I feel like a noodle soup
En 1992, James Brown tourne une publicité japonaise pour une marque de soupe de nouilles instantanées : Cup Noodle MISO, en reprenant Get Up (I Feel Like Being A) Sex Machine.
Si comprendre les paroles relève d'une mission quasi impossible (car on suppose que James Brown chante ici phonétiquement en japonais), malgré tout sur Youtube les commentateurs se perdent en d'improbables conjectures : "I thought he said Wiz Khalifa ", "Is he singing about me sofa?", "mi sopaaaa, MESCALINAAA", ...
http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Brown
9 juillet 2011
6 juillet 2011
On a mashé sur Mozart !
En musique, le mashup est un procédé qui consiste à mélanger deux ou plusieurs titres existants afin d'en créer un nouveau. Le producteur Danger Mouse a par exemple repris les voix du Black Album du rappeur Jay-Z en les mixant à des samples de l'album blanc des Beatles, pour créer une oeuvre originale baptisée The Grey Album.
Michael Monroe, pianiste et professeur à l'Université de Boston propose sur son blog MMmusing un montage de 3 concertos pour violon et orchestre de Mozart : le n°3 en sol majeur, K.216 ; le n° 4 en ré majeur, K.218 ; le n° 5 en la majeur K.219, le mix des 3 formant le concerto 345 !
Michael Monroe, pianiste et professeur à l'Université de Boston propose sur son blog MMmusing un montage de 3 concertos pour violon et orchestre de Mozart : le n°3 en sol majeur, K.216 ; le n° 4 en ré majeur, K.218 ; le n° 5 en la majeur K.219, le mix des 3 formant le concerto 345 !
La vidéo permet de voir comment les fragments des trois oeuvres ont été ré-agencés :
- sur le haut de l'écran, défile la partition du 3ème concerto
- au milieu celle du 4ème concerto,
- et en bas celle du 5ème concerto.
Comme le fait remarquer le blogueur, le concerto n°4 en ré majeur (qui a 2 dièses à la clé) sert souvent de transition pour la modulation entre le concerto n° 3 en sol majeur (une dièse) et le concerto n° 5 en La majeur (3 dièses) [voir le schéma ci-contre du cycle des quintes] .
Et Michael Monroe d'ajouter : "On dit souvent un peu méchamment que Vivaldi a écrit des centaines de fois le même concerto. Bien sûr, je ne suis pas en train de dire que Mozart a écrit trois fois de suite le même grand concerto, mais on y trouve des similitudes en particulier dans chacun des trois premiers mouvements (allegro). [...] Je me suis parfois demandé comment font les violonistes devant interpréter ces 3 oeuvres pour ne jamais trébucher accidentellement en se trompant d'univers."
Et Michael Monroe d'ajouter : "On dit souvent un peu méchamment que Vivaldi a écrit des centaines de fois le même concerto. Bien sûr, je ne suis pas en train de dire que Mozart a écrit trois fois de suite le même grand concerto, mais on y trouve des similitudes en particulier dans chacun des trois premiers mouvements (allegro). [...] Je me suis parfois demandé comment font les violonistes devant interpréter ces 3 oeuvres pour ne jamais trébucher accidentellement en se trompant d'univers."
Enregistrement disponible à la médiathèque de Dole :
Concerto pour violon et orchestre n° 3 en sol majeur KV 216 ; Concerto pour violon et orchestre n° 5 en la majeur KV 219 / Wolfgang Amadeus Mozart ; Anne-Sophie Mutter, vl ; Berliner Philharmoniker ; Herbert von Karajan, dir.. - Deutsche Grammophon, 1978
Concerto pour violon et orchestre No. 5 en la majeur, K. 219 ; Concerto pour violon et orchestre No. 4 en ré majeur, K. 218 ; Rondo concertant pour violon et orchestre en si bémol majeur, K. 269 / Wolfgang Amadeus Mozart ; Augustin Dumay, vl ; Sinfonia Varsovia, orch. ; Emmanuel Krivine, dir.. - EMI Classics, 1989
sources : Mozart Mashup Decoded - Mozart Mashup Medley
1 juillet 2011
"Que pagui Pujol !" : chronique punk de la Barcelone des années 80 : Vases communicants #8
Sur le principe des Vases Communicants, Mediamus et Ampli s'invitent mutuellement le premier vendredi du mois, chacun publiant sur le blog de l'autre. Nous donnons la parole à nos amis bibliothécaires musicaux catalans. Aujourd'hui Tere Mas.
