24 mai 2024

Fotografia [Photographie] : chanson brésilienne #14





Fotografia

Eu, você, nós dois
Aqui neste terraço à beira-mar
O sol já vai caindo
E o seu olhar
Parece acompanhar a cor do mar
Você tem que ir embora
A tarde cai
Em cores se desfaz
Escureceu
O sol caiu no mar
E a primeira luz lá embaixo se acendeu
Você e eu



Eu, você, nós dois
Sozinhos neste bar à meia-luz
E uma grande lua saiu do mar
Parece que este bar
Já vai fechar
E há sempre uma canção para contar
Aquela velha história de um desejo
Que todas as canções têm pra contar
E veio aquele beijo
Aquele beijo
Aquele beijo

Photograph

 You and I, we two
Alone here in this terrace by the sea
The sun is going down and in your eyes
I see the changing colors of the sea
It's time for you to go the day is done
And shadows stretch their arms to bring the night
The sun falls in the sea and down below a window light we see
Just you and me


You and I, we two alone
Here in this bar with dimming lights
A full and rising moon comes from the sea
And soon the bar will close for you and me
But there will always be a song
To tell a story you and I cannot dismiss
The same old simple story of desire
And suddenly that kiss
That kiss
That kiss

(paroles en anglais de Ray Gilbert)

Photographie

Moi, toi, nous deux
Ici sur cette terrasse de bord de mer
Le soleil décline déjà
Et ton regard
Semble accompagner la couleur de la mer
Tu dois partir
L'après-midi s'achève
Les couleurs s'estompent
Tout s'assombrit
Le soleil est tombé dans la mer
Et la première lumière là-bas s'est allumée
Toi et moi

Moi, toi, nous deux
Seuls dans ce bar dans la pénombre
Et une grande lune est sortie de la mer
On dirait que ce bar
Va bientôt fermer
Et il y a toujours une chanson à raconter
Cette vieille histoire d'un désir
Que toutes les chansons doivent raconter
Et vient ce baiser
Ce baiser
Ce baiser

(traduction littérale et approximative)



Chanson écrite, paroles et musique,  par Antônio Carlos Jobim, en 1959.
Le premier enregistrement de "Fotografia" chanté par Sylvia Telles date de la même année, sur son album Amor De Gente Moça (Musicas De Antonio Carlos Jobim).

On peut aborder cette bossa nova comme une romance douce et langoureuse, ou y discerner une atmosphère plus crépusculaire emplie de nostalgie et de mélancolie.
Flora Purim, qui l'a chantée en 2001 sur son album Perpetual Emotion, en donne une interprétation très concrète, pour la chanteuse, le "cinq à sept" en est la thématique : "Au Brésil, les histoires d'amour adultères sont très courantes, des gens mariés qui tombent amoureux d'autres personnes mariées. Alors ils se rencontrent dans l'après-midi et restent ensemble jusqu'au coucher du soleil, puis doivent rentrer chez eux. C'est une chanson qui parle d'un flirt de passage entre deux personnes "ce baiser, ce baiser". C'est une chanson sur l'amour clandestin en fin d'après-midi."

La chanson fut adaptée en anglais "Photograph" en 1965 par Ray Gilbert, que Tom  Jobim enregistra en 1967 sur l'album A Certain Mr. Jobim.

source : en.wikipedia

La playlist autour de "Fotografia"

17 mai 2024

Meditação [Médiation]: chanson brésilienne #13


Meditação

Quem acreditou
No amor, no sorriso, na flor
Entao sonhou, sonhou...
E perdeu a paz
O amor, o sorriso e a flor
Se transformam depressa demais

Quem, no coraçao
Abrigou a tristeza de ver tudo isto se perder
E, na solidao
Procurou um caminho e seguiu,
Já descrente de um dia feliz

Quem chorou, chorou
E tanto que seu pranto já secou
Quem depois voltou
Ao amor, ao sorriso e à flor
Então tudo encontrou
E a própria dor
Revelou o caminho do amor
E a tristeza acabou

Méditation

Qui a cru
En l'amour, au sourire, à la fleur
Alors il a rêvé, rêvé...
Et a perdu la paix
Amour, sourire et fleur
Se transforment trop vite

Qui, dans son cœur
Abritait la tristesse de voir tout cela perdu
Et, dans la solitude
Chercha un chemin et l'a suivi,
A jamais incrédule à l'idée d'un jour heureux

Qui a pleuré, pleuré
Tant et tant que les larmes ont séché
Qui est revenu plus tard
A l'amour, au sourire et à la fleur
Donc a tout trouvé
Et la douleur même
A révélé le chemin de l'amour
Et la tristesse s'est estompée
(traduction littérale et approximative)


 "Meditation"est une chanson composée par Antônio Carlos Jobim et Newton Mendonça, devenue un standard de la bossa nova et du jazz.

