21 novembre 2007

Les logiciels de MAO les plus utilisés

Musique Assistée par Ordinateur (MAO)
Le webzine Ratiatum spécialisé dans le domaine de la musique numérique publie une liste des 10 logiciels de MAO les plus populaires. Sont cités : Pro Tools, FL Studio, Cubase, Sonar, Audition, GarageBand, Digital Performer, Sound Forge, Logic, Acid.
Tous ces logiciels sont payants (de 33 à 869 €), certains sont disponibles en version démo gratuite.
http://www.ratiatum.com/news6065_Les_10_logiciels_de_MAO_les_plus_populaires_sur_le_Net.html

Pour se familiariser avec la MAO, nous vous conseillons la présentation réalisée par William Lamy : "Une approche de la musique assistée par ordinateur". L'auteur propose un cours audiovisuel et multimédia en ligne :
1. Introduction
2. Des instruments électroniques
3. De l'orgue à la MAO
4. Le son numérique
5. Impulse tracker (dos)
6. Reason (windows/mac)
7. Bhajis Loops (palm)
8. Ressources, liens
A consulter également Musique assistée par ordinateur, l'article de Wikipédia

En 2006, dans le cadre du Mois du piano et du clavier, nous avions mis en place deux ateliers de MAO, animé par Marc Petitguyot, qui avait présenté notamment le logiciel Band-In-A-Box. Nous avons en projet en 2008 d'enrichir notre fonds de ressources dans ce domaine (logiciels, ouvrages didactiels, sélection de liens, etc.) et en parallèle, nous en profiterons pour compléter notre collection de disques de musiques électroniques. Un amical salut à nos collègues de la Bibliothèque Départementale de l'Oise qui ont organisé cette année des ateliers MAO avec des jeunes à partir de 10 ans. Le compte-rendu de leur animation est à lire sur le blog de Bibliothécaires Musicaux de Picardie.

20 novembre 2007

Les jeux vidéo célébrés en fanfare

Pendant la mi-temps du match de football américain opposant les California Golden Bears aux Washington State Cougars, le 3 novembre dernier, la fanfare "Cal Bears" rendait hommage aux musiques des jeux vidéo. Si vous avez un jour attrapé le pad d'une console, vous devriez reconnaître quelques thèmes...

Les thèmes joués : Pong (le premier jeu de tennis minimaliste), Tetris, Mortal Kombat, Pokemon, Zelda, Super Mario World, Super Mario Bros
(source)

Paul Otlet (1868-1944) : bibliographe belge, pacifiste et précurseur du web : vidéo de la semaine #26

« Offrir à tous la possibilité d’accéder à l’information, où qu’elle soit, sans élitisme intellectuel, technologique ou social » Paul Otlet

Héritier du positivisme du XIXe siècle, Paul Otlet eu l’ambition d’appréhender et de réunir la totalité du savoir humain en l’englobant dans la structure de sa Classification Décimale Universelle. Infatigeable initiateur de projets, il créa un nombre à peine croyable d’associations et d’institutions en faveur de la paix, de l'entente des peuples, et du partage de la connaissance à l’échelle mondiale, s'acharnant jusqu’à la déraison à la construction d’un projet appelé Mundoneum. Paul Otlet restera pour les bibliothécaires et les documentalistes, ce que Citizen Kane, le personnage titre du film d'Orson Welles, incarne pour les journalistes et les patrons de presse, un perdant magnifique, génial et visionnaire, mais s'isolant progressivement dans ses rêves de démesure.


1868 : Naissance à Bruxelles de Paul Otlet, son père, un financier a fait fortune dans les tramways.

1888 : Paul Otlet écrit L’Afrique aux Noirs. Un ouvrage plaidant pour la décolonisation.

Paul Otlet fait des études dans des institutions religieuses, au collège Saint-Michel à Bruxelles, à l'Université Catholique de Louvain, puis laïques, à l'Université Libre de Bruxelles, puis fait son droit à Paris.

1890 : Titulaire d'un doctorat en droit.

