19 janvier 2013

L'arbre, le maire et la médiathèque : chanson de la semaine #111

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"Plus de médiathèque / La bibliothèque / Dans un vieux grenier / La vidéothèque / Dans l'ancien moulin, / Et la discothèque / Dans la cave à vin"
Chanson concluant le film L'arbre, le maire et la médiathèque (1993) d'Eric Rohmer interprétée par Fabrice Luchini, Pascal Greggory, Arielle Dombasle et la chorale de Sainte-Hermine.




INSTITUTEUR (Fabrice Luchini)
Et la campagne sera belle
On reverra les hirondelles
Les prés se couvriront d'ombelles
Où logeront les coccinelles
Plus d'insecticides
Ni de pesticides
Plus de mazout
Ni d'autoroutes,
De l’oxygène,
pas de kérosène,
Pas de décharges publiques,
Ni de centrales atomiques,
Pas de trou dans l'ozone,
Ni de zones
D'Aménagement Concerté;
Plus de médiathèque,
La bibliothèque
Dan un vieux grenier
La vidéothèque
Dans l'ancien moulin,
Et la discothèque
Dans la cave à vin.
LE MAIRE (Pascal Greggory)
Nous vivrons tous à la campagne
LE CHOEUR
Parmi les champs ou les prairies
LE MAIRE
On pourra rester en Bretagne
LE CHOEUR
En Provence ou en Normandie
LE MAIRE
Tout en étant chef de bureau,
comptable ou informaticien.
Plus besoin d'aller au boulot,
LE CHOEUR
Avec la voiture ou en train.
Nous serons toujours en vacances,
Tout en produisant d'abondance,
Quelle chance
LE MAIRE
D'avoir trouvé la solution
Pour les nouvelles générations !
BERENICE (Arielle Dombasle)
Et bien, dans ce cas, le week-end
Les jours de fête et les congés,
Au lieu de s'envoler pour l'Inde
Pour Caracas ou pour Tanger,
Ou bien de rouler vers Deauville,
Trifouillis-les-Oies ou Bécon,
On ira retrouver la ville
Son macadam ou son béton.
Nous savourerons ses plaisirs
Ce sera notre vrai loisir.
Quelle chance
BERENICE ET CHOEUR
D'avoir trouvé la solution
LE MAIRE
Pour les nouvelles générations.

L'apprentissage d'une culture musicale, David Byrne et la bibliothèque



David Byrne est le prototype du musicien rock d'avant-garde. Figure historique de la scène punk/new wave new-yorkaise pendant la seconde moitié des années 70 avec son groupe Talking Heads (aux côtés de Patti Smith, Television, Suicide, et des Ramones) et c'est aussi un grand promoteur de la sono mondiale. D'abord en 1981, avec Brian Eno, dans l'album My Life in the Bush of Ghosts, il sample et mélange enregistrements ethnomusicologiques et tempos electro. En 1986, pour l'album Rei momo, il s'entoure de musiciens afro-cubains et d'Amérique du Sud pour faire sonner les rythmes latino : merengue, Cuban Son, samba, mambo, cumbia, cha-cha-chá, bomba, ou charanga. En 1990, il fonde le label Luaka Bop, pour éditer Os Mutantes, Los De Abajo, Jim White, Zap Mama, Tom Zé, Los Amigos Invisibles et King Chango.

On pourrait imaginer David Byrne baignant dès l'enfance dans le melting pot musical new yorkais, mais ce ne fut pas le cas. Le musicien est né en Ecosse en 1952, il est arrivé avec ses parents en Amérique à l'âge de 8-9 ans, la famille s'installant d'abord à Hamilton, Ontario, puis à Arbutus, Maryland.


A l'occasion de son 3ème livre How music works paru aux éditons McSweeneys, David Byrne en "tête qui parle", analyse le phénomène musical et revient sur ses années d'apprentissage musical, en évitant le pensum autobiographique.

Interrogé par Seth Colter Walls pour le Smithsonian Magazine, David Byrne expose ses réflexions sur notre rapport actuel à la musique :
  • comment la structuration économique de l'industrie musicale influe sur ce que nous écoutons, 
  • comment les murs construits autour du spectacle vivant ont modifié la fonction sociale de la musique,
  • comment la numérisation de la musique enregistrée a changé notre relation à la musique vivante.
[Les extraits de l'interview ont été traduits par nos soins]

Seth Colter Walls : Ce livre montre une grande ouverture d'esprit, j'en suis sorti avec le sentiment que vous étiez préoccupé par le pouvoir socialement destructeur de l'élitisme – la manière dont nous abordons la musique "classique", la manière dont nous considérons les rock stars comme des "professionnels" - alors que vous êtes plus en faveur d'une pratique amateur revendiquée en tant que telle.

