21 avril 2008

Le Capharnaüm #4 "Il prit l’habitude du cabaret, avec la passion des dominos."

Il maigrit, sa taille s’allongea, et sa figure prit une sorte d’expression dolente qui la rendit presque intéressante.

Naturellement, par nonchalance, il en vint à se délier de toutes les résolutions qu’il s’était faites. Une fois, il manqua la visite, le lendemain son cours, et, en savourant la paresse, peu à peu, n’y retourna plus.

Il prit l’habitude du cabaret, avec la passion des dominos. S’enfermer chaque soir dans un sale appartement public, pour y taper sur des tables de marbre de petits os de mouton marqués de points noirs, lui semblait un acte précieux de sa liberté, qui le rehaussait d’estime vis-à-vis de lui-même. C’était comme l’initiation au monde, l’accès des plaisirs défendus ; et, en entrant, il posait la main sur le bouton de la porte avec une joie presque sensuelle. Alors, beaucoup de choses comprimées en lui se dilatèrent; il apprit par cœur des couplets qu’il chantait aux bienvenues, s’enthousiasma pour Béranger, sut faire du punch et connu enfin l’amour.

Grâce à ces travaux préparatoires, il échoua complètement à son examen d’officier de santé. On l’attendait le soir même à la maison pour fêter son succès!
Gustave Flaubert, Madame Bovary, Première partie, I [la jeunesse de Charles Bovary]


Tom Zé Taka-tá

Chanteur, compositeur, multi-instrumentiste brésilien.
Page Wikipedia en anglais, Page MySpace
Site : http://www.tomze.com.br/ (en portugais)

DJ Krust & Saul Williams Coded Language

DJ Krust, producteur drum and bass anglais. Page wikipedia version anglaise
Saul Williams, chanteur, rappeur new-yorkais, figure importante du spoken word
Page MySpace, Page Wikipédia version anglaise
site de Saul Williams : http://www.niggytardust.com/

M Beat and General Levy Incredible

Un incunable du style jungle, drum and bass (c. 1994)
Paul Levy, alias General Levy, chanteur ragga londonien
Pge Myspace, Page wikipédia version anglaise

Gary Clail These Things Are Worth Fighting For

Un autre incunable, ici un titre de dance-dub (1993). A la fin des années 80, début des années 90, Gary Clail membre du label et collectif On-U Sound.
Page Fluctuat, Page MySpace

Shy FX and T-Power Feelings

Andre Williams, alias Shy FX, produteur et DJ drum and bass londonien
Page MySpace
"Feelings = the sensation of touching or being touched by a particular thing"

19 avril 2008

Mah Nà Mah Nà : la phénoménale saga d'une chanson entêtante

A l’origine, Mah Nà Mah Nà est une chanson pop écrite et composée à la fin des années 60 par Piero Umiliani pour un film érotique italien Svezia, inferno e paradiso (Suède, enfer et paradis), le titre fut plus largement popularisé par une version restée célèbre dans un sketch du Muppet Show.

L’hymne de mai 68 ?
Mah Nà Mah Nà est donc au départ la bande originale d’un pseudo film documentaire racoleur sorti en 1968 sensé décrire les mœurs libérées des suédoises, la chanson illustrant précisémément une scène de sauna, (scène qui peut sembler aujourd’hui bien anodine) . On comprend que cette brûlante actualité sociétale ai constitué pour la gent masculine italienne de l’époque, un sujet de préoccupation d'importance !


La chanson devient un tube international dans les années 1968-1969, atteignant la 55ème place du Billbord, le hit-parade américain.
Les paroles de la chanson ne sont pas constituées de mots intelligibles, elles s’apparentent plutôt au scat, improvisation vocale propre au jazz utilisant des onomatopées à la maniène de Cab Calloway, de Louis Armstrong ou de Slim Galliard.
On a pu retrouver des influences, ou en tout cas une proximité de style, avec les standards de jazz tels que Swedish medoly, Midsommarvaka, la chanson Boogie Woogie Bugle Boy (succès des Andrew Sisters), ou encore Lullaby of Birdland.

