Plume au restaurant
Plume déjeunait au restaurant, quand le maître d’hôtel s’approcha, le regarda sévèrement et lui dit d’une voix basse et mystérieuse : « Ce que vous avez là dans votre assiette ne figure pas sur la carte. »
Plume s’excusa aussitôt.
- Voilà, dit-il, étant pressé, je n’ai pas pris la peine de consulter la carte. J’ai demandé à tout hasard une côtelette, pensant que peut-être il y en avait, ou que sinon on en trouverait aisément dans le voisinage, mais prêt à demander autre chose si les côtelettes faisaient défaut. Le garçon sans se montrer particulièrement étonné, s’éloigna et me l’apporta peu après et voilà…
Naturellement, je la paierai le prix qu’il faudra. C’est un beau morceau, je ne le nie pas. Si j’avais su, j’auras volontiers choisi une autre viande ou simplement un œuf, de toute façon maintenant je n’ai plus très faim. Je vais vous réglé immédiatement.
Cependant, le maître d’hôtel ne bouge pas. Plume se trouve atrocement gêné. Après quelque temps relevant les yeux… hum ! C’est maintenant le chef de l’établissement qui se trouve devant lui.
Plume s’excusa aussitôt.
[…]
Henri Michaux, Un certain Plume (Gallimard, 1930)
Il y a dans le personnage de Plume, une légèreté, bien sûr, mais aussi un fatalisme, un "aquoibonisme" qui le rapproche de deux autres figures majeures du début du XXe siècle, Charlot, d'abord, le petit vagabond (the little tramp), mais aussi K., le héros accablé du Procès (1925) de Franz Kafka. Comme des leçons d'accommodement à la pesanteur et à la violence sociale dans une époque en prise avec la montée du totalitarisme.
Plume au restaurant est un texte court (4 pages) a fait l'objet de plusieurs adaptations par des élèves d'arts appliqués.
Plume au restaurant : une animation réalisée par trois élèves en 1° arts appliqués du lycée de Vence.
Plume au restaurant : court metrage réalisé dans le cadre des cours d'Art appliqué
Plume au restaurant
6 mars 2008
Charles Baudelaire : "Les Métamorphoses du vampire" : pas de printemps pour les poètes #1
Les Métamorphoses du vampire
La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :
"Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles !
Je suis, mon cher savant, si docte aux Voluptés,
Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi !"
Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus
Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus !
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver.
Ce texte fait partie des pièces condamnées et censurées pour "offense à la morale publique, ... la morale religieuse et aux bonnes mœurs" lors du procès des Fleurs du Mal en 1857, six mois après un procès qui conviait Gustave Flaubert devant un tribunal pour répondre de son roman Madame Bovary.
Léo Ferré présente et interprète "Les métamorphoses du vampire" (1986)
5 mars 2008
La playlist de mars
En attendant... les nouveautés
Arctic Monkeys : Favourite worst nightmare, Domino recording, 2007 (brit rock)
Arthur Lyman : Hawaiian sunset, Ryko,1959, réed. 1996 (vibraphone, marimba, easy listening)
Billy Paul : The very best of, Sony Music, 1998 (soul)
Claude Debussy : Préludes 2e livre (Arturo Benedetti Michelangeli, p) (musique moderne française)
Dimitri Chostakovitch : Lady Macbeth de Mzensk (Galina Vishnevskaya, Nicolai Gedda, London Philharmonic Orchestra, Mstislav Rostropovich, EMI 1990 (opéra moderne russe)
Everything But The Girl : Temperamental, Sony, 1998 (pop soul, trip-hop)
Giora Feidman & Ensemble : Yiddish soul, Network, 1993 (Klezmer)
John Coltrane : Giant steps, Atlantic Records, 1959, réed. 1998 (saxophone hard bop, free)
John Hammond : Wicked grin, Virgin 2001 (country blues)
Johnny Mathis : Open fire, two guitars, Columbia, 1959/réed. 1999 (variété pop jazz)
Laurel Lorenzo Aitken (el padrino del ska) : en español, Liquidator, 1999 (ska)
Les Grandes Gueules : Absolut jazz vocal a capella, RCA/BMG, 2002 (jazz vocal)