David Byrne : Je suis très méfiant, vis à vis de la théorie historique du "grand homme". Il existe des artistes que j'admire totalement. Pour eux, je suis capable de sortir tout de suite acheter leur nouveau disque sans l'avoir écouter avant. Mais ces artistes ne sont pas nombreux. Et je suis conscient de ce que ces artistes ont emprunté à d'autres, et qu'ils ne sont pas partis de rien. J'encourage les gens à ne pas être des consommateurs passifs de musique et de culture en général.

SCW : Et pourtant, l'une des raisons pour lesquels le lecteur se tournera vers vous pour savoir comment fonctionne la musique c'est que vous êtes David Byrne, une célèbre rock star.

David Byrne : Oui, je sais que les gens vont m'écouter et prêter attention à mes propos parce qu'ils connaissent ma musique, mon parcours, qu'ils savent qui je suis. Mais dans le même temps, je pense que je ne compte pas tant que cela.

SCW : A la fin du livre, vous développez un solide argumentaire en faveur d'une éducation musicale dès l'enfance. Et parce que votre livre fait référence à une liste impressionnante, par sa diversité de musiciens extraordinaires - je pense au jazzman Rahsaan Roland Kirk ou au compositeur grec contemporain Iannis Xenakis – je me posais la question : à une époque où Internet n'existait pas, comment avez-vous découvert toute cette richesse, quand vous étiez adolescent ?

David Byrne : Je me suis forgé cette culture, un peu par moi-même, dans la petite ville d'Arbutus, près de Baltimore. Ce n'est pas comparable à New York, où la diversité musicale est dans l'air. Avec deux amis, fans de musique, nous échangions des disques. Je pense que mes parents étaient abonnés au Sunday New York Times, et à l'occasion, on y faisait mention de compositeurs comme John Cage, et des choses de ce genre. Et on se dit : "Qu'est-ce que c'est que ça ?" C'était une époque, à la fin des années 60, au début des années 70, où avoir une forme d'ouverture d'esprit sur la musique était considérée comme cool. Ce n'était pas saugrenu, ni mal vu. En fait, je ne sais pas, car j'étais isolé ! Mais c'est l'impression que j'en garde. Je pensais qu'en lisant les magazines musicaux de l'époque comme Rolling Stone, je pourrais en savoir plus, mais ces magazines avaient tendance à parler surtout de rock, même s'ils mentionnaient parfois d'autres musiques, comme le jazz. Alors je glanais des petites choses : Frank Zappa reprenant une citation d'Edgar Varèse, et on se dit "C'est qui lui ?" Alors je suis allé à la bibliothèque publique qui avait des collections de vinyles que l'on pouvait emprunter pour trois jours. Donc si vous aviez entendu parler d'un truc, si quelqu'un avait cité un nom, vu qu'il n'y avait pas Internet ou d'autres moyens pour se renseigner, il fallait se procurer le disque et lire les notes de la pochette. Et une chose amenant à une autre : les textes de la pochette vous conduisaient à quelqu'un d'autre. [...]

Edgar Varèse

Source David Byrne Offers Advice on How to Enjoy Music, Smithsonian.com, 12 septembre 2012

Retrouvez à la médiathèque de l'Hôtel-Dieu,  les disques de Talking Heads, de David Byrne et de Brian Eno, mais aussi ceux de Rahsaan Roland Kirk, Iannis Xenakis, John Cage, Frank Zappa, Edgar Varèse et de bien d'autres créateurs...

14 janvier 2013

GTA Radio : Les stations musicales de Grand Theft Auto sur application Android


Série vidéoludique violente et transgressive, emblématique d'une Amérique contemporaine mythifiée par le cinéma,  Grand Theft Auto est une création européenne, développée par un studio écossais appartenant à Rockstar games (Red Dead Redemption, Max Payne, L.A. Noire). Parmi ces créateurs, à côté de Davy Jones, on trouve deux frères : Dan et Sam Houser, passionnés par la culture américaine : les films de Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, et surtout de Brian De Palma et de Michael Mann et les musiques populaires multiples et métissées, des années 70 à aujourd'hui, de la côte Est à la côte ouest (Funk, disco, rock, house, hip-hop, R&B, ...). Ce fut la volonté de Sam House, responsable de la création des villes et de l'ambiance du jeu de consacrer des moyens de production équivalent à ceux du cinéma, pour l’écriture du scénario et pour l'achat des licences musicales.

Jeu bac à sable et école du crime
Jouer à GTA c'est conduire dans un environnement urbain ouvert. C’est le principe du jeu bac à sable (sandbox) : faire n’importe quoi (vraiment n'importe quoi) pour voir ce qui va en résulter. Bien sûr, pour avancer dans le jeu et gravir les échelons du grand banditisme, il est nécessaire d’accomplir des missions, mais très vite le joueur est tenté de dévier des objectifs assignés. Pour errer sans but dans la ville et au final, presque immanquablement provoquer une course poursuite en  commettant un délit. Le challenge sera alors d'échapper aux forces de police dont la mobilisation et l'agressivité seront proportionnelles à la gravité des crimes perpétrés. 