Le 17 juin dernier, a été présenté à la Bibliothèque Vapor Vell, le livre Que pagui Pujol ! : una crònica punk de la Barcelona dels 80 par son auteur Joni D, l’un des protagonistes de cette scène. Notre collègue Tere Mas, bibliothécaire musical de la Bibliothèque Sant Pau-Santa Creu a écrit un texte de présentation sur le blog Bibarnabloc que nous reproduisons avec sa permission :
Entre la mort de Franco en 1975 et les Jeux Olympiques de 1992, Barcelone fut le théâtre d’une vague de rébellion sans précédent. Là se constituèrent de multiples tribus urbaines et de nombreux mouvements de revendication se développèrent. Entre tous, les punks se démarquaient non seulement par leur musique, une esthétique provocante et un nihilisme auto-destructeur pour certains, mais surtout, et cela concerne la majorité d’entre eux, par un activisme contre-culturel.
Jhony D, chanteur, producteur, éditeur de fanzines et menant mille autres activités, revient sur cette période dans son livre Que pagui Pujol! (le titre fait référence à la chanson emblématique du groupe L’Odi Social qui fut le slogan de toute une époque [1]). Suivant un fil chronologique, l’histoire commence en 1981, l’année où Jhony âgé de 14 ans, découvre par hasard les émissions de Radio Pika, et s’achève en 1991 avec les incidents de Tarrega [2], et avec la création des éditions Virus et du label Tralla Records.
L'auteur le revendique : « C’est un livre punk, viscéral, écrit dans une forme punk, sans point, ni paragraphe et sans respect pour la bienséance syntaxique. Ce n’est pas un livre sur le mouvement punk à Barcelone, seulement un recueil de mes souvenirs ». En jouant avec l’esthétique des fanzines, chaque chapitre est divisé en sections : les choses qui se passent - les choses importantes - l’importance des choses sans importance - , etc. Le livre est complété par une importante documentation graphique provenant de particuliers et du Centre de Documentació de La Ciutat Invisible, et par des coupures d’articles de presse.
Une manière punk de restituer l’histoire non officielle d’une époque. Décrire non seulement la scène musicale, mais aussi l’activisme alternatif, les squats, les flyers, la lutte contre les skins fascistes, les bagarres de rue, les Athéneus (centres socio-culturels [3]), la police secrète, les coursiers à moto, les pizzas de chez Rivolta (célèbre pizzeria de Barcelone) livrées au poste de police, les voitures de police qui vous suivent jusqu’à la porte de votre maison, le Kafe Volter (Café Voltaire), les marines de la flotte américaine, les insoumis, Cross 10, La Kasa de la Muntanya...
Que pagui Pujol! n'est pas un livre nostalgique, mais résonne comme une réaffirmation : "Nous n'avons pas fait l'histoire mais sans nous dans les rues, les choses seraient différentes aujourd'hui."
[1] Jordi Pujol (1930-) fut Président de la Catalogne à partir de 1980. Fondateur du parti Convergence démocratique de Catalogne, cet homme politique conservateur resta au pouvoir jusqu’en 2003. Le titre du livre, fait référence au titre d’une chanson punk, qui fut un slogan populaire pendant toutes ces années : “Je n’ai pas d’argent, c’est Pujol qui paie !”