Les deux premières interprétations ont été enregistrées par Maysa sur l'album Maysa é Maysa... é Maysa, é Maysa! (1959) et par  João Gilberto sur l'album O Amor, o Sorriso e a Flor (1960) [citant le fameux vers de la chanson !).

Quelques versions choisies : 
Côté Brésil,  Antônio Carlos Jobim (himself), Astud Gilberto, Nara Leão, Sergio Mendez, ...
Côté jazz : Cal Tjader, Herbie Mann, Charlie Byrd, Frank Sinatra, Dexter Gordon, Joe Pass, Stan Getz, Pat Metheny ...
Et côté France : les versions de Sacha Distel (Un amour, un sourire, une fleur), et de Claudine Longet (à ne pas confondre avec Catherine Langeais !) (Meditation

La playlist around Meditação

8 mai 2024

Samba de Uma Nota Só / One Note Samba [Samba sur une note] : chanson brésilienne #12




Samba de Uma Nota Só


Eis aqui este sambinha
Feito numa nota só.
Outras notas vão entrar,
Mas a base é uma só.

Esta outra é conseqüência
Do que acabo de dizer.
Como eu sou a conseqüência
Inevitável de você.

[Quanta gente existe por aí que fala tanto
E não diz nada, ou quase nada.
Já me utilizei de toda a escala
E no final não sobrou nada, não deu em nada.]

E voltei pra minha nota
Como eu volto pra você.
Vou contar com a minha nota
Como eu gosto de você.

E quem quer todas as notas:
Ré, mi, fá, sol, lá, si, dó.
Fica sempre sem nenhuma,
Fique numa nota só.

One Note Samba


This is just a little samba
built upon a single note
Other notes are bound to follow but the root is still that note

Now this new one is the consequence
of the one we've just been through
As I'm bound to be the unavoidable consequence of you
There's so many people who can talk and talk and talk
And just say nothing or nearly nothing
I have used up all the scale I know and at the end I've come
To nothing, or nearly nothing
So I come back to my first note
as I must come back to you
I will pour into that one note
all the love I feel for you

 Any one who wants the whole show do-re-mi-fa-so-la-si-do
He will find himself with no show
Better play the note you know

.

Samba d'une seule note


Voici une petite samba
Faite sur une note seule.
D'autres notes vont arriver,
Mais la base est une seule.

Cette autre est la conséquence
De ce que je viens de dire.
Comme je suis la conséquence
Inévitable de toi.

[Combien de gens qui parlent tant 
Et ne disent rien, ou presque rien.
J'ai utilisé toute la gamme
Et au final, il n'en reste rien, il n'en sort rien.]

Et je retourne à ma note
Comme pour revenir à toi.
Je joue sur ma note
Comme mon amour pour toi.

Et qui veut toutes les notes :
Ré, mi, fa, sol, la, si, do.
Toujours se retrouvera sans personne,
Reste sur une seule note.
(traduction littérale & approximative)


"Samba de uma Nota Só", adaptée en anglais  "One Note Samba", est une chanson composée par Antônio Carlos Jobim sur des paroles de Newton Mendonça. Les paroles en anglais ont été écrites par Jon Hendricks. La chanson est enregistrée en premier par João Gilberto en 1960 sur son album O Amor, o Sorriso e a Flor.

Comme avec Desafinato (Désacordé), la chanson joue sur la correspondance métaphorique
 entre les paroles et la mélodie (la forme s'accordant au sens). Le thème A (Eis aqui este sambinha) est un ostinato (par exemple la note Si répétée) intégrée dans une progression d'accords en descente chromatique (Sol#m7 - Sol7/13 - Fa#m7 - Fa7/11+, etc.) ; quand le thème B (Quanta gente existe) déploie toutes les notes de la gamme (pour illustrer "Ré, mi, fa, sol, la, si, do.").

C'est la raison pour laquelle cette bossa nova est devenue un immense standard, interprétée ad libitum depuis 60 ans par les plus grandes figures du jazz ! : Dizzy GillespieHerbie Mann, Duke Ellington, Stan Getz, Charlie Byrd, Quincy Jones, Sérgio Mendes, Frank Sinatra, Barbra Streisand, Ella Fitzgerald, Al Jarreau... 

