24 janvier 2008

Vive VLC Media Player, le lecteur audio vidéo multi-formats

Véritable couteau suisse du podcasteur et de l'amateur de contenus audiovisuels numériques, VLC Media Player est un logiciel développé à l'origine par les étudiants de l'École centrale Paris (une invention frrrançaise, Môsieur!) qui permet d'ouvrir et de lire un nombre impressionnant de formats audio et vidéo. Indispensable.
Liens utiles : pour télécharger VLC Media Player, et l'article de Wikipédia qui décrit ce logiciel libre en détail.

En octobre 2007, se sont tenues à Lyon, les Journées Du Logiciel Libre (jdll), les conférences ont été filmées et sont proposées en ligne. L'une d'elles était justement consacrée à VLC et aux DRM avec une intervention de Sam Hocevar, l'un des concepteurs du logiciel, opposé au principe des DRM. Celui-ci dresse la typololie des différentes mesures techniques mises en place par les producteurs et les diffuseurs (Sony, Apple, etc.) pour protéger leurs contenus de la copie et de la libre circulation.
Liens vers le programme des journées, vers le répertoire du serveur où sont archivées les fichiers vidéos au format OGM (Ogg Media) lisibles bien sûr... grâce à VLC La boucle est bouclée !

A signaler aussi la conférence : La musique libre, ses enjeux et ses relations avec le logiciel libre par Florent Verschelde

22 janvier 2008

Wikipedia en MP3 avec Pediaphon


Le site Pediaphon produit des fichiers MP3 et podcasts automatiquement à partir des textes des articles de Wikipédia grâce à un logiciel de synthèse vocale . Le site d'actualités AgoraVox propose également la lecture de ses articles par une voix synthétique au format MP3. La prochaine étape serait de pouvoir convertir n'importe quelle page web à la volée au format MP3, ce qui serait très utile pour les non-voyants, et pour tout le monde d'ailleurs.(une info lue sur Brouehaha,
Un bon début, dommage que le ton métallique et guttural de la voix synthétique ne soit pas sans rappeler celle de HAL, l'ordinateur hostile et récalcitrant de 2001, Odyssée de l'Espace. Une voix peu flippante et donc impossible à écouter sur la durée sauf si on est fâché avec l'humanité !


Quand HAL devient fou (2001: A space odyssey)

Citation :
Dave Bowman: Hello, HAL do you read me, HAL?
HAL: Affirmative, Dave, I read you.
Dave Bowman: Open the pod bay doors, HAL.
HAL: I'm sorry Dave, I'm afraid I can't do that.
Dave Bowman: What's the problem?
HAL: I think you know what the problem is just as well as I do.
Dave Bowman: What are you talking about, HAL?
HAL: This mission is too important for me to allow you to jeopardize it.
Dave Bowman: I don't know what you're talking about, HAL?
HAL: I know you and Frank were planning to disconnect me, and I'm afraid that's something I cannot allow to happen.
Dave Bowman: Where the hell'd you get that idea, HAL?
HAL: Dave, although you took thorough precautions in the pod against my hearing you, I could see your lips move.
HAL: Just what do you think you're doing, Dave?
Dave Bowman: All right, HAL; I'll go in through the emergency airlock.
HAL
: Without your space helmet, Dave, you're going to find that rather difficult.
Dave Bowman: HAL, I won't argue with you anymore! Open the doors!
HAL: Dave, this conversation can serve no purpose anymore. Goodbye.
(source imdb)

21 janvier 2008

Automatically tagging audio files using supervised learning on acoustic features : vidéo de la semaine #32

"Indexer automatiquement des fichiers audio par une méthode d'apprentissage supervisée basée sur des caractéristiques acoustiques.", tel est le titre de l'intervention que Douglas Eck, un universitaire canadien a présenté à Mountainview (Californie) en avril 2007. Cette conférence permet de se faire une idée, même vague, des importantes innovations développées dans ce domaine. Mais, elle n'est pas des plus accessibles, d'abord parce qu'elle est en anglais, ensuite parce que le sujet requière des connaissances scientifiques et techniques assez importantes. Le titre annonce d'ailleurs clairement la couleur, et on se doute que ça ne va pas être aussi simple que d'assimiler la recette de la pâte à crêpes! Il est, par exemple, conseillé de se familiariser avec les concepts d'apprentissage supervisé et d'apprentissage automatique. (Vidéo téléchargeable ici.)