1892 : Essai sur la théorie bibliographique, c'est son premier essai sur les sciences de l’information et de la documentation. La même année, il rencontre Henri La Fontaine, (futur prix Nobel de la paix en 1913), ami et associé avec lequel il se lancera dans de nombreux projets.
1895 : Création de l’Office international de bibliographie qui a pour but de réaliser un Répertoire Bibliographique Universelle (RBU). L’idée est de réunir l’intégralité du savoir humain en répertoriant sur des fiches tous les ouvrages du monde présent et passé. Ce catalogue, à l’ambition universelle se sera enrichi sur plusieurs décennies et comptera à son apogée près 17 millions d’entrées (soit des kilomètres linéaires de fichiers !) Mais cette vision finie du monde et de la connaissance, ce rêve d’un accomplissement total et parfait était par nature irréalisable. L’échec d’une telle entreprise sera précipité par l’exponentielle production éditoriale que va connaître le XXe siècle. Un tel suivi bibliographique se révélera également impossible en raison des moyens techniques limités de l’époque où le catalogage et l’indexation s’effectuaient avec des fichiers manuels.

1905 Première édition de la Classification décimale universelle (CDU) adaptée de la classification américaine inventée par Melvin Dewey (CDD). Pour Paul Otlet « Classer est la plus haute opération de l’esprit ». Georges Pérec l'évoque dans Penser / Classer

1906 : ouverture du Musée du Livre. Invention par Paul Otlet et Robert Goldschmidt de la microfiche normalisée pour gérer la documentation.

1907 : ouverture du Musée de la Presse. Son objet est de recueillir un spécimen de chaque journal paru dans le monde. Il comptera jusqu’à 200 000 spécimens.

1914 : il publie son "Traité de paix générale" qui décrit les modalités pour organiser la confédération des états pour garantir la paix du monde qui servit plutard de modèle à la Société des Nations

1919-1920 : Ouverture du Palais Mondial grâce au soutien du gouvernement belge, dans une aile du Palais du cinquantenaire. Ce centre scientifique documentaire, éducatif et social sera par la suite appelé Mundaneum.
Dans cet élan d’exaltation messianique, il dessine avec Le Corbusier les plans d’une Cité mondiale, un projet d’urbanisme totalement utopiste qui ne sera jamais réalisé.

1934 : le Traité de Documentation : le livre sur le livre : théorie et pratique, le livre restera comme un ouvrage de référence, réédité en 1989, il est aujourd'hui épuisé. Extraits :
"La table de travail ne serait plus chargée d’aucun livre. À leur place se dresse un écran et à portée un téléphone. Là-bas au loin, dans un édifice immense, sont tous les livres et tous les renseignements… De là, on fait apparaître sur l’écran la page à lire pour connaître la réponse aux questions posées par téléphone, avec ou sans fil. Un écran serait double, quadruple ou décuple s’il s’agissait de multiplier les textes et les documents à confronter simultanément ; il y aurait un haut parleur si la vue devait être aidée par une donnée ouïe, si la vision devait être complétée par une audition. Utopie aujourd’hui, parce qu’elle n’existe encore nulle part, mais elle pourrait bien devenir la réalité pourvu que se perfectionnent encore nos méthodes et notre instrumentation. Et ce perfectionnement pourrait aller jusqu’à rendre automatique l’appel des documents sur l’écran, automatique aussi la projection consécutive…"
Comment ne pas voir par cette déclaration, une préfiguration d’une circulation de l’information textuelle, audio-visuelle telle que la propose aujourd’hui l’Internet.

"Le travail de documentation se présente sous un triple aspect : il importe tout d'abord de collectionner et de classer méthodiquement tous les titres de ce qui a été écrit et publié dans les différents pays et aux diverses époques ; puis, l'ouvre s'élargissant, il y a lieu de réduire en leurs éléments toutes les publications et tous les écrits et de les redistribuer pour en former des dossiers conçus comme les chapitres et les paragraphes d'un unique livre universel ; enfin, devant l'abondance des documents, le besoin s'impose de les résumer et d'en coordonner les matériaux en une Encyclopédie universelle et perpétuelle. Une telle encyclopédie, monument élevé à la pensée humaine et matérialisation graphique de toutes les sciences et de tous les arts est l'étape ultime. Elle aurait en fait pour collaborateurs tous les penseurs de tous les temps et de tous les pays ; elle serait la somme totale de l'effort intellectuel des siècles... "
Préfiguration d’une encyclopédie collaborative, sur un modèle similaire à celui de Wikipedia.