La liberté de mouvement est au coeur du jeu : le joueur se déplace à son gré dans le paysage urbain, sur une carte d’une ampleur de plus en plus considérable : la carte de GTA San Andreas avait déjà une superficie de 36 km², celle du futur GTA V annoncé pour le printemps 2013 promet 181 km² de terrain de jeu ! (cf. Open world : les plus grandes maps du jeu vidéo)

Une concession automobile à ciel ouvert
Tous les véhicules peuvent être utilisés et tous les moyens se valent pour l'expert en vol de voiture (grand theft auto) pour s'accaparer un véhicule (l'effraction, ou le vol avec violence), c'est là un (des) principe(s) de GTA moralement répréhensible qui a contribué à la réputation scandaleuse du jeu.


Just driving around and hearing music...
Mais on pourrait encore jouer à Grand Theft Auto, en roulant sous la vitesse autorisée, en tenant sa droite, en s’arrêtant aux feux rouges et en laissant traverser les piétons, que le jeu garderait encore de son pouvoir d’attraction, car il y a la musique. Plus exactement les radios FM. Chaque véhicule est équipé d'un autoradio qui permet de capter les stations FM de la ville. Ces stations sont en fait des playlists de 10 à 30 titres environ, ponctués par les commentaires d'un DJ.
Le style musical de ces stations varie en fonction :
  • de la ville (Californie, Floride, Côte Est, Nevada, etc.) et du quartier de la ville,
  • de l’époque (années 80, 90, 2000, 2010)
  • de l'activité du propriétaire du véhicule volé (véhicule utilitaire, voiture de luxe, etc.).
Par exemple dans GTA III, le joueur qui a le cran de voler la limousine d’un mafioso italo-américain, déclenchera la radio classique Double Clef FM diffusant notamment l’air La donna è mobile de l'opéra Rigoletto de Giuseppe Verdi. Le joueur peut switcher sur les autres stations de l'autoradio, en appuyant sur un des boutons de la manette quand il le souhaite.


L’application GTA radio disponible gratuitement sur Google Play propose ainsi l’écoute des radios des six jeux de la génération III et IV de la série. La qualité sonore est à peine moyenne, mais ne boudons pas notre plaisir, dans l'attente que les radios soient accessibles sur les plateformes de streaming comme Deezer ou Spotify.


Liste des stations :

Grand Theft Auto III
L'action se déroule à Liberty City (New York) en 2001
  • Head Radio : rock contemporain
  • Double Clef FM : musique classique
  • Jah Radio : dub et reggae
  • Rise FM : trance
  • Lips 106 : pop
  • Game FM : hip hop et rap
  • Chatterbox 109 : radio parlée
  • MSX FM : drum and bass et jungle
  • Flashback 95.6 : Bande originale du film Scarface
Musiques de GTA III - Wikipédia


Grand Theft Auto : Vice City 
L’histoire se déroute à Vice City en 1986 (en référence au film Scarface de Brian de Palma et à la série Miami ViceDeux flics à Miami de Michael Mann)

  • Wildstyle : Hip-Hop
  • Flash FM : Pop
  • Fever 105: Disco
  • V-Rock : Heavy metal, glam metal, hard rock, thrash metal
  • Radio Espantoso : Musiques latines
  • Emotion 98.3 : Powerpop, power ballads
  • Wave 103 : New Wave
  • KCHAT : radio parlée
  • VCPR : radio parlée
Musiques de GTA : Vice City - Wikipédia

Grand Theft Auto: San Andreas 
L'action se déroule dans 3 grandes villes Los Santos (Los Angeles), San Fierro (San Francisco) et Las Venturas (Las Vegas), en 1992. (en référence aux films de gang des années 90 comme Boyz n the hood)
  • Bounce FM : Funk
  • CSR 103.9 : New Jack Swing, Soul, R&B
  • K-DST : Blues-rock, hard rock, rock and roll, rock sudiste
  • K-JAH West : Dub, reggae, ragga, dancehall
  • K-Rose : Country
  • Master Sound 98.3 : Soul, funk, rhythm and blues
  • Playback FM : Rap old-school, rap classique, East Coast hip-hop
  • Radio Los Santos : Rapo moderne, gangsta rap, West Coast Hip-Hop
  • Radio X : Grunge, Hard rock, Heavy metal, Metal fusion
  • SF-UR : House music
  • WCTR : Talk show
Musiques de GTA : San Andreas - Wikipédia