Douglas Eck est professeur-assistant à l'Université de Montréal, au département des sciences informatiques, où il enseigne des disciplines telles que "La musique et l'apprentissage automatique", ou encore "La modélisation statistique des données musicales", (voir son CV en pdf). Douglas Eck travaille également au sein du Laboratoire de neuropsychologie de la musique et de la cognition/Laboratory for BRAin, Music and Sound (BRAMS)(présentation en français).
http://www.iro.umontreal.ca/~eckdoug/

16 janvier 2008

Jouer (virtuellement) du Rhythmicon, l'ancêtre de la boîte à rythmes

Rhythmicon, un instrument conçu dans les années 30
Le Rhythmicon - connu également sous le nom Polyrhythmophone - a été la première batterie électronique (ou "boîte à rythmes", terme utilisé pour les dispositifs de ce type).
En 1930, Henry Cowell compositeur américain d'avant-garde et théoricien musical commanda à l’inventeur russe Léon Theremin la création du Rhythmicon, un dispositif remarquablement innovant.
Cowell voulait un instrument pour jouer des compositions faisant intervenir de multiples séquences rythmiques impossible d’exécuter simultanément par une seule personne sur un clavier acoustique ou avec un instrument à percussion.
Comment ça marche ?
L'invention, achevée en 1931 par Theremin, peut produire jusqu'à seize rythmes différents - à partir d’un rythme de base répété et fixé à une hauteur fondamentale et de quinze rythmes de plus en plus rapides. Chaque nouveau rythme est associé à la série harmonique de la fondamentale. Comme la série harmonique elle-même, les rythmes suivent une suite arithmétique A chaque battement de la fondamentale, la première harmonique (si elle est jouée) bat deux fois, la deuxième harmonique bat trois fois, et ainsi de suite. En utilisant le clavier de l'instrument, chacun des seize rythmes peut être joué seul ou dans n'importe quelle combinaison. Une septième touche permet de faire introduire un élément syncopé. L'instrument proposé par Cowell, produit des sons semblables aux percussions au moyen d'un système reposant sur le passage de la lumière à travers une série de disques troués avant d’être captée par des photorécepteurs électroniques.

Le Rhythmicon a été joué publiquement en 1932 par Cowell et Joseph Schillinger, professeur et théoricien de la musique. L’instrument radicalement nouveau a suscité un intérêt considérable. Cowell lui a consacré un certain nombre de compositions, dont Rhythmicana (Concerto pour orchestre et Rhythmicon, 1931) et de la musique pour violon et Rhythmicon (1932). Schillinger a calculé qu'il faudrait 455 jours, 2 heures et 30 minutes pour jouer toutes les combinaisons disponibles sur le Rhythmicon, en supposant une durée moyenne de 10 secondes pour chaque combinaison. Le compositeur Charles Ives, ami proche de Cowell, commanda à Theremin de construire un deuxième modèle du Rhythmicon pour l’usage de Cowell et de son associé, le chef d'orchestre Nicolas Slonimsky. Cependant, Cowell délaissa vite le Rhythmicon pour poursuivre d'autres recherches.

Un des instruments originaux construit par Theremin a fini à l'Université de Stanford, et l'autre est resté avec Slonimsky, lequel, l’a ensuite transmis à Schillinger et à la Smithsonian Institution. Ce dernier instrument est en état de marche, le son a été décrit comme «percutant, presque semblable au tambour." Theremin, plus tard, construisit un troisième modèle plus compact, après son retour forcé et contraint (kidnappé par des agents soviétiques, interné dans un camp) en Union soviétique, à la fin des années 1930. Cette version de l'instrument est conservée aujourd’hui au Theremin Center à Moscou, elle n’est pas en état de fonctionner. Selon de nombreux témoignages, dans les années 1960, le producteur de pop music pop Joe Meek fit des essais avec l'instrument, mais il semble très peu probable qu'il ait eu accès à l'un des trois appareils originaux. De même, on dit parfois, sans que cela puisse être confirmé, que l’on peut entendre le Rhythmicon dans différentes bandes originales de films, dont le Dr Strangelove [Docteur Folamour]. Plus récemment, le compositeur Nick Didkovsky conçu et construit une version similaire à l'instrument original, en respectant sa forme originale, mais en intégrant la technologie informatique d’aujourd’hui." (traduction de l'article anglais de Wikipedia)

Jouer virtuellement du Rhythmicon
Le site MusicMavericks propose un Rhythmicon virtuel dont on peut jouer en ligne dans son navigateur web. Il faut préalablement télécharger le plugin gratuit JSyn pour jouer et écouter le Rhythmicon. Deux versions sont à disposition : une version simple et une version complète présentant davantage de fonctionnalités. De même en fonction de la vitesse du processeur de l'ordinateur, on peut choisir entre une basse et uune haute qualité de son. Pour apprendre à utiliser le Rhythmicon, il est utile de consulter le guide qui est clair et très complet (en anglais). Il est possible d'écouter et de modifier des morceaux déjà composés, disponibles dans les archives.