[2] les incidents de Tarrega conduisirent à l’arrestation de 86 personnes, voir l'article d'El Pais
[3] Ateneu [Atheneum] : « il s'agit d'une institution, d'un centre qui crée et accueille la culture, qui diffuse et confronte les alternatives culturelles de nature scientifique ou littéraire. L'ateneu répond donc à l'idée de centre de diffusion des biens scientifiques et culturels.» Définition d'Alexandre Todó i Tejero
Un grand et amical merci à @elfonti pour son aide à la traduction et pour ses précisions nécessaires à la compréhension. :-)
Entre la mort de Franco en 1975 et les Jeux Olympiques de 1992, Barcelone fut le théâtre d’une vague de rébellion sans précédent. Là se constituèrent de multiples tribus urbaines et de nombreux mouvements de revendication se développèrent. Entre tous, les punks se démarquaient non seulement par leur musique, une esthétique provocante et un nihilisme auto-destructeur pour certains, mais surtout, et cela concerne la majorité d’entre eux, par un activisme contre-culturel.
Jhony D, chanteur, producteur, éditeur de fanzines et menant mille autres activités, revient sur cette période dans son livre Que pagui Pujol! (le titre fait référence à la chanson emblématique du groupe L’Odi Social qui fut le slogan de toute une époque [1]). Suivant un fil chronologique, l’histoire commence en 1981, l’année où Jhony âgé de 14 ans, découvre par hasard les émissions de Radio Pika, et s’achève en 1991 avec les incidents de Tarrega [2], et avec la création des éditions Virus et du label Tralla Records.
L'auteur le revendique : « C’est un livre punk, viscéral, écrit dans une forme punk, sans point, ni paragraphe et sans respect pour la bienséance syntaxique. Ce n’est pas un livre sur le mouvement punk à Barcelone, seulement un recueil de mes souvenirs ». En jouant avec l’esthétique des fanzines, chaque chapitre est divisé en sections : les choses qui se passent - les choses importantes - l’importance des choses sans importance - , etc. Le livre est complété par une importante documentation graphique provenant de particuliers et du Centre de Documentació de La Ciutat Invisible, et par des coupures d’articles de presse.
Une manière punk de restituer l’histoire non officielle d’une époque. Décrire non seulement la scène musicale, mais aussi l’activisme alternatif, les squats, les flyers, la lutte contre les skins fascistes, les bagarres de rue, les Athéneus (centres socio-culturels [3]), la police secrète, les coursiers à moto, les pizzas de chez Rivolta (célèbre pizzeria de Barcelone) livrées au poste de police, les voitures de police qui vous suivent jusqu’à la porte de votre maison, le Kafe Volter (Café Voltaire), les marines de la flotte américaine, les insoumis, Cross 10, La Kasa de la Muntanya...
Que pagui Pujol! n'est pas un livre nostalgique, mais résonne comme une réaffirmation : "Nous n'avons pas fait l'histoire mais sans nous dans les rues, les choses seraient différentes aujourd'hui."
[1] Jordi Pujol (1930-) fut Président de la Catalogne à partir de 1980. Fondateur du parti Convergence démocratique de Catalogne, cet homme politique conservateur resta au pouvoir jusqu’en 2003. Le titre du livre, fait référence au titre d’une chanson punk, qui fut un slogan populaire pendant toutes ces années : “Je n’ai pas d’argent, c’est Pujol qui paie !”
[2] les incidents de Tarrega conduisirent à l’arrestation de 86 personnes, voir l'article d'El Pais
[3] Ateneu [Atheneum] : « il s'agit d'une institution, d'un centre qui crée et accueille la culture, qui diffuse et confronte les alternatives culturelles de nature scientifique ou littéraire. L'ateneu répond donc à l'idée de centre de diffusion des biens scientifiques et culturels.» Définition d'Alexandre Todó i Tejero
Un grand et amical merci à @elfonti pour son aide à la traduction et pour ses précisions nécessaires à la compréhension. :-)
Sycamore Trees : chanson de la semaine #63
Extrait de la chanson "Sycamore Trees" diffusée dans l'épisode 22 de la saison 2 Beyond Life and Death de la série TV Twin Peaks.