Ludwig van Beethoven : Ouvertures (Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, Daniel Harding), Virgin Classics, 1999 (musique romantique allemande)
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3 en mi bémol majeur, Op. 55 "Eroica" (Münchner Philharmoniker, Sergiu Celibidache) (musique romantique allemande)
Migala : Arde, Pop lane, 2003 (chamber pop, Espagne)
Mstislav Rostropovitch : Le violoncelle du siècle : anthologie (3 CD), EMI classics, 2007
Niagara : Encore un dernier baiser, Polydor, 1986 (pop rock, France)
Nikolai Rimsky-Korsakow : Scheherazade : suite symphonique, op. 35 (Berliner Philharmoniker, H. von Karajan) (musique russe)
Pascal Comelade : September song (with Robert Wyatt), Disques du Soleil et de l'Acier, 2000 (style dont la définition est encore en décantation ;-))
Paul Anka : 21 golden hits, RCA / BMG 1962-63, réed. 1993 (variété pop jazz américaine)
Piers Faccini : Tearing sky, Label bleu, 2006 (pop rock)
Stina Nordenstam : This is..., Independiente, 2001 (Dream pop, Suède)
Tarace Boulba : Merci pour le tiep (dual disc CD/DVD), Fairplay,2005 (fanfare funk)
The Notwist : Neon Golden, Big Store/City Slang, 2002 (Post-rock, électro, Allemagne)
The Wedding Present : Take fountain, Scopitones, 2005 (pop rock)
Arctic Monkeys : Favourite worst nightmare, Domino recording, 2007 (brit rock)
Arthur Lyman : Hawaiian sunset, Ryko,1959, réed. 1996 (vibraphone, marimba, easy listening)
Billy Paul : The very best of, Sony Music, 1998 (soul)
Claude Debussy : Préludes 2e livre (Arturo Benedetti Michelangeli, p) (musique moderne française)
Dimitri Chostakovitch : Lady Macbeth de Mzensk (Galina Vishnevskaya, Nicolai Gedda, London Philharmonic Orchestra, Mstislav Rostropovich, EMI 1990 (opéra moderne russe)
Everything But The Girl : Temperamental, Sony, 1998 (pop soul, trip-hop)
Giora Feidman & Ensemble : Yiddish soul, Network, 1993 (Klezmer)
John Coltrane : Giant steps, Atlantic Records, 1959, réed. 1998 (saxophone hard bop, free)
John Hammond : Wicked grin, Virgin 2001 (country blues)
Johnny Mathis : Open fire, two guitars, Columbia, 1959/réed. 1999 (variété pop jazz)
Laurel Lorenzo Aitken (el padrino del ska) : en español, Liquidator, 1999 (ska)
Les Grandes Gueules : Absolut jazz vocal a capella, RCA/BMG, 2002 (jazz vocal)
Ludwig van Beethoven : Ouvertures (Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, Daniel Harding), Virgin Classics, 1999 (musique romantique allemande)
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3 en mi bémol majeur, Op. 55 "Eroica" (Münchner Philharmoniker, Sergiu Celibidache) (musique romantique allemande)
Migala : Arde, Pop lane, 2003 (chamber pop, Espagne)
Mstislav Rostropovitch : Le violoncelle du siècle : anthologie (3 CD), EMI classics, 2007
Niagara : Encore un dernier baiser, Polydor, 1986 (pop rock, France)
Nikolai Rimsky-Korsakow : Scheherazade : suite symphonique, op. 35 (Berliner Philharmoniker, H. von Karajan) (musique russe)
Pascal Comelade : September song (with Robert Wyatt), Disques du Soleil et de l'Acier, 2000 (style dont la définition est encore en décantation ;-))
Paul Anka : 21 golden hits, RCA / BMG 1962-63, réed. 1993 (variété pop jazz américaine)
Piers Faccini : Tearing sky, Label bleu, 2006 (pop rock)
Stina Nordenstam : This is..., Independiente, 2001 (Dream pop, Suède)
Tarace Boulba : Merci pour le tiep (dual disc CD/DVD), Fairplay,2005 (fanfare funk)
The Notwist : Neon Golden, Big Store/City Slang, 2002 (Post-rock, électro, Allemagne)
The Wedding Present : Take fountain, Scopitones, 2005 (pop rock)
27 février 2008
Casino : J.-S. Bach goes to Las Vegas : musique de films de gangsters #2
Pendant le mois de février, le département Arts de la Médiathèque de Dole propose un panorama des films de gangsters. Le dossier thématique est consultable sur le site portail de la Médiathèque de Dole.