Grand Theft Auto: Liberty City Stories
L’histoire revient à Liberty City, cette fois en 1998
On retrouve des radios de GTA III avec en plus :
  • Radio del mundo : world music, musiques arabes, et dAsie du Sud
  • LCFR (Liberty City Free Radio) : talk show
  • The Liberty Jam : East Coast hip hop, hardcore hip hop, gangster rap

Grand Theft Auto: Vice City Stories
L’histoire se déroule en 1984
On retrouve des radios de Vice City avec en plus :
  • Fresh 105 FM : old school hip-hop, electro
  • Paradise FM : post-disco
  • VCFL : funk, R&B, Soul
  • VCPR (Vice City Public Radio) : radio parlée

Grand Theft Auto IV
L’histoire se déroule en 2008 à Liberty City
19 Stations de radios avec la participation de personnalités comme Roy Ayers, Femi Kuti, Roy Haynes, Iggy Pop, Juliette Lewis ou encore Karl Lagerfeld jouant les DJ :
  • The Beat 102.7 : Hip Hop
  • The Classics 104.1 : Old School Hip-hop
  • Electrochoc : Electro & Dance
  • Fusion FM : Jazz funk
  • IF99 : Funk, Afrobeat
  • Jazz Nation 108.5 : Jazz
  • The Journey : Ambiant / Chill out / New Music
  • K109 The Studio : Disco
  • Liberty City Hardcore : Punk hardcore
  • Liberty Rock Radio 97.8 : Classic rock
  • Massive B Soundsystem 96.9 : Dancehall
  • Radio Broker : Alternative rock / Indie rock
  • San Juan Sounds : Reggaeton
  • Tuff Gong Radio : Reggae/Dub
  • The Vibe 98.8 : Soul/R&B
  • Vladivostok FM : Musiques d’Europe de l’Est
  • Et 3 radios parlées : Public Liberty Radio, WKTT Radio, Integrity 2.0
Musiques de GTA IV - Wikipédia


source : Ballajack

7 janvier 2013

Revue de presse, revue de blogs - décembre 2012



Timber Timbre - Bad Ritual

Culture musicale
La marche de l'histoire : Semaine spéciale "Le roman du Jazz" - France Inter, 24-28/12

“Il est minuit, Paris s'éveille”, une histoire en chanson de la Rive Gauche - Télérama, 24/12

Disparition : Charles Rosen, pianiste, musicologue et pédagogue - Le Monde, 15/12

El Gusto' a réveillé la princesse endormie du Chaabi - Minorités, 15/12

Cantatrice russe et veuve de Rostropovitch : Galina Vichnevskaïa s'est éteinte -RTL, 11/12

Stéphane Dorin (dir.), Sound Factory. Musique et logiques de l’industrialisation - Lectures, 06/12

Progressiste ou conservateur : les paradoxes de Schoenberg - Germanica, 03/12

Alan Lomax, le pays où naquit le blues - Sons en lutte, 22/11

Rétrospective 2012
Les 50 disques de 2012 : épisode 1, épisode 2, épisode 3, épisode 4, épisode 5 - Mondomix

Best songs for 2012 - Said the gramophone

AllMusic Best of 2012 : Our Favorite Albums of the Year - Allmusic

2012 : Le top 100 par pays - Spotify

2002-2012 : Rétrospective de 10 années de scrobbling - LastFM

Une année de chanson française. Une sélection de 40 albums ! - Qobuz, 13/12

Musique et numérique
Xbox Music à Paris, comment Microsoft fait le pari de la décentralisation - Libération, 29/12

A la piscine, j’ai testé quatre modèles de lecteurs MP3 étanches - Rue89, 27/12

Spotify the social network: A sneak peek at the unreleased follow features and Web profiles - The Next Web, 27/12
Spotify prépare sa mutation en réseau social

YouTube sanctionne durement Universal Music et Sony Music - Numérama, 24/12

Sites de partage de musique : l'Afrique entre dans la danse - Thot Cursus, 18/12

Audiogalaxy rejoint la nébuleuse Dropbox - ITespresso, 13/12

T’écoutes Quoi ? Rencontres en ligne à travers la musique - Frenchweb, 11/12

Music startups: your product is probably just a feature - Pandodaily, 10/12
Parmi la pléthore de start-up musicales, peu survivront. La plupart sont des fonctionnalités destinées à être intégrées.

