4 novembre 2014

Revue de presse, revue de blogs - Octobre 2014

Culture et actualité musicale



The Pains Of Being Pure At Heart - "Kelly"

Monde du disque et industrie musicale

Musique numérique

Métadonnées musicales

Pratiques culturelles 

Politique culturelle et régulation

... et pendant ce temps dans les bibliothèques

3 octobre 2014

Playlist octobre 2014 : neuf albums à découvrir sans attendre



Une sélection curieuse de l'actualité musicale, pour partager quelques recommandations, et aborder l'univers d'artistes d'aujourd'hui en leur accordant une écoute attentive, dans l'abondance des sorties du moment.




Donovan Blanc
"Donovan Blanc" (Captured Tracks, 2014)
Duo pop originaire du New Jersey, formé par Josef Black et Raymond Schwab au début des années 2010. Leur style lo-fi mélodique et mélancolique fait furieusement pensé à celui d'Ariel Pink et de Ducktails. Il y a pire référence.
(genre)



Beach Fossils
"Clash the Truth" (Captured Tracks, 2013)
Groupe formé à Brooklyn en 2009 par Dustin Payseur. Le line-up initial (John PeñaZachary Cole SmithChristopher Sennott Burke) sera remplacé par Tommy Gardner (batterie), Jack Doyle Smith (basse), Tommy Davidson (guitare).Clash the truth est leur 2ème album après Beach Fossils (2010).
(pop rock)



Beachwood Sparks
"The Tarnished Gold" (Sub Pop, 2012)
Beachwood Sparks est un groupe de country pop formé à Los Angeles en 1997 par le bassiste Brent Rademaker et le guitariste Christopher Gunst. Après trois albums Beachwood Sparks (2000), Once We Were Trees (2001), Make the Cowboy Robots Cry (2002), le groupe a fait une pause, Rademaker et Gunst se concertrant sur un autre projet musical : The Tyde avec Dave Scher.  Beachwood Sparks se reformera en 2008 avec l'arrivée de nouveaux musiciens : Aaron Sperske (membre d'Ariel Pink's Haunted Graffiti), Dave Scher, Dan HorneBen Knight. A noter la participation d'Ariel Pink et de Neal Casal sur The Tarnished Gold
(country pop)



Jennifer Castle
"Pink City" (No Quarter, 2014)
La chanteuse auteure compositrice installé à Toronto (Ontario, Canada) a sorti ses 2 premiers albums Live at the Music Gallery (2006), You Can't Take Anyone (2008) sous le pseudonyme de Castlemusic. Pink City est son 4ème album après Castlemusic (2011).
(pop folk)



Ex Cops
"True Hallucinations" (Other Music Recording Co, 2013)
Duo formé à New York en 2010 par Bryan Harding (membre d'Hymns) et Amalie Bruun (membre de Minks). Leur nouvel album, Daggers sortira le 28 octobre 2014.
(shoegaze pop)



Rosebuds
"Sand + Silence" (Western Vinyl Records, 2014)
Duo originaire de Wilmington (Caroline du Nord), formé en 2001, par le couple Ivan Howard (voix, guitares) et Kelly Crisp (claviers) aujourd'hui séparé. Au long de leurs six albums studio, les deux musiciens se sont adjoints la collaboration de Billy Alphin, Jonathan Bass, Lee Waters, Matt McCaughan successivement à la batterie. Sand + Silence a été enregistré dans le Wisconsin avec à la production  de BJ Burton et de Justin Vernon (musicien de Bon Iver).
(pop rock)



Mutual Benefit
"The Cowboy's Prayer" (Other Music Recording Company, 2014)
Mutual Benefit est le projet d'un seul homme, Jordan Lee, chanteur et multi-instrumentiste originaire de Columbus (Ohio). Dans la mouvance de Sufjan Stevens, Animal Collective, Grizzly Bear, entre folk et dream pop, Mutual Benefit propose une musique douce et poétique, orchestrée avec des instruments acoustiques (banjo, violon). The Cowboy's Prayer est son 2ème album après Love's Crushing Diamond  (2013).
(pop folk)



