24 novembre 2012

Le test des applications Spotify. Acte 4 : Fitness, PLV, et sites de rencontres


Au sommaire de ce quatrième volet consacré aux applications Spotify, 12 nouveaux services proposés sur la plateforme de streaming.

Comme dans les trois premiers volets (1 - 2 - 3), on retrouve :
• des magazines : The Fader,
• des labels : Armada Stream 40,
• des applications sociales : This Is My Jam,
• des web radios personnalisées : DFX Radio,
• des répertoires de playlists Ulysses' Classical.

Mais de nouveaux types d'applications font aussi leur apparition :
• des programmes de fitness : Reebok FitList,
• des applications d'artistes, prenant parfois l'allure de PLV pour tête de gondole : Blur, Tiesto's Club Life, Quincy Jones, Rancid,
• et des sites de rencontres : Tastebuds, Fellody.

... tout un écosystème en développement, qui multiplie les accès et les usages de Spotify




Reebok FitList
La célèbre marque de chaussures et d’équipements de sport lance son application de remise en forme. Développée avec Hunted Media et Echonest, Fitlist est "conçue pour booster l'entraînement en musique."
Il est possible de personnaliser son programme musical en combinant :
• le niveau d’intensité (élevé, moyen, faible),
• le choix de l’activité : "fonctionnement" (mauvaise traduction de running), marche, yoga, danse, entraînement (training, musculation),
• les titres des artistes de son choix,
• et la durée de l’entrainement (incluant une chanson d’échauffement, et une chanson de retour au calme).




This Is My Jam
What’s your favorite song right now ?
Au départ, This is my jam est un site de musique sociale mélangeant un peu les fonctionnalités de Twitter et de Pinterest : on sélectionne et on partage des titres trouvés sur le web (Youtube, Bandcamp, Hypemachine, Soundcloud, Vimeo, Official.fm, …) avec les membres de son réseau This Is My Jam, mais aussi sur Twitter, et Facebook. L’application permet de sauvegarder et convertir ses sélections This is my Jam sous la forme d'une playlist dans Spotify (même si le lien initial est par exemple une vidéo Youtube). Inversement, l'application permet aussi de trouver de nouveaux contacts en rapport avec ses écoutes Spotify.




Tastebuds
Meet people near you who share your taste in music ( = Rencontrez des personnes près de chez vous qui partagent vos goûts musicaux. taste = goût, buds = amis)
Participer nécessite d'accepter que Tastebuds accède à l’information concernant ses usages sur Spotify. Puis de choisir :
• si on cherche un homme, une femme, un homme ou une femme, des amis,
• la tranche d’âge souhaitée (entre 18 et 65 ans et +)
• la ville (facultatif) et le pays.
L’application propose ensuite une liste de personnes dont on peut lire le profil, le lieu de résidence, et les goûts musicaux. La prise de contact se fait par messagerie. L’inscription s'opère en se connectant avec son profil Facebook.
Reste à savoir si les goûts musicaux sont un critère pertinent pour faire de "belles rencontres" ? Difficile de répondre à cette question, sans pousser l’expérience plus avant. :-)




DFX Radio
Pick an artist, choose an explore level, discover new music ( = Choisissez un artiste, définissez un niveau d’exploration, découvrez de nouvelles musiques.)
Cette application de recommandations musicales est proposée par ExploreMatch.comDFX Radio gènère une radio/playlist d’artistes similaires en fonction d’une référence choisie.
Il existe 5 niveaux de choix : au niveau 1, les chansons proposées sont sensées être déjà familières pour utilisateur, inversement au niveau 5, les chansons proposées seront probablement de vraies découvertes pour l’auditeur tout en restant dans le style de sa demande.
Le test de l’application se révèle riche en surprises, par exemple :
• Une recherche sur Prince suggère l’écoute d’artistes indiens : Shankar Mahadevan, Atif Aslam, Kailash Kher, etc.(L'application est très utilisé en Inde, peut-être un début d'explication...)
• Une recherche sur Marek Grechuta (chanteur polonais) dirige l’auditeur vers Edith Piaf (niveau 1), Queen, System of a down, Jimi Hendrix (niveau 2), Enrico Macias, Henri Salvador, Michel Berger (niveau 3)...
DFX Radio est une roulette musicale avec la qualité de ses défauts : elle permet de découvrir d’autres artistes... de manière un peu aléatoire.





Blur
L’application développée par EMI Records est un site dédié à Blur, le groupe emblématique de la Brit-Pop des années 90, emmené par Damon Albarn.
Rien que de l’attendu avec cette présentation très promotionnelle : biographie, discographie, playlists, gigs (timeline 1989-2012).




Armada Stream 40
Weekly’s chart with the best global dance tunes 
Armada est un label de dance hollandaise basé à Amsterdam diffusant : DJ Markus Schulz, Paul Oakenfold, Aly & Fila, Dash Berlin, Paul van Dyk, Roger Shah, Max Graham, Andy Moor, Mischa Daniels, Chicane, Gabriel & Dresden, Armin... La certitude de trouver immédiatement de la musique pour faire la fête en soirée comme avec l'application suivante.




Tiesto's Club Life
Application de l’émission radio hebdomadaire de DJ Tiësto (qui se révèle être un sérieux challenger pour David Guetta, la Hollande l’autre pays de la Dance) deux heures de programme diffusés précédemment sur le canal Radio 538 et aujourd'hui sur 3FM. Là encore, rien d’original : single de la semaine, album du mois, Top 20, Festival du mois.






