29 avril 2008

"Au clair de la lune" (1860), l'enregistrement qui fait d'Edouard-Léon Scott de Martinville, l'inventeur de la bande-son

"En fouillant dans les archives de l'Académie des sciences et à l'Institut de France, les chercheurs américains du Lawrence Berkeley National Laboratory ont donné à la France un nouvel inventeur : Edouard-Léon Scott de Martinville. Ce typographe français à l'origine de la première "bande-son" (1860), supplante de 17 ans Thomas Edison à qui l'on attribuait jusqu'alors cette invention. Le procédé d'enregistrement qui consiste à imprimer la voix sur une feuille de papier noircie par la fumée d'une lampe à huile, est effectué grâce à un appareil baptisé le phonautographe. L'invention a servi à enregistrer une version d'Au clair de la lune vraiment historique" (Charlotte Gallouin, Le Monde de la musique, 31/03/08)



Sur le site First sounds (http://www.firstsounds.org/), en plus de l'enregistrement Au clair de la lune (1860), on peut également écouter d'autres enregistrements "incunables".


Au sujet d'Édouard-Léon Scott de Martinville (1817-1879 : l'article de Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Phonautographe

Researchers Play Tune Recorded Before Edison par Josy Rosen (New York Times, 27/03/08)

28 avril 2008

Le Capharnaüm #5 "L'oreille croyait entendre des cris interrompus; l'esprit, saisir des drames inachevés; l’œil, apercevoir des lueurs mal étouffées."

L'oreille croyait entendre des cris interrompus; l'esprit, saisir des drames inachevés; l’œil, apercevoir des lueurs mal étouffées. Enfin une poussière obstinée avait jeté son léger voile sur tous ces objets, dont les angles multipliés et les sinuosités nombreuses produisaient les effets les plus pittoresques.

L'inconnu compara d'abord ces trois salles gorgées de civilisation, de cultes, de divinités, de chefs-d’œuvre, de royautés, de débauches, de raison et de folie, à un miroir plein de facettes dont chacune représentait un monde. Après cette impression brumeuse, il voulut choisir ses jouissances; mais à force de regarder, de penser, de rêver il se mit sous la puissance d'une fièvre due peut-être à la faim qui rugissait dans ses entrailles.
Honoré de Balzac, La peau de chagrin (1831), Le talisman (extrait)


Jurassic 5 Work it Out

Groupe de rap de Los Angeles
Page Wikipedia, Page MySpace
http://www.jurassic5.com/

Money Mark Information Contraband

Mark Ramos alias Money mark, a été le clavier des Beastie Boys
Page MySpace, Page Wikipedia

Traband černej pasažér

Groupe folk rock tchèque
Page Wikipédia
http://www.traband.net/

Dj Vadim Got to rock

DJ anglais d'origine russe
Page wikipedia
http://www.djvadim.com/index.php

Baba Zula Tilki Dansı

Groupe de rock turc.
Page wikipedia, Page MySpace
http://www.babazula.com/roots/

24 avril 2008

Revue de presse, revue de blogs : du 18 au 24 avril 2008

Footlight parade (1933) de Lloyd Bacon (extrait)


01. La Chine devient le pays comptant le plus d'internautes (Le Monde, 24/04)

02. S’organiser sans organisation… (Transnets, 23/04)

03. Sound Index - la BBC lance son top 1000 des musiques/artistes(Accessoweb, 22/04)

04. 25 outils de réseaux sociaux à destination des bibliothécaires(vagabondages, 22/04)

05. Les éditeurs britanniques foncent (22 /04)
“Penguin a annoncé qu’il publierait désormais toutes ses nouveautés – à l’exception des livres illustrés – à la fois en format papier et en format numérique”

06. Nous voilà nus face à l’Etat (DLblog, 22/04)

07. formation VS apprenance (Desperate Librarian Housewife, 22/04)