Spotify renforce la recommandation pour ses 20 millions d’utilisateurs - Frenchweb, 07/12

Music : alliance Canal+ et Spotify - Le Figaro, 07/12

David Guetta lance son application Spotify - Zikeo, 29/11

Podcasts : des programmes à la carte pour oreilles baladeuses - Télérama, 01/12

Industrie musicale

Top 10 des personnes qui ont changé l'industrie musicale en 2012 (et 1 de plus) - I-cone, 21/12

Le Virgin Megastore des Champs-Elysées pourrait fermer - 20 minutes, 19/12

Alexandre Sap "Du Rock & des Marques" - Darketing, 17/12

Le Pack du zikos : un guide de survie pour musicos - IRMA, 06/12

Un label, à quoi ça sert? : Trois questions à Pascal Bussy - France 3 Bretagne, 06/12

5 janvier 2013

Electric to me turn : chanson de la semaine #110



Electric To Me Turn est le premier titre de l'album The Electric Lucifer de Bruce Haack, enregistré en 1968-69 et sorti en 1970. Musicien d'origine canadienne, pionnier de la musique électronique, Bruce Haack (1931-1988) jouait d'un synthétiseur moog et utilisait pour la voix, l'un des premiers prototypes de vocoder, construit par lui-même, baptisé Farad en hommage au scientifique Michael Faraday (1791-1867), auteur de travaux fondamentaux notamment en électromagnétisme.



Electric to me turn this night
Reflecting universal light
All I knew that should be true
Is reality in You

Turn
Turn to me
Electric

Electric to me turn and see
The universe reflecting me
All I am would not be
Without your electricity

Turn
Turn to me
Electric

Powerlove is pulsing now
And time is in reverse
Our love is all it takes
to move the universe

Electric to me turn this night
Time will know a brighter light
Light of truth energy
Light of you - light of me -

Turn
Turn to me
Electric
Electric
Electric
Electric


Disponible à la médiathèque de Dole :
Bruce Haack, Farad, the electric voice (compilation), Stones throw, 2010.

Wikipédia - Bruce Haack - Vocoder -

4 janvier 2013

Les playlists 2012 du Music Spy Club de la Bibliothèque Vapor Vell de Barcelone

Vases communicants. Saison 3, épisode 1
Après une année d'échanges avec Marianna Zsoldos, bibliothécaire musicale à Eger (Hongrie) et blogueuse sur Hangtarnok - Boldog új évet, Marianna! -, nous retrouvons pour cette 3e édition des Vases communicants, la team des Musictecaris catalans du blog Ampli - Feliç any nou, Marta, Josep, Julian !

***

La Bibliothèque de Vapor Vell à Barcelone organise depuis 2006 des séances d'écoute collective, à raison de 8 rendez-vous par an. Ces séances sont animées chaque fois par le spécialiste d'un courant musical (pop, jazz, musiques de film, avant-garde, folk, contemporain, electronica, rock...).
L’évènement s'appelle le MUSIC SPY CLUB et nous l'avons déjà présenté ici. Et comme la Bibliothèque de Vapor Vell est aussi l'une des premières bibliothèques à avoir ouvert un compte sur Spotify (cf. l'article de l'ACIM), les playlists de ces sessions sont disponibles en ligne.

Laissons à présent  la parole à Julian Figueres (AKA Director Wilkins) de la Bibliothèque Vapor Vell de Barcelone pour nous présenter ces playlists et leurs auteurs :
Si cela vous intéresse, nous réalisons les playlists de sessions du Music Spy Club en utilisant Spotify. Ces playlists ne sont pas parfaites parce que tous les disques ne sont pas référencés dans le catalogue de Spotify, soit parce qu'ils sont trop récents, trop vieux, ou trop rares. Mais nous comptons les actualiser dans le courant de l'année.
Voici les trois playlists du dernier trimestre 2012.


La playlist de Miqui Puig


Une playlist pop, joyeuse et facile (du moins s'en donne-t-elle l'air.) Le goût de Miqui le porte vers les chansons courtes, avec un chorus parfait et un bon agencement entre musique et paroles. Toujours à la recherche d'une approche émotionnelle de l'art de l'écoute.
Miqui Puig est un chanteur et un musicien catalan espagnol né en 1968. Après un passage dans le groupe Los sencillos, il poursuit sa carrière en solo. Il est également DJ et se produit dans des festivals importants (Sonar, Primavera Sound). Acteur occasionnel au cinéma, il participe également à des émissions télévisées, notamment en qualité de jury dans l'émission Xfactor.