Casino commence par la mort de Sam "Ace" Rothstein, le protagoniste principal. D'autres films fonctionnent également avec cette structure narrative : The Killers (1946), Sunset Blvd.(1950) ou encore DOA (1950).
Le cinéaste dorumentariste William Klein a lui aussi associé dans Messie (1999) la musique baroque sacrée à la ville de Las Vegas, il s'agissait de l'oratorio Messiah, HWV 56 de Georg Friedrich Haendel.
Extrait de la Passion selon St Matthieu, BWV 244 de Johann Sebastian Bach, The Chicago Symphony Orchestra, Georg Solti, dir.
Casino (1995), un film de Martin Scorsese ; avec Robert de Niro, Sharon Stone, Joe Pesci
Le DVD et la K7 VHS sont disponibles à la Médiathèque de Dole.
Le CD de la bande originale du film est en commande.
Le cinéaste dorumentariste William Klein a lui aussi associé dans Messie (1999) la musique baroque sacrée à la ville de Las Vegas, il s'agissait de l'oratorio Messiah, HWV 56 de Georg Friedrich Haendel.
Extrait de la Passion selon St Matthieu, BWV 244 de Johann Sebastian Bach, The Chicago Symphony Orchestra, Georg Solti, dir.
Casino (1995), un film de Martin Scorsese ; avec Robert de Niro, Sharon Stone, Joe Pesci
Le DVD et la K7 VHS sont disponibles à la Médiathèque de Dole.
Le CD de la bande originale du film est en commande.
Revue de presse, revue de blogs
01.Le nombre d'albums CD vendus en France augmente en janvier (numerama.com, 22/02)
02.Geek Music : Compo tout en sons windows (lepost.fr, 22/02)
03.Sébastien Tellier offre au sexe un disque à la fois "classe et bling-bling" (lemonde.f, 22/02)
04.Créez votre label et produisez des artistes d’UniversalMusic avec BeProducer (fr.techcrunch.com, 22/02)
05.Dailymotion implante le filtrage de l'INA (numerama.com, 26/02)
06.Myspace & la musique gratuite (fr.mashable.com, 21/02)
07.Grosse séance de rattrapage (fr.techcrunch.com, 25/02)
08.Intermittents et "numéro d'objet": ce qui va vraiment changer (rue89.com, 23/02)
09.3,5 Go de musique à télécharger gratuitement ! (numerama.com, 22/02)
10.Alarmes sur la culture lettrée (Jean-Michel Salaün, 02/02)
11.Le nouveau SongCooker remixe les vidéos (numerama.com, 22/02)
12.Paris capitale de la world music (telerama.fr, 21/02)
13.«Gallica 2 aura une vocation large» (liberation.fr, 02/02)
14.Le Duc des Lombards, à plus d’un titre (liberation.fr, 20/02)
15.N'est pas bling-bling qui veut (lemonde.fr, 16/02)
16.LiveVideo.com: Yahoo Live en mieux(fr.techcrunch.com, 21/02)
17.Lancement de Jiwa, la nouvelle version de JiwaMusic, nouveau design, fonctionnalités sociales et webradio + Invitations (fr.techcrunch.com, 20/02)
18.MIDEM 2008: Interview de Denis Olivennes, PDG de la FNAC PART 1 et PART 2 (catalyseurs-numeriques.generationmp3.com, 13 et 27/02)
19.La Sacem soupçonne la FNAC de piratage (numerama.com, 27/02)
20.Les baladeurs MP3 bas de gamme sont dangereux pour les oreilles (numerama.com, 27//02)
21.Mininova : l'interview(numerama.com, 26//02)
22.Le podcast de la semaine : "Le making of" par Marc Ysaye, sur Classic 21 (une radio belge de la RTBF) raconte l'histoire de la réalisation des albums pop rock anglo-saxons qui ont marqué les décennies 60 à 90.