08. YAKiToMe - Transformez vos textes ou fils RSS au format MP3 (Accessoweb, 22/04)

09. Avec Guitarati la musique prend des couleurs (Presse-Citron, 22/04)

10. Diffuseurs 2.0 (La Feuille, 21/04)

11. Journée étude la médiathèque dématérialisée : le cinéma (bibliobsession, 21/04)

12. Michel Rocard favorable à la licence globale (GL Connection, 21/04)

13. D-Fuzz, le meilleur des web radios (Techcrunch, 21/04)

14. Les bibliothèques, oubliées des politiques d'intelligence territoriale (Un petit cabanon, 21/04)

15. Loin de son esprit de départ, Myspace favorise les gros labels [Est-ce si étonnant de la part d'un site appartenant au groupe Media Corp. ? "L'esprit de départ de MySpace" n'est d'ailleurs pas forcément glorieux]

16. Calameo, la bibliothèque partagée(20minutes, 20/04)

17. MIDEM 2008: Interview de Jonathan Benassaya - Fondateur de Deezer (Catalyseurs numériques, 20/04)
Premiers regards sur le nouveau site de découvertes musicales de Peter Gabriel : The Filter (Techcrunch, 20/04)

18. La fièvre du samedi après-midi (Le Monde, 19/04)

19. La DLL va disparaître mais on ne sait pas encore où (site de l'ADBDP, 18/04)

20. Christine Albanel défend le projet d'un ministère allégé et resserré (Le Monde, 18/04)

Building Academic Library 2.0, une conférence de Meredith Farkas : vidéo de la semaine # 40

Bibliothèque universitaire 2.0
[Traduction du texte de présentation]
Meredith Farkas est bibliothécaire enseignante à distance à l’Université Norwich de Northfield. Cette conférence qui s'est déroulée le 2 novembre 2007, était organisée par l'Association des bibliothécaires de l'Université de Californie, Berkeley Division.

De longue tradition, la bibliothèque universitaire assura le rôle emblématique de conservatoire des savoirs spécialisés. Aujourd'hui cette institution fonctionne dans un paysage où l'information est de plus en plus variée et difficile à parcourir.

Paradoxalement, et dans un même temps, les données, les informations, les savoirs, et la production culturelle et universitaire sont devenues beaucoup plus accessibles, plus aisées à s’approprier et à manipuler qu’auparavant. De nouveaux médias attirent et retiennent l'attention générale, des technologies plus souples et conviviales apparaissent à une fréquence dont le rythme s'accroît sans cesse, et, fait plus important, les nouvelles générations d'étudiants et d'enseignants possèdent désormais des aptitudes, des compétences et formulent des attentes en rapport avec un environnement très largement défini par Internet et ses extensions.

La convergence des implications technologiques et sociales du concept de réseau, jusque là distincts, est devenue évidente dans le développement du travail collaboratif à distance, entre amis, connaissances, étudiants et chercheurs. Cette évolution oblige les bibliothèques universitaires à étudier les modes les plus appropriés aux utilisateurs pour satisfaire aux missions des institutions d’enseignement.

Cette conférence sur la bibliothèque universitaire 2.0 traite des mesures que doivent prendre les bibliothèques universitaires pour déployer des technologies et des services permettant aux utilisateurs un accès facilité aux différentes sources de savoir et d'information, il s'agit également de permettre aux usagers de contribuer à l’enrichissement de ces sources.

Building Academic Library 2.0

source : http://www.youtube.com/watch?v=q_uOKFhoznI

Une formation en vidéo proposée aux bibliothécaires
Meredith Farkas a conçu et mis en ligne un programme de formation en plusieurs chapitres destiné aux bibliothécaires sous forme de videos en screencast (capture d'écran) sur blip.tv :
Week 1 Part 1 : Lecture : Introduction to Web 2.0, Library 2.0 and social software
Week 1 Part 2 : Lecture : Introduction to the course
Week 3 : Library blogs
Week 4 : RSS in libraries
Week 6 : User-Generated Content
Week 7 : Wonderful world of wikis
Week 8 : Social networking, online communities and going where our patrons are
Week 11 : Podcasting
Week 12 : Flickr, Vodcasting and screencasting
Week 13 : Part 1 : Social software best practices - part 1
Week 13 Part 2 : Social software best practices - part 2

Le blog de Meredith Farkas : Information Wants To Be Free
A librarian, writer and tech geek reflecting on the profession and the tools we use to serve our patrons

23 avril 2008

Do you sing in simlish ?