- Article Wikipédia -
miquipuig.com/
Ampli : Music Spy Club amb Miqui Puig



La playlist de Kiko Amat

Une playlist au goût de pop et de rock, naviguant entre années 70 et années 80. Kiko présence les références musicales citées dans son dernier livre Eres el mejor, Cienfuegos. Ces principales obsessions sont : comment faire intelligemment une chanson politique, et comment apprécier la vie sans pression.
Kiko Amat est un romancier et un journaliste espagnol né à Barcelone en 1971. Il se produit également comme DJ. La critique le qualifie de romancier pop. 
- Article Wikipédia -
kikoamat.com/
Ampli : Kiko Amat al Music Spy Club




La playlist de Miguel Angel Blanca (du groupe Manos de Topo)

Une playlist singulière, en accord avec la nature de Miguel Angel Blanca et de son univers musical. Des pop songs mélodiques, pleines d'émotions sucrées mélangées avec des paroles les plus bizarres.
Manos de Topo est un groupe indie pop formé de quatre musiciens et fondé en 2005. Miguel Ángel Blanca en est le chanteur et le guitariste.
- Article Wikipédia - Manos de Topo filmé par La blogothèque -
manosdetopo.com/
AMPLI : Kiko Amat al Music Spy Club



2 janvier 2013

Boil the frog, ou l'art subtil de la transition musicale

Avertissement : Faire bouillir la grenouille est seulement une expression, une image. Un peu comme Donner sa langue au chat. Il ne faut pas le faire en vrai !
Le site Boil the frog, (en français Faire bouillir la grenouille) part d'une expression bien connue des anglo-saxons :  Si l'on essaie de mettre une grenouille dans l'eau bouillante, elle réagira tout de suite et sautera pour s'échapper, mais si on la plonge dans l'eau froide et que l'on augmente la température progressivement jusqu'à ébullition, la grenouille ne s'apercevra pas du danger, et finira cuite au court-bouillon. Cette histoire est utilisée comme la métaphore de l'incapacité des gens à réagir à des changements graves et importants lorsque ces changements se produisent progressivement.
Pour utiliser Boil the frog, il faut taper deux noms d'artistes, l'application génère alors une playlist reliant ces deux références. Le résultat tient du cadavre exquis musical.
Développé par Echonest, Boil the frog repose sur le site Rdio. Les abonnés à ce service de streaming peuvent écouter les chansons en  intégralité, sinon l'écoute se limite à des extraits de 30 secondes.



La playlist de Miles Davis à David Guetta, attention, ne reproduisez pas cela chez vous !

Une arme de destruction tympanique
Quelques tests pour faire bouillir le limaçon (ou la cochlée de l'oreille) :
Des usages (plus) pacifiques
Bien d'autres parcours sont possibles avec ce moteur de morphing musical  : on peut inverser le processus, et utiliser Boil the Frog en partant de la pop music mainstream, pour aboutir à la musique savante contemporaine : de Lady Gaga à Pierre Boulez, de Justin Bieber à Karlheinz Stockhausen.
On peut encore utiliser cette chaîne continue d'artistes similaires, pour naviguer dans la longue traîne (long tail) théorisée par Chris Anderson, et partir de Britney Spears pour arriver au groupe de ska The Selecter, en passant par Pink et No Doubt.


source du graphique : amazon.com

http://static.echonest.com/frog/

source : Music Machinery

31 décembre 2012

Aujourd'hui la crise ! chanson de la semaine #109

"C'est dur aujourd'hui peut-être, Demain ça sera vachement mieux"


Aujourd'hui la crise !, une chanson écrite, composée et interprétée par Jacques Higelin pour l'album Alertez les bébés ! (1976). Oui, il y a 36 ans ! :-)



C'est dur aujourd'hui peut-être
 Demain ça sera vachement mieux
Tu tournes en rond comme une bête
Tu tires la vache par la queue
C'est dur aujourd'hui la crise
Tu retournes le steak sur la paille
Tu lèches le noyau de la cerise
Avant que la machine déraille aïe aïe aïe aïe

C'est dur aujourd'hui peut-être
Demain ça sera vachement mieux
Flanque-toi une balle dans la tête
Arrache ton flip et plaque tout
T'as perdu ton coup de fourchette
Dans les petites annonces du soir
Y te reste une bombe dans l'assiette
Et du cordon dans le placard

C'est dur aujourd'hui peut-être
Demain ça sera vachement mieux
Tu tournes en rond comme une bête
Tu tires la vache par la queue
Viens faire un poker chez Louise
Qu'a le coeur rond comme une bonbonne
Qu'a le feu de l'enfer sous sa chemise
Le ciel dans son stock d'alcool

Jacques Higelin - Wikipédia -

17 décembre 2012

Pourquoi les roses sont-elles si pâles ? chanson de la semaine #108

Hommage à Galina Vichnevskaïa (1926 - 2012)



Отчего ? [Otchego ? Pourquoi?] est la cinquième mélodie du cycle Six romances, op. 6 de Piotr Ilitch Tchaïkovski, sur le poème de Heinrich Heine (1797 - 1856) : Warum sind denn die Rosen so blaß? traduit en russe par le poète Lev Mei (1822 - 1862).
L'oeuvre est interprétée ici par la grande soprano russe qui vient de disparaître, Galina Vichnevskaïa, accompagnée au piano par son mari Mstislav Rostropovitch.



