Messieurs Richard de Bordeaux & Daniel Beretta - (Papa) Psychose (Barclay, 1968)
La chanson figure sur la compilation Wizzz! : Psychorama français 66-71, chez Musiques hybrides/Delabel/Virgin, 2001
"Il faut voir un psychanalyste (papa !) Tu cries "papa!" toutes les nuits (papa !) À ton âge c'est un peu triste (papa !) Si tu dois crier ça toute ta vie (papa !) La nuit j'ai peur, j'ai des angoisses (tais-toi !) Je vois des serpents et des camions (tais-toi !) Je me regarde dans la glace (tais-toi !) Je n'y vois que des bulles et des ronds (tais-toi !) Papa ! Tagadagadagadaga [...]"
La salle des Passerelles de la Médiathèque de Dole était archicomble, samedi 3 décembre. Le public s'était déplacé en nombre pour assister au récital de Mariana Correia et de l'ensemble Fado Fatum. Ce concert acoustique était donné en clôture d'Une Saison au Portugal. Les cordes des guitaristes accompagnèrent avec beaucoup de maîtrise et de musicalité, la voix de la fadiste, toute à la fois puissante et d'une sensibilité à fleur de peau. On ne pouvait rêver plus belle démonstration d'un genre musical qui a acquis ces dernières années une popularité internationale. Une reconnaissance consacrée la semaine dernière par l'Unesco qui a inscrit le fado au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
Dans Porto de mon enfance (2001) de et avec Manoel de Oliveira, il est une chanson qui ouvre, ponctue et ferme le film. Une romance chantée a capella en voix off par une femme que l'on devine âgée. Le générique nous apprendra qu'il s'agit de Maria Isabel de Oliveira, l'épouse du réalisateur. Regresso ao lar (Retour au foyer) a été écrit par le poète Guerra Junqueiro (1850-1923), et mis en musique par António Viana (assez probablement José Vianna da Motta (1868-1948)). Retour au foyer porte le projet d'un film annoncé en exergue : "Évoquer des moments du passé lointain, c’est voyager hors du temps. Seule la mémoire peut le faire. C’est ce que je vais tenter."
Le court métrage suivant a été réalisé dans le cadre d'un projet pédagogique pour faire découvrir ou revisiter la poésie de Guerra Junqueiro. Réalisateur : Flávio Pires, Production : Mafalda Castelo-Branco, Directeur de la photographie: Tiago Carvalho, Edition : Nuno Castilho. Acteurs : Armando Oliveira et Laura Falcão.
Ai, há quantos anos que eu parti chorando deste meu saudoso, carinhoso lar!... Foi há vinte?... Há trinta?... Nem eu sei já quando!... Minha velha ama, que me estás fitando, canta-me cantigas para me eu lembrar!... Dei a volta ao mundo, dei a volta à vida... Só achei enganos, decepções, pesar... Oh, a ingénua alma tão desiludida!... Minha velha ama, com a voz dorida. canta-me cantigas de me adormentar!... [...] Como antigamente, no regaço amado (Venho morto, morto!...), deixa-me deitar! Ai o teu menino como está mudado! Minha velha ama, como está mudado! Canta-lhe cantigas de dormir, sonhar!... Canta-me cantigas manso, muito manso... tristes, muito tristes, como à noite o mar... Canta-me cantigas para ver se alcanço que a minha alma durma, tenha paz, descanso, quando a morte, em breve, ma vier buscar!
Il y a temps d’années que je suis partie en larmes De mon cher et doux foyer ! Vingt ans ?… Trente ?… Je ne sais plus… Vieille nourrice qui me regardes Chante-moi des chansons pour me rappeler !… J’ai fait le tour du monde et de la vie… Je n’ai trouvé que fausseté, déception et douleur… Ame ingénue si souvent déçue ! Vieille nourrice d’une voix dolente. Chante-moi des chansons pour m’endormir !… […] Comme il y a longtemps sur le sein bien aimé J’arrive mort, mort laisse-moi reposer! Ah, comme ton petit a changé! Vielle nourrice comme il a changé! Chante-lui des chansons pour dormir et rêver!... Chante-moi des chansons, tout doux, tout doucement... Tristes, très tristes, comme la mer la nuit... Chante-moi des chansons que je voie Si mon âme s’endort s’apaise et repose Quand la Mort bientôt, viendra me la chercher!
Sur le principe des Vases Communicants, Mediamus et Ampli (le blog des bibliothécaires musicaux catalans) se sont invités mutuellement chaque premier vendredi du mois durant l'année 2011, chacun publiant sur le blog de l'autre. Aujourd'hui, pour le dernier numéro de la saison, nous accueillons Director Wilkins qui nous parle du club des espions musicaux.