Fil RSS de Classic 21
cette semaine : The Ramones
Xavier Serra : "From sound synthesis to sound retrieval and back" : vidéo de la semaine # 36
Conférence de Xavier Serra, directeur du Music Technology Group (http://mtg.upf.edu) Pompeu Fabra University (http://www.upf.edu/), Barcelona. L'équipe du Music Technology Group est notamment à l'origine de la base collaborative de données sonores : FreeSound project
Plan de son intervention :
Introduction : research at the MTG-UPF
Sound synthesis I : Musique concrète, Granular synthesis, Sampling
Sound modeling : spectral processing
Sound retrieval : Music information retrieval
Sound synthesis II : Mosaicing, Concatenative synthesis
Free sound project : Features, Goals
Conclusions
http://video.google.fr/videoplay?docid=1001788948064844735
Plan de son intervention :
Introduction : research at the MTG-UPF
Sound synthesis I : Musique concrète, Granular synthesis, Sampling
Sound modeling : spectral processing
Sound retrieval : Music information retrieval
Sound synthesis II : Mosaicing, Concatenative synthesis
Free sound project : Features, Goals
Conclusions
http://video.google.fr/videoplay?docid=1001788948064844735
26 février 2008
Ennio Morricone "Once upon a time in America" : Musique de films de gangsters #1
Gangsta Music
Pendant le mois de février, le département Arts de la Médiathèque de Dole a proposé un panorama des films de gangsters de Docteur Mabuse (1922) de Fritz Lang, à Goodfellas (1990) de Martin Scorsese en passant par Scarface (1932) de Howard Hawks à la version de Brian de Palma (1983), sans oublier la triologie Godfather (1972, 1974, 1990) de Francis Ford Coppola. Le dossier thématique est consultable sur le site portail de la Médiathèque de Dole. Profitons de cette occasion, pour se souvenir de quelques grands thèmes du genre.
Pendant le mois de février, le département Arts de la Médiathèque de Dole a proposé un panorama des films de gangsters de Docteur Mabuse (1922) de Fritz Lang, à Goodfellas (1990) de Martin Scorsese en passant par Scarface (1932) de Howard Hawks à la version de Brian de Palma (1983), sans oublier la triologie Godfather (1972, 1974, 1990) de Francis Ford Coppola. Le dossier thématique est consultable sur le site portail de la Médiathèque de Dole. Profitons de cette occasion, pour se souvenir de quelques grands thèmes du genre.
Il était une fois en Amérique [Once Upon a Time in America] (1984), un film de Sergio Leone, avec Robert de Niro, James Woods, Elizabeth McGovern, Joe Pesci, William Forsythe, Jennifer Connelly, [et al.] ; musique de Ennio Morricone(le film est disponible en DVD à la Médiathèque de Dole)
Morricone dirige le Polish Radio Orchestra à Varsovie
Bonus : le thème revisité par Naked City (John Zorn, Joey Baron, Bill Frisell, Fred Frith)
23 février 2008
Dimitri Chostakovitch : Katerina Ismailova, opéra
Katerina Ismailova, également appelé Lady Macbeth de Mzensk, est un opéra en 4 actes et 9 scènes de Dimitri Dimitrievitch Chostakovitch , il est créé à Leningrad en 1934. Le livret, inspiré d'une histoire de Nicolai Leskov, a écrit par Alexander Preiss et par le compositeur. A sa création, l'oeuvre est bien accueillie par la critique et le public, mais en 1936, lorsque Staline vient assister à une représentation, il est scandalisé par certaines scènes provocantes et quitte le théâtre après le troisième acte. Quelques jours plus tard, le journal officiel La Pravda publie un article titré : "De la boue, pas de la musique", il est question d'une "intrigue vulgaire", d'une musique qui n'est ni "mélodique" ni "mémorisable" mais "perverse" et "discordante". On imagine les sueurs froides du compositeur, qui sera contraint par la suite de faire son auto-critique en public !