Si les écrits de Paul Otlet marqueront l’histoire de l'information et de la documentation, les grands chantiers qu’il aura initié seront des échecs, par un excès d'ambition et un manque de moyen, tel le Mundaneum qui ferme ses portes en 1934 après de longues années de décrépitude.

1944 : Mort de Paul Otlet. Sur sa tombe est gravé : "Il ne fut rien, sinon Mundaneum"

Paul Otlet : Traité de documentation, une préfiguration de l'Internet

La biographie de Paul Otlet (1989), un film de Alle Kennis van de Wereld (23 minutes)


Le biographe W. Boyd Rayward visite les lieux de la mémoire de Paul Otlet, entre Bruxelles et Mons. Le film, en partie en français et en partie en anglais a été réalisé par une équipe néerlandaise.
Source Internet Archive : http://www.archive.org/details/paulotlet (vidéo open source)


Sources et ressources :

Film : Françoise Levie. L'Homme qui voulait classer le Monde, la vie de Paul Otlet en DVD - durée 60 minutes, Version française, anglaise ou néerlandaise. Memento Production, 2006

Livre : Françoise Levie. L'homme qui voulait classer le monde. Paul Otlet et le Mundaneum, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2006

Site : le Musée du Mundoneum à Mons (Belgique): Les archives parcellaires et collections subsitantes y ont été rassemblées pour y être présentées

Dossier pédagogique : Marie-France Blanquet, Paul OTLET : Père de la Documentation

19 novembre 2007

Alex Wright : "The web that wasn't", quand le web n'existait pas

Memex (memory extender ) :
ordinateur décrit par Vannevar Bush en 1945. L’appareil électronique était imaginé pour être relié à une bibliothèque capable d'afficher des livres et de projeter des films (source)

Alex Wright a dirigé des projets en qualité d'architecte de l'information pour le New York Times, l'Université de Harvard, IBM, Microsoft, The Long Now Foundation, Internet Archive, et Yahoo!. Il est l'auteur "Glut: Mastering Information Through the Ages" [La maîtrise de l'information à travers les ages] (2007) .
Le 23 otobre 2007, il a donné une passionnante conférence "The web that wasn't" dans le cadre des Google Techtalks, un cycle de cours et séminaires proposé par Google. Cette intervention (59'34'') est en ligne sur Youtube.
Voici le texte de présentation de cette causerie maladroitement traduit de l'anglais : "Pour la plupart d'entre nous qui travaillons dans le domaine de l'Internet, le Web semble avoir toujours existé. Il est presque impossible d'imaginer un monde sans navigateurs, URL et HTTP. Mais durant les années qui ont amené au Web - cette invention de Tim Berners-Lee qui a changé le monde - un petit nombre de chercheurs en science de l'information, aux idées visionnaires, exploraient des systèmes alternatifs. Ceux-ci avaient souvent peu de ressemblance avec le Web tel que nous le connaissons aujourd'hui. Dans cette présentation, l’auteur et l'architecte d’information Alex Wright explore l'héritage de ces systèmes presque oubliés, à la recherche d’idées prometteuses laissées sur le bord de la route de l’histoire.
La présentation se concentrera sur les travaux précurseurs de Paul Otlet, Vannevar Bush, et Doug Engelbart, sur les travaux développés dans les années 60 et les années 70 par Ted Nelson, Andries van Dam, et par l'équipe de Xerox PARC, plus récemment encore sur le système Intermedia de la Brown University. Nous définirons l'héritage de ces systèmes et ainsi que les solutions qu'ils proposent aux problèmes du Web d’aujourd’hui, dans l’espoir de trouver des indices pour penser le futur par l’examen du passé technologique récent
".

Le diaporama de la conférence "The web that wasn't"


A venir une présentation des travaux du bibliographe belge, Paul Otlet.

17 novembre 2007

Troll'sProd : un label rock en Franche-Comté

Troll'sProd est une association basée à Belfort qui produit, édite, diffuse des disques et organise des concerts de groupes franc-comtois dans différents styles musicaux : chanson rock, métal, hardcore fusion, noisy dub...