La Bibliothèque de Vapor Vell (Barcelone) organise depuis 2006 des séances d'écoute collective, à raison de 8 rendez-vous par an. Ces séances sont animées chaque fois par le spécialiste d'un courant musical (pop, jazz, musiques de film, avant-garde, folk, contemporain, electronica, rock,...)
L’évènement s'appelle le MUSIC SPY CLUB, il fut présenté lors de la dernière table ronde des bibliothécaires musicaux en octobre 2011 (compte rendu de VDL consultable ici) : Le MUSIC SPY CLUB est un cycle d’auditions de musiques actuelles lors desquelles des morceaux sortis dans les 12 derniers mois sont écoutés et commentés avec la participation de critiques musicaux, de journalistes, de musiciens… Le but est de mettre en valeur, parmi l’avalanche des produits dominants, les travaux représentatifs de la musique moderne. Les séances sont libres. C'est une action culturelle qui signale la bibliothèque comme un espace de proximité et d'échanges, où les usagers et les acteurs de la vie musicale locale peuvent intervenir et participer.
La dernière session en date, le 21 novembre 2011, était animée par SERGIO MERINO, agitateur culturel extrême, qui possède une incroyable culture musicale et qui a opté pour le côté sauvage et imprévisible des musiques improvisées, domaine où le risque est toujours présent. Un homme-musique dont les références sont aussi étranges qu'encyclopédiques.
Playlist 1) Chorrindo. Naná Vasconcelos 2) Groovin'. Eugene Chadbourne 3) Funhouse Glockwork. Ingrid Laubrock's Anti-House 4) Sleeping Deep in the Moss. Mikolja Trzaska Clarinet Quintet 5) Radar (The Day The Earth Stood Still). Secret Chiefs 6) Gregal. Agustí Fernandez & Joan Saura 7) Top Secret by The Ethiopian Princess Meets The Tantric Priest 8) Slow Down Furry Dub. New Zion Trio
Dans un article polémique The Web Is Dead. Long Live the Internet paru dans Wired en août 2010, Chris Anderson et Michael Wolff annonçaient la mort du web, remplacé par un Internet des applications. L’évolution du marché de l'informatique semble en partie leur donner raison, qui enregistre une baisse des ventes d’ordinateurs, et le succès retentissant des appareils mobiles à écran tactile dont Apple se révèle le champion incontesté (Ipad, Ipod touch), en concurrence avec les constructeurs challengers Archos, Samsung, Acer, HTC, Asus, etc.
Car désormais la pratique de la musique numérique ne se limite plus à la seule écoute passive. En témoigne la sortie récente d’applications offrant des contenus multimédia (Björk: Biophilia[sans rapport avec un yaourt au bifidus :-)], Le Carnaval des animaux, etc.) mais aussi des programmes donnant à l’utilisateur de nouveaux moyens pour jouer, découvrir et même créer.
L’équipe d'Evolver.fm, qui considère également que les applications musicales représentent la deuxième phase de la révolution numérique (la première phase étant constituée par la diffusion du format MP3) vient de lancer un répertoire d'applications musicales particulièrement complet.
La liste signale et présente au total plus de 1700 applications, en provenance de plusieurs plateformes, principalement destinées aux Iphone, Ipod touch, Ipad, aux appareils tournant sous Android, ou encore accessibles directement sur le web.
Ces applications sont réparties en 4 activités principales, selon que l’utilisateur désire écouter, jouer, découvrir ou créer. Chacune de ces catégories étant elle-même divisée en sous-catégories :
Écouter Ambiant / Relaxation - Compilations / playlists - Cartes de vœux / Fêtes - Casiers virtuels - Logiciels de lecture - Radios - Services de streaming - Visualiseurs sonores Jouer Jeux - Générateurs de sons - Karaoke - Commandes de son / Égaliseurs - Sonneries de téléphones - Sélections de Bruitages - Vidéos / Photos - Réalité augmentée Découvrir Applications développées par des artistes - Découverte - Éducatif - Événements - Paroles - Identification musicale - Magasins de musique - Actualité - Musique sociale Créer Composition de chansons - DJ et samples - Effets - Instruments - Marketing / Promotion - Enregistrement - Remix - Création de sonneries - Outils et utilitaires
On peut également consulter la sélection proposée par les éditeurs (editor’s pick) présentée sur la colonne de droite.
Kurt Weill composa l'instrumental Tango (tango habanera) en 1934 pour la pièce de Jacques DuvalMarie Galante. Des paroles furent ajoutées en 1935 écrites par Roger Fernay avec le titre Youkali. La chanson fut chantée par de nombreuses interprètes dont Lys Gauty, Dee Dee Bridgewater, Ute Lemper, Teresa Stratas, Patricia O'Callaghan, Nathalie Stutzmann, et ici par Shara Worden (My Brightest Diamond).