Ga Ra Ta Da !
Après le chant yaourt de nos rockeurs nationaux, la novlangue du roman 1984 de George Orwell et les langues elfiques de l’univers de Tolkien, ou encore le Kobaïen du groupe Magma, voici le simlish, une nouvelle langue appartenant à la culture numérique d'aujourd'hui.
Le simlish est le dialecte parlé par les Sims, les personnages du jeu de simulation de vie, jeu vidéo développé par la société Maxis et édité par Electronic Arts. Il s’agit d’un langage fictif, artificiel, une sorte de gromelo, agglomérat de syllabes sans signification, évoquant parfois l’anglais, parfois le japonais.

Car en plus d’être un gigantesque succès commercial, les Sims figurant parmi les titres les plus vendus au monde (100 millions d’exemplaires, chiffre éditeur), le jeu est aussi un phénomène de société. Pour preuve, on recense aujourd’hui plus de 100 000 vidéos dédiées au jeu sur la plate-forme de partage Youtube !

C’est donc très logiquement que des artistes, chanteurs et musiciens commencent à se prêter au jeu en enregistrant de nouvelles versions de leurs titres en simlish. Dans d'autres cas, il s'agit de parodies.

Lily Allen Smile (version Simlish)


Depeche Mode Suffer Well (version Simlish)


Aly & AJ Chemicals React (version simlish)


Et bien-sûr on peut aussi chanter simlish en karaoké !


http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Sims
http://en.wikipedia.org/wiki/Simlish

21 avril 2008

Le Capharnaüm #4 "Il prit l’habitude du cabaret, avec la passion des dominos."

Il maigrit, sa taille s’allongea, et sa figure prit une sorte d’expression dolente qui la rendit presque intéressante.

Naturellement, par nonchalance, il en vint à se délier de toutes les résolutions qu’il s’était faites. Une fois, il manqua la visite, le lendemain son cours, et, en savourant la paresse, peu à peu, n’y retourna plus.

Il prit l’habitude du cabaret, avec la passion des dominos. S’enfermer chaque soir dans un sale appartement public, pour y taper sur des tables de marbre de petits os de mouton marqués de points noirs, lui semblait un acte précieux de sa liberté, qui le rehaussait d’estime vis-à-vis de lui-même. C’était comme l’initiation au monde, l’accès des plaisirs défendus ; et, en entrant, il posait la main sur le bouton de la porte avec une joie presque sensuelle. Alors, beaucoup de choses comprimées en lui se dilatèrent; il apprit par cœur des couplets qu’il chantait aux bienvenues, s’enthousiasma pour Béranger, sut faire du punch et connu enfin l’amour.

Grâce à ces travaux préparatoires, il échoua complètement à son examen d’officier de santé. On l’attendait le soir même à la maison pour fêter son succès!
Gustave Flaubert, Madame Bovary, Première partie, I [la jeunesse de Charles Bovary]


Tom Zé Taka-tá

Chanteur, compositeur, multi-instrumentiste brésilien.
Page Wikipedia en anglais, Page MySpace
Site : http://www.tomze.com.br/ (en portugais)

DJ Krust & Saul Williams Coded Language

DJ Krust, producteur drum and bass anglais. Page wikipedia version anglaise
Saul Williams, chanteur, rappeur new-yorkais, figure importante du spoken word
Page MySpace, Page Wikipédia version anglaise
site de Saul Williams : http://www.niggytardust.com/

M Beat and General Levy Incredible

Un incunable du style jungle, drum and bass (c. 1994)
Paul Levy, alias General Levy, chanteur ragga londonien
Pge Myspace, Page wikipédia version anglaise

Gary Clail These Things Are Worth Fighting For

Un autre incunable, ici un titre de dance-dub (1993). A la fin des années 80, début des années 90, Gary Clail membre du label et collectif On-U Sound.
Page Fluctuat, Page MySpace

Shy FX and T-Power Feelings

Andre Williams, alias Shy FX, produteur et DJ drum and bass londonien
Page MySpace
"Feelings = the sensation of touching or being touched by a particular thing"

19 avril 2008

Mah Nà Mah Nà : la phénoménale saga d'une chanson entêtante

A l’origine, Mah Nà Mah Nà est une chanson pop écrite et composée à la fin des années 60 par Piero Umiliani pour un film érotique italien Svezia, inferno e paradiso (Suède, enfer et paradis), le titre fut plus largement popularisé par une version restée célèbre dans un sketch du Muppet Show.