Paroles : David Lynch
Musique : Angelo Badalamenti
Interprétation : Jimmy Scott
And I'll see you
And you'll see me
And I'll see you in the branches that blow
In the breeze,
I'll see you in the trees
Under the sycamore trees
Wikipédia : David Lynch - Twin Peaks - Angelo Badalamenti - Jimmy Scott
Paroles : David Lynch
Musique : Angelo Badalamenti
Interprétation : Jimmy Scott
And I'll see you
And you'll see me
And I'll see you in the branches that blow
In the breeze,
I'll see you in the trees
Under the sycamore trees
Wikipédia : David Lynch - Twin Peaks - Angelo Badalamenti - Jimmy Scott
28 juin 2011
Revue de presse, revue de blogs du 12 au 28 juin 2011
Richard Wagner
Tristan und Isolde: Prélude et ouverture
Orch. de la Scala, Herbert von Karajan (1959)
Tristan und Isolde: Prélude et ouverture
Orch. de la Scala, Herbert von Karajan (1959)
01. Coïtus interruptus pour le streaming "en chambre" de Turntable - ElectronLibre.info, 28/06
02. De la musique à volonté sur espace.mu - locita, 27/06
Le titre est un peu trompeur, puisque les web radios accessibles sur espace.mu sont très orientées autour de la scène canadienne.
03. Madame Machine, pouvez-vous me conseiller un bon livre? Les nouveaux outils Web de recommandation - ABF Blog, 27/06
04. « Les jeux vidéo peuvent changer fondamentalement l'apprentissage » - Regards sur le numérique, 27/06
05. Les Clés de l’écoute : l’épanouissement par la musique Canal Académie, 26/06
06. Communication et médiation dans les bibliothèques, Bibliobsession, 25/06
07. Un métier à découvrir : ethno-musicologue - Blog Orientation Le Monde
08. Qobuz mise sur le téléchargement de musique en qualité CD - Le Monde, 24/06
09. La musique retrouvée du "Metropolis" de Fritz Lang - le monde, 24/06
10. Musique en ligne : Le grand retour du download ? - Fluctuat, 23/06
11. Apple versus Archos versus Kindle versus Acer versus... - Bibenfolie, 23/06
12. Musique : les bons chiffres que cache la chute des ventes de CD - La Tribune, 22/06
13. Amplitude horaire, usagers : quelles pratiques des bibliothèques ? - ActuaLitté, 21/06
14. Anti Guide à l'usage des futurs inconnus de la chanson et du rock... - Le blog de Bidibule, 21/06
15. Musique: un nouveau front dans la guerre opposant Facebook à Google et Apple - technaute cyberpresse, 20/06
16. Interview [de Xabvier Galaup, président de l'ACIM] sur PC Impact à propos du manifeste sur la place de la musique en bib - pcinpact, 20/06
17. Musique virtuelle, écoute que coûte - Ecrans, 18/06
18. Musique et mondialisation : la fin des différences ? - mondomix, 17/06
19. Les séances et ateliers du congrès de l'ABF à Lille retransmis par Libfly.TV - Libfly
20. Une première maison de disques s'oppose à iTunes Match - igeneration, 17/06
21. Mougg, un concurrent à Google Music / Amazon Cloud / iCloud - fredzone, 16/06
23. L'avenir de la musique indépendante est dans le numérique - INAGlobal, 15/06
24. La licence globale le médialab de Sciences Po
25. Les Webradios - ACIM, 15/06
26. Bataille du Streaming : qu’importe Deezer... - Electron libre, 13/06
27. Le site du label PUR ouvre ses portes avec 17 offres labellisées - Numérama, 13/06
28. André Dassary : "Maréchal nous voilà" - l'histgeobox, 12/06
22 juin 2011
En partance pour le congrès de l'ABF à Lille
Le Congrès de l'Association des Bibliothécaires de France se tient cette année au Grand Palais à Lille du 23 au 25 juin, il a pour thème "Les bibliothèques au défi de la communication".