La passion d'une femme russe au 19e siècle
Le drame se déroule au milieu du XIXe siècle dans la Russie tsariste. Katerina Izmailova, héroïne esseulée, en quête de passion et de romance, mariée à un riche négociant, mais vivant dans l'ennui de la campagne russe, tient davantage de l'Emma Bovary de Flaubert, que de l'ambitieuse Lady Macbeth de Shakespeare.
Les scènes présentées ici sont extraites du film : "Katerina Izmailova" (1966) de Mikhail Shapiro, avec Galina Vishnevskaya (Katrina), Artyom Inozemtsev (Sergueï), Nikolai Boyarsky (Zinovy).
Galina Vishnevskaya, la Katerina du film est une grande chanteuse soprano, célèbre en Russie, elle fut l'épouse du violoncelliste et chef d'orchestre Mstislav Rostropovich.
Acte I, scène 1
Dans sa chambre, Katerina est accablée par une existence vide, et un mariage sans amour, ni désir. Une longue plainte, où s'exprime toute la tristesse du monde.
Acte I, scène 2
La scène se passe dans la cour de la maison de la famille Ismailov. Les domestiques, en particulier Sergueï, harcèlent la servante Aksinia qu’ils ont enfermé dans un tonneau (c’est probablement un viol collectif qui est ici suggéré) . Katerina les réprimande, en s’en prenant en particulier à Sergueï qui garde un air insolent, la confrontation et la lutte qui s’en suit prend la tournure d’une parade amoureuse que surprendra le beau-père Boris Timofeevitch Ismailov. Celui-ci chasse les domestiques et menace Katerina de raconter l'épisode à son mari.
Acte II, scène 4 : "Ha, si j'avais 10 ans de moins..."
Par la griserie d’un verre d’alcool, Boris Timofeevitch Ismailov, le beau-père libidineux pense à la désirable Katerina et évoque les prouesses de sa jeunesse en comparaison de l'impuissance de son fils.
Acte II, scène 4 : le fouet
Boris, de nouveau témoin de la relation de Katrina et de Sergueï, attrape ce dernier et le fait fouetter, tout en demandant à Katerina de regarder le spectacle de la punition à sa fenêtre.
Acte II, scène 4 : la vengeance
Boris ordonne à Katerina de lui faire à manger. Pour se venger, Katerina empoisonne le repas et bientôt Boris est terrassé par la douleur. Il supplie à l'aide mais Katerina abandonne le vieil homme à son sort, le laissant mourir seul.
Acte II, scène 5 : le crime
La chambre de Katerina. Les amants sont réunis dans le lit conjugal. Katerina croit entendre des pas derrière la porte. Ils comprennent que Zinovi Borisovitch, le mari est revenu à l'impromptu. Sergueï part se cacher.
Zinovi appelle Katerina qui finit par le faire entrer. Le mari soupçonneux la presse de questions : pourquoi le lit est-il préparé pour deux ? Qu'y fait une ceinture d'homme ? Zinovi tente de la battre, Sergueï surgit alors de sa cachette. Katerina empêche la fuite de Zinovi, commence à l'étrangler, Sergueï achève le meurtre du mari, dont il descendra ensuite le corps à la cave. Tout obstacle semble levé à l'union des deux amants.
Acte III, scène 6 : les noces funèbres
Les noces de Katerina et de Sergueï sont montrées en parallèle avec la découverte du cadavre de Zinovi par un ivrogne. Celui-ci court ensuite les dénoncer à la police. Les jeunes mariés seront arrétés le jour même et condamnés à la déportation en Sibérie. [Nous avions déjà présenté cette scène dans une autre version lors d'un précédent article.]