L’hymne de mai 68 ?
Mah Nà Mah Nà est donc au départ la bande originale d’un pseudo film documentaire racoleur sorti en 1968 sensé décrire les mœurs libérées des suédoises, la chanson illustrant précisémément une scène de sauna, (scène qui peut sembler aujourd’hui bien anodine) . On comprend que cette brûlante actualité sociétale ai constitué pour la gent masculine italienne de l’époque, un sujet de préoccupation d'importance !


La chanson devient un tube international dans les années 1968-1969, atteignant la 55ème place du Billbord, le hit-parade américain.
Les paroles de la chanson ne sont pas constituées de mots intelligibles, elles s’apparentent plutôt au scat, improvisation vocale propre au jazz utilisant des onomatopées à la maniène de Cab Calloway, de Louis Armstrong ou de Slim Galliard.
On a pu retrouver des influences, ou en tout cas une proximité de style, avec les standards de jazz tels que Swedish medoly, Midsommarvaka, la chanson Boogie Woogie Bugle Boy (succès des Andrew Sisters), ou encore Lullaby of Birdland.

La Mahna mania
En 1969, Henri Salvador enregistre une version en français : Mais non, mais non
"Mais non, mais non ti ti pi di bi" . Et la même année, la chanson rencontre sa plus grande audience en faisant l’objet d’un des premiers sketches du Muppet Show dans le Ed Sullivan Show avec la marionnette Mahna Mahna et les les deux créatures roses surnommées The Snowths . En parallèle, toujours en 1969, la chanson est également diffusée dans l’émission pour enfants Rue Sésame (Sesame Street), le personnage barbu et ébouriffé deviendra par la suite populaire sous le nom de Bip Bipadotta. (C'était important de le préciser !)

Sesame Street (1969)


On peut citer également une reprise de Mah Na Mah Na au synthétiseur Moog en 1973 par Hot Butter sur l'album More Hot Butter, Hot Butter qui s’était fait connaître l’année précédente par une reprise de Popcorn (une autre scie musicale, qui lorqu’elle rentre par une oreille se loge dans la cochlée pour ne plus en sortir) .
En 1976, le premier épisode du The Muppet Show avec comme invitée Juliet Prowse reprend à nouveau la chanson toujours interprétée par le trio Mahna Mahna & the Snowths. Le titre devient n° 1 des hits au Royaume-Uni.
Muppet show(1976)


La chanson fera à nouveau son apparition dans Muppet Tonight en 1996, rebaptisée « Phenomena » et co-interprétée par l’actrice Sandra Bullock et Kermit la grenouille.
Muppet Tonight avec Sandra Bullock Phenomena (1996)


Mah Nà Mah Nà sera repris encore en 2000 par le groupe brésilien Pato Fu sur leur chanson Made in Japan, ainsi que par le rappeur Mr. Mo qui en s'entourant de danseuses retrouve un peu de l'esprit original du titre.

Mahna Mahna et ses productions dérivées.
La chanson servira à illustrer de très nombreuses parodies qui seront mises en ligne sur les sites de partage de vidéos comme Youtube.
(Peut-être faudrait-il prévoir d’ouvrir un wiki spécial, à l'image du muppet.wikia pour répertorier les multiples versions en circulation)
Citons à titre d’exemples : la publicité pour un soda, la parodie du duel H. Clinton, B. Ohama, celle de Rusty Wallace, un commentateur de courses NASCAR, un manga animé japonais Vampire Hunter D, le jeu vidéo FPS Halo, le jeu MMORPG World of Warcraft, la sitcom britannique The Office, etc....


Pour en savoir encore plus sur la chanson Mah Nà Mah Nà 
Sources :
Mah-nà mah-nà (fr.wikipedia)
http://muppet.wikia.com/wiki/Mahna_Mahna_(song)

18 avril 2008

Revue de presse, revue de blogs : du 10 au 18 avril

42nd street (1933) de Lloyd Bacon (youtube)


01. Les organisateurs français de spectacles s'unissent face aux maisons de disques (Le Monde, 18/04)

02. MyPlayList Combine Flickr et musique en ligne (Techcruch, 18/04)

03. De profundis (Affordance, 17/04)
Google gagne du terrain sur le web profond et le web invisible.

04. Grooveshark Lite - Ecouter de la musique en ligne (Catalyseurs numérique, 17/04)

05. Printemps de Bourges : les tableaux sonores de Claire Diterzi (Le Monde, 16/04)
Claire Diterzi, glop. Camille, pas glop.