Le groupe de travail ABF Bibliothèques Hybrides (bibliolab) vous donne rendez-vous sur son stand : on y parlera :
- jeux vidéo en bibliothèque avec notamment Jvbib et Risu, Mémoire de silence
- musique numérique avec XG, Sophiebib, Discolab,
- mais aussi liseuses, zotero, médiation, dissémination, réseaux sociaux, etc.
Au plaisir de vous y rencontrer :-)
Pour suivre le congrès sur twitter : le hastag #abf2011
Les compte-rendus des ateliers, sessions et conférences seront publiés sur le blog de l'ABF : http://abfblog.wordpress.com/
Pour suivre le congrès sur twitter : le hastag #abf2011
Les compte-rendus des ateliers, sessions et conférences seront publiés sur le blog de l'ABF : http://abfblog.wordpress.com/
21 juin 2011
La musique a toute sa place en bibliothèque.
L'ACIM (Association pour la Coopération des professionnels de l'Information Musicale) publie un texte rappelant les enjeux de la musique en bibliothèque ( http://www.acim.asso.fr/spip.php?article335):
La musique est un langage universel propre à attirer et à fédérer tous les citoyens, indépendamment de leurs origines et de leurs catégories socioprofessionnelles. Si l'écoute et la pratique musicale ne cessent de se développer dans le monde, en revanche la culture musicale est trop souvent négligée au niveau institutionnel en France, excepté dans de rares circuits, et n’a jamais été prise en compte par des acteurs économiques davantage préoccupés par la rentabilité de leurs investissements que par la diversité musicale.
Le défunt Conseil Supérieur des Bibliothèques avait constaté dans ses différents rapports que la place de la musique était encore insuffisante dans les bibliothèques. Alors même que cette situation perdure globalement, la musique en bibliothèque est aujourd'hui fragilisée par la baisse des prêts, le développement de l'écoute et du téléchargement en ligne. C'est ainsi que plusieurs nouvelles médiathèques ont ouvert récemment sans présenter la totalité de la documentation musicale (livres, partitions, dvd et disques compacts) voire sans musique.
Ce choix nous semble une grave erreur car l'offre musicale en bibliothèque ne saurait se résumer à une borne de téléchargement ou à une ressource en ligne. Si la place du support CD pourrait être amenée à se réduire à moyen terme, sa présence reste pour l'instant la meilleure manière de matérialiser dans nos locaux une offre musicale hybride, c'est à dire mélangeant collections physiques et collections dématérialisées.
Renoncer à la musique en bibliothèque reviendrait à l'abandonner aux acteurs du secteur marchand qui n'ont pas le souci de la diversité et de la pérennité des œuvres musicales. Tout n'est pas sur le net et tout n'y est pas visible. Malgré son apparente abondance (plus de 7 à 8 millions de titres annoncés sur des plateformes de streaming), l'offre de musique en ligne reste lacunaire dès lors que l'on sort des musiques de consommation courante.
La musique représente une pratique culturelle majeure dans nos sociétés au même titre que la littérature ou le cinéma. Or les pratiques culturelles ne sont pas étanches. Renoncer à la musique en bibliothèque risquerait aussi, en supprimant des passerelles entre elles, de remettre en cause, pour un public éclectique, l'intérêt pour les collections de littérature et de cinéma.
Rappelons à ce propos l’article 7 de la Charte des bibliothèques qui stipule que : "Les collections des bibliothèques des collectivités publiques doivent être représentatives, chacune à son niveau ou dans sa spécialité, de l’ensemble des connaissances, des courants d’opinion et des productions éditoriales."
Enfin il nous semble important que les médiathèques continuent de jouer un rôle prépondérant dans le développement de la culture musicale à l'aide d'une offre documentaire large mais aussi de concerts et d'animations sous quelque forme que ce soit (conférences, ateliers de créations musicales, etc.). Dans certains territoires, la médiathèque est le seul point d'accès non marchand à la musique.