The FADER
The authority on what’s next in music. The Fader is is the definitive voice of emerging music and the lifestyle that surrounds it." (= L’autorité concernant ce qui est nouveau en musique. Le canal d’excellence de la musique émergente et du style de vie qui va avec). The Fader est une revue musicale et culturelle américaine fondée en 1998, elle traite de l'actualité du hip-hop / R&B, du pop/rock, et de la dance music. Sur Spotify, The Fader propose ses playlists  (comme d’autres revues déjà mentionnées : NME, Rolling Stone, The Guardian, …). Une sélection mainstream, stylée peut-être, formatée sûrement.



fellody
Find people with the same taste in music
A l’instar de Tastebuds, fellody (fellow = semblable, compagnon + melody) permet de rencontrer des personnes ayant des goûts musicaux similaires, transformant Spotify en une plateforme de flirt.
L'inscription se fait via Facebook, puis l’application propose de sélectionner une ou plusieurs de ses playlists par glisser / déposer (drag’n’drop).
L’application calcule ensuite les correspondances possibles (matches) en prenant en compte les critères de tranche d’âge, de sexe et de localisation (pays, distance maximale). Il est possible ensuite d’entrer en contact par messagerie avec les personnes sélectionnées.
Pour Sten Garmark, le directeur de la plateforme Spotify, le créneau semble porteur : "Your taste in music is one of the most common topics of conversation when meeting someone, whether they are a date or just a new friend, and it’s hugely important to have compatible tastes.” (Les goûts musicaux sont l’un des thèmes de conversation les plus courants lorsque l'on rencontre quelqu’un, que se soit pour un premier rendez-vous, ou lorsque l’on fait de nouvelles connaissances. Et c’est vraiment important d’avoir des goûts compatibles).



Ulysses' Classical
L’application est l'extension du blog Spotify Classical dont le projet est de constituer des playlists de musique classique, pour l'essentiel :
• Les intégrales des œuvres d’un compositeur (Bach, Mozart, Beethoven, Schubert,...). Par exemple il est possible écouter 35 différentes versions intégrales des symphonies de Beethoven (par Furtwangler, Karajan, Jochum, Walter… et al.)
• Les sélections d’un critique musical (Alex Ross, …)
• Des sélections thématiques (les femmes compositrices, la musique écrite dans les camps nazis, ...),
• Des sélections par labels (Naxos, Decca, Northern Flowers, …)
Il s'agit d'un travail de curation réalisé par un humain, et pas par un algorithme, avec ses qualités (la fiabilité) et ses limites : aujourd’hui seulement les grands classiques sont ainsi indexés sur un catalogue qui compte des millions de titres.Réaliser des playlists et améliorer l'indexation dans Spotify, peut-être un créneau à prendre pour les bibliothécaires musicaux... :-)




Quincy Jones
"Selected stories et playlists from the legendary Quincy Jones"
Pour le grand public, Quincy Jones restera le producteur des mythiques albums Off the wall (1979) et Thriller (1982) de Michael Jackson. Il s'agit en fait de l’aboutissement d'une carrière de jazzman débutée dans les années 50, comme trompettiste et arrangeur. Quincy Jones a collaboré avec les plus grands : Lionel Hampton, Tommy Dorsey, Gene Krupa, Sarah Vaughan, Count Basie, Dinah Washington, Ray Charles, Frank Sinatra, Barbra Streisand. Il composa également des musiques de films pour Sidney Lumet, Sydney Pollack, Norman Jewison, Anthony Mann.
L’application propose de revenir sur son parcours artistique en 3 chapitres :
• Heroes and mentors (sa carrière de jazzman),
• Music on screen (la musique à l’écran),
• Hit making (la fabrique de tubes : de F. Sinatra à M. Jackson).


Rancid
Groupe de punk californien formé en 1991, Rancid constitue avec Green Day et The Offspring, un des fers de lance du revival punk rock dans les années 90.
Au menu : des playlists punk rock constituées par les membres du groupe, et des playlists punk rock à partir de la discographie du groupe.
En résumé, l’univers musical punk rock de Rancid en playlists. :-)

21 novembre 2012

Ocalić od zapomnienia [Sauver de l’oubli] : chanson de la semaine #105



Le chanteur, poète et compositeur polonais Marek Grechuta (1945-2006) interprète Ocalić od zapomnienia [Sauvé de l'oubli], un poème de Konstanty Ildefons Gałczyński (1905-1953), mis en musique par l'artiste en 1971 (Marek Grechuta / Anawa - Korowód / Polskie Nagrania Muza).



(traduction proposée à partir d'une traduction anglaise et française, et du mot à mot)

Ile razem dróg przebytych?
Ile ścieżek przedeptanych?
Ile deszczów, ile śniegów
wiszących nad latarniami?

Ile listów, ile rozstań,
ciężkich godzin w miastach wielu?
I znów upór, żeby powstać
i znów iść i dojść do celu.

Ile w trudzie nieustannym
wspólnych zmartwień, wspólnych dążeń?
Ile chlebów rozkrajanych?
Pocałunków? Schodów? Książek?

Ile lat nad strof tworzeniem?
Ile krzyku w poematy?
Ile chwil przy Beethovenie?
Przy Corellim? Przy Scarlattim?

Twe oczy jak piękne świece,
a w sercu źródło promienia.
Więc ja chciałbym twoje serce
ocalić od zapomnienia.
Combien de routes parcourues ensemble?
Combien de sentiers arpentés d’un même pas ?
Combien de fois, la pluie et la neige
Au-dessus des réverbères des rues ?