La traduction française est de Gérard de Nerval.
Отчего побледнела весной
Пышноцветная роза сама?
Отчего под зеленой травой
Голубая фиалка нема?

Отчего так печально звучит
Песня птички, несясь в небеса?
Отчего над лугами висит
Погребальным покровом роса?

Отчего в небе солнце с утра
Холодно и темно, как зимой?
Отчего и земля вся сера
И угрюмей могилы самой?

Отчего я и сам все грустней
И болезненней день ото дня?
Отчего, о скажи мне скорей,
Ты – покинув – забыла меня?
Pourquoi les roses sont-elles si pâles, dis-moi, ma bien-aimée, pourquoi ?
Pourquoi dans les vert gazon les violettes sont-elles si attristées ?

Pourquoi l’alouette chante-t-elle d’une voix si mélancolique dans l’air ?
Pourquoi s’exhale-t-il du baume des jardins une odeur funéraire ?

Pourquoi le soleil éclaire-t-il les prairies d’une lueur si chagrine et si froide ?
Pourquoi toute la terre est-elle grise et morne comme une tombe ?

Pourquoi suis-je moi-même si malade et si triste, ma chère bien-aimée,
dis-le-moi ? Oh ! dis-moi, chère bien-aimée de mon cœur, pourquoi m’as-tu abandonné ?



  • Galina Vichnevskaïa - Wikipédia -
  • A écouter : l'hommage à Galina Vishnevskaya dans l'émission Horizons chimériques sur France Musiques
  • Galina Vishnevskaya fut également l'inoubliable interprète de Katerina Ismailova (Lady Macbeth de Mzensk), l'opéra de Dimitri Chostakovitch que nous avions présenté il y a quelques années déjà.

7 décembre 2012

6 chanteuses très populaires en Hongrie

Vases Communicants [Közlekedőedények / Communicating Vessels] #2.12 

Sur le principe des Vases Communicants, Mediamus et Hangtárnok (le blog du département musique de la bibliothèque Bródy Sándor de la ville d'Eger en Hongrie) s'invitent mutuellement chaque premier vendredi du mois, chacun publiant sur le blog de l'autre.  

1. Cserháti Zsuzsa (1948-2003)


Cserháti Zsuzsa était une chanteuse pop-soul-jazz à la voix unique et polyvalente. Elle a étudié la danse classique pendant dix ans et a commencé à chanter en 1965. Elle se fait connaître en 1972 avec la chanson de ses débuts "Il n'était pas peintre". C'est une chanteuse très populaire dans les années 1970. Dans les années 1980, elle s’éloigne de la scène musicale et de la vie publique, affirmant qu’elle est victime de la jalousie de son entourage professionnel. Elle fit un retour dans les années 90, grâce au succès de l’album Ashes ans diamonds (1996), avant de traverser à nouveau une période sombre, avec des problèmes de prise de poids et de déséquilibre mental.



Discographie : Hamu és gyémánt (1996) Adj még a tűzből (1999)

2. Kovács Kati (1944-)



Chanteuse et actrice hongroise, Kati Kovács est apparue la première fois sur scène en 1962. Elle est devenue célèbre sur le plan national en 1965 en remportant le concours de chant télévisé. Un an plus tard, elle remporte un nouveau succès avec la chanson Nem leszek un játékszered  (Je ne veux pas être ton jouet) qui a lui permet de gagner le Táncdalfesztivál. En 1968, elle interprète ses premiers rôles au cinéma.
Le titre d’inspiration psychédélique Add már, uram, az esőt! (Seigneur donne-nous de la pluie) remporte le Táncdalfesztivál en Hongrie et le concours de la chanson allemande en 1972.
Elle a chanté avec le groupe de rock GT Locomotiv sur trois albums (Kovács Kati & Locomotiv GT, Kozel a naphoz et Kati) et une compilation (Rock and Roller). En 1974, elle remporte le Castlebar Song Contest en Irlande avec Nálad lenni újra jó lenne ( les roses sont rouges, les violettes sont bleues). Depuis 1979, elle interprète des reprises des grands hits pop et disco de Donna Summer, Barbra Streisand, Laura Branigan, Madonna, Tanita TikaramSam Brown, Anastacia, etc. Kati Kovács est également une auteur : elle a écrit notamment les paroles de la composition de Vangelis 1492: Christophe Colomb. Depuis 2009, elle chante avec le groupe soul psychédélique The Qualitons avec un répertoire de chansons funky. En 2010, la formation était en tournée en Hongrie.
Kati Kovács possède une voix de mezzosoprano, les critiques musicaux en saluant la puissance et le timbre rauque de sa voix, l’ont désigné Meilleure voix féminine de Hongrie. Kati Kovács peut chanter tous les styles : le rock, le jazz, la pop, le classique, le blues ou la dance. Elle reste extrêmement populaire en Hongrie. 