La Mahna mania
En 1969, Henri Salvador enregistre une version en français : Mais non, mais non
"Mais non, mais non ti ti pi di bi" . Et la même année, la chanson rencontre sa plus grande audience en faisant l’objet d’un des premiers sketches du Muppet Show dans le Ed Sullivan Show avec la marionnette Mahna Mahna et les les deux créatures roses surnommées The Snowths . En parallèle, toujours en 1969, la chanson est également diffusée dans l’émission pour enfants Rue Sésame (Sesame Street), le personnage barbu et ébouriffé deviendra par la suite populaire sous le nom de Bip Bipadotta. (C'était important de le préciser !)

Sesame Street (1969)


On peut citer également une reprise de Mah Na Mah Na au synthétiseur Moog en 1973 par Hot Butter sur l'album More Hot Butter, Hot Butter qui s’était fait connaître l’année précédente par une reprise de Popcorn (une autre scie musicale, qui lorqu’elle rentre par une oreille se loge dans la cochlée pour ne plus en sortir) .
En 1976, le premier épisode du The Muppet Show avec comme invitée Juliet Prowse reprend à nouveau la chanson toujours interprétée par le trio Mahna Mahna & the Snowths. Le titre devient n° 1 des hits au Royaume-Uni.
Muppet show(1976)


La chanson fera à nouveau son apparition dans Muppet Tonight en 1996, rebaptisée « Phenomena » et co-interprétée par l’actrice Sandra Bullock et Kermit la grenouille.
Muppet Tonight avec Sandra Bullock Phenomena (1996)


Mah Nà Mah Nà sera repris encore en 2000 par le groupe brésilien Pato Fu sur leur chanson Made in Japan, ainsi que par le rappeur Mr. Mo qui en s'entourant de danseuses retrouve un peu de l'esprit original du titre.

Mahna Mahna et ses productions dérivées.
La chanson servira à illustrer de très nombreuses parodies qui seront mises en ligne sur les sites de partage de vidéos comme Youtube.
(Peut-être faudrait-il prévoir d’ouvrir un wiki spécial, à l'image du muppet.wikia pour répertorier les multiples versions en circulation)
Citons à titre d’exemples : la publicité pour un soda, la parodie du duel H. Clinton, B. Ohama, celle de Rusty Wallace, un commentateur de courses NASCAR, un manga animé japonais Vampire Hunter D, le jeu vidéo FPS Halo, le jeu MMORPG World of Warcraft, la sitcom britannique The Office, etc....


Pour en savoir encore plus sur la chanson Mah Nà Mah Nà 
Sources :
Mah-nà mah-nà (fr.wikipedia)
http://muppet.wikia.com/wiki/Mahna_Mahna_(song)

18 avril 2008

Revue de presse, revue de blogs : du 10 au 18 avril

42nd street (1933) de Lloyd Bacon (youtube)


01. Les organisateurs français de spectacles s'unissent face aux maisons de disques (Le Monde, 18/04)

02. MyPlayList Combine Flickr et musique en ligne (Techcruch, 18/04)

03. De profundis (Affordance, 17/04)
Google gagne du terrain sur le web profond et le web invisible.

04. Grooveshark Lite - Ecouter de la musique en ligne (Catalyseurs numérique, 17/04)

05. Printemps de Bourges : les tableaux sonores de Claire Diterzi (Le Monde, 16/04)
Claire Diterzi, glop. Camille, pas glop.

06. Internet : La guerre de la neutralité (Ecrans, 16/04)

07. Les trésors de la bibliothèque du Congrès américain passent au numérique (ZDnet, 16/04)

08. TF1 attaque YouTube (Ecrans, 16/04)

09. Les Native inventent tous les jours, et... (Kotkot, 15/04)

10. Le marché du CD en France baisse de 15 % en mars (Numérama, 15/04)

11. Construire soi-même son synthétiseur analogique (Fluctuat, 15/04)

12. Plateforme vente en ligne dédiée musique classique (Le monde du blog, 15/04)
Au sujet de MusiClassics.fr

13. Des Machines et des hommes: le web sémantique (Mashable, 14/04)

14. Pétition pour un terme de 50 ans (Culture libre.ca, 14/04)
A propos de la pétition pour maintenir la durée du droit d'auteur sur les enregistrements sonores à 50 ans à signer sur le site soundcopyright.eu

15. Le marketing du disque à l’ère du web 2.0 (catalyseurs-numeriques, 15/04)

16. Sécurité : les alertes de Vista faites pour « ennuyer les utilisateurs »(ZDNet, 14/04)
[C'est vrai que c'est ch..., mais si c'est fait exprès, alors ça va ! :-)]