"Samba de uma Nota Só" a aussi très vite été adaptée en français ("Chanson sur une seule note") par Eddy Marnay et chantée successivement par Sacha Distel, Michèle Arnaud  (1962) et Jean-Claude Pascal et Caterina Valente (1963).
(sources : Wikipedia pt, en, fr, )

La playlist around "One Note Samba "

29 avril 2024

Bananeira [Bananier] : chanson brésilienne #11





Bananeira

Bananeira, não sei
Bananeira, sei lá
A bananeira, sei não
A maneira de ver

Bananeira, não sei
Bananeira, sei lá
A bananeira, sei não
Isso é lá com você

Será
No fundo do quintal
Quintal do seu olhar
Olhar do coração

Bananier

Bananier, je ne sais
Bananier, va savoir
Le bananier, connais pas
La manière de voir

Bananier, je ne sais pas
Bananier, va savoir
Le bananier, connais pas
ça c'est toi qui sais

Il sera
Au fond du jardin
Le jardin de ton regard
Le regard de ton cœur
(traduction littérale)

La chanson Bananeira a été composée par João Donato et Gilberto Gil et enregistrée pour la première fois par João Donato en 1975 sur l'abum Lugar Comum

La playlist autour de Bananeira :

22 avril 2024

Brigas, nunca mais [Disputes, plus jamais] : chanson brésilienne #10



Brigas, nunca mais

Chegou, sorriu, venceu, depois chorou
Então fui eu quem consolou sua tristeza
Na certeza de que o amor tem dessas fases más
E é bom para fazer as pazes, mas


Depois fui eu quem dela precisou
E ela então me socorreu
E o nosso amor mostrou que veio pra ficar
Mais uma vez por toda a vida
Bom é mesmo amar em paz
Brigas, nunca mais

Disputes, plus jamais

Elle est arrivée, a souri, a gagné, puis a pleuré
Alors c'est moi qui ai consolé sa tristesse
Dans la certitude que l'amour a ces mauvaises passes
Et c'est bien de faire la paix, mais

Et puis c'est moi qui en avais besoin
Et puis elle m'a aidé
Et notre amour a montré qu'il allait rester
Encore une fois pour la vie
C'est vraiment bon de s'aimer en paix
Disputes, plus jamais

Chanson composée par Antonio Carlos Jobim, et écrite par Vinícius de Moraes. Première interprétation par João Gilberto sur l'album Chega de saudade (1959)

La playlist autour de "Brigas, nunca mais"

15 avril 2024

Vou te contar / Wave : chanson brésilienne #9



Nara Leão - Wave (Vou te contar)

Vou te contar

Vou te contar
Os olhos já não podem ver
Coisas que só o coração pode entender
Fundamental é mesmo o amor
É impossível ser feliz sozinho...


O resto é mar
É tudo que não sei contar
São coisas lindas que eu tenho pra te dar
Vem de mansinho à brisa e me diz
É impossível ser feliz sozinho...


Da primeira vez era a cidade
Da segunda o cais e a eternidade...

Agora eu já sei
Da onda que se ergueu no mar
E das estrelas que esquecemos de contar
O amor se deixa surpreender
Enquanto a noite vem nos envolver...

Wave

So close your eyes, for thats a lovely way to be
Aware of things your heart alone was meant to see
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together
You can't deny, don't try to fight the rising sea
Don't fight the moon, the stars above and don't fight me
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together
When I saw you first the time was half past three,
When your eyes met mine it was eternity
By now we know the wave is on its way to be
Just catch that wave don't be afraid of loving me
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together
When I saw you first the time was half past three
When your eyes met mine it was eternity
By now we know the wave is on its way to be
Just catch that wave, don't be afraid of loving me
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together

Je vais te dire

Je vais te dire
Les yeux ne peuvent pas voir
Les choses que seul le cœur peut comprendre
L'amour est vraiment fondamental
Il est impossible d'être heureux solitaire...

Le reste c'est la mer
Et tout ce que je saurais exprimer
Ce sont les belles choses que j'ai à te donner
Une brise vient doucement me dire
Il est impossible d'être heureux solitaire...

La première fois c'était la ville
Le seconde la jetée et l'éternité...