David Kilgour & the Heavy Eights
"End Times Undone" (Merge, 2014)
David Kilgour est une figure importante et respectée du rock néo-zélandais : en 1978, avec son frère Hamish, il a fondé The Clean qui est considéré comme l'un des piliers de la scène néo-zélandaise. David Kilgour débute sa carrière solo au début des années 90. Vers 2010, il décide de s'entourer d'un groupe The Heavy Eights avec Taane Tokona à la batterie, Tony de Raad guitare, claviers et Thomas Bell, basse, claviers.
Suivront 2 albums : Left By Soft (2011) et End Times Undone (2014)
(pop rock)



Soft Metals
"Lenses" (Captured tracks, 2013)
Duo synth-pop formé en 2009 à Portland dans l'Oregon, réunissant le  programmeur et joueur de claviers Ian Hicks et la chanteuse Patricia Hall. Multiples influences  : de l'electro allemande (Kraftwerk), à la house de Chicago en passant par la techno de Detroit.
(synth-pop)



30 septembre 2014

Revue de presse, revue de blogs - Septembre 2014

Actualité et culture musicale

Musique numérique

Industrie musicale

All about jazz...

Pratiques culturelles

Et pendant ce temps dans les bibliothèques...

9 septembre 2014

Playlist septembre 2014 : neuf albums à découvrir sans attendre



Une sélection curieuse de l'actualité musicale, pour partager quelques recommandations, et aborder l'univers d'artistes d'aujourd'hui en leur accordant une écoute attentive, dans l'abondance des sorties du moment.




Melted Toys
"Melted Toys" (Underwater Peoples, 2014)
Ce groupe de San Francisco, né en 2009, a débuté sous la forme d'un trio avec Daniel Rosado, Steven Harkins, Brian Wakefield (2 guitares, une basse et une boîte à rythmes). Il sera rejoint en 2011 par le batteur Ole Haarstad.
Christopher Owens (ex-Girls) a invité l'an passé le groupe à le rejoindre sur sa tournée, pour assurer la 1ère partie. La pop délicate et brumeuse de Melted Toys s'inscrit dans un courant jangle pop revival qui accrochera certainement les fans de Ducktails, Real Estate et Mood Rings.
(pop mélodique)



Holy Wave
"Relax" (Reverberation Appreciation Society / Burger Records, 2014)
Holy Wave s'est formé à Austin (Texas) en 2008 autour de Kyle Hager et de Julián Ruiz. Les autres membres du groupe sont Joey Cook, Ryan Fuson, et Dustin Zozaya. D'inspiration garage psychédélique, Holy Wave révise ses classiques en sonnant brillamment vintage. Comme en témoignent les titres de l'album : Night Tripper, Star Stamp, Son of Sound, Shamania, Change Your Head/Ecstatic Moment, ce sont les grandes heures du space cake aux vrais morceaux de LSD qui sont passées au mixeur : des saveurs hallucinogènes du 13th Floor Elevators et de la myriade de groupes confidentiels réunis sur la compilation Nuggets, aux albums iconiques  de la pop mid-sixties (Pet Sounds, St Pepper, The Piper at the gates of dawn).
(néo-psyché)



Diane Coffee
"My Friend Fish" (Western Vinyl Records, 2013)
Diane Coffee est le projet solo de Shaun Fleming, le batteur de Foxygen, au côté des deux leaders Jonathan Rado et Sam France. Pour son 1er album "My Friend Fish", c'est le glam rock 70's qui semble être la grande source d’inspiration de l'artiste : pseudonyme androgyne, maquillage weird, et chant empruntant à l'outrance de l'opéra rock époque Tommy et Ziggy Stardust.
De quoi patienter plus qu'agréablement jusqu'au prochain album de Foxygen (...And Star Power) dont la sortie est prévue mi-octobre.
(glam pop rock)



Avi Buffalo
"At Best Cuckold" (Sub Pop, 2014)
Avi Buffalo est le pseudonyme Avigdor Zahner-Isenberg, chanteur et musicien natif de Long Beach (Californie). En 2009, il forme son groupe avec Sheridan Riley à la batterie, Arin Fazio à la basse, et Rebecca Coleman aux claviers. En 2010, ils sortent leur 1er album chez Sub Pop.
At Best Cuckold est sorti le 8 septembre.
(pop mélodique)


Hooray for Earth
"Racy" (Dovecote Records, 2014)
Installé à New York depuis 2007, Hooray for Earth a été formé à Boston en 2005 par Noel Heroux. Avec RacyHooray for Earth déploie une production impressionnante grâce aux services de Chris Coady (Yeah Yeah Yeahs, TV on the Radio, Grizzly Bear, Beach House, Blonde Redhead). Le résultat accroche, mais n'échappe pas à l'emphase, en redéployant par moment l’étendard du rock FM héroïco-romantique qui triompha dans les années 80 (Duran Duran, Tears of Fears, A-Ah, Toto).
(pop rock)