17. Weeloop.com: Un nouveau réseau social pour DJ (Mashable, 13/04)

18. Où va se loger l'underground ? (Télérama, 13/04)

19. Utile et Facile: Taggylicio.us (Techcrunch, 13/04)
Moteur de recherche par tags qui Permet en une requête de visualiser les résultats des principaux sites sociaux (Digg, Youtube, Delicious, Flickr)

20. Le rock français parle anglais(Le Monde, 12/04)

21. WikiFM - un mashup musical plutôt complet (Accessoweb, 12/04)

22. Un rapport critique la "tartufferie" des sociétés de droit d'auteur dans l'attribution d'argent (Le Monde, 11/04)

23. L'industrie du disque britannique voudrait une exception à la copie privée (Numerama, 11/04)

24. Dernières nouvelles des Last Poets(Libération, 10/04)

25. Documenter le succès des bibliothèques(Culture libre.ca, 10/04)
L’IFLA (International Federation of Library Associations and Institution) nous propose une base de données montrant les apports des bibliothèques à la société dans son ensemble et partout dans le monde.

26. Relay.fr lance l'Eco Forfait Illimité ( 400 magazines pour 17.9 Euros par mois ) (Accessoweb, 10/04)

27. SoundSnap : sons gratuits et exempts de royalties ! (Mashable, 10/04)

Entrelacs musical : un programme moderne et contemporain à l'auditorium K. Riepp

L'Orchestre des Régions Européennes interprète Philippe Hersant & Claude Debussy à l'auditorium K. Riepp de Dole le lundi 28 avril à 20 H30

Création mondiale d'une oeuvre pour orchestre à cordes composée spécialement par Philippe Hersant

au programme :

Philippe Hersant (*1948)
Musical Humors, pour alto et orchestre à cordes
Trois nocturnes, pour flûte, alto et harpe
Bamyan, pour harpe
Hopi, pour basson
Patmos, pour orchestre à cordes, création mondiale

Claude Debussy (1862-1918)
Syrinx, pour flûte seule
free music

Danses sacrée et profane, pour harpe et orchestre à cordes

Solistes :
Delphine Benhamou (harpe), Hélène Clément (alto),
Mathieu Romano (flûte), Jean-Stanislas Godfrin (basson)
Orchestre des régions européennes
Direction : Konrad von Abel

Auditorium K. Riepp, 3, Avenue Aristide Briand, 39100 Dole
Réservations au CRD de Dole et vente sur place sous réserve de disponibilité

17 avril 2008

Les "natifs bibliothèques" s’attachent à la musique, lettre ouverte du Président de l'ACIM à la Ministre de la Culture et de la Communication

[Adhérents à l'ACIM, nous souhaitions diffuser la lettre suivante, éditée sur le site de l'ACIM]

Lettre ouverte de Arsène Ott, président de l'ACIM (Association pour la Coopération des Professionnels de l’Information Musicale) à Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication

Madame la Ministre,
La musique a bénéficié tout au long du 20ème siècle des changements technologiques qui lui ont permis de faire évoluer l’écoute et la créativité de l’auditeur. C’est la numérisation de la musique qui nous a permis, avec le disque compact, de faire nos premières expériences d’écoute aléatoire ou programmée, d’avoir recours à des informations codées combinées aux contenus musicaux... etc.

Une première porte s’est ainsi ouverte sur la culture numérique et les bibliothèques musicales ont très vite su mettre à profit les avantages (absence d’usure, écoute intégrale, taille limitée...) offerts par le disque compact. A chaque nouvelle avancée technologique elles se mobilisaient pour intégrer de nouveaux supports, de nouveaux contenus et permettre ainsi de nouveaux usages.

Dans le même temps un grand nombre de professionnels étaient conscients que la musique se devait d’exister en bibliothèque non seulement à travers un seul support, mais à travers toute action, tout dispositif susceptible de former le goût et de créer un attachement musical.

Adhérer au changement ?

L’objet de cette lettre est précisément de vous alerter sur le fait que la place de la musique en bibliothèque ne se fait plus aujourd’hui avec cette même adhérence aux changements technologiques.

De ce fait l’une de nos missions, documenter la musique sous toutes ses formes pour en faciliter l’accès au plus grand nombre, se voit progressivement remise en cause.