C'est presque au bout du monde
Ma barque vagabonde
Errant au gré de l'onde
M'y conduisit un jour
L'île est toute petite
Mais la fée qui l'habite
Gentiment nous invite
A en faire le tour
Youkali, c'est le pays de nos désirs
Youkali, c'est le bonheur, c'est le plaisir
Youkali, c'est la terre où l'on quitte tous les soucis
C'est dans notre nuit
Comme une éclaircie
L'étoile qu'on suit,
C'est Youkali !
Et la vie nous entraîne
La sente quotidienne
Mais la pauvre âme humaine
Cherchant partout l'oubli
A pour quitter la terre
Su trouver le mystère
Où nos rêves se terrent
En quelque Youkali
Youkali, c'est le pays de nos désirs
Youkali, c'est le bonheur, c'est le plaisir
Youkali, c'est la terre où l'on quitte tous les soucis
C'est dans notre nuit
Comme une éclaircie
L'étoile qu'on suit
C'est Youkali !
Mais c'est un rêve, une folie
Il n'y a pas de Youkali !
Jeudi 17 novembre, dans le cycle d'une Saison au Portugal, Thierry Rousseau, formateur à l’ IRIMM (Institut Régional de l’Image et du Multimédia de Franche-Comté) animait une conférence sur le cinéma documentaire portugais au Forum Marcel Aymé de la Médiathèque de l’Hôtel-Dieu de Dole. Trop méconnu, hormis par la figure tutélaire de Manoel de Oliveira, le cinéma portugais a souvent pour objet la quête d'une mémoire, la collecte des vestiges d'un passé à recomposer (Porto de mon enfance), c'est aussi un cinéma qui enquête sur le monde tel qu'il est. Il scrute et dévisage la réalité sociale et économique avec un regard documentaire pour mieux dire la souffrance des êtres. (Les mutants de Teresa Vilaverde, Dans la chambre de Vanda de Pedro Costa).
La petite musique du cinéma portugais
Porto de mon enfance (Porto da minha infância) de Manoel de Oliveira
Nous avons présenté récemment L'histoire du soldat, une oeuvre scénique à mi-chemin entre un opéra de poche et un conte musical, écrite par Stravinski en 1917. Le compositeur en tira d'abord une suite instrumentale pour piano, clarinette et violon en 1919, puis l'année suivante, une seconde suite reprenant l'orchestration initiale : violon, contrebasse, basson, trompette, trombone, clarinette et percussions. Il dirigea l'enregistrement de cette dernière version dans les studios de Columbia en 1955.
Générique de début : Columbia Records presents : A recording session with a composer, Igor Stravinsky. The greatest living composer of the Twentieth century is Igor Stravinsky. He is also a spirited conductor of his works. Stravinsky’s performances, like his scores are major documents. (Le plus grand des compositeurs vivants est Igor Stravinski. Il est aussi un chef d’orchestre plein de fougue. Les exécutions d’Igor Stravinski comme ses partitions sont des documents majeurs.)
Générique de fin : David Oppenheim, recording director and clarinet ; Alexander Schneider, violin ; Loren Glickman, bassoon ; Robert Nagle, trumpet ; Erwin Price, trombone ; Alfred Howard, percussion ; Julius Levine, double-bass ; Camera Direction : Lisa Larsen, Niels Rasmussen ; Editin Aram Avakian, Henry Freeman ; Produced by Columbia Records (1955)
Silvio Berlusconi, ancien président du Conseil des ministres italien interprétant Pigalle. La chanson fut créée en 1947 par le chanteur Georges Ulmer (1919-1989), il l'avait co-écrite avec Géo Koger, sur une musique de Guy Luypaerts.
On y croise des visages
Communs et sensationnels,
On y parle des langages
Comme à la tour de Babel
Et quand vient le crépuscule
C'est le grand marché d' l’amour,
C'est le coin où déambulent
Ceux qui prennent la nuit pour le jour.
Un p'tit jet d'eau,
Un' station de métro,
Entourée de bistrots,
Pigalle
Clochards, cam'lots
Tenanciers de bistrots,
Trafiquants de coco,
Pigalle
P'tit's femm's qui vous sourient
En vous disant : "Tu viens chéri "
Et Prosper qui dans un coin
Discrèt'ment surveill' son gagn' pain,
Hôtels meublés
Discrèt'ment éclairés
Où l'on n'fait que passer,
Pigalle
Et vers minuit
Un refrain qui s'enfuit,
D'une boite de nuit,
Pigalle.