Jessica Lea Mayfield
"Make My Head Sing…" (ATO, 2014)
Née en 1989, Jessica Lea Mayfield est originaire de Kent (Ohio). La chanteuse, guitariste et songwriter, a débuté à l'âge de 8 ans au sein de la formation familiale On Way River. Elle commence à écrire ses propres chansons à 15 ans  qui donneront la matière de son premier album White lies (2007). Grâce à ce disque, elle sera repérée par Dan Auerbach, co-leader des Blacks Keys. Elle fera ainsi les choeurs sur Attack & release (2008). Elle participera aussi à l'album solo d'Auerbach Keep it hid (2009) et assurera la 1ère partie sur la tournée de Ray Lamontagne.
Avec Make my head sing, son 4ème album co-produit avec son bassiste de mari Jesse Newport, Jessica Lea Mayfield prend une nouvelle direction, moins folk et plus noisy grunge, avec un son de guitare saturé, des structures minimales et répétitives et une voix aux accents tristes et nostalgiques, voire carrément dépressifs et lugubres. Les titres de l'album Oblivious, Party drugs, Unknown big secret, No fun, comme la pochette confirment que l'ambiance n'est pas à la fête...
(Pop rock)



TOPS
"Picture You Staring" (Arbutus Records, 2014)
Le groupe formé en 2011 est issu de l'intéressante scène montréalaise (Grimes, Blue Hawaii, Doldrums Mac Demarco). Il réunit aujourd'hui la chanteuse Jane Penny, le guitariste David Carriere, le batteur Riley Fleck et la bassiste Maddy Glowicki.
Picture you staring, leur 2ème album après Tender Opposites (2012), est plus inspiré avec ses mélodies soft rock. Tout en gardant un esprit lo-fi, il multiplie les clins d’œil distanciés aux ballades FM. Séduisant.
(indie pop)



The Fresh & Onlys
"House of Spirits" (Mexican summer, 2014)
The Fresh and Onlys est un groupe de San Francisco formé autour de Tim Cohen (Black Fiction), du bassiste Shayde Sartin, et du guitariste Wymond Miles. House of Spirits est leur 5ème album, après The Fresh & Onlys (2008), Grey-Eyed Girls (2009), Play It Strange (2010), Long Slow Dance (2012). Partie prenante du renouveau du garage rock à San Francisco, The Fresh & the Onlys tient encore sans doute davantage de la jangle pop (REM, Felt, Smiths)
(pop rock)



Strand of Oaks
"Heal" (Dead Oceans Records, 2014)
Strand of Oaks est le nom d'artiste de Tim Showalter, un chanteur, musicien et songwriter, né en 1982 à Goshen (Indiana). Il est installé à Philadelphie, comme The War on Drugs, Kurt Vile et Purling Hiss. A l'instar de The War on Drugs, Strand of Oaks pratique un folk rock influencé par les pères de la nation americana : Bruce Springsteen et Tom Petty. Heal est son 4ème album, après Leave Ruin (2009), Pope Killdragon (2010), Dark Shores (2012).
(rock folk)


5 septembre 2014

MP3, CD, Studio master Haute-résolution, peut-on vraiment entendre la différence ?



En juillet dernier, nous avons proposé un dossier sur les fichiers numériques audio (MP3, FLAC, WAV, ALAC, AIFF, ...), avec un focus sur la haute-résolution audio (Hi-Res).
Une question importante restait cependant en supens : y-a-t'il une différence audible de qualité entre un MP3, un CD et un fichier 24 bit haute-résolution ? Heureuse coïncidence, The Guardian a consacré, il y a quelques semaines, un article sur ce sujet How much difference is there between MP3, CD and 24-bit audio? Précision : bien que deux marques commerciales de Hi-Fi (Linn et Graham) soient complaisamment citées dans l'article, celui-ci n’est pas pour autant un publireportage. On verra que la haute-résolution n’y est pas survendue, au contraire les journalistes se montrent, sinon perplexes, en tout cas mesurés et critiques lorsqu'ils livrent leurs impressions d’écoute.