La musique a été la première concernée par les bouleversements liés au téléchargement, mais ce qui était vrai hier pour la musique, l’est devenu aujourd’hui pour l’image et pour les documents imprimés.

Les bibliothèques sont restées en marge de la révolution numérique et n’ont pas encore pu jouer pleinement leur rôle en matière d’identification, de collecte, d’organisation et de communication des sources musicales digitales.

Pourquoi ce sentiment de relégation ? Cela s’explique en partie par :
– la difficulté de pouvoir adosser notre activité à un cadre juridique propice à la diffusion de la culture digitale en bibliothèque ;
– un accès à de nouveaux services numériques qui doit souvent être négocié au coup par coup, avec les représentants d’une économie émergente (plates-formes de téléchargement, producteurs d’information virtuelle...) qui n’ont que peu l’habitude de travailler avec les bibliothèques (la réciproque étant aussi vraie) ;
– la complexité d’une offre numérique en perpétuel changement, qui nous demande de multiplier les modèles d’accès à l’information musicale.
Thématiques autour desquelles l’ACIM n’a cessé d’interpeller ses adhérents et les professionnels de l’information musicale afin d’explorer de nouvelles solutions.


Se délester de la musique ?

La frilosité d’une partie des professionnels de l’information et le contexte général d’une économie du disque en plein bouleversement (pour la France la baisse du marché du support musical aura été de 18,3 % en 2007 par rapport à l’année 2006) ont conduit parfois à une crispation de l’offre documentaire en bibliothèque, avec pour principale cible la diminution (parfois même la disparition) de l’offre en matière de musique.

Le risque est réel de voir certaines bibliothèques ou collectivités chercher à se délester de la musique, la considérant comme un secteur en crise. Or ce qui est en jeu ici ce n’est pas tant la crise de la musique, que les préjugés et le climat d’oraison funèbre que cette dernière permet de véhiculer. Il est toujours plus facile, dans une période de mutation, de décréter la fin de quelque chose (en ce qui nous concerne la mort du disque), que d’imaginer le changement ou d’apprivoiser les bouleversements en matière artistique, technologique, économique et culturelle.

Or force est de constater que les outils de la création, de la diffusion et de l’écoute musicale n’ont jamais été aussi largement sollicités et diffusés. Ce n’est donc pas tant à une crise de la musique que nous assistons qu’à un renouveau dans notre façon d’avoir prise sur elle.

Renverser les perspectives en partant des expériences numériques liées à la musique.

Plutôt que de céder à la tentation qui serait de sacrifier en bibliothèque le disque par rapport au livre et de faire réapparaître le spectre de discours légitimistes, nous pourrions renverser la perspective et considérer la musique en bibliothèque comme le secteur approprié pour la mise en oeuvre d’offres de services numériques. Expériences qui pourraient ensuite être transposées à d’autres domaines, afin de définir de nouveaux modèles d’accès à l’information.

Cette vision des bibliothèques comme lieu d’expression de la culture numérique peut très bien s’imaginer dès à présent afin de permettre :
– à l’amateur de re-composer la musique ;
– au lecteur de co-signer le livre qu’il est en train de lire ;
– à la musique d’exister, par-delà les objets (disques, livres ou partitions), à travers des outils numériques de médiation ;
– à l’idée de lecture, d’écoute, d’image, de se dissocier de l’objet matériel pour renvoyer à celle de rencontre ou d’échange virtuel ;
– à l’usager se frotter à l’oeuvre, de toucher à la musique avec ses mots, ses tags ;
– au mélomane de souligner ses préférences musicales à l’aide de « marque-plages » ;
– à l’utilisateur de partager ses goûts afin de participer à une lecture ou une écoute collaborative ;
– l’élaboration d’une communauté du savoir « en temps réel », capable de développer et de maintenir les outils technologiques les plus performants (suites de logiciels...), mais aussi de susciter le débat, de transmettre des connaissances, d’indexer, d’archiver, d’annoter ou de valider des contenus...

Comprendre les enjeux liés à la culture numérique

Face à un paysage documentaire qui ne cesse de se recomposer, il nous faudrait pouvoir dessiner avec souplesse les contours de notre activité. Face à l’abondance de l’offre numérique, il nous faudrait rechercher une abondance de solutions. Sachant que demain quelqu’un trouvera un algorithme ou écrira les lignes de codes qui vont à nouveau tout bouleverser et créer un autre modèle d’exploitation de la musique ou du savoir.

