrit pour les Ondes Martenot. L'instrument a pu ainsi bénéficier d’une littérature musicale importante.
Olivier Messiaen : "Turangalîla-Symphonie" (extrait)

Les ondes Martenot sont encore utilisées de nos jours par les artistes de rock et de variétés, citons le groupe Radiohead en joue parfois sur scène.
Le thérémine et les ondes Martenot sont des instruments monophoniques - un seul son peut être joué à la fois-, contrairement au Telharmonium qui pouvait jouer des accords (voir l'article précédent sur le sujet).


L'orgue Hammond
Laurens Hammond pour invention a repris et miniaturiser le concept de roue phonique (tonewheel).
L'orgue Hammond équipera les églises, le théâtres, les cinémas et les stades. L'instrument rencontra un vif succés dans les musiques populaires afro –américaine, d’abord à l’église (gospel) puis dans d’autres genres comme le jazz et blues.

L'organiste Korlat Pandit interprétant Miserlou (remplacez l'orgue par une guitare électrique, accélérez le rythme, ça devrait vous rappeler la musique de Pulp Fiction)

Aujourd'hui, il est possible de jouer de l'orgue Hammond à partir de son ordinateur, c'est ce que propose l'éditeur Native Instruments avec le logiciel d'émulation B4 dont on peut télécharger une version démo.

Pour rappel : épisode 1 : Les pionniers, 1900-1926
... A venir : épisode 3 : le temps de la recherche, les années 40 et 50

Architecture de la musique

« On parle en architecture, empruntant en cela à la langue italienne, de projettation. Projet et projection unissent architecture et cinéma dans le dur désir de durer, par l’expression projetée d’une réalité qui va advenir. » (François Barré)


La Médiathèque de Dole prépare le mois du film documentaire, événement national qui se déroule comme chaque année en novembre.
Le thème retenu pour cette 8e édition : "L’œil de l’architecte : Voyage à travers quatre siècles d’architecture"
Ainsi, pendant la durée de cette manifestation culturelle, plus de cinquante films documentaires consacrés à l’architecture seront librement proposés à la diffusion en salle Arts et dans la salle de l'Heure du Conte. C'est l’opportunité d’appréhender l’architecture dans une visée historique comme représentation :
· politique et militaire au XVIIe avec Jules Hardouin-Mansart et Sébastien Le Preste de Vauban,
· utopique et révolutionnaire au XVIIIe avec Claude Nicolas Ledoux et Etienne-Louis Boullée,
· industrielle et fonctionnelle au XIXe avec Charles Garnier, Henri Labrouste, Hector Guimard
· conceptuelle et spectaculaire au XXe et au XXIe avec Frank Lloyd Wright, Walter Gropius, Renzo Piano

En complément de ces projections, sera présentée également une filmographie de la ville et de l’architecture au cinéma à travers quelques œuvres représentatives, notamment Playtime de Jacques Tati, Metropolis de Fritz Lang, Fellini Roma, Blade runner de Ridley Scott, Brazil de Terry Gilliam, … ainsi qu’une sélection de livres d’art sur les œuvres et les architectes majeurs de l’histoire moderne. Le programme détaillé, ainsi qu'un dossier documentaire seront mis en ligne à la fin du mois d'octobre sur le site de la Médiahtèque de Dole

"L'architecture est une musique figée" (citation attribuée parfois à Schiller, parfois à Goethe)
Pour accompagner cette manifestation, Mediamus présentera régulièrement des oeuvres architecturales importantes dédiées à la musique tels que des opéras, des salles de concert, des conservatoires...

.... à venir l'Opéra Théâtre de Besançon (1778-1784) dessiné par Claude Nicolas Ledoux.

Le ventre de l'architecte (1987)
un film de Peter Greenaway, musique de Wim Mertens

"Pay attention" ou l'enseignement 2.0 : vidéo de la semaine #25

La vidéo suivante peut être vu comme un manifeste affirmant que l'on doit considérer les élèves et les étudiants d'aujourd'hui comme des natifs de l'ère numérique.
Le message est donc d'inciter les enseignants à intégrer les moteurs de recherche, les wikis, les podcasts, les téléphones portables mêmes... comme de nouveaux outils pouvant être utilisés dans leurs pratiques pédagogiques. Après les bibliothécaires, se sont à présent les professeurs qui sont conviés de se mettre à l'heure du web 2.0.
Le film a été réalisé par la Jordan School District (Utah) pour un programme nommé "Transforming teaching through technology"


Le développement du e-learning semble être un des phénomènes majeurs de cette fin d'année 2007, ainsi :
-L'Université de Berkeley a ouvert une chaîne sur Youtube où elle diffuse ses cours ,
-Au mois de septembre, Yahoo a lancé YahooTeachers une base de ressources destinée aux professeurs,
-La cité des sciences et de l'industrie organise un colloque sur Wikipédia et l'éducation,
-L' Île-de-France propose à ses étudiants un cartable numérique sous forme de clé USB.

Pour rappel, des institutions françaises d'enseignement supérieur proposent déjà des contenus audiovisuels en ligne (cours, conférences, colloques, séminaires...) dont voici une petite liste :
L'encyclopédie sonore
Diffusion des savoirs de l'Ecole Normale Supérieure
Univesité de tous les savoirs
Canal-U
Canal Académie
Les podcasts de la Sorbonne

16 octobre 2007

Spike Jones is murdering the classics ! disque de la semaine

Dans la vidéo suivante, Spike Jones and the City Slickers interprètent successivement le thème de l'Arlésienne de Georges Bizet (également connu comme La marche des Rois mages ("de bon matin, j'ai rencontré le train...") et Dans la Halle du Roi de la Montagne un thème de Peer Gynt une musique de scène composée par Edvard Grieg.