La haute-résolution audio tient-elle ses promesses ?

Pour tenter de répondre à cette question, The Guardian a organisé un test comparatif en faisant appel à Linn, fabricant de matériel hi-fi, fournisseur de musique en haute-résolution depuis 2007, et label de musique classique (Linn records) ayant accès aux masters originaux enregistrés par les artistes, les formations et les orchestres. Ainsi, trois membres du quotidien britannique : Tim Jonze, journaliste musical, Jason Phipps, journaliste scientifique et producteur de podcast, et Samuel Gibbs, spécialiste des nouvelles technologies se sont retrouvé au magasin de Hi-fi Graham dans le quartier d’Islington (au Nord de Londres). Il s'agissait d'écouter une sélection de titres, à partir de 4 formats : MP3 128 kbps, MP3 320 kbps, CD, 24-bit studio master, tous joués sur le même matériel Hi-Fi.

Qu’est-ce que la Hi-Res ? 

Le terme “Hi-Res” devrait se répandre dans les médias dans les prochains mois, à mesure que les fabricants de matériel électronique vont investir le domaine de la musique haute-résolution à destination des smartphones, des tablettes et des casques. Il y a encore une ambiguïté sur ce qui peut être désigné comme vraiment Hi-Res. Pour Gilad Tiefenbrun, directeur de Linn, “ Il y a une confusion entre ce qui est et ce qui n’est pas Hi-Res. [...] Pour nous, la musique Hi-Res c’est l’édition Studio Master 24 bits, c'est à dire l’enregistrement original, en amont de tous les autres formats." Et pour Tiefenbrun, il apparaît inévitable qu'à la suite du battage médiatique autour du Pono de Neil Young, les grandes compagnies comme Apple, Amazon, et Spotify se lancent également sur ce créneau. Rappelons qu'il existe aujourd'hui deux formats physiques audio en Hi-Res le SACD (dont l'arrêt de fabrication est programmé par les majors) et le blu-ray audio lancé à titre expérimental en France l'an dernier par Universal (source). Enfin, il existe cinq formats numériques ayant obtenu le label HRA (High Resolution Audio) : FLAC, ALAC, WAV, AIFF et DSD. Ces derniers doivent avoir une résolution supérieure au CD 44.1 kHz/16 bits.

Est-ce que la Hi-Res sonne réellement mieux qu’un MP3 ou qu’un CD ?


Tim Jonze a perçu une différence mais pas autant qu'attendu  :
"Les enregistrements Hi-Res étaient plus nets et plus clairs, chaque partie instrumentale émergeant de la masse sonore. Mais pour apprécier cette différence, il m'a fallu faire un effort de concentration.
Si cette musique avait été simplement diffusée en fond sonore, je n’aurais pas pu remarquer de différence entre le studio master et le pire des MP3 compressés.
En écoutant attentivement la ligne de basse sur Pinball Wizard des Who, on parvient à suivre où les notes se déplacent, et non pas juste à saisir une impression générale."



"La différence entre le MP3 et le CD est plus marquée. J’ai eu du mal à saisir la différence entre le CD et le studio master. Même si au final la différence existe bien, elle est plus subtile, et je pense que cela dépend de la manière dont on écoute la musique.
Ma manière préférée d’écouter de la musique, c’est avec un casque en marchant. C’est ainsi que j’arrive à me perdre complètement dans la musique, mais ce n’est jamais vraiment le son précisément qui m’intéresse, plutôt la façon dont la musique me transporte émotionnellement dans un autre univers de rêve éveillé. Ça m’emporte ailleurs, plutôt que ça me plonge dedans. Et à la vérité, je trouve le son impressionniste d’un MP3 tout aussi efficace pour me procurer cet état émotionnel, que le réalisme photographique d’un studio master."

Jason Phipps reste partagé sur la valeur ajoutée des fichiers studio masters : 
"Pourrais-je faire la différence? Cela dépend de l'enregistrement. En écoutant One of These Things First de Nick Drake, et en comparant le MP3 très compressé, le MP3 haute-qualité, jusqu’au studio master, j’ai personnellement eu du mal à discerner une différence notable, si ce n'est dans les basses fréquences : la ligne de basse, et les cordes basses de la guitare. La différence restait subtile pour mes oreilles."