Le risque est grand de voir l’écart entre les bibliothèques et l’offre musicale numérique se creuser. Faisons en sorte que notre cadre juridique nous rapproche du public au lieu de nous en séparer. S’il existe des décalages temporels entre l’action publique et les pratiques numériques, il ne faudrait pas que cela nous oblige à courir derrière le changement, alors qu’il nous appartient au contraire de l’anticiper, d’en comprendre et d’en partager les enjeux.

Les bibliothèques continueraient ainsi à incarner le point d’équilibre entre les pratiques individuelles et les formes de vie collective, à matérialiser le point de ralliement entre les pratiques culturelles numériques et l’accès physique avec une offre documentaire ou les personnes susceptibles d’en faire la médiation.

Elles sont aidées en cela par leur implantation de proximité dans les quartiers, les villes, les départements. Lieux où elles contribuent au quotidien à la création musicale et à la démocratisation de la culture. Espaces publics de mise en présence à soi et à l’autre où l’on sculpte la musique avec des mots, des visages, des rencontres. Les bibliothèques permettraient d’ancrer la culture numérique dans l’action publique.

Les bibliothécaires pourraient ainsi jouer pleinement leur rôle de passeur, afin de poser les balises de la mémoire, de marquer les contenus et, à l’image des marionnettistes, de tirer les fils de l’information.

Apprivoiser le futur

Pour mener à bien notre travail de médiation et d’accompagnement du public nous sommes souvent amenés à démêler un écheveau de règles juridiques paralysantes. Plutôt que d’être portés par la vague numérique nous avons ainsi le sentiment d’être pris en étau entre notre action menée dans le respect des droits d’auteurs et notre mission qui est de faciliter l’accès à la musique sous toutes ses formes.
C’est pourquoi nous aimerions chercher avec vous des solutions adaptées aux besoins des bibliothèques.

La signature de conventions adaptées aux bibliothèques (SACEM) nous avait permis de gérer la diffusion musicale dans nos locaux. Peut-être faut-il chercher une solution approchante, afin de répondre à nos besoins en matière de numérisation, de consultation sur place ou en ligne de documents numériques, de téléchargement, d’actions se sensibilisation et de formation du public...

Ce serait là une façon d’entrecroiser les cultures digitales et les collections physiques, les usagers virtuels et les usagers présents physiquement dans nos bibliothèques.

C’est pour parler de ces différents enjeux que je souhaiterais, Madame la Ministre, vous rencontrer au nom de l’ACIM, afin de réfléchir avec vous aux actions qui nous permettraient d’envisager autrement la place et l’avenir de la musique en bibliothèque.

Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma plus haute considération.

Arsène Ott
Président de l’ACIM


15 avril 2008

Le format MxP4, ou Le projet d'une musique interactive

Le format MxP4 est un système de remix qui permet d'offrir "une dimension interactive dans l'écoute de la musique". Pour chaque morceau, en plus de la version définitive, sont proposées à l'auditeur différentes variations (des "skins"), celui-ci pouvant varier le rythme, l'ambiance et l'orchestration du morceau en choisissant parmi une bibliothèque de pistes et de boucles encapsulées dans le fichier.
Ce format est développé par la société Musinaut fondée par Gilles Babinet et Philippe Ulrich, ce dernier étant l'ancien dirigeant de la société Cryo Interactive (éditeur notamment de jeux ludo-éducatifs comme Versailles, Egypte, et en 1997, du Deuxième Monde, un des premiers mondes virtuels bien avant Second Life.) P. Ulrich a également produit l'album Chambre avec vue d' Henri Salvador.
Le site : http://www.mxp4.com/en/index.html (L'application est encore en béta privée, les code d'accès pour tester l'application sont données sur invitation.)

Interview de Philippe Ulrich, interrogé par Suzanne Galy (Aquitaine Europe Communication)


Présentation par Philippe Astor, et entretien avec Philippe Ulrich dans l'article MxP4 propose une nouvelle dimension interactive dans l'écoute de la musique (ZDnet, 16/03/08)
"Il n'est pas rare, aujourd'hui, de voir plusieurs versions d'un même titre sortir dans le commerce: radio, remix, lounge, électrique, unplugged, featuring divers, etc. Le format MxP4 permet de les intégrer toutes dans un même fichier audionumérique."
"L'idée nous est venue de découper toutes les pistes en petits morceaux et de faire travailler ces derniers ensemble, explique-t-il. Il n'y a plus de timeline mais un système intelligent qui va chercher des boucles compatibles entre elles d'un point de vue harmonique dans toutes les pistes."