Combien de lettres, combien d’adieux,
De moments difficiles dans combien de villes ?
Et trouver la force encore de continuer
De marcher encore vers le but qu’on s’est fixé.

Combien d’anxiétés partagées,
De préoccupations et d’aspirations communes ?
De pain partagé avec la souffrance?
De baisers ? d'étapes ? De livres ?

Combien d’années à façonner des strophes ?
Combien de poèmes criés à tue-tête ?
Combien de moments avec Beethoven ?
Avec Corelli ? Avec Scarlatti ?

Tes yeux ont la beauté des bougies,
Ton cœur est source de cette lumière.
Je voudrais donc ton cœur
Sauver de l’oubli.


Discographie disponible : Korowod (EMI Poland, 2000)

Source et références :
Marek Grechuta - Wikipédia - Discogs -
Konstanty Ildefons Gałczyński - Wikipédia -

17 novembre 2012

Le coeur battant : chanson de la semaine #104



Chanteuse allemande d'expression française, Eva Killutat débuta sa carrière dans les années 60 en interprétant des chansons de Barbara et d'Anne Sylvestre, puis le répertoire de Marlène Dietrich.
En 1972, dans l'émission Discorama de Denise Glaser, Eva chante "Le cœur battant".


Discographie disponible : "A Marlène" (Le Chant du Monde, 2010)

Page Wikipédia

http://www.evamusique.com/

9 novembre 2012

Revue de presse, revue de blogs - Octobre 2012


Muriel ou Le temps d'un retour (1963)
un film d'Alain Resnais
musique d'Hans Werner Henze


Culture musicale
Le compositeur allemand Hans Werner Henze est mort - Le Point, 27/10

Theodor Adorno, Max Horkheimer, Kulturindustrie. Raison et mystification des masses - Benjamin Caraco - Les comptes rendus, 12/10

Musique préhistorique ? - Jean-Marc Onkelinx, 09/10

Mythologie du metal moderne - Des chibres et des lettres, 08/10

Hey Jude, chanson la plus mentionnée dans la littérature anglo-saxonne - Slate, 08/10

La musique dans les jeux vidéo : un art à part entière ? Sound Cultur'All, 07/10
sur le sujet, à lire également : Musique et gameplay - Les forges, 29/02

• Approches sociologiques de la Musique - 1 & 2 - Conflit, 1-3/10

Musique numérique

L'offre Google Musique arrive en France le 13 novembre - NouvelObs, 29/10
à lire aussi : Google Music, le son sans le sou (Écrans)

How Spotify Changed Music - Hypebot, 26/10

La Médiathèque lance Beat Bang: électro, mode d'emploi - Le Vif, 17/10

Neil Young dévoile Pono - Journal du Geek, 03/10

Blu-ray Audio: nouveau format pour la musique haute-fidélité - Audio Video HD, 02/10

A Guide To Music Blog Powered Apps - Hypebot, 28/09

Industrie musicale

La fnac arrête le téléchargement - Viva Musica, 31/10

Les ventes de vinyles explosent:chiffres et explications - Presse Citron, 27/10

Comment la musique a survécu à Internet - Les archivistes, 26/10

Musique : pourquoi le CD n'est (peut-être) pas mort - Le Point, 25/10

L’histoire édifiante d’un artiste se faisant pirater sa propre musique par les plateformes de vente - Nikopik, 17/10

Selon une étude, les adeptes du P2P achètent plus de musique que les autres - PCInpact, 16/10

Lana Del Rey, symbole d'une industrie musicale en crise - Slate, 15/10

"La musique à la radio : bonjour business ?" - Télérama, 13/10

La difficile équation financière des plates-formes de « streaming » - Les échos, 10/10

Pinault s'apprête à vendre la Fnac, sursis pour La Redoute - Le Parisien, 07/10

Politique culturelle, régulation juridique

Le discours en intégralité d'Aurélie Filippetti au MaMA - IRMA, 30/10

Téléchargement : 'Linkstorm', nouvel outil de la Hadopi - Le Monde, 25/10

Hadopi : Filippetti veut lutter contre le streaming et le téléchargement direct - Numérama, 24/10

Lescure de rattrapage : gestion collective, licence globale et copie privée - Écrans, 19/10

Une culture, mais à titre exceptionnel - Owni, 15/10

Le CNM est mort, vive le CNM (acte 2) - La Guerre du bouton, 12/10

8 novembre 2012

Les Basiques : la musique électronique, un ouvrage hypermédia disponible en ligne gratuitement



En octobre 2012, David Chauveau recevait Jean-Yves Leloup dans l’émission Table des Matières sur Fréquence Paris Plurielle. Ce dernier était venu présenté Les Basiques : la musique électronique, un ouvrage paru en ligne sur le site Olats.org.

Transcription d'un extrait de l'interview :

Jean-Yves Leloup : La musique s'hybride tout naturellement, prend pas mal de circonvolutions. C’est assez difficile de suivre aujourd'hui l'actualité, la nature, l'esthétique de la musique électronique tellement elle s'est infiltrée un peu partout, dans tous les genres musicaux. C'est devenu une des musiques les plus populaires aux Etats-Unis. Une grande partie des artistes du Hip-Hop et du R&B se sont mis à une certaine forme d’électronique, dansante, assez populaire, assez mercantile, mainstream. Et de l'autre côté, vous avez les tréfonds de l’underground sous des formes nombreuses et variées. Entre ces deux extrêmes, il y a toutes les formes possibles et imaginables. La musique électronique en soit, ça ne veut pas dire grand-chose. C’est assez difficile  de parler de la musique électronique, on est obligé de parler de plein de tendances, de styles, de genres différents, de pays, d’époques, et d’esthétiques qui parfois s’opposent, s’affrontent carrément.