"Mais en écoutant qu’autres titres, le gap de qualité s’est révélé plus prononcé. En partant du fichier en basse résolution jusqu’au studio master de l’enregistrement de l’ouverture de West Side Story, on parvient à distinguer une myriade d’instruments, avec une clarté et une profondeur améliorée. Même impression avec Pinball Wizard des Who. Plus il y a de couches instrumentales, plus frappante est la différence entre les fichiers numériques basse et haute résolution."




"Dans certains cas, cependant, la clarté du fichier Hi-Res a eu un effet globalement "refroidissant"  sur la musique : la clarté crée trop d’espace dans la musique, elle en diminue la chaleur et la cohésion."

Pour Samuel Gibbs, c'est également un "oui, mais..." : 
"Mon impression à la fin de cette session d’écoute est que oui, il y a bien une différence de qualité entre un MP3 téléchargé sur les plateformes les plus fréquentées et un fichier 24-bit. [...]. Mais ce n’est pas toujours une bonne chose. Et le gap de qualité n’est pas comparable à celui marquant la différence entre la définition standard et la haute-définition en vidéo.
Globalement, les studio masters apportent un son plus plein, plus spacieux, et moins plat. Même si certains titres sonnent presque à l’identique en Hi-Res et en CD. D’autres, comme The Pinball Wizard, marquent une différence en Hi-Res : ils sonnent plus réels, plus brutes, plus naturels, comme lorsque l’on écoute de la musique vivante.
Mais cette différence n’est pas toujours un gain. Ce fut décevant d’entendre un enregistrement de Nessun dorma (Turandot / Puccini) par Pavarotti qui sonnait pire en studio master. Cela révélait le fait que l’orchestre et le ténor avaient été enregistrés séparément dans des environnement différents. Ils semblaient comme déconnectés, une chose qui était masquée dans la version CD.
Ce que j'ai pu constater c'est qu’un MP3 de basse qualité sonne mal, et qu’inversement un MP3 à 320 kbps sonne bien, et qu'une anomalie dans la chaîne de production de l'enregistrement peut avoir des résultats inattendus avec un studio master."

Référence :
How much difference is there between MP3, CD and 24-bit audio?, The Guardian, 21/08
High-resolution audio - Wikipedia (enanglais)

1 septembre 2014

Revue de presse, revue de blogs - Juillet-Août 2014



Industrie musicale




Melted Toys - Always

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Et pendant ce temps dans les bibliothèques...

24 juillet 2014

MP3, FLAC, WAV et les autres : les formats numériques audio, de la compression à la haute-définition



Essayons de prendre quelques repères dans la jungle des formats numériques audio...

Depuis quelques mois, Neil Young a ouvert un débat public sur la qualité de la musique numérique, en partant en croisade contre le MP3, et en annonçant son projet de lancer sur le marché le Pono, un baladeur dédié à la lecture fichiers numériques à la très haute définition. Au delà des sarcasmes qui fusent déjà, tel Trent Reznor comparant le design du Pono à celui d'un Toblerone, on peut se demander si ce battage médiatique n'est pas le déploiement d'une belle opération de marketing, inspirée par le succès des casques Beats de Dr. Dre ?


Neil Young présentant son Pono au David Letterman show


Car la prophétie annoncée par Neil Young est déjà réalisée : les baladeurs numériques audiophiles sont là : on peut citer notamment les baladeurs des fabricants Sony (Japon), Cowon, Astell&Kern (Corée) ou Fiio (Chine), HifiMAN (US), Colorfly (Allemagne). L'apport de ce type de baladeurs est de lire des fichiers haute qualité.
Ajoutons à cela que les smartphones sous Androïd de génération récente sont aussi capables de lire des fichiers haute-résolution avec le player adapté (type Poweramp, Neutron Music Player). De même, les produits Apple dernière génération (Iphone, Ipad, Ipod), sont en partie compatibles avec de l'audio HD (aujourd'hui jusqu'à la résolution 24-bit/48 kHz avec les formats ALAC, AIFF, WAV).

Baladeurs audiophiles de marque Sony, Fiio, Cowon


Qualité CD / Haute résolution, quelle différence ?