A lire également, toujours sur ZDnet : Entretien avec Gilles Babinet : l'innovation toujours en quête d'une quatrième dimension... (11/04/08)

Borey Sok a filmé la conférence de presse de Musinaut (fin 2007) et l'a mis en lien sur son blog Musique 2.0, les vidéos (4 parties) sont hébergées sur vpod.tv
http://sokborey.blogspot.com/search?q=mxp4
http://light.vpod.tv/results.php?tag=mxp4

L'interactivité, avenir de la musique ?
Les livres et les films interactifs, lubies des années 80, n'ont jamais rencontré le succès annoncé... A moins de considérer l'art vidéoludique comme la concrétisation d'une nouvelle narration encore scriptée, certes, mais au sein de laquelle le joueur bénéficie d'une autonomie de mouvement et d'action. Pour la musique, il pourrait également s'agir de trouver de nouveaux modes de lecture laissant du jeu à l'auditeur.

14 avril 2008

Le capharnaüm #3 "Ce jeu me paraissait très important "

Me trouvant en voyage, je mangeais dans une auberge, ou plus exactement dans une baraque au bord de la route, où on jouait aux dés. En face de moi était assis un jeune homme de bonne mine, qui semblait un peu évaporé et qui sans prendre garde aux gens, assis ou debout, qui se trouvaient là, mangeait son potage ; cependant il jetait en l’air une cuillerée sur deux ou trois, la recevait à nouveau dans la cuiller et l’avalait tranquillement.
Ce qui fait pour moi la singularité de ce rêve, c’est que j’y faisais ma remarque habituelle : que de pareilles choses ne peuvent être inventées, qu’il faut les voir (je veux dire que jamais un romancier n’aurait eu une pareille idée) ; et pourtant je venais d’inventer cela à l’instant même.
A la table où l’on jouait aux dés se trouvait une grande femme maigre qui tricotait. Je lui demandai ce que l’on pouvait gagner. Elle dit : rien ! et lorsque je lui demandai si l’on pouvait perdre quelque chose, elle dit : non ! – Ce jeu me paraissait très important (février 1799).
Georg Christoph Lichtenberg, Cahiers d’aphorismes


Ulan Bator Pensées Massacre

Groupe français de post-rock
Page Wikipédia, Page http://www.myspace.com/ulanbatorarchive

Faith No More Evidence

Groupe rock de San Francisco, dont le chanteur Mike Patton mène à présent une carrière artistique aux confluents du métal, du funk, du punk et de l'avant-garde bruitiste.
Page Wikipédia

Donald Fagen New frontier

Musicien, chanteur, co-fondateur du groupe Steely Dan
Page Wikipédia
http://donaldfagen.com/

Cinematic Orchestra All that you give

Trio d'electro jazz britannique avec la chanteuse soul américaine Fontella Bass
Page Wikipédia, Page MySpace
http://www.cinematicorchestra.com/
http://www.fontellabass.com/

TV On The Radio Modern romance

Groupe rock soul new-yorkais
Page Wikipédia, Page MySpace
http://www.tvontheradio.com/

9 avril 2008

Revue de presse, revue de blogs

Gold diggers of 1933 de Mervyn LeRoy, chorégraphie de Busby Berkeley (youtube)


01. Vente liée : le guide de remboursement de Racketiciel est « un succès » (ZDNet, 09/04/08)

02. Carto 2.0 (Klog, 09/04)
"Sur le blog Colloque Carto 2.0 on peut télécharger les actes du colloques. 164 pages fort intéressantes, où l'on trouve toutes sortes de cartographies et d'usages des schémas heuristiques"

03. MySong : vous chantez, il trouve les accords (Numérama, 09/04/08)

04. Étude sur la section 108 (le fameux fair use) (CultureLibre.ca, 08/04)
"Les bibliothécaires ont donc un rôle primordial dans l’évolution du sujet aux États-Unis". On pourrait avoir la même chose dans le droit français ? SVP !