En accompagnant ces nouvelles pratiques, les bibliothèques ont un rôle important à jouer dans le domaine de l'éducation et la culture musicale du public, notamment pour les nouvelles générations.
16 juin 2011
Paul Verlaine, un poète en chansons et en musique #13
« Verlaine, que de fois je l’ai vu passé devant ma porte, furieux, riant, jurant, frappant le sol d’un gros bâton d’infirme ou de vagabond menaçant. Comment imaginer que ce cheminot, parfois si brutal d’aspect et de parole, sordide à la fois inquiétant et inspirant la compassion, fut pourtant l’auteur des musiques poétiques les plus délicates, des mélodies verbales les plus neuves et les plus touchantes qu’il y ait dans notre langue. »
Paul Valéry, Variétés
Les multiples vies poétiques de Verlaine
Contre les épanchements du Romantisme, Verlaine fut d’abord avec ses premiers recueils Poèmes saturniens (1966) et Fêtes galantes (1967) un poète parnassien défenseur de l’Art pour l’Art, dans la lignée de Gautier, De Banville, Lecomte de l’Isle et Coppée. Avec La bonne chanson il développa un style d'inspiration hugolienne (1872), puis une sensibilité impressionniste avec Romances sans paroles (1874).
Sa conversion au catholicisme empreint de religiosité Sagesse (1881) , un recueil en partie écrit en prison.
Enfin, il se rapprochera dans ses derniers recueils Chansons pour elle (1891), Chair (1896) du lyrisme et du ton gaulois de Villon.
A la suite de Baudelaire, Verlaine sera considéré comme le précurseur et la figure de référence du mouvement symboliste (Villiers de L'Isle-Adam, Laforgue, Mallarmé, Maeterlinck, Moréas) et du mouvement décadent (Huysmans, Lorrain).
Ses différentes périodes stylistiques reflètent l’évolution du poète dans son passage de la jeunesse à la maturité : « Plusieurs […] regrettent que j’ai aussi renoncé à ces sujets « gracieux » de comédie italienne et bergerades contournées, oubliant que je n’ai plus vingt ans et que je ne jouis pas de l’éternelle jeunesse ». Toutefois ce parcours poétique se construit dans la continuité. Dans la préface de 1890 à la 2ème édition des Poèmes saturniens, Verlaine écrit : « Une sorte d’unité relie mes choses premières à celles de mon âge mûr. Les paysages tristes ne sont-ils pas en quelque sorte l’œuf de toute sorte de vers chanteurs, vagues ensembles et définis, dont je suis peut-être le premier en date l’oiselier? ».
Comme l'indiquent les titres des recueils La Bonne Chanson, Romances sans paroles, Ariettes oubliées, Chansons pour elle, l’un des vecteurs de l'unité poétique verlainienne est certainement la musique.
Sa conversion au catholicisme empreint de religiosité Sagesse (1881) , un recueil en partie écrit en prison.
Enfin, il se rapprochera dans ses derniers recueils Chansons pour elle (1891), Chair (1896) du lyrisme et du ton gaulois de Villon.
A la suite de Baudelaire, Verlaine sera considéré comme le précurseur et la figure de référence du mouvement symboliste (Villiers de L'Isle-Adam, Laforgue, Mallarmé, Maeterlinck, Moréas) et du mouvement décadent (Huysmans, Lorrain).
Ses différentes périodes stylistiques reflètent l’évolution du poète dans son passage de la jeunesse à la maturité : « Plusieurs […] regrettent que j’ai aussi renoncé à ces sujets « gracieux » de comédie italienne et bergerades contournées, oubliant que je n’ai plus vingt ans et que je ne jouis pas de l’éternelle jeunesse ». Toutefois ce parcours poétique se construit dans la continuité. Dans la préface de 1890 à la 2ème édition des Poèmes saturniens, Verlaine écrit : « Une sorte d’unité relie mes choses premières à celles de mon âge mûr. Les paysages tristes ne sont-ils pas en quelque sorte l’œuf de toute sorte de vers chanteurs, vagues ensembles et définis, dont je suis peut-être le premier en date l’oiselier? ».