Site web : www.kovacskati.hu
Discographie : Kovács Kati és a Locomotiv GT (1974) Életem lemeze (1978)

3. Koncz Zsuzsa (1946-)


Les chansons de Zsuzsa Koncz, dont les paroles étaient écrites la plupart du temps par János Bródy, étaient parfois très critique envers le régime politique d’avant 1990. Zsuzsa Koncz  a débuté sa carrière avec Tud Ki Mit? (Que peux-tu faire ?). Elle a chanté avec divers groupes et musiciens, principalement avec Illés et János Bródy. Dans les années 70, elle fait plusieurs tournées à succès à l’étranger, principalement dans les pays du bloc de l’Est, ainsi qu’en Allemagne de l’Ouest, en Autriche (parfois sous le nom de Shusha Koncz et Jana Koncz), mais aussi en France, aux États-Unis et au Japon. Elle reste très populaire en Hongrie, et certaines de ses chansons font partie du répertoire national comme A Kárpáthyék lánya, Ha én rózsa volnék, et Valahol egy lány



Site web : www.konczzsuzsa.hu
Discographie : Jelbeszéd (1973) Kertész leszek (1975)

4. Rúzsa Magdolna (1985-)


Rúzsa Magdi (de son vrai nom Rúzsa Magdolna) est née à Kishegyes en Serbie. Sage-femme et gynécologue de formation, elle a été découverte par le show TV hongrois Megasztár, une version locale d’American Idol. Son talent naturel fit l’unanimité auprès du jury, et elle remporta l’édition 2006. Elle a sorti son premier album intitulé Ördögi Angyal (littéralement Ange diabolique) sous le nom de Rúzsa Magdi. Le titre de l’album exprime la dualité de son personnage : elle interprète des morceaux de rock endiablé, avec des paroles lyriques chargées d’émotion. La plupart des titres ont été écrits par des auteurs compositeurs hongrois reconnus. Ördögi Angyal fut l’un des albums les plus attendus de l’hiver 2006. Rúzsa Magdi a remporté le Prix du meilleur artiste découverte lors des Fonogram Hungarian Music Awards en février 2007. Cette récompense lui permit de participer au concours de l’Eurovision, organisé à Helsinki pour représenter la Hongrie. Elle y chanta Unsubstantial Blues, une traduction de son premier single extrait de l’album Ördögi Angyal.



Site web : www.rmfc.hu

Ajánlott lemezek: Ördögi angyal (2006) Iránytű (2008)

5. Sebestyén Márta (1957-)


Márta Sebestyén est une chanteuse folklorique hongroise, elle est également compositrice et actrice. La mère de Márta Sebestyén était compositrice et fut l’élève de Zoltán Kodály. Son père qui était économiste et écrivain, rapporta lorsque Márta Sebestyén avait sept ans, au retour d'un voyage aux États-Unis, une importante collection d'enregistrements de musique ethniques de la Smithsonian Institution.  
Márta Sebestyén a étudié au Lycée Miklós Radnóti de Budapest. Elle a chanté régulièrement et enregistré avec le groupe folklorique Muzsikás. Elle est connue internationalement pour avoir participer à l'album Bohème de Deep Forest qui a reçu le Grammy Award du Meilleur album World Music en 1996. Márta Sebestyén a également adapté des chansons folkloriques du répertoire hindi, yiddish, serbe, bulgare, slovaque dans le style traditionnel hongrois. Elle a aussi chanté dans le film Le Patient anglais (Szerelem, szerelem). Trois chansons enregistrées avec Muzsikás apparaissent dans le film d'animation japonais Only Yesterday
 En 2010, elle a reçu le prix UNESCO de l’Artiste pour la Paix.



Site web : www.sebestyenmarta.hu
Discographie : Dúdoltam én (1986), Muzsikás (1989)


6. Katona Klári (1953-)


Katona Klári a commencé à chanter en 1966, à l’âge de 13 ans. Sa carrière professionnelle commence grâce à la chanson Bővízű forrás, avec laquelle elle remporte un prix au Táncdalfesztivál de 1972. En 1976, elle donne un concert à Istanbul, à Palma de Majorque, et au festival de musique de Sopot (Pologne). 1977 marque la sortie de son premier album Savanyú a csokoládé avec la collaboration de Ferenc Demjén et Bergendy. Son vrai succès arrive dans les années 80 avec le concours des compositeurs Gábor Presser et Sztevanovity Dusan. Elle joue le rôle de présentatrice sur plusieurs chaînes de télévision. En 1995, elle a reçu la Croix de l'Ordre de la République hongroise.



Site web : www.katonaklari.com

Discographie : Titkaim (1981), Éjszakai üzenet (1986)

Article original : Minden idők 5+1 legjobb magyar női énekese