Discographie disponible dans le bac fonds musical comtois de la Médiathèque de Dole :

Les Berthes
"Six garçons et une fille qui font de la musique pas triste. Un esprit frondeur anime ces Berthes qui parcourent les scènes en mêlant guitares, accordéons et souffleries diverses. Les Berthes jouent du ska, du rock, du reggae et même de la polka et parfois de tout à la fois. La chanson française sauce aux Berthes épingle le train-train quotidien, parfaitement dérangeante et constamment pertinente de bien belles histoires pour tous ceux qui croient encore aux contes de faits". (info-groupe.com). De la chanson festive dans la lignée d'Aldebert, de Bénabar.
Mines de rien (2003)
Contes de faits (Mosaïc, 2006)
http://www.myspace.com/lesberthes
http://www.lesberthes.com/

The Washing Machine Cie
Quatre musiciens et une chanteuse jouent un rock bluesy sec et nerveux.
Ladies and Gentlemen (Autowass/Trollsprod/Why Note / Nocturne, 2006)
http://www.myspace.com/thewashingmachinecie
http://wmcie.site.voila.fr/index.html

Yerban Kuru
Quatre musiciens qui jouent un dub noisy dans la lignée de Zenzile, High Tone, Improvisators Dub, etc.
CD 3 titres (2005)
http://www.myspace.com/yerbankuru
http://www.yerban-kuru.com/

No Sex Nervous
Groupe de rock métal dans la ligné de Korn, System Of A Down Combien de siècles ??? (CD 4 titres) (Troll'sProd, 2006)
http://www.myspace.com/nosexnervous
http://www.nosexnervous.com/

Sleazy View
Groupe de trash metal dans la lignée de Machine Head, Slayer
Led by wrath (4 titres) (Troll's prod, 2006)
http://www.myspace.com/sleazyview

The Boarders
Groupe punk rock festif du Haut-Doubs
Made in Haut-Doubs (2001)
http://site.voila.fr/theboarders/index.jhtml

Push Pull (funk, blues, reagge)
CD 5 titres
http://push.pull.free.fr/

Chaos en Franche-Comté (Trollsprod, 2004) : une compilation rassemblant 23 groupes régionaux : Lifters, Hawaii Samuraï, Les Berthes, Aura, Sleazy View, Mista Pawa, Goah Sativa, Two Tone Club, The Flinstones, Hellbats, PopDrive, Zarathoustra, Alien Poe, Pornophonic, Stéroids, Call Box, Hollywood Party, Rod Barthet, Fan You Spell, VTM, Taf, Kryptonix.

http://www.myspace.com/trollsproduction
http://www.trollsprod.fr/

16 novembre 2007

Musicbus : des ressources en ligne pour l'enseignement de la musique

Musicbus est un logiciel musical ludo-éducatif proposé en ligne en version anglaise et italienne. Réalisé par Fabrizio Ferrarin, ce programme apporte une aide à l’enseignement musical en utilisant des ressources interactives et multimédias. Musicbus propose ainsi un répertoire d’enseignement spécifique et fournit des outils destinés à aider l’élève en rendant l'apprentissage de la musique agréable et récréatif , selon les voeux de l'éditeur, bien sûr. ;-)

L’interface propose l'accès aux exercices à partir de 3 menus déroulants : chant, instrument, jeux.

Singing (chant) : quelques exercices de mise en voix sont proposés. On peut travailler quelques chansons avec accompagnement et paroles. Un petit séquenceur permet de lancer la lecture du morceau sur le mode karaoké. Attention la barre rouge qui marque la pulsation connaît parfois quelque sautes d’humeur défiant ainsi les règles de lecture rythmique les plus élémentaires.