Les fichiers audio d'un CD sont encodés en 16bit à une fréquence de 44 kHz
Les fichiers haute-résolution (ou haute-définition) (comme ceux du SA-CD ou du Blu-ray Pure Audio) sont en 24 bit - fréquence 44, 48, 88, 96, ou 192 kHz
Qu'est-ce que cela signifie ?
16 bit - 44 kHz = 65 536 bits (2 à la puissance 16) x 44 100 Herz x 2 (stereo) par seconde
24 bit - 192 kHz = 16 777 216 bits (2 à la puissance 24 ) x 192 000 Herz x 2 (stereo) par seconde
Une heure de musique haute-résolution occupera donc plus de 2 Go contre 635 Mo pour de la qualité CD
On mesure le gap en volume d'informations et en puissance de calcul entre un fichier qualité CD et un fichier haute définition.

Quel format choisir ? 

Il faut d'abord distinguer :
  • les formats de compression avec perte : MP3, AAC, Ogg Vorbis, WMA
  • les formats non compressés ou compressés sans perte : AIFF, ALAC, FLAC, WAV, DSD, Monkey’s audio, WMA Lossless 
Aujourd'hui si l'on recherche la qualité audio, on doit choisir entre 3 niveaux d'exigence :
  • qualité haute : MP3 196 à 320  kb/s, AAC 128 à 256  kb/s, OGG vorbis 160 à 320  kb/s
  • qualité CD lossless : FLAC, ALAC, WMA, WAV, AIFF (16 bits - 44,1 kHz)
  • qualité haute-résolution : FLAC, ALAC, WMA, WAV, AIFF, DSD (24 bits - 44, 48, 88, 96, 192 kHz)
Le choix d'un encodage en MP3 320 kbs ou en FLAC (16bits - 44,1 kHz) semble un bon compromis. 

Et en streaming ? 

Le choix du format audio est également important pour les plateformes de streaming (d'autant plus qu'il est conditionné par des contraintes de débit et de bande passante) :

Deezer utilise le format MP3 avec 2 niveaux de qualité :
128 Kbits/s pour la version gratuite,
320 Kbits/s (son HQ) pour la version payante

Qobuz en streaming utilise 2 formats :
du MP3 en 320 MhZ pour son service "premium" et
du FLAC en qualité CD (16 bits à 44,1 kHz) pour l'option Hi-fi
(Qobuz vend aussi des fichiers en qualité studio master 24-bit, allant de 44,1 kHz à 192 kHz au format WAV, AIFF, FLAC, ALAC, WMA Lossless)

Spotify utilise le format Ogg Vorbis pour le streaming, avec trois niveaux de qualité :
96 kbps : Réglage "Bas débit" de l'appli mobile Spotify
160 kbps : Qualité de streaming standard de l'appli pour ordinateur / Réglage "Haute qualité" de l'appli mobile
320 kbps : Réglage "Haute qualité" disponible dans l'appli pour ordinateur avec Spotify Premium / Réglage "Qualité extrême" de l'appli mobile (uniquement disponible sur iOS et Android actuellement)

YouTube utilise le format audio AAC en 128 ou en 192 kbps pour streamer le son des vidéos en résolution moyenne et haute (et aussi du MP3 en 64 kbps, pour les vidéos en résolution basse) (source)

S'équiper d'un système d'écoute nomade

S'équiper d'un baladeur haute-fidélité suppose d'être attentif à tous les éléments de "la chaîne" : qualité de l'enregistrement initial, du fichier encodé, du matériel de diffusion, du logiciel (player), et du casque. Ce qui suppose une approche comparative et empirique pour évaluer séparément chaque paramètre. Par exemple,si on peut écouter des fichiers 24bit-88Mhz avec un smartphone sous android,  le rendu ne sera pas le même selon le choix de l'application player audio choisie  (poweramp, google music, neutron music player, ...) On peut même pousser le perfectionnisme jusqu'à brancher un DAC (digital to analog converter) entre le smartphone et le casque (voir Complete Guide to Android Smartphone Audiophile).

Présentation des formats et des codecs audio

AAC
L’Advanced Audio Coding est un format de compression utilisé par Apple. Il est réputé avoir un meilleur ratio qualité/débit que le mp3. Ainsi certains affirment qu’un fichier AAC en 128 kb/s a une qualité équivalente à un fichier MP3 en 256 kb/s
Extensions de fichier : .aac, .m4a, .m4p, .m4b, .mp4, .3gp
débits : 64, 80, 96, 128, 160, 192, 256, 288, 320 Kbps
fréquences d’échantillonage : 11, 12, 16, 22, 24, 32, 44, 96 kHz
Apple le propose à différents bitrate :
  • qualité podcast parlé : 64 kb/s / 22 kHz 
  • “haute qualité” (qualité standard) : 128 Kbps / 44 kHz (attention : les fichiers AAC achetés sur Itunes peuvent être protégés par des DRM limitant à 5 le nombre de partages de ces fichiers sur les ordinateurs)
  • iTunes Plus : 256 kb/s / 44 kHz 
Avantages : bonne qualité de compression, adapté à l'environnement Apple (ipod, iphone, ipad)
Inconvénients : format de compression avec perte. Non lisible par tous les baladeurs.