Acte IV, scène 9 : le châtiment
Une colonne pénitenciaire dans une nature désolée. Sergueï est attiré par une autre prisonnière, Sonietka. Celle-ci en l'échange de ses faveurs, lui demande une paire de bas. Sergueï retourne vers Katerina et sous un faux prétexte obtient sa paire de bas. L'extrait suivant commence au moment où les femmes, témoins de la scène entourent Katerina et se moquent d'elle. Hébétée, Katerina se plaint dans un chant déchirant et lugubre (qui fait écho au chant de la première scène).
Acte IV, scène 9 : l'anéantissement
Sur une barge, (on reconnaît la référence au tableau de Géricault) Sonietka tourne autour de Katerina abattue et la nargue. Katerina, furieuse et désepérée se saisit de Sonietka et se jette avec elle dans l'eau glacée. Malgré les tentatives des soldats, les deux femmes se noient. Sur le pont, Sergueï s'endort indifférent.
La passion d'une femme russe au 19e siècle
Le drame se déroule au milieu du XIXe siècle dans la Russie tsariste. Katerina Izmailova, héroïne esseulée, en quête de passion et de romance, mariée à un riche négociant, mais vivant dans l'ennui de la campagne russe, tient davantage de l'Emma Bovary de Flaubert, que de l'ambitieuse Lady Macbeth de Shakespeare.
Les scènes présentées ici sont extraites du film : "Katerina Izmailova" (1966) de Mikhail Shapiro, avec Galina Vishnevskaya (Katrina), Artyom Inozemtsev (Sergueï), Nikolai Boyarsky (Zinovy).
Galina Vishnevskaya, la Katerina du film est une grande chanteuse soprano, célèbre en Russie, elle fut l'épouse du violoncelliste et chef d'orchestre Mstislav Rostropovich.
Acte I, scène 1
Dans sa chambre, Katerina est accablée par une existence vide, et un mariage sans amour, ni désir. Une longue plainte, où s'exprime toute la tristesse du monde.
Acte I, scène 2
La scène se passe dans la cour de la maison de la famille Ismailov. Les domestiques, en particulier Sergueï, harcèlent la servante Aksinia qu’ils ont enfermé dans un tonneau (c’est probablement un viol collectif qui est ici suggéré) . Katerina les réprimande, en s’en prenant en particulier à Sergueï qui garde un air insolent, la confrontation et la lutte qui s’en suit prend la tournure d’une parade amoureuse que surprendra le beau-père Boris Timofeevitch Ismailov. Celui-ci chasse les domestiques et menace Katerina de raconter l'épisode à son mari.
Acte II, scène 4 : "Ha, si j'avais 10 ans de moins..."
Par la griserie d’un verre d’alcool, Boris Timofeevitch Ismailov, le beau-père libidineux pense à la désirable Katerina et évoque les prouesses de sa jeunesse en comparaison de l'impuissance de son fils.
Acte II, scène 4 : le fouet
Boris, de nouveau témoin de la relation de Katrina et de Sergueï, attrape ce dernier et le fait fouetter, tout en demandant à Katerina de regarder le spectacle de la punition à sa fenêtre.
Acte II, scène 4 : la vengeance
Boris ordonne à Katerina de lui faire à manger. Pour se venger, Katerina empoisonne le repas et bientôt Boris est terrassé par la douleur. Il supplie à l'aide mais Katerina abandonne le vieil homme à son sort, le laissant mourir seul.
Acte II, scène 5 : le crime
La chambre de Katerina. Les amants sont réunis dans le lit conjugal. Katerina croit entendre des pas derrière la porte. Ils comprennent que Zinovi Borisovitch, le mari est revenu à l'impromptu. Sergueï part se cacher.
Zinovi appelle Katerina qui finit par le faire entrer. Le mari soupçonneux la presse de questions : pourquoi le lit est-il préparé pour deux ? Qu'y fait une ceinture d'homme ? Zinovi tente de la battre, Sergueï surgit alors de sa cachette. Katerina empêche la fuite de Zinovi, commence à l'étrangler, Sergueï achève le meurtre du mari, dont il descendra ensuite le corps à la cave. Tout obstacle semble levé à l'union des deux amants.