Playing (instrument) : permet de travailler de façon progressive quelques morceaux avec accompagnement. Plusieurs options sont proposées selon l’instrument que l’on pratique : les doigtés dynamiques pour la flûte, et des diagrammes d’accords pour le piano et la guitare sont indiqués au fil de la partition. Même remarque que précédemment concernant le manque de fiabilité de la pulsation.
Games (jeux) : dans ce menu, plusieurs tests en forme de jeux sont proposés pour travailler le rythme, la durée, la hauteur, etc.. afin d’améliorer la perception des sons musicaux. Le niveau de difficulté est progressif. Cette dernière partie peut s'adresser à tous, apprentis musiciens ou pas et permet de se familiariser avec différents paramètres musicaux.
Musicbus a reçu un World Summit Award Board of Directors dans la catégorie e-learning. Site repéré par Bibliothèques 2.0. En conclusion, Musicbus est une application attrayante, que l'on pourrait conseiller pour une première approche dans le domaine de l'éveil musical mais qui montre vite ses limites et ne saurait rivaliser avec des logiciels beaucoup plus complets édités en CD-ROMS tels que Le solfège facile, Pizzicato, Crescendo Pro, etc. Voir la liste des CD-ROMS musicaux disponibles à la Médiathèque de Dole.

http://www.musicbus.it/

15 novembre 2007

Songza : moteur de recherche musical : site web de la semaine

Découvert par Techcrunch, Songza qui se définit comme un moteur de recherche & un jukebox sur Internet. Une interface de recherche simple et claire. Les résultats s'affichent rapidement sous la forme d'un listing. Il ne reste plus qu'à choisir le titre à écouter en streaming. Il semblerait, comme l'affirment plusieurs blogeurs, que Songza fasse ses recherches dans la base de Youtube en diffusant seulement la bande son. Songza est une start-up basée à Chicago.
Un nouveau concurrent sérieux pour Deezer.
http://www.songza.com/

14 novembre 2007

Ratiatum compare les bases de données musicales

Ratiatum propose un dossier comparatif de sites Internet fournissant l'accès gratuit à une base de données musicales : artistes, albums, titres des chansons, pochettes, critiques, etc.
Sont ainsi passés au banc d'essai : Last.fm, Discogs, AllMusic, Rate Your Music, MusicBrainz, Wikipedia
http://www.ratiatum.com/breve6023_Comparatif_Ratiatum_les_bases_de_donnees_musicales_en_ligne.html

A livre ouvert, grâce aux réseaux sociaux

Giuseppe Arcimboldo : "Le bibliothécaire" (1566)

"Le changement dans la conception du crime et des criminels détermine les nouvelles et terribles méthodes de la police secrète totalitaire. Les criminels sont châtiés, les indésirables disparaissent de la surface du globe. La seule trace qu’ils laissent derrière eux est le souvenir de ceux qui les connaissent et les aimaient. Et l’une des tâches les plus ardues de la police secrète est de s’assurer que ces traces, elles-mêmes, disparaissent avec le condamné.
L’Okrana, prédécesseur tsariste de la Gépéou avait, dit-on, inventé un système de classement. Chaque suspect était inscrit sur une grande carte au centre de laquelle figurait son nom entouré de rouge. Ses amis politiques étaient désignés par des cercles rouges plus petits, et ses connaissances non politiques par des cercles verts. Des cercles bruns indiquaient les personnes qui étaient en contact avec les amis du suspect mais qui n’étaient pas connus de lui personnellement. Les recoupements entre les amis du suspect, politiques et non politiques d’une part, et d’autre part, les amis de ses amis étaient indiqué par des lignes joignant les cercles respectifs.
Manifestement cette méthode n’a d’autre limite que la dimension des cartes. De plus, théoriquement, une seule gigantesque feuille montrerait les relations et les recoupements des relations de la population toute entière.
Or, tel est précisément le but utopique de la police secrète totalitaire. Celle-ci a abandonné le vieux rêve traditionnel de la police, que le détecteur de mensonge est encore sensé pouvoir réaliser. Elle n’essaye plus de découvrir qui est qui, ou qui pense quoi. Le détecteur de mensonges est peut-être l’exemple le plus frappant de la fascination que ce rêve exerce apparemment sur les esprits de tous les policiers. Car il est évident que le complexe appareil de mesure ne permet pas d’établir grand-chose si ce n’est le sang-froid ou la nervosité de ses victimes. De fait la débilité du raisonnement qui préside à l’utilisation de ce mécanique ne peut s’expliquer que par le désir irrationnel qu’une forme de lecture de la pensée soit malgré tout possible. Ce vieux rêve suffisamment terrifiant a depuis des temps immémoriaux invariablement engendré la torture et les plus abominables cruautés. Il n’avait qu’une chose pour lui, il demandait l’impossible.
Le rêve moderne de la police totalitaire avec ses techniques modernes est infiniment plus terrifiant. Maintenant, la police rêve qu’un seul coup d’œil à la gigantesque carte sur le mur du bureau suffise pour établir à n’importe quel moment qui est lié à qui et à quel degré d’intimité. Et en théorie, ce rêve n’est pas irréalisable, même si son exécution technique présente inévitablement quelques difficultés. Si cette carte existait réellement, le souvenir lui-même ne pourrait barrer la route à l’ambition totalitaire de dominer le monde. Avec une telle carte, il serait possible de faire disparaître les gens, sans laisser de trace aucune, comme s’ils n’avaient jamais existé
."
Hanna Arendt, Le système totalitaire : les origines du totalitarisme (1951)