David Chauveau : Même si cette musique est de nature un peu rhyzomale, grâce aux Basiques, vous définissez une vision panoptique : on est un peu en surplomb, on arrive à voir loin devant, loin en arrière, et puis les chemins de traverse, les à-côtés. C’est un ouvrage qui se veut synthétique, pédagogique, mais étant donné l’aspect constellaire de cette musique, chaque genre a besoin de spécialistes. On apprend des choses. L'ouvrage s’appelle les Basiques, mais c’est une somme, néanmoins.

Jean-Yves Leloup : Oui c’est une somme. C’est un ouvrage d’abord que l’on appelle hypermédia, ça veut dire avec des liens hypertextes tout simplement, ça n’a rien d’extraordinaire. Il est disponible en ligne et gratuitement, il a été financé par le Ministère de la Culture en partie, et par des associations qui travaillent sur les relations entre l’art et la science : Olats et Leonardo, qui publient toute une série d’ouvrages qui s’appellent les basiques, sur l’art et les technologies.

[Il s’agit du quatrième volume de la collection Les basiques, après L'art "multimédia", par Annick Bureaud, 2004, La littérature numérique, par Philippe Bootz, 2007, et L'animation numérique, par Verònica Camacho, 2008]

L’idée était de faire un ouvrage accessible à tous, un ouvrage de référence, qui pourrait ressembler à une sorte de Que sais-je ?, ou à des pages Wikipédia, avec une certaine distance, une certaine froideur, une rigueur scientifique, presque universitaire. En tout cas c’est l’éthique de Leonardo et d’Olats.

David Chauveau : Néanmoins on n’échappe pas à une certaine subjectivité, à un goût, vous avez un goût…

Jean-Yves Leloup : La subjectivé était autorisée, mais dans ces ouvrages, lorsque l’on émet son opinion, il faut le dire clairement. Dans ce type d’ouvrage, on ne fait pas de littérature, comme je peux le faire  en journaliste, dans la presse magazine [..]
D’autre part, il faut être universaliste, et avoir une vision assez globale des différents genres musicaux : depuis l’apparition des premiers instruments électroniques, des premières expérimentations à l’aide de l’électricité, vers la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle, jusqu’aux dernières évolutions actuelles de la musique dancefloor la plus populaire, en passant par les musiques savantes de l’après-guerre, et par beaucoup d’autres choses.
Et encore, l’ouvrage n’est pas entièrement complet, puisqu’il y aura un 2ème ouvrage qui sera rédigé par un de mes confrères, Marc Battier, qui est un compositeur et un universitaire assez éminent, qui lui parlera de la musique contemporaine et notamment de la musique électronique d’un point de vue plus savant, plus contemporain, plus lié aux avant-gardes, et en résumé à l’IRCAM, à ce genre de maisons, et aux universités américaines. Avec ces deux ouvrages, on aura fait ainsi un joli tour d’horizon.

David Chauveau : Et ce projet, c’est quelque chose que vous portiez personnellement, ou alors vous avez été sollicité ?

Jean-Yves Leloup : C’est un ouvrage de commande de la part d’Annick Bureau, la directrice de Leonardo en France ; c’est une association qui aux États-Unis est liée au MIT (Massachusetts Institute of Technology). [...] Dans ce type d’ouvrage, on survole un peu tout, on essaie de dresser des ponts, des perspectives, de donner des pistes au lecteur.

David Chauveau : Vous parliez d’une dimension pédagogique. Vous avez aussi envie de transmettre un savoir.

Jean-Yves Leloup : Certainement, je donne quelques cours dans une école de cinéma, et à la fac de Paris 3 sur le journalisme musical. En tant que journaliste, j’ai aussi un rôle de passeur : militer pour faire connaître certains artistes, certaines tendances musicales.

David Chauveau : Vous qui avez produit, écrit des livres papier, quel était pour vous l’avantage majeur de ce livre-ci ? Evidemment vous pouvez l’amender. Est-ce que c’est prévu ?

Jean-Yves Leloup : Ce n'est pas spécialement prévu. Il est vraiment daté. Je ferai sans doute quelques corrections, dans quelques semaines, quelques mois, suite aux réactions de certains spécialistes. Parce que je ne suis spécialiste de rien, enfin je connais la musique électronique, mais j’essaye de m’inspirer des connaissances de mes confrères.
L’avantage, qui est un avantage très contemporain, qui n’était même pas possible il y a 4 ou 5 ans, c’est de pouvoir poster en ligne des morceaux qui sont maintenant en grande partie sur Youtube. D’ailleurs, je n’ai utilisé quasiment que Youtube. Des morceaux parfois rares, historiques, très underground. Donc on lit et on écoute en même temps. Ce qui n’est bien sûr pas possible dans la presse écrite ou dans la littérature. Et même, ce type de recherche n’était pas possible il y a 4 ou 5 ans, car Youtube n’était pas à l'époque un tel réceptacle pour la musique.
C’est vraiment un outil de streaming pour la musique, absolument extraordinaire qui est beaucoup plus riche que les sites tels que Deezer ou Spotify qui sont déjà assez chargés, mais qui ne recensent pas tous les morceaux les plus pointus. Cela permet d’accélérer la recherche de références historiques, à condition bien sûr que les morceaux soient bien référencés en terme de date et de titre, etc. Avec ça, et des outils comme Discogs, qui est un site assez bien fait pour les discographies d’artistes, ça aide vraiment le travail du journaliste et des passionnés de musique.