Acte III, scène 6 : les noces funèbres
Les noces de Katerina et de Sergueï sont montrées en parallèle avec la découverte du cadavre de Zinovi par un ivrogne. Celui-ci court ensuite les dénoncer à la police. Les jeunes mariés seront arrétés le jour même et condamnés à la déportation en Sibérie. [Nous avions déjà présenté cette scène dans une autre version lors d'un précédent article.]
Acte IV, scène 9 : le châtiment
Une colonne pénitenciaire dans une nature désolée. Sergueï est attiré par une autre prisonnière, Sonietka. Celle-ci en l'échange de ses faveurs, lui demande une paire de bas. Sergueï retourne vers Katerina et sous un faux prétexte obtient sa paire de bas. L'extrait suivant commence au moment où les femmes, témoins de la scène entourent Katerina et se moquent d'elle. Hébétée, Katerina se plaint dans un chant déchirant et lugubre (qui fait écho au chant de la première scène).
Acte IV, scène 9 : l'anéantissement
Sur une barge, (on reconnaît la référence au tableau de Géricault) Sonietka tourne autour de Katerina abattue et la nargue. Katerina, furieuse et désepérée se saisit de Sonietka et se jette avec elle dans l'eau glacée. Malgré les tentatives des soldats, les deux femmes se noient. Sur le pont, Sergueï s'endort indifférent.
Дмитрий Дмитриевич Шостакович : "Леди Макбет Мценского уезда" "Катерина Измайлова"
Dmitri Dmitriyevich Shostakovich : "Lady Macbeth of the Mtsensk District" "Katerina Izmailova"
21 février 2008
Revue de presse, revue de blogs
Buzzz !
Une nouvelle chronique que nous essayerons de tenir à un rythme hebdomadaire afin de rendre compte des annonces, des tendances, des nouveaux sites qui marquent l'actualité du moment dans le domaine de la musique et des médias en ligne.
Voici donc une première sélection d'une vingtaine d'articles sur des sujets qui ont retenu notre attention ces derniers jours.
01.EMI abandonne les DRM même sur les mobiles (Numerama, 14/02/08)
02.Revisitez la discographie de Pink Floyd (music.2803.com, 10/02/08)
L'adresse du site : http://www.pinkfloyd.co.uk/obtw/
03.Le marché du CD supplanté par les téléchargements en 2012 (Numerama, 20/02/08)
Selon l'estimation du cabinet d'étude Forrester Research
04.Tecktonik, non à la propaganda ! (AgoraVox, 07/02/08)
05.Richard Swift : musique pour androïdes et moutons électriques (fluctuat.net, 13/02/08)
06.Le plan Total Music d'Universal éveille la suspicion aux Etats-Unis (Numerama, 08/02/08)
07.Votre collection de musique accessible n’importe où grâce à JukeFly (Techcrunch, 13/02/08)
08.Escuchar Musicas : recherchez, écoutez, télécharger (leblog.vendeesign.com, 14/02/08)
¿Es legal? :-)
09.Le programme des ECM en voie d’extinction(IRMA, 06/02/08)
10.Les mobiles de l’école 2.0 (InternetActu, 12/02/08)
également sur le sujet Le Figaro
11.Des bornes "musique libre" en médiathèques (Irma, 20/02/08)
12.Taxe pour copie privée : les e-commerçants s'insurgent à leur tour (zdnet.fr, 19/02/08) (sur le même sujet l'article du Monde)
13."Les jours des professionnels à l’ancienne sont comptés" : rencontre avec Jean Michel, consultant en management de l'information (Archimag, 02/08)
14.Musique : la Commission européenne veut étendre la durée de la protection des interprétations (Le monde, 15/02/08) sur le même sujet Libération
15.La réalité alternative au service de la musique (InternetActu, 09/01/08)
16.Songerize - moteur de recherche de musiques propulsé par SeeqPod (blog.accessoweb.info, 06/02/08)
17.Midem 2008 : le téléchargement légal, embellie au milieu d’une année pourrie ? (Zdnet, 26:02/08)
18.Comprendre les pratiques des plus jeunes (InternetActu 05/02/08)
19.Musique cherche futur(lesinrocks.com, 07/02/08)
20.Amazon rachète Audible, un distributeur de livres audio(numerama, 01/02/08)
The Secret History of Silicon Valley : vidéo de la semaine #35
Comment l’Université de Stanford (Palo Alto), la CIA (Central Intelligence Agency) et la NSA (National Security Agency ) ont-elles contribué à la construction et au développement de la célèbre vallée située dans la baie de San Francisco (Californie) ?