05. L’Europe tacle la riposte graduée à la française (Ecrans, 08/04)

06. Bob Dylan récompensé par le prix Pulitzer (Le Monde, 08/04)

07. Stress au travail : "tous les indicateurs sont au rouge" (Le Monde, 08/04)

08. MyMajorCompany signe un contrat exclusif avec Warner Music (Numérama, 07/04)

09. Comment le cinéma a perverti l'esprit libre et novateur du disco (Le Monde, 07/04/08).

10. RadioPaq - Moteur de recherche de radio et podcast (Accessoweb, 07/04/08)

11. Ratifier [la DADVIS] (Kotkot, 07/04/08)
"Coucou, revoilà la Dadvsi, ou plus exactement l'officialisation de la transposition en droit français..."
Consulter le rapport en pdf (23 pages). Sur le même sujet Numerama

12. Toulouse, le in (Desperate Librarian Housewife, 06/04/08)
Compte-rendu de l'intevention de Laurence Allard et Olivier Blondeau : "Culture numérique, cultures expressives". A lire également : Article de Libération présentant "Devenir média"

13. L'industrie du disque saute le pas de la révolution Internet (Le Monde, 05/04)

14. Mariah plus forte qu'Elvis (Le Monde, 05/04)
[Nulle question de régime ici, Le Monde c'est plus ce que c'était :-)]

15. Buzznet achète le blog musical Stereogum (Le monde du blog, 04/04)

16. Le repositionnement des bibliothèques publiques (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün, 03/04)

17. Du Podcast video : 3 exemples d’utilisation ou pourquoi ne pourrions nous pas faire la même chose ? (La mémoire de Silence, 28/03)

18. Vers une licence globale chez Warner Music Group ? (Numerama, 28/03)

19. Blogueurs et Responsabilité Reloaded (Journal d'un avocat, 24/03/08)

20. Jazz : Lockwood salue Grappelli (Le Monde, 26/03)

Le Capharnaüm #2 : "il vaut gué phus zoyez zou gomme ein borgue"

[...] et je regardai soigneusement tout autour de la chambre pour découvrir l'intrus. Cependant je ne vis absolument personne.
« Humph ! - reprit la voix, comme je continuais mon examen, -il vaut gué phus zoyez zou gomme ein borgue, bur ne bas me phoir gand chez zuis azis à godé te phus. »
A ce coup, je m'avisai de regarder directement devant mon nez ; [...]
Edgar Poe, L'Ange du Bizarre (trad. de Charles Baudelaire)


GravenHurst The Velvet Cell

Projet de Nick Talbot, anglais originaire de Bristol.
Page MySpace, Page wikipedia,
http://www.gravenhurstmusic.com/

Carl Craig Televised Green Smoke

DJ originaire de Détroit
Page Wikipédia
http://www.carlcraig-sessions.com/

Kat Onoma La Chambre

Groupe strasbourgeois dont le chanteur Rodolphe Burger vient de sortir un disque No Sport (2008)
Page Wikipédia

Migala Dear Fear

Groupe de post-rock de Madrid
Page MySpace, Page Wikipédia
http://www.migala.net/

Chris Whitley Scrapyard Lullaby

Chris Whitley (1960-2005)
Page Wikipédia en français, en anglais
http://www.chriswhitley.com/

8 avril 2008

Open is king, une conférence de Gerd Leonhard : vidéo de la semaine # 39

"L'ouvert est roi", tel est le titre de la conférence de Gerd Leonard à Amsterdam, le 25 janvier 2008. L’auteur du concept Music like water développé dans son livre The Future of Music : Manifesto for the Digital Music Revolution co-écrit avec Dave Kusek (Berklee Press, 2005) y aborde des sujets d'actualité tels que les modèles économiques du contenu libre et de la musique gratuite, le rapport entre droit d’auteur et droit d’usage, le passage du pousser (push) au tirer (tirer), la montée en puissance de l’UGC (User generated content, ces contenus créés par les usagers), et la nouvelle économie de l’attention…

Gerd Leonhard : Open is King : The Future of Media (en anglais, durée 1 h 22)

source : http://video.google.fr/videoplay?docid=-8394408463540033421

La présentation de Gerd Leonhard est disponible sur Slideshare.


Gerd Leonhard vient d'éditer Music 2.0 (Mediafuturist, 2008) et accordant le geste à la parole, il propose l'ouvrage en téléchargement libre au format pdf ici.

http://www.mediafuturist.com/
http://www.futureofmusicbook.com/