Comme l'indiquent les titres des recueils La Bonne Chanson, Romances sans paroles, Ariettes oubliées, Chansons pour elle, l’un des vecteurs de l'unité poétique verlainienne est certainement la musique.
(mis à jour 15/01/2025)
15 juin 2011
L'art poétique : chanson de la semaine #62
Paul Verlaine (1844-1896) a écrit L'art poétique en 1874, le texte sera publié en 1884 dans le recueil Jadis et naguère. Léo Ferré (1916-1993) l'a mis en musique pour le disque Léo Ferré – Chante Verlaine Et Rimbaud sorti en 1964 chez Barclay.
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l’Indécis au Précis se joint.
C’est des beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi,
C’est, par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on n’y veille, elle ira jusqu’où ?
Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.
Source : Jadis et naguère (1884) sur Wikisource
Analyse et commentaire du poème sur Verlaine expliqué
Photographie par Paul Marsan dit Dornac (1858-1941) (à propos de Dornac sur le site d'Yves Di Maria)
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l’Indécis au Précis se joint.
C’est des beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi,
C’est, par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on n’y veille, elle ira jusqu’où ?
Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.
Source : Jadis et naguère (1884) sur Wikisource
Analyse et commentaire du poème sur Verlaine expliqué
Photographie par Paul Marsan dit Dornac (1858-1941) (à propos de Dornac sur le site d'Yves Di Maria)
11 juin 2011
Revue de presse, revue de blogs du 29 mai au 11 juin
01. CaptainCrawl, moteur de recherche pour les blogs musique - hop blog, 11/06
02. Micro-animations pour une bibliothèque troisième lieu - XG_BlogNotes, 11/06
03. Bibliothèques et streaming : musique 2.0? - InfoDocBib – Le blog, 10/06
04. Universal Music porte plainte contre Deezer pour contrefaçon - L'Express, 10/06
05. Hadopi rate sa campagne - Inrocks, 09/06
06. Deezer, iCloud, Google… la musique en ligne, ça va se payer ! - Télérama, 08/06
07. le bibliothecaire cet être pur..., - Desperate Librarian Housewife, 08/06
08. Avec iTunes Match, Apple fait un pas vers la licence globale - Les Inrocks, 08/06
09. J’expérimente Google Music ! - blog nouvelles technologies, 07/06
10. Subsonic : créez votre clône de Deezer ou Spotify - Finetuning, 06/06
11. Apple iCloud vs. Amazon Cloud Player vs. Google Music Beta - PC Mag, 06/06
12. la ménagère, le wok et le jeu vidéo - Desperate Librarian Housewife, 05/06
13. YouTube et les Creative Commons : ce qui change vraiment - S.I.Lex, 05/06
14. Madrid : fonctionnement d’une assemblée de quartier - Owni, 05/06
15. Les habits neufs du chercheur en ligne, ou l'art de capter du blabla - Regards sur le numérique, 04/06
16. La musique a toute sa place en bibliothèque - ACIM, 03/06
17. La liseuse fait-elle de moi un nouveau lecteur ? - Lirographe, 03/06
18. Schema : Google, Bing et Yahoo! s'accordent sur la sémantique - PCINpact, 03/06
19. Musique et Internet, le temps de l'apaisement - les échos, 01/06
20. Streaming audio : SFR va bien s'allier à Spotify - pcinpact, 01/06
21. Music Hack Day #9 – Berlin - Fine Tuning, 01/06
22. Bruno Racine : Du livre numérique à l'uniformisation culturelle - Café pédagogique, 31/05
23. Neutralité du net, quels enjeux pour les artistes? Et la musique dans tout ça? - Don't believe the Hype, 31/05
24. Merlin : les indépendants profitent bien du digital - Musique Info, 30/05
25. Les concours, c'est le mal - Bulle Tine, 30/05
26. Journée d'étude Enssib / BPI [Enregistrement audio] : "Images de la bibliothèque" - BPI, 17/05
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