David Chauveau : Oui, c’est fou, comme la fréquentation de Youtube peut perdre l’auditeur, on est projeté de page en page, et on découvre des choses que l’on imaginait pas quelques secondes avant…

Jean-Yves Leloup : Absolument, et là ça apporte un vrai plus pour ceux qui veulent connaître la musique électronique, on peut vraiment confronter ses connaissances, ce que l’on vient d’apprendre et son jugement personnel immédiatement.
Souvent on lisait des livres, parfois les musiques (des pionniers, par exemple) restaient des légendes jusqu’à ce qu’on tombe un jour sur une musique, sur un disque, une compilation historique, aujourd’hui c’est différent. Je pense qu’il y a un peu moins de légendes finalement dans la musique, parce que l’on peut très rapidement confronter ce qu’on lit, et son goût personnel, son écoute personnelle. [...]

***

Sommaire des Basiques : la musique électronique de Jean-Yves Leloup :
Introduction : Qu'est-ce que la musique électronique ?
Quelles sont les premières expérimentations des technologies dans la musique ?
Comment l'électronique est-elle devenue pop (1968-1988) ?
Qu'est-ce que la house, la techno, quelle est leur histoire et leur descendance (1988-2011) ?
Quelles sont les pratiques et l'histoire des DJ ?
Quelle est la place des femmes dans la musique électronique ?
Quels sont les outils et les technologies de la musique électronique ?
En quoi les pratiques électroniques ont-elles transformé la musique et la culture de la fin du 20e siècle ?
Où et comment s'écoute la musique électronique ?
Quels sont les grands courants esthétiques actuels de la musique électronique ?
Festivals, lieux, clubs et événements
Bibliographie


Ecouter l'émission Table des Matières

Consulter l'ouvrage Les Basiques : la musique électronique

via Global Techno

2 novembre 2012

6 chanteurs très populaires en Hongrie

Vases Communicants [Közlekedőedények / Communicating Vessels] #2.11
Sur le principe des Vases Communicants, Mediamus et Hangtárnok (le blog du département musique de la bibliothèque Bródy Sándor de la ville d'Eger en Hongrie) s'invitent mutuellement chaque premier vendredi du mois, chacun publiant sur le blog de l'autre.


Péter Máté
Péter Máté (1947-1984) est le compositeur et l’interprète de près de 150 chansons devenues véritablement cultes dans la musique populaire hongroise.
Né en 1947, à Budapest, Péter Máté apprend le piano et la guitare à l’âge de 6 ans d’abord avec un professeur privé, puis au conservatoire. Repéré pour son talent et son potentiel vocal, il reçoit l’enseignement de György Geszler et de András Bágya. Il acquiert des bases musicales qui lui seront très utiles par la suite. Il réalise ses premiers enregistrements en 1965 à la radio hongroise. Avec ses chansons, il remportera le 1er prix au festival russe de la jeune chanson de Sochi, une manifestation qui accueillait les artistes du bloc de l’Est. Ce prix lui accorde une grande notoriété dans la région. Il recevra d’autres prix au niveau international, notamment à Cuba, au Canada, en Allemagne et en Irlande.
A côté de sa carrière de chanteur, il écrit des comédies musicales (comme la version hongroise de Jésus Christ Superstar) et de la musique de scène pour le théâtre.
Mais cette grande popularité s’accompagna d’un changement de style de vie, d'une trop forte consommation de tabac et d’alcool, que son cœur fragile ne supporta pas. Il meurt d’un crise cardiaque à 37 ans en 1984. La cérémonie d'enterrement cimetière Farkasréti de Budapest rassembla des dizaines de milliers de fans.




Gyula Vikidál
Né en 1948, Gyula Vikidál commença sa carrière comme choriste dans des groupes de rock comme Iris, Pannonia, Gezarol, Pop, Rekorder et Gemler. Il rejoint P. Mobil, un groupe de heavy rock, qui passe rapidement du statut de groupe underground à celui de groupe à succès. Dans les années 80, il devient très populaire en participant à des comédies musicales comme Koppány, Jesus Christ Superstar, Les Misérables, etc. Ancien athlète althérophile, Gyula Vikidál a une allure très masculine et très virile. Son loisir favori est la pêche sportive. En 2004, son image est écornée, il est au coeur d’un scandale, on l'accuse d'avoir été un informateur de l’état. En 2008 il repart en tournée avec un nouveau groupe incluant Péter Tunyogi, László Kékesi, Joe Rudán et András Zeffer.



Charlie


De nom vrai nom Horváth Károly, Charlie est né en 1947. Membre de groupes Decca, Olympia et General dans les années 60 et 70, il jouera pendant une période, en Norvège, en Suisse, en Espagne et au Japon.
De retour en Hongrie dans les années 90, il fonde avec Tibor Tatrai, le Tatrai Band, un groupe de blues rock progressif. Il a joué avec les meilleurs musiciens hongrois et ses albums se vendent bien.