06. Internet : La guerre de la neutralité (Ecrans, 16/04)

07. Les trésors de la bibliothèque du Congrès américain passent au numérique (ZDnet, 16/04)

08. TF1 attaque YouTube (Ecrans, 16/04)

09. Les Native inventent tous les jours, et... (Kotkot, 15/04)

10. Le marché du CD en France baisse de 15 % en mars (Numérama, 15/04)

11. Construire soi-même son synthétiseur analogique (Fluctuat, 15/04)

12. Plateforme vente en ligne dédiée musique classique (Le monde du blog, 15/04)
Au sujet de MusiClassics.fr

13. Des Machines et des hommes: le web sémantique (Mashable, 14/04)

14. Pétition pour un terme de 50 ans (Culture libre.ca, 14/04)
A propos de la pétition pour maintenir la durée du droit d'auteur sur les enregistrements sonores à 50 ans à signer sur le site soundcopyright.eu

15. Le marketing du disque à l’ère du web 2.0 (catalyseurs-numeriques, 15/04)

16. Sécurité : les alertes de Vista faites pour « ennuyer les utilisateurs »(ZDNet, 14/04)
[C'est vrai que c'est ch..., mais si c'est fait exprès, alors ça va ! :-)]

17. Weeloop.com: Un nouveau réseau social pour DJ (Mashable, 13/04)

18. Où va se loger l'underground ? (Télérama, 13/04)

19. Utile et Facile: Taggylicio.us (Techcrunch, 13/04)
Moteur de recherche par tags qui Permet en une requête de visualiser les résultats des principaux sites sociaux (Digg, Youtube, Delicious, Flickr)

20. Le rock français parle anglais(Le Monde, 12/04)

21. WikiFM - un mashup musical plutôt complet (Accessoweb, 12/04)

22. Un rapport critique la "tartufferie" des sociétés de droit d'auteur dans l'attribution d'argent (Le Monde, 11/04)

23. L'industrie du disque britannique voudrait une exception à la copie privée (Numerama, 11/04)

24. Dernières nouvelles des Last Poets(Libération, 10/04)

25. Documenter le succès des bibliothèques(Culture libre.ca, 10/04)
L’IFLA (International Federation of Library Associations and Institution) nous propose une base de données montrant les apports des bibliothèques à la société dans son ensemble et partout dans le monde.

26. Relay.fr lance l'Eco Forfait Illimité ( 400 magazines pour 17.9 Euros par mois ) (Accessoweb, 10/04)

27. SoundSnap : sons gratuits et exempts de royalties ! (Mashable, 10/04)

Entrelacs musical : un programme moderne et contemporain à l'auditorium K. Riepp

L'Orchestre des Régions Européennes interprète Philippe Hersant & Claude Debussy à l'auditorium K. Riepp de Dole le lundi 28 avril à 20 H30

Création mondiale d'une oeuvre pour orchestre à cordes composée spécialement par Philippe Hersant

au programme :

Philippe Hersant (*1948)
Musical Humors, pour alto et orchestre à cordes
Trois nocturnes, pour flûte, alto et harpe
Bamyan, pour harpe
Hopi, pour basson
Patmos, pour orchestre à cordes, création mondiale

Claude Debussy (1862-1918)
Syrinx, pour flûte seule
free music

Danses sacrée et profane, pour harpe et orchestre à cordes

Solistes :
Delphine Benhamou (harpe), Hélène Clément (alto),
Mathieu Romano (flûte), Jean-Stanislas Godfrin (basson)
Orchestre des régions européennes
Direction : Konrad von Abel

Auditorium K. Riepp, 3, Avenue Aristide Briand, 39100 Dole
Réservations au CRD de Dole et vente sur place sous réserve de disponibilité

17 avril 2008

Les "natifs bibliothèques" s’attachent à la musique, lettre ouverte du Président de l'ACIM à la Ministre de la Culture et de la Communication

[Adhérents à l'ACIM, nous souhaitions diffuser la lettre suivante, éditée sur le site de l'ACIM]

Lettre ouverte de Arsène Ott, président de l'ACIM (Association pour la Coopération des Professionnels de l’Information Musicale) à Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication

Madame la Ministre,
La musique a bénéficié tout au long du 20ème siècle des changements technologiques qui lui ont permis de faire évoluer l’écoute et la créativité de l’auditeur. C’est la numérisation de la musique qui nous a permis, avec le disque compact, de faire nos premières expériences d’écoute aléatoire ou programmée, d’avoir recours à des informations codées combinées aux contenus musicaux... etc.