The Online Rhythmicon


Autres sites sur le Rhythmicon
http://www.city-net.com/~moko/rbackgnd.html
http://www.mutelibtech.com/mute/came/camemore.htm
http://www.obsolete.com/120_years/machines/rhythmicon/index.html

15 janvier 2008

Charles Ives : "The Unanswered Question "

Charles Ives "The Unanswered Question " par le Boston University Symphony Orchestra, dirigé par Lukas Foss, assisté de Apostolos Paraskevas. Concert enregistré au Tsai Performance Center de Boston, en 1995.

Avec "The Unanswered Question (1906 révisé en 1930-35), pièce écrite pour une formation très inhabituelle de trompette soliste, quatre flûtes, et quatuor à cordes, [Charles Ives] posa l'environnement musical et sonore qui restera comme son style. Les cordes, situées hors de la scène, jouent très lentement, tandis que la trompette, seule face au public, joue à différentes occasions des motifs très courts que Ives décrit comme « l'éternelle question de l'existence ». A chaque fois, les flûtes, sur scène, répondent à la trompette par une explosition stridente, excepté la toute dernière fois : c'est la question sans réponse (the unanswered question). "
(Extrait de l'article Charles Ives sur wikipédia)

The Unanswered Question est la première oeuvre du 20e siècle qui utilise la spacialisation du son comme un élément majeur de la composition.
A découvrir sur le site American Mavericks "The Unmixed Question : the spatial music of Charles Ives", un remix interactif de l'oeuvre à écouter au casque.http://musicmavericks.publicradio.org/features/feature_unmixed_question.html#

10 janvier 2008

La playlist de janvier



Air : Moon safari, Virgin, 1998 (electro pop, french touch)

Anouar Brahem : Le pas du chat noir, ECM, 2002 (joueur de oud tunisien)

Art Zoyd : Nosteratu (F.W. Murnau), Atonal Records, 19991 (Rock prog electro)

Camel Zekri : Venus Hottentote, La nuit transfigurée, 2003 (guitares, musique expérimentale)

Can : Ege Bamyasi, Spoon, 1972 (Kraut Rock)

Cream : Disraeli gears, Polydor, 1967 (Blues rock psychédélique)

Hope Sandoval & The Warm Inventions : Bavarian Fruit Bread, Rough Trade, 2001 (chamber pop)

Jean-Sébastien Bach : Variations Goldberg (Rosalyn Tureck, piano), Deutsche Grammophon, 1999 (musique baroque au piano)

John Barry : les plus belles musiques de films : Danse avec le sloups, Out of Africa, James Bond, ...), Sony Music, 1997

Keb’ Mo' : 1er album, Sony Music, 1994 (Blues acoustique)

Les fils de Teuhpu : Comptant, Irfan, (Nouvelle fanfare funk)

Ludwig van Beethoven : concerto pour piano et orchestre n° 5 « L’Empereur » (Arturo Benedetti Michelangeli, piano, Carlo Maria Giulini, dir.) (musique romantique)

Ludwig van Beethoven : Les cinq concertos pour piano et orchestre (Alfred Brendel, piano), Vox Box, 1967

Ludwig van Beethoven : Sonates pour piano (Stephen Kovacevich), Philips 1998

Mauricio Kagel : Œuvres solo pour accordéon et piano (Teodoro Anzellotti, Luk Vaes), Winter & Winter, 1998 (musique contemporaine)

Munir Bachir : Méditations : luth arabe, Maison des Cultures du Monde, 2000 (luthiste irakien)

Muse : Absolution, naïve, 2003 (Pop Rock)

Nina Hagen Band : Unbehagen, Sony Music, 1979 (Punk new wave)

Pixies : Doolittle, 4AD, 1989 (Noisy pop)

Popol Vuh : In den Gärten Pharaos, SPV Recordings, 1971 (Kraut rock, rock planant)

Richard Pinhas : East West, Cuneiform Records, 1980 (Rock prog electro)

Tangerine Dream : Le parc, Tadream Music : Castel Communication, 1985 (kraut rock, rock prog planant)

Tavin Singh : Ok, Island, 1998 (jungle-indian vives)

Terry Callier : Time peace, Polygram, 1998 (chanteur folk-jazz-soul)

The Breeders : Last splash, Labels, 1993 (noisy pop)

Ute Lemper sings Kurt Weill, Decca, 1988 (Chanson allemande)

Die Dreigroschenoper : le cinéma allemand et la musique #5

L'opéra de quat' sous
Die Dreigroschenoper (en anglais The Threepenny Opera) a été réalisé par Georg Wilhelm Pabst, il est sorti en salle en 1931. C'est l'adaptation de l'opéra de Bertolt Brecht, l'auteur du livret et de Kurt Weill, le compositeur.