Une frénésie burlesque jusqu'au "frappadingue" qui fait irrésistiblement penser aux délires des Marx Brothers.
Spike Jones is murdering the classics. - RCA : BMG, 1971 (P)
Notes sur la pochette du disque : "Spike Jones massacre les classiques !" "Wow, Attendez un peu d'entendre ce qu'il a fait à Carmen, Guillaume Tell, Le Beau Danube bleu, Liebstram, Casse-Noisette, etc."
Contient : L'ouverture de Guillaume Tell (d'après Rossini) ; Rhapsody from Hunger(y) ; Pal-Yat-Chee ; Liebestraum (d'après Liszt) ; Le beau Danube bleu (d'après Johann Strauss) ; The Jones Laughing Record (avec "Le vol du bourdon") (d'après Rimsky-Korsakov) ; Casse-Noisette (d'après Tchaikovsky) ; La danse des heures (d'après Ponchielli) ; None But The Lonely Heart : A Soaperetta (d'après Tchaikovsky)
Morphée (d'après Offenbach) ; Il Bacio (d'après Arditi) ; Carmen (d'après Bizet)

Ce disque, disponible à la médiathèque de Dole, est à écouter avec une certaine modération, la migraine étant, notamment, l'un des effets secondaires possibles.

L'article de Wikipédia sur Spike Jones

9 octobre 2007

JamStudio, un petit système audio-numérique de composition et d'arrangement


Un studio pour créer ses propres compositions multi-instrumentales, idéal pour se faire la main avant d'aborder des logiciels réellement professionnels tels que Pro Tools (Vu sur Presse-citron)
http://www.jamstudio.com/Studio/index.htm

C'est ça, c'est ça, c'est ça la France

Sur la musique électronique de Pierre Henry "Messe pour le temps présent", voici un diaporama de la France contemporaine, le pays qui "compte plus de 300 fromages".

Rika Zaraï "C'est ça la France"

La convergence expliquée aux amateurs de mobilier rustique

Avant

Après

8 octobre 2007

"M-06", la guitare embarquée dans une console portable

弾いて歌えるDSギター
Littéralement : la guitare DS avec laquelle vous pouvez chanter
Le 1er février 2007, Nintendo a lancé sur le marché japonais, "M-06" Hiite Utaeru DS qui permet de chanter en s'accompagnant avec une guitare virtuelle. Les accords sont frappés en balayant l'écran tactile avec le stylet. Sachant que de nombreuses chansons pop sont composées à partir de quatre accords, les touches de la croix directionnelle de la console DS suffisent pour switcher de l'un à l'autre. A la différence de Guitar hero, M-06 rebaptisé Jam Sessions pour le marché américain (et sous-titré en français "ma guitare de poche" est plus qu'un jeu de karaoké fun, car il peut être utilisé d'une façon réellement musicale.
Voilà qui devrait donner encore plus d'ampleur au phénomène néo-folk décrit l'an dernier par Bruno Masi, Matthieu Recarte dans un article de Libération. En effet, chaque semaine voit son lot de nouveaux chanteurs à guitare encensés par la presse (notamment les Inrockuptibles), annoncés comme les nouveaux Nick Drake, et vite remplacés à la livraison suivante.
M-06/Jam sessions n'est sans doute pas super crédible pour s'accompagner sur scène, mais pour chanter et jouer autour d'un feu de camp, pourquoi pas ?




Les sites de jeux en parlent : Jeuxvideo.com,gamekult

4 octobre 2007

Media literacy education : video de la semaine #24

L'éducation à la pratique des médias
Susan Rogers, auteur du site medialiteracy.com, traite dans ce film de l'éducation aux médias. Son cours a pour objectif d'instruire les citoyens en leur donnant des éléments de compréhension pour se forger un esprit critique face au flux incessant des informations.
Sa présentation est claire et illustrée par de nombreux exemples pertinents.
Le niveau d’anglais reste accessible aux débutants.

Petit lexique anglo-français :
accountability = responsabilité
advertising = publicité
astroturfing = action secrète de relation publique exercée par un groupe d'intérêt. Néologisme forgé à partir d' Astroturf, qui est une marque de pelouse synthétique.
consolidation (media) = concentration
disinformation = désinformation
framing = Encadrement, cadrage
grassroots movement = un mouvement populaire et spontané, manifestation partant de la base
imagery = imagerie, l'impact du visuel
public relations (PR) = relations publiques ("ensemble de techniques de communication destinées à donner une image favorable à une personne ou une organisation publique ou privée, développer une relation de confiance, d’estime et d’adhésion entre une entreprise, une marque et de multiples publics" (wikipédia)
rehashing = répéter sous une autre forme, recycler, reformuler, rabâcher
reliable sources = sources fiables
spin doctors = conseillers en communication ou en marketing politique (de spin, "toupie" ou "rotation") fait allusion à l'effet qui consiste au tennis à lifter la balle pour lui faire prendre une autre direction.

Truth and consequences :
the search of credibility in an age of media spin

Ce film est téléchargeable sur google video en fichier mp4

Sur le terme literacy, et pour continuer à rechercher une traduction française qui rende compte de la polysémie du mot anglais, on peut aussi lire deux articles écrits par Francis Pisani, ainsi que les nombreux commentaires qu'ils ont suscité sur le blog Transnets :
Digital literacy : qu'en pensez-vous ?
Digital literacy : vos traductions

"Literacy" ça vous inspire quelle traduction ?
...éducation, ...instruction, ...maîtrise ?