Une première porte s’est ainsi ouverte sur la culture numérique et les bibliothèques musicales ont très vite su mettre à profit les avantages (absence d’usure, écoute intégrale, taille limitée...) offerts par le disque compact. A chaque nouvelle avancée technologique elles se mobilisaient pour intégrer de nouveaux supports, de nouveaux contenus et permettre ainsi de nouveaux usages.

Dans le même temps un grand nombre de professionnels étaient conscients que la musique se devait d’exister en bibliothèque non seulement à travers un seul support, mais à travers toute action, tout dispositif susceptible de former le goût et de créer un attachement musical.

Adhérer au changement ?

L’objet de cette lettre est précisément de vous alerter sur le fait que la place de la musique en bibliothèque ne se fait plus aujourd’hui avec cette même adhérence aux changements technologiques.

De ce fait l’une de nos missions, documenter la musique sous toutes ses formes pour en faciliter l’accès au plus grand nombre, se voit progressivement remise en cause.

La musique a été la première concernée par les bouleversements liés au téléchargement, mais ce qui était vrai hier pour la musique, l’est devenu aujourd’hui pour l’image et pour les documents imprimés.

Les bibliothèques sont restées en marge de la révolution numérique et n’ont pas encore pu jouer pleinement leur rôle en matière d’identification, de collecte, d’organisation et de communication des sources musicales digitales.

Pourquoi ce sentiment de relégation ? Cela s’explique en partie par :
– la difficulté de pouvoir adosser notre activité à un cadre juridique propice à la diffusion de la culture digitale en bibliothèque ;
– un accès à de nouveaux services numériques qui doit souvent être négocié au coup par coup, avec les représentants d’une économie émergente (plates-formes de téléchargement, producteurs d’information virtuelle...) qui n’ont que peu l’habitude de travailler avec les bibliothèques (la réciproque étant aussi vraie) ;
– la complexité d’une offre numérique en perpétuel changement, qui nous demande de multiplier les modèles d’accès à l’information musicale.
Thématiques autour desquelles l’ACIM n’a cessé d’interpeller ses adhérents et les professionnels de l’information musicale afin d’explorer de nouvelles solutions.


Se délester de la musique ?

La frilosité d’une partie des professionnels de l’information et le contexte général d’une économie du disque en plein bouleversement (pour la France la baisse du marché du support musical aura été de 18,3 % en 2007 par rapport à l’année 2006) ont conduit parfois à une crispation de l’offre documentaire en bibliothèque, avec pour principale cible la diminution (parfois même la disparition) de l’offre en matière de musique.

Le risque est réel de voir certaines bibliothèques ou collectivités chercher à se délester de la musique, la considérant comme un secteur en crise. Or ce qui est en jeu ici ce n’est pas tant la crise de la musique, que les préjugés et le climat d’oraison funèbre que cette dernière permet de véhiculer. Il est toujours plus facile, dans une période de mutation, de décréter la fin de quelque chose (en ce qui nous concerne la mort du disque), que d’imaginer le changement ou d’apprivoiser les bouleversements en matière artistique, technologique, économique et culturelle.

Or force est de constater que les outils de la création, de la diffusion et de l’écoute musicale n’ont jamais été aussi largement sollicités et diffusés. Ce n’est donc pas tant à une crise de la musique que nous assistons qu’à un renouveau dans notre façon d’avoir prise sur elle.

Renverser les perspectives en partant des expériences numériques liées à la musique.

Plutôt que de céder à la tentation qui serait de sacrifier en bibliothèque le disque par rapport au livre et de faire réapparaître le spectre de discours légitimistes, nous pourrions renverser la perspective et considérer la musique en bibliothèque comme le secteur approprié pour la mise en oeuvre d’offres de services numériques. Expériences qui pourraient ensuite être transposées à d’autres domaines, afin de définir de nouveaux modèles d’accès à l’information.