AIFF
L’ Audio Interchange File Format est un format développé à Apple, c’est un peu l’équivalent du format Wav choisi par Microsoft
Extension du fichier : .aif
débits : 8, 16, 24 bits
fréquences d’échantillonage : 8, 11, 16, 22, 24, 32, 44, 48, 96, 192 kHz
 2 niveaux de qualité :
  • qualité CD : 16 bits / fréquence 44 khZ 
  • haute résolution : 24 bits / fréquence de 44 à  192 khZ 
Logiciels compatibles : Ableton Live, Audacity, Cubase, Foobar 2000, GarageBand, iTunes, Pro Tools, QuickTime, Sound Forge Sound , VLC media player, Winamp
Il peut aussi être compressé dans sa version AIFF-C ou AIFC
Avantages : L’AIFF est l’un des 5 formats à la norme Hi-Res (audio haute resolution). Le son AIFF serait pour certains "plus analogisant et destressé" que le Flac...
Inconvénients : les fichiers au format AIFF peuvent poser des problème de reconnaissance de tags d'un player à l'autre. Format non comprimé, donc volumineux.

ALAC
L'Apple Lossless Audio Codec est un format d'encodage sans perte développé par Apple, à présent sous licence libre Apache.
Extension du fichier : .m4a
L’ALAC a un taux de compression d'environ de 50% des fichiers PCM (CD), comparé à d’autres formats il est plus facile à décoder, et demande moins de ressources de calcul
L’ALAC à l’inverse de AIFF gère les tags. En revanche, le taux de compression en ALAC est plus lent
C'est un format à utiliser dans un environnement iTunes avec les appareils d’Apple : iPod, Iphone, ...
2 niveaux de qualité :
  • qualité CD  : 16 bits / fréquence 44 khZ 
  • haute résolution : 24 bits / fréquence de 44 à 192 khZ 
Avantages : Format haute résolution adapté à l'environnement Apple
Inconvénients : Format moins répandu que le FLAC

Atrac 
L’ Adaptive Transform Acoustic Coding est le format de compression que Sony avait développé en 1992 pour les mini-disc.
extension : .aa3, .oma, .at3
L'Atrac était également lisible sur les baladeurs et les consoles de jeux video du constructeur japonais.
Il en existait 4 versions : ATRAC, ATRAC3, ATRAC3plus, ATRAC Advanced Lossless
Format abandonné par Sony en 2007 (source)

Audible file 
Audible est un éditeur et distributeur de livres audio ayant développé un format audio. La société a été acheté par Amazon en 2008.
extension .aa, .aax, and .aax+



DSD
Le Direct Stream Digital est un format audio utilisé notamment sur le Super Audio CD, lancé à la fin des années 1990 par Sony et Phillips. Sa technologie consiste en un codage de son avec une quantification sur un 1 bit unique à une très haute fréquence d’échantillonnage : 64 fois supérieure à l'échantillonnage PCM du Compact Disc. Soit une fréquence de 2,8224 MHz (64 x 44,1 khz) (wikipédia) Un SACD codé au format DSD pèse 7,95 GB (700 MB pour un CD) . Le DSD peut être compressé sans perte avec le DST (Direct Stream Transfer).
Rares sont les marques de baladeurs qui lisent le DSD (Astell & Kern, Fiio)


FLAC
Le Free Lossless Audio Codec est un codec libre de compression audio sans perte, qui à l’inverse du MP3 n’enlève aucune information de la source originale.
extension : .flac
Ni Windows, ni Apple ne proposent l'encodage en FLAC, bien que ce codec soit apprécié par beaucoup d'amateurs de musique pour la fidélité de sa reproduction sonore.