Le film a été tourné en deux versions : une version allemande avec Lotte Lenya (Jenny) , Rudolf Forster (Mackie), Carola Neher (Polly), Valeska Gert (Mme Peachum), Friz Rasp (Peachum), Reinhold Schünzel (Brown) et une version française : Margo Lion (Jenny), Albert Préjean (Mackie), Florelle (Polly), Lucy de Matha (Mme Peachum), Gaston Modot (Peachum), Jacques Henley (Brown)... et Antonin Artaud (dans le rôle d'un nouveau mendiant) .
L'Opéra de quat' sous, chef d'oeuvre du cinéma expressionniste est une satire sociale agrémentée de chansons. L'histoire est annoncée par un chanteur de complaintes. Avant chaque acte, les personnages du drame sont représentés par des marionnettes à leur effigie. On retrouve le procédé de distanciation [Verfremdungseffekt] importante dans l'oeuvre de Bertold Brecht.
L'action se déroule à Londres, dans le quartier de Soho au début du siècle dernier, dans le milieu de la pègre. Mackie, dit le Surineur, le caïd local, épouse Polly, la fille de Peachum, le roi des mendiants. Peachum et sa femme s'opposent à cette union et demandent à Brown, le chef de la police de Londres d'arrêter Mackie. Brown se retrouve dans l'embarras car c'est un grand ami de Mackie avec lequel il fait affaire. Mais Peachum parvient à faire pression sur Brown, en menaçant de faire défiler ses mendiants lors de la cérémonie de couronnement de la Reine. Mackie est donc arrêté avec l'aide de la prostituée Jenny, qui est jalouse de Polly. Celle-ci prise de remord fait évader Mackie de prison. Tout se termine bien et en chanson : Mackie, Jenny, Peachum, et Brown se réjouissent en choeur de leur prospérité future.
Le film est ponctué de plusieurs scènes chantées :

Moritat von Mackie Messer [La Complainte de Mackie le Surineur]



Barbara-Song [Le Chant de Barbara] par Polly


Seeräuber-Jenny [Jenny-des-Corsaires, ou la fiancée du pirate]


Denn wovon lebt der Mensch ? [Car de quoi vit l’homme ?] par le chanteur des rues


Kanonen-Song [Le Chant des canons] par Mackie et Brown


Finale [Final]


L'opéra de quat' sous de G. W. Pabst dans sa version française est disponible en VHS à la Médiathèque de Dole.

Lulu, Die Büchse der Pandora / The Killers : le cinéma allemand et la musique #4

"Loulou, Loulou, vous n'avez pas vu Loulou ? ", " Oui, c'est moi..."
Lulu, Die Büchse der Pandora (1929) (en francais Loulou, La boîte de Pandore) est un film allemand muet du réalisateur d'origine autrichienne Georg Wilhelm Pabst, avec l'irradiante actrice américaine Louise Brooks. Egalement dans la distribution : Fritz Kortner, Francis Lederer et Alice Roberts. Le film est une adaptation de la pièce de Frank Wedekind qui inspirera également l'opéra Lulu d'Alban Berg.
Loulou est l'un des archétypes de la femme fatale entraînant les hommes à leur perte. En 1923, G. W. Pabst avait déjà révélé Greta Garbo dans la Rue sans joie, deux années plus tard, en 1931, il tournera L'opéra de quat' sous dont nous reparlerons très bientôt.
Après Tess et What's new, Tiger Lily, voici une nouvelle mash-up, en français un mélange ou une hybridation avec le titre "Mr Brightside" du groupe The Killers. (Finalement, tous les groupes en The ne sont pas forcément mauvais ;-))