Cette vision des bibliothèques comme lieu d’expression de la culture numérique peut très bien s’imaginer dès à présent afin de permettre :
– à l’amateur de re-composer la musique ;
– au lecteur de co-signer le livre qu’il est en train de lire ;
– à la musique d’exister, par-delà les objets (disques, livres ou partitions), à travers des outils numériques de médiation ;
– à l’idée de lecture, d’écoute, d’image, de se dissocier de l’objet matériel pour renvoyer à celle de rencontre ou d’échange virtuel ;
– à l’usager se frotter à l’oeuvre, de toucher à la musique avec ses mots, ses tags ;
– au mélomane de souligner ses préférences musicales à l’aide de « marque-plages » ;
– à l’utilisateur de partager ses goûts afin de participer à une lecture ou une écoute collaborative ;
– l’élaboration d’une communauté du savoir « en temps réel », capable de développer et de maintenir les outils technologiques les plus performants (suites de logiciels...), mais aussi de susciter le débat, de transmettre des connaissances, d’indexer, d’archiver, d’annoter ou de valider des contenus...

Comprendre les enjeux liés à la culture numérique

Face à un paysage documentaire qui ne cesse de se recomposer, il nous faudrait pouvoir dessiner avec souplesse les contours de notre activité. Face à l’abondance de l’offre numérique, il nous faudrait rechercher une abondance de solutions. Sachant que demain quelqu’un trouvera un algorithme ou écrira les lignes de codes qui vont à nouveau tout bouleverser et créer un autre modèle d’exploitation de la musique ou du savoir.

Le risque est grand de voir l’écart entre les bibliothèques et l’offre musicale numérique se creuser. Faisons en sorte que notre cadre juridique nous rapproche du public au lieu de nous en séparer. S’il existe des décalages temporels entre l’action publique et les pratiques numériques, il ne faudrait pas que cela nous oblige à courir derrière le changement, alors qu’il nous appartient au contraire de l’anticiper, d’en comprendre et d’en partager les enjeux.

Les bibliothèques continueraient ainsi à incarner le point d’équilibre entre les pratiques individuelles et les formes de vie collective, à matérialiser le point de ralliement entre les pratiques culturelles numériques et l’accès physique avec une offre documentaire ou les personnes susceptibles d’en faire la médiation.

Elles sont aidées en cela par leur implantation de proximité dans les quartiers, les villes, les départements. Lieux où elles contribuent au quotidien à la création musicale et à la démocratisation de la culture. Espaces publics de mise en présence à soi et à l’autre où l’on sculpte la musique avec des mots, des visages, des rencontres. Les bibliothèques permettraient d’ancrer la culture numérique dans l’action publique.

Les bibliothécaires pourraient ainsi jouer pleinement leur rôle de passeur, afin de poser les balises de la mémoire, de marquer les contenus et, à l’image des marionnettistes, de tirer les fils de l’information.

Apprivoiser le futur

Pour mener à bien notre travail de médiation et d’accompagnement du public nous sommes souvent amenés à démêler un écheveau de règles juridiques paralysantes. Plutôt que d’être portés par la vague numérique nous avons ainsi le sentiment d’être pris en étau entre notre action menée dans le respect des droits d’auteurs et notre mission qui est de faciliter l’accès à la musique sous toutes ses formes.
C’est pourquoi nous aimerions chercher avec vous des solutions adaptées aux besoins des bibliothèques.

La signature de conventions adaptées aux bibliothèques (SACEM) nous avait permis de gérer la diffusion musicale dans nos locaux. Peut-être faut-il chercher une solution approchante, afin de répondre à nos besoins en matière de numérisation, de consultation sur place ou en ligne de documents numériques, de téléchargement, d’actions se sensibilisation et de formation du public...

Ce serait là une façon d’entrecroiser les cultures digitales et les collections physiques, les usagers virtuels et les usagers présents physiquement dans nos bibliothèques.

C’est pour parler de ces différents enjeux que je souhaiterais, Madame la Ministre, vous rencontrer au nom de l’ACIM, afin de réfléchir avec vous aux actions qui nous permettraient d’envisager autrement la place et l’avenir de la musique en bibliothèque.

Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma plus haute considération.

Arsène Ott
Président de l’ACIM