Avantages : Un bon compromis pour écouter sur son baladeur du son de qualité. Convertir sa discothèque au format FLAC, est réellement intéressant si on possède du matériel d'écoute audiophile (baladeur ou smartphone + casque) et un espace de stockage suffisant. La méthode pour convertir un CD en FLAC avec le logiciel Foobar 2000 est expliquée dans les tutoriels suivants :  Convertir un CD Audio en FLAC ;
Tutoriel : Riper un CD directement en FLAC / Convertir en FLAC avec Foobar2000
Inconvénients : Les fichiers FLAC sont environ 3 à 5 fois plus volumineux que les fichiers MP3. Le FLAC n'est pas lu par tous les baladeurs numériques (l'Ipod, l'phone notamment). Parmi les marques proposant des lecteurs compatibles FLAC, on trouve SanDisk, Archos, Sony, Cowon, Fiio, les smartphones sous Android.

Monkey's Audio 
Monkey's Audio est un codec de compression audio sans perte.
Format peut répandu, lisible avec VLC et sur les baladeurs Cowon, dernière génération.
extension : .ape


MP3
Le MPEG-1/2 Audio Layer 3, est le format de compression le plus connu… et peut-être l’un des moins bons, d’après de nombreux avis.
Il a été conçu en 1997 par l’institut Fraunhofer (ce même institut a aussi développé le format aac, réputé meilleur)
extension : .mp3
L’utilisation du MP3 n’est souvent pas perçue comme un soucis, car la perte de qualité due à la compression est masquée par la qualité moyenne du matériel d’écoute : baladeurs, écouteurs à oreillettes, smartphones, ou haut-parleurs bas de gamme des ordinateurs.
Le MP3 permet un taux de compression de 4,11 (320 kbit/s) à 176 (8 kbit/s)
débit : 8, 16, 24, 32, 40, 48, 56 , 64, 80, 96, 112, 128, 160, 192, 224, 256, 320 Kbits/s
fréquence d’échantillonage : 8, 11, 16, 22, 24, 32, 44, 48 kHz
Quel débit choisir pour son baladeur ?
  • à partir de 128 Kbits/s : bonne qualité (qualité podcast Radio France)
  • à partir de 192 Kbits/s : très bonne qualité 
  • 320 Kbits/s : qualité optimale sur ce format
Le site  Lasonotheque.org propose d'écouter la différence entre différents niveaux d'encodage de mp3 : L’encodage MP3

Ogg Vorbis
Vorbis est un format libre et ouvert développé par xiph.org, également à l’origine du Flac. Il est réputé plus performant, à taux de compression égale, que le format mp3.
extensions : .ogg .oga
Sa qualité est noté de -2 à 10, selon son bitrate : de 32kb/s à 500Kb/s.
Avantages : Format léger. Codec libre
Inconvénients : Format de compression avec perte. Lisible sur peu de baladeurs.


WAV 
extension : .wav
Format développé par Microsoft et IBM, “le format WAV est une extension de fichiers audio, il s'agit d'un conteneur capable de recevoir des formats aussi variés que le MP3, le WMA, l'ATRAC3, l'ADPCM, le PCM. C'est ce dernier, le PCM qui est le plus courant, et c'est pour cela que l'extension .wav est souvent — et donc à tort — considérée comme correspondant à des fichiers « sans pertes » “ (Wikipédia)
Le format permet un encodage sans aucune perte de qualité en 16 bits - 44 khz.
Mais son système d’étiquetage (tags) est peu pratique, et la taille du fichier est limité à 2 Go : limitatif pour les les fichiers en H résolution (2Go = 20 minutes au format 5.1 en 24 bit/96 kHz)
Le format Wav est utilisé pour l’enregistrement sous environnement Windows. Audacity ou Sound Forge permettent notamment d’éditer des fichiers Wav.
En format compressé : la qualité est médiocre en dessous de 96 Kbits en mode CBR (son métallique) fréquence d’échantillonage : 8, 11, 16, 22, 24, 32, 44, 48, 96, 192 kHz
taille échantillon : 8, 16, 24 bits
Pour la Hi-Fi : 2 niveaux de qualité :
  • qualité CD : 16 bits – 44khz
  • qualité haute résolution : 24 bits – de 48 khz à 192khz 
Avantages : lu par quasiment tous les types d'appareils
Inconvénients : format volumineux, système de tags rudimentaire

Sources et références pour aller plus loin :

Les fichiers numériques audio
L'audio en haute résolution
La qualité du streaming musical
Comment ça marche ?