Tel est le sujet de la conférence de Steve Blank prononcée le 18 décembre 2007.
Celui-ci rappelle, ou il faudrait plutôt dire révèle, comment la deuxième guerre mondiale (qu’il nomme la 1ère guerre électronique) a permis la création et la croissance exponentielle de la Silicon Valley. Cette vallée que nous connaissons aujourd'hui comme le berceau de l’électronique, de l’informatique, des nouvelles technologies ou encore des actuelles startups du Web 2.0 n'est pas le résultat d'une génération spontanée.
En effet, à partir de 1941, date de l’entrée en guerre des Etats-Unis, la stratégie américaine et anglaise a consisté pour une bonne part à bombarder massivement et de manière incessante, par voie aérienne, les villes, les infrastructures économiques et les unités de productions situées en Allemagne et dans les pays occupés par les forces hitlériennes. L’électronique avec notamment l’utilisation du RADAR jouait un rôle déterminant dans ce jeu du chat et de la souris. Car il s’agissait d’une part de localiser le plus précisément possible les cibles des bombardements, malgré des vols effectués de nuit, ou de jour mais à haute altitude, soit au-dessus des nuages. Et d’autre part, il était crucial de déjouer la défense anti-aérienne allemande, elle aussi dotée en la matière d’une technologie de pointe, avec par exemple des batteries de canons auto-guidées.
Tel est le sujet de la conférence de Steve Blank prononcée le 18 décembre 2007.
Celui-ci rappelle, ou il faudrait plutôt dire révèle, comment la deuxième guerre mondiale (qu’il nomme la 1ère guerre électronique) a permis la création et la croissance exponentielle de la Silicon Valley. Cette vallée que nous connaissons aujourd'hui comme le berceau de l’électronique, de l’informatique, des nouvelles technologies ou encore des actuelles startups du Web 2.0 n'est pas le résultat d'une génération spontanée.
En effet, à partir de 1941, date de l’entrée en guerre des Etats-Unis, la stratégie américaine et anglaise a consisté pour une bonne part à bombarder massivement et de manière incessante, par voie aérienne, les villes, les infrastructures économiques et les unités de productions situées en Allemagne et dans les pays occupés par les forces hitlériennes. L’électronique avec notamment l’utilisation du RADAR jouait un rôle déterminant dans ce jeu du chat et de la souris. Car il s’agissait d’une part de localiser le plus précisément possible les cibles des bombardements, malgré des vols effectués de nuit, ou de jour mais à haute altitude, soit au-dessus des nuages. Et d’autre part, il était crucial de déjouer la défense anti-aérienne allemande, elle aussi dotée en la matière d’une technologie de pointe, avec par exemple des batteries de canons auto-guidées.
Ainsi les universités, les forces armées et les industries militaires ont pendant cette période réuni leurs efforts dans le domaine de la recherche électronique et informatique. Une collaboration qui se poursuivra pendant la Guerre de Corée et pendant la Guerre froide contre l’Union soviétique.
Steve Blank évoque, dans ce contexte, le rôle déterminant de Frederick Terman responsable du programme de recherche militaire qui sera également l’initiateur du développement économique de la région où se créeront des centaines d’entreprises.
Steve Blank a travaillé près de 30 ans, comme fondateur et dirigeant de sociétés spécialisées dans la haute-technologie dans la Silicon Valley : dans le domaine des semi-conducteurs, des jeux vidéo, des ordinateurs personnels et des super-ordinateurs. Il donne des cours dans les Universités de Berkeley, Columbia et Stanford.
http://www.youtube.com/watch?v=hFSPHfZQpIQ
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