Pál Szécsi

Pál Szécsi (1944 – 1974) est probablement l’un plus populaires chanteurs hongrois de tous les temps. Il fut même élevé au statut d’idole de son vivant.
Son père professeur de linguistique, est tué dans les derniers mois de la 2ième Guerre Mondiale. Sa mère le confie avec ses 2 frères à des parents nourriciers. Pendant la Révolution de 1956, elle s’enfuit du pays en passant par l’Autriche, pour aller aux Etats-Unis, en laissant ses enfant en Hongrie.
Ces évènements occasionneront de graves problèmes de santé ainsi que des troubles psychologiques et nerveux chez Szécsi tout au long de son enfance et de sa jeunesse. L’orphelin est donc confié au soin de l’état jusqu’à l’âge de 16 ans, âge auquel il travaillera comme ouvrier à différents endroits.
Intéressé par le monde du spectacle  il devient d’abord mannequin, puis prend des cours de chant. Repéré par des producteurs de télévision, il participe à des festivals de chanson pour la jeunesse, où il rencontre ses premiers succès. IL sera célèbre dans tout le pays en reprenant le répertoire des chansons populaires italiennes de l’époque.
 Fragile psychologiquement, alcoolique, ayant subi plusieurs ruptures douloureuses, Pál Szécsi se suicidera en 1974. Son enterrement sera le théâtre de scènes d’hystérie de la part de ses fans éperdus de douleur.



Deák Bill Gyula

"Il a la voix la plus noire de tous les chanteurs blancs que j'ai jamais entendu" dit Chuck Berry en parlant de Deák Bill Gyula. Bill commença sa carrière au sein du Hobo Blues Band de 1979 à 1985. Il chanta dans la comédie musicale Jesus Christ Superstar et enregistra un album solo en 1983 album Bad Blood (Rossz Vér), avant de fonder the Deák Bill Blues Band en 1987. Le groupe qui joue du rhythm and blues a acquis une grande popularité en étant fréquemment programmé dans les grands festivals hongrois.



Sándor Révész

Sándor Révész est le chanteur de groupes légendaires en Hongrie tels que General et Piramis. Piramis se reforma temporairement en 1992. En 1993, Sándor Révész entreprend une carrière en solo En 2012, il reçoit l’ordre du mérite de la République de Hongrie.

30 octobre 2012

Le test des applications Spotify. Chapitre 3 : Le social, l'éditorial et la curation

Au sommaire de ce troisième volet consacré aux applications Spotify, 13 nouveaux services embarqués sur la plateforme de streaming.
Comme dans le premier, et le deuxième volet, on notera la présence :
 • de médias (le magazine NME, la radio KCRW, le webzine Bandes Sonores),
 • de labels (Blue Note, WOW),
 • d’applications sociales (Swarl.fm, Soundtracking),
 • de charts (We are hunted),
 • d'aggrégation de contenus et de recommandation (musiXmatch, h1tchr, hypemachine, any decent music?),
 • de répertoires de playlists (tunigo).



SoundTracking
"The best way to share the soundtrack to your life and discover new music"
L'application également disponible sous IOS et Android permet :
 • de partager des cartes postales musicales avec ses chansons favorites et ses photos Instagram via avec Twitter et Facebook
 • "de découvrir de passionnants amateurs de musique et leurs morceaux favoris"
 • d'identifier une musique à la manière de Shazam
L'univers musical mis en avant est assez convenu : pop/rock mainstream (The Verve, U2, Gwen Stefani,…). SoundTracking rajoute sa surcouche de marquage de titres favoris, de partage (Facebook, Twitter, Foursquare), et de réseau social, ce qui sur Spotify paraît plutôt redondant.




h1tchr
Très utile pour en savoir davantage sur les groupes et les titres écoutés sur Spotify, cette application propulsée par The Echo Nest agrège des informations en provenance de Wikipédia et de Discogs (biographies, crédits, tracking lists, photos, discographies). Cela permet de retrouver une grande partie des infos du livret du disque, oui rappelez-vous ce feuillet de quelques pages qui a disparu avec la dématérialisation des supports.
A terme, l'application proposera une recherche relationnelle (influence, similarité) : "Think this song looks like another make the connection at h1tchr.com". Cette fonctionnalité est aujourd'hui disponible seulement sur invitation en version web.




Wow
"The best in Christian and Gospel Music"
Compilations de pop rock chrétien pour public blanc nord-américain. Une musique de niche au sens architectural du terme, réunissant le répertoire de trois labels : Word Records (Word Entertainment), Sparrow Records (EMI Christian Music Group), et Reunion Records (Sony Provident Label Group). De la soupe FM avec des morceaux de "Jesus", "God", "Hallelujah", "Heaven" dedans.




Blue Note
Très belle application permettant de parcourir le prestigieux label de jazz fondé en 1939. Associé au style hard bop, Blue Note enregistra les plus grands : Horace Silver, Jimmy Smith, Art Blakey, Clifford Brown, Miles Davis, Lou Donaldson, Dexter Gordon, Johnny Griffin, Herbie Hancock, Freddie Hubbard, Grant Green, Jay Jay Johnson, Thelonious Monk, Bud Powell, Max Roach, Sonny Rollins et Wayne Shorter. Le label appartient aujourd’hui à EMI (et donc à présent à Universal).
Plusieurs itinéraires de découverte :
 • une exploration chronologique du label par périodes (de 1939 à aujourd’hui), avec un filtre de sélection sur le type d’instrument : cuivres, guitare, cordes, voix, bois, claviers, saxophone, percussion, contrebasse, divers,
 • ou une approche par artistes répartis en trois sections : tradition, groove et voix.
 • enfin "Blue Break Beats" (en partenariat avec Who sampled) permet de découvrir l’influence des artistes Blue Note sur la musique Hip-Hop .



musiXmatch
A l’instar de TuneWiki déjà présenté, musiXmatch propose la recherche des paroles de la chanson que l'on écoute. Cette application développée à Bologne (Italie) revendique une base de données de plus de 4 millions de paroles de chansons.
Les paroles défilent en synchronisation avec la musique, à la manière d'un karaoké. Toutes les paroles ne sont pas toujours disponibles, et ce pour différentes raisons :
 • soit des questions de droit d’auteur "We can’t display the full lyrics of legal restrictions"
 • soit parce que les paroles ne sont pas référencées (c’est le cas pour une bonne partie du répertoire de la chanson française). Dans ce dernier cas, l’application propose à l’utilisateur d’entrer lui-même les paroles et de les synchroniser avec la chanson.