G. W. Pabst "Lulu, Die Büchse der Pandora" / The Killers "Mr Brightside"

9 janvier 2008

Gilles Deleuze, Liebniz et l'harmonie baroque

En 1987, le philosophe Gilles Deleuze invite ses étudiants de l'Université de Vincennes à une réflexion à trois voix à la croisée de la musique et de la philosophie. Consacrant un cours à la pensée de Leibniz, Deleuze convie deux musiciens : la compositrice et musicologue Pascale [Criton] et le musicien électronique d'avant-garde Richard [Pinhas] à disserter sur l'histoire de la théorie musicale de la période Renaissance à la période classique. Les deux noms sont mis entre crochets, car nous pensons avoir identifié ces deux intervenants par recoupement.
En praticien de la maïeutique, Gilles Deleuze interroge ces spécialistes en tentant de construire des passerelles entre les pensées philosophiques et musicales des 17e et 18e siècles.
Il est ainsi question de l'harmonie par intervalle propre à la musique franco-flamande de la Renaissance, du contrepoint baroque, du passage de l'harmonie de résonance (polyphonie) à l'harmonie de consonance (basse continue), aboutissant à l'harmonie classique des accords, du rapport des voix entre elles, du rapport entre les voix et les instruments, de l’expressivité de la dissonance, du rapport des notes entre elles : tonique, dominante (quinte), octave, harmoniques, ou encore de la naissance de la musique instrumentale.
Ultime question du philosophe : quel rapport entre la nouvelle harmonie des accords et l'accord des âmes entre elles et des âmes avec les corps dont parle Leibniz ?
On l'a compris, malgré un son assez médiocre on assiste à une passionnante leçon (sans doute par moment fumeuse) donnée sous la forme d'un dialogue, et d'une pensée qui se construit à mesure. Ces archives audiovisuelles (sous-titrées en italien, car diffusées par la RAI3) témoignent d'une époque déjà historique où régnait un joyeux boxon : une salle de cours surpeuplée, des étudiants partout, assis, edbout, entourant le professeur, le bruit de la porte grinçant continuellement en raison du flux incessant des entrants et des sortants, tout le monde fumant avec application, assis à la gauche de Deleuze, un homme imperturbable, chaussé de lunettes noires mange plein cadre d'abord un sandwich à la 33ème minute, puis quelque chose s'apparentant à une pâtisserie à la 43ème minute. Richard Pinhas, au tableau, traçe à la craie le schéma de l'harmoniseur, et Gilles Deleuze se prend littéralement la tête lorsque Pascale Criton, musicologue explique quelques principes de l'harmonie, avant de conclure par : "Ecoutez, moi, je souhaite que ça se termine comme ça… Je remercie très vivement ceux qui sont intervenus dans cette histoire de musique, dont j’aime bien qu’au besoin elle nous laisse des impressions confuses, mais je crois qu’en tout cas pour moi, elle me donne des points de départ de travail que je n’aurais pas eu sans cette séance."

Gilles Deleuze 1987 cours Vincennes(durée : 51'11'')

Le site consacré à Gilles Deleuze admnistré par Richard Pinhas
http://www.webdeleuze.com/

Le site de Pascale Criton
http://www.pascalecriton.com/

Le site de Richard Pinhas
http://www.richardpinhas.com/

8 janvier 2008

Aguirre, der Zorn Gottes : le cinéma allemand et la musique #3

Pendant le mois de janvier, le département Arts de la Médiathèque de Dole présente une sélection d'oeuvres marquantes réalisées par des cinéastes allemands. C'est l'opportunité de considérer la place que ces grands créateurs ont réservé dans leurs films à la musique.

La première scène d'Aguirre, la colère de Dieu (1972)
"Après la conquête et le pillage du Royaume Inca par les Espagnols, les Indiens misérablement opprimés, inventèrent la légende d’un royaume doré, « Eldorado ». On situait ce pays dans les impénétrables tourbières des affluents de l’Amazone. Vers la fin de l’année 1560, une importante expédition d’aventuriers Espagnols quitta les sierras péruviennes sous la conduite de Gonsalo Pizzarro."


"Aguirre, der Zorn Gottes" est un film de Werner Herzog, avec dans le rôle-titre Klaus Kinski (Don Lope de Aguirre).
La musique est de Popol Vuh qui signera également pour le réalisateur d'autres bandes originales dont notamment Herz aus Glas [Coeur de verre) (1976), Nosferatu: Phantom der Nacht (1979) et de Fitzcarraldo(1982), et Cobra Verde (1988).
Popol Vuh est un groupe de rock allemand indissociable de son leader : Florian Fricke. Avec Amon Düül, Klaus Schulze, Tangerine Dream, il est l'une des figures importantes de la vague allemande de rock planant du début des années 70, ce mouvement qui sera désigné sous l'appellation Kraut Rock, est à l'origine de la musique new age (ou ambiant music).

Sur Popol Vuh : Discographie, le site italien http://www.popolvuh.it/.