Les amis de mes clients sont mes clients
Etonnant téléscopage de l'histoire, ou concordance des temps, comme l'énoncerait Jean-Noël Jeanneney, le cauchemar d'hier est devenu le rêve d'aujourd'hui. Chacun consentant avec enthousiame à révéler la carte de ses amis et de ses relations pour la présenter au regard universel.Mais cette belle euphorie n'est peut-être qu'une griserie passagère, lorsque l'on envisage les effets pervers que peuvent produire une telle exposition.
Ainsi cette semaine, Facebook, le site de réseau social actuellement le plus en vogue (avec MySpace), a sérieusement terni son image en annonçant qu'il allait faire entrer la publicité sur ses pages. C'est ainsi l'accès aux "profils" de plus 50 millions de membres et à leurs données privées (sexe, âge, style de vie, goûts et loisirs, préférences sexuelles, politiques, religieuses...) qui est proposé aux annonceurs. La publicité va se diffuser sur le réseau de manière virale. Par exemple, lorsqu'un membre du réseau lie un contact avec la page d'une entreprise, cette relation se propage à l'ensemble du graphe social de l'internaute, c'est à dire à la liste de ses amis sur Facebook.
Le passage de la société de l'information, à la société de la communication demande encore quelques mises au point...

A lire sur ce sujet, les articles du Monde :
Le site Facebook vend le profil de ses internautes aux publicitaires,
La publicité infiltre le réseau Facebook,
Les membres de Facebook appellent à la résistance

13 novembre 2007

OpenSocial : Google et ses amis autour d'un feu de camp : vidéo de la semaine #26

Le 1er novembre, Google a lancé OpenSocial. Cette nouvelle application est destinée à contrer la croissance importante de Facebook, non pas en créant une nouvelle plate-forme concurrente (Google possède déjà Orkut qui peine à démarrer) mais en cherchant à maîtriser le mode même de développement des réseaux sociaux.
Le slogan d'OpenSocial est accrocheur : "Making the web better by making it social" [Le web est meilleur quand il est social]. OpenSocial offre un ensemble d’API (Application Programming Interface, en français Interfaces de programmation) communs, ce sont des outils standards destinés aux développeurs des plate-formes de réseaux sociaux. A l'exception bien sûr de Facebook, Google est parvenu à fédérer quasiment tous les autres sites de réseaux sociaux : MySpace, Friendster, LinkedIn, Ning, Oracle, Orkut, Plaxo, Salesforce.com, Six Apart, Hi5, Xing et le français Viadeo pour faire front commun en travaillant avec les outils OpenSocial.

Campfire One: Introducing OpenSocial (source) (57'22'')

Les analyses de la presse en ligne et des blogs sur OpenSocial : Transnets coté pile et côté face, neteco, vnunet, Trends.be, Le Monde

Comme on le voit, lorsqu'un geek organise un feu de camp, il installe près d'un brasero deux écrans LCD grand format reliés à deux ordinateurs portables posés sur une souche d'arbre factice, il invite ses amis geeks et ensemble ils jouent à qui fera la meilleure présentation powerpoint.

... et lorsque le geek déclare sa flamme il soigne aussi sa présentation...

source du dessin LTLS > George Needham