We Are Hunted
« Viewing tracks from the most popular emerging artists »
Une application qui se parcourt comme un magazine de mode (looks, coiffures, vêtements, attitudes, etc.), on en oublierait presque l'aspect musical.
Erreur, We are hunted permet (aussi) de découvrir de nouveaux artistes, à partir de différents classements :
 • Top émergent : artistes indie pop rock,
 • Top grand public : artistes pop rock FM,
 • Top genre : rock, alternative, pop, electronic, folk (le royaume des barbus hipsters – sépia Instagram), metal, rap / hip-hop.



Tunigo
Find playlist for all occasions, read the latest news and discover great music” Application suédoise, Tunigo propose un répertoire très complet de playlists par genre et par ambiance (browse playlists) :
 • Rock : Alt Rock, Hard Rock, Metal, Punk, Rock & Roll, Rock,
 • Party : After party, Dinner, Floorfiller, Holiday, Pre party, Theme party,
 • Pop : Indie Pop, On hit wonders, Pop, Power Pop, Singer/Songwriter, Synth Pop
 • Chill : Lounge, Relax
 • Mood (humeur) : Angry, Happy, Melacholic, Psyched, Relaxed,
 • D&B/Dubstep, Electro, House, Techno, Trance,
 • Urban : Hip Hop, R&B, Reggae,
 • Top Hits : Suède, GB, USA
 • X Decades (décennies) : 50’s, 60’s, 70’s, 80’s, 90’s, 00’s
 • Pop culture : For kids, Movies, Radio, TV, Video Games,
 • Workout (exercice) : In the gym, Running/walking,
 • Country : Bluegrass, Country, Folk, World Music,
 • Events : Festivals, Live Concerts, Sporting Events
 • Travels : geographical, On the beach, Road trip
 • Groove : Disco, Funk, Gospel, Latino, Soul
 • Jazz et blues
 • Romance : Date, Wedding
 • Classical : Rennaissance/Baroque, Contemporary, Romantism
En complément l’application présente des news et les nouvelles sorties (pop suédoise notamment)



NME
The best new music recommended for you
Une application dans la lignée de celles de Rolling Stone, The Guardian et Pitchfork déjà présentées. NME (New Musical Express), hebdomadaire musical bien connu des fans de pop / rock propose une application valorisant son contenu éditorial dans 3 sections :
 • New bands we love
 • Les recommandations de la revue
 • Les playlists



Hype Machine
Discover new music curated by music bloggers
On connait The Hype Machine, l’agrégateur de MP3 blogs permet depuis 2005 d'écouter les titres les plus en vogue sur la toile.
L’application met en avant la musique sélectionnée par les blogs musicaux avec la possibilité de faire une recherche par genre et par nom.



Any Decent Music?
"The ADM chart : the most critically acclaimed new albums." Chaque semaine, le site Any Decent Music sélectionne les 10 albums les mieux notés par la critique à partir de 50 sources (Pitchfork, Allmusic, BBC, Rolling Stone, NME, The Guardian, Mojo, Q...)



Swarm.fm
"Find great music through friends you trust, and artists you love."
On pourrait définir Swarm.fm comme une tour d'observation qui regroupe sur une seule et même interface, sa propre activité, l’activité de ses contacts Facebook et des artistes que l'on apprécie.
On peut ainsi :
 • parcourir l'activité de ses amis sur Facebook, les liens musicaux qu'ils ont partagé
 • accéder à la discographie des artistes que l'on aime sur Facebook, mais aussi leur biographie, leur activité,
 • accéder de la même manière à la discographie des artistes que l'on a dans sa collection et ses playlists Spotify,
 • faire une recherche à partir de ses tags (pop, rock, soul, jazz...),
 • être informer des nouvelles sorties d'albums en rapport avec ses sélections,
 • retrouver son parcours d'écoute, sur le principe du scrobbling de Last.fm.
Pour utiliser ce service, il est nécessaire d'autoriser l'application à se connecter à son compte facebook.



KCRW Music Mine
KCRW est la radio publique du campus de Santa Monica (Californie), musicalement c'est l'une des radios plus influentes des Etats-Unis. Elle a contribué à lancer des artistes comme Adèle, Gillian Welch, Florence and the Machine, Fiona Apple, Coldplay, Dido, Massive Attack et Norah Jones.
On note une programmation assez éclectique : jazz, électro, soul, pop, rock, latino, etc.



Bandes Sonores
"Bandes Sonores est là pour faire découvrir, redécouvrir, aimer, détester un artiste ou un groupe... en un clin d'oeil"
Cocorico, enfin une application frrrançaiseee ! (Même si la grande majorité des artistes présentés sont d'expression anglophone).
Le site bandes sonores est réalisé par Sophie Rosemont (textes) et Philippe Mazzoni (photos). Au menu : portraits d'artistes et playlists.

Exception culturelle : La mission Lescure auditionne les acteurs de l'industrie musicale et du monde de l'information et des bibliothèques

La ministre de la culture, Aurélie Filippetti a missionné Pierre Lescure pour mener l'Acte II de l'exception culturelle : soutenir la création et la diversité à l'heure du numérique. L'objectif de la mission est de construire une réflexion sur les moyens de moderniser le droit d'auteur (réformer Hadopi, entre autres choses) et de taxer Internet (avec la Google Lex, notamment). Dans ce cadre, de septembre à novembre, sont organisées des auditions avec les acteurs de l’ensemble des secteurs culturels concernés (presse, cinéma, musique, numérique, édition, information), ainsi qu'avec des chercheurs et des consultants. Au printemps 2013, la mission présentera une synthèse des auditions et de ses travaux et formulera ses propositions.




Les auditions sont enregistrées et sont consultables en mode audio et vidéo sur le site gouvernemental Culture-acte 2 (onglet Actualités) .

Les acteurs de l'industrie musicale auditionnés : My Major Compagny, SACD, SNEP, Qobuz, ADAMI, SPEDIDAM, UPFI, SNAM, ESML / Deezer :  

Jeudi 4 octobre :
- My Major Company : Victor Lugger, Directeur Général Financier accompagné d'Adrien Lenoir, Chef de Projet Participatif

Lundi 8 octobre :
- SACD - Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques
Jacques FANSTEN, Président
Pascal ROGARD, Directeur général
Guillaume PRIEUR, Directeur des relations institutionnelles et Européennes

Mardi 9 octobre :
- SNEP - Syndicat National de l'Edition Phonographique
Stéphane LE TAVERNIER, Président du SNEP et Président de Sony Music Entertainment France,
David EL SAYEGH, Directeur général du SNEP

Lundi 15 octobre :
- QOBUZ v Yves RIESEL, Président de LyraMediaGroup (QOBUZ/ABEILLE MUSIQUE)
Alexandre LEFORESTIER, Directeur Général
- ADAMI - Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes
Philippe OGOUZ, Président
Bruno BOUTLEUX, Directeur général et gérant
Benjamin SAUZAY, chargé relations institutionnelles

Mercredi 17 octobre :
- SPEDIDAM - Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes-interprètes
Jean-Paul BAZIN, Directeur général Gérant
Xavier BLANC, Directeur des affaires juridiques et internationales

Mercredi 24 octobre :
- UPFI (Union des Producteurs phonographiques Français Indépendants) et SPPF (Société civile des Producteurs de Phonogrammes en France)
Stephan BOIRDOISEAU, Président de l'UPFI
Marc THONON, Président de la SPPF
Jérôme ROGER, Directeur général de l'UPFI
Emmanuel DE BURETEL, Président de BECAUSE MUSIC et membre du bureau de l’UPFI
Vincent FREREBEAU, Président de Tôt ou Tard et membre du bureau de l'UPFI

Lundi 5 novembre:
- SNAM-CGT - Union nationale des syndicats d'artistes musiciens
Yves SAPIR, Président
Marc SLYPER, Secrétaire général
Laurent TARDIF, membre de la direction du SNAM et correspondant du CSPLA (Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique)

Mercredi 7 novembre:
- ESML - Association des éditeurs de services de musique en ligne /Deezer
Axel DAUCHEZ, Président de l'ESML et PDG de Deezer

Des représentants du monde de l'information et des bibliothèques ont également été auditionnés : Savoircom1, IABD (Interassociation Archives Bibliothèques Documentation), Wikimédia / Wikipédia : 

Mercredi 26 septembre :
Lionel Maurel et Silvère Mercier, co-fondateurs du collectif SavoirsCom1 - Politiques des biens communs de la connaissance

Mercredi 17 octobre :
- IABD - Interassociation Archives Bibliothèques Documentation
Michèle BATTISTI, vice-Présidente de l'IABD, responsable de la veille juridique à l'ADBS
Michel FAUCHIé, trésorier de l'IABD, président de l’ADDNB
Dominique LAHARY, Président de l'IABD, vice-Président de l'ABF, membre suppléant du CSPLA
Jean-Philippe LEGOIS, Secrétaire de l'IABD, Secrétaire de l'AAF
Marie-Dominique HEUSSE, vice-Présidente de l’IABD, membre de l'ADBU, membre du CSPLA

Vendredi 19 octobre :
- Wikimédia France - Association pour le libre partage de la connaissance
Rémi MATHIS, Président
Adrienne ALIX, Directrice des programmes

19 octobre 2012

Phèdre : chanson de la semaine #102



Hélène Delavault interprète Phèdre. Les paroles de la chanson sont constituées de vers de la tragédie Phèdre et Hippolyte (1677) de Jean Racine.
Référence discographique : Femmes... Femmes (Mosaic Music, 2005)

La chanson sur Spotify :

La chanson sur Deezer


Acte 1, Scène 3

PHÈDRE
N'allons point plus avant.Demeurons, chère Œnone.
Je ne me soutiens plus, ma force m'abandonne.
Mes yeux sont éblouis du jour que je revoi,
Et mes genoux tremblants se dérobent sous moi.
[...]
Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent !
Quelle importune main, en formant tous ces nœuds,
A pris soin sur mon front d’assembler mes cheveux ?
Tout m’afflige, et me nuit, et conspire à me nuire.
[...]
Quand pourrai-je, au travers d’une noble poussière,
Suivre de l’œil un char fuyant dans la carrière ?
[...]
Ô haine de Vénus ! Ô fatale colère !
Dans quels égarements l’amour jeta ma mère !
[...]
Ariane, ma sœur ! de quel amour blessée
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !
[...]
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler :
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables !
[...]
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine, Andromaque, acte V, scène 5)
[...]
C’est Vénus tout entière à sa proie attachée.

Hélène Delavault - Wikipédia - Phèdre (Racine) - Wikipédia - Wikisource (le texte)