Maintenant je sais
Par la vague qui s'est levée sur la mer
Et les étoiles qu'on a oubliées de compter
L'amour se laisse surprendre
Quand la nuit vient nous envelopper...
(traduction littérale)

Wave, chanson composée par Antônio Carlos Jobim, a d'abord été enregistrée en version purement instrumentale sur l'album du même nom en 1967. Jobim y ajoutera l'année suivante des paroles en anglais. 
La première interprétation vocale sera chantée par la chanteuse américaine Lani Hall sur l'album Equinox de Sergio Mendes & Brasil '66.
Une fois de plus, une composition de Jobim devient un standard de jazz , et va entrer au répertoire de Frank Sinatra, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Mel TormeGerry MulliganOscar Peterson, Paul Desmond, Ahmad Jamal, McCoy TynerToots Thielemans, Pat Metheny, Stan Getz,  ...

La chanson avec des paroles en portugais brésilien "Vou te contar" [Je vais te dire] a été interprétée par Os Cariocas, Elis ReginaNara Leão, João Gilberto, Caetano Veloso, Roberto Carlos, ...

La playlist "Vou te contar / Wave"

7 avril 2024

Corcovado : chanson brésilienne #8


Chanson écrite et composée par Antonio Carlos Jobim en 1960, enregistrée la même année par João Gilberto sur l'album O Amor, o Sorriso e a Flor

Corcovado

Um cantinho e um violão
Este amor, uma canção
Pra fazer feliz a quem se ama

Muita calma pra pensar
E ter tempo pra sonhar

Da janela vê-se o Corcovado
O Redentor que lindo

Quero a vida sempre assim com você perto de mim
Até o apagar da velha chama

E eu que era triste
Descrente deste mundo
Ao encontrar você eu conheci
O que é felicidade meu amor

O que é felicidade, o que é felicidade

Corcocado

Un petit coin tranquille avec une guitare
Cet amour, une chanson
Pour rendre heureux ceux qui s'aiment

Beaucoup de calme pour penser
Et avoir du temps pour rêver

De la fenêtre, on peut voir le Corcovado
Le Rédempteur comme il est beau

Je veux que la vie soit toujours ainsi avec toi près de moi
Jusqu'à ce que la flamme s'éteigne

Et moi qui étais triste
Lassé de ce monde
En te rencontrant, j'ai trouvé
Ce qu'est le bonheur, mon amour

Ce qu'est le bonheur, ce qu'est le bonheur


Le titre en portugais fait référence au pic du Corcovado, qui de ses 700 m surplombe la baie la ville de Rio de Janeiro, et au sommet duquel a été érigée la statue du Christ Rédempteur.  La chanson a été adaptée en en anglais sous le nom de "Quiet Nights of Quiet Stars" avec des paroles de Gene Lees.


Interprété par les plus grandes figures de la MPB : Elis Regina, Gal Costa, Astrud Gilberto, Nara Leão, le titre devient aussi dès le début des années 60 un standard de la variété internationale : Frank Sinatra, Tony Bennett, Ella Fitzgerald, Doris DaySarah Vaughan ... et du jazz : Miles Davis, Stan Getz, Henry Mancini, ...
... chantée en VF par Sacha Distel, Caterina Valente...
... et aussi par Zaz, Everything But The Girl et Queen Latifah !

 La Playlist "Around Corcovado"

28 mars 2024

Retrato Em Branco E Preto [Portrait en noir et blanc] : chanson brésilienne #7



Musique de Antonio Carlos Jobim, paroles de Chico Buarque


Retrato em Branco e Preto

Já conheço os passos dessa estrada
Sei que não vai dar em nada
Seus segredos sei de cor
Já conheço as pedras do caminho
E sei também que ali sozinho
Eu vou ficar, tanto pior

O que é que eu posso contra o encanto
Desse amor que eu nego tanto
Evito tanto
E que no entanto
Volta sempre a enfeitiçar
Com seus mesmos tristes velhos fatos
Que num álbum de retrato
Eu teimo em colecionar

Lá vou eu de novo como um tolo
Procurar o desconsolo
Que cansei de conhecer
Novos dias tristes, noites claras
Versos, cartas, minha cara
Ainda volto a lhe escrever

Pra dizer que isso é pecado
Eu trago o peito tão marcado
De lembranças do passado
E você sabe a razão

Vou colecionar mais um soneto
Outro retrato em branco e preto
A maltratar meu coração


Portrait en blanc et noir

Je connais déjà les passages de cette route
Je sais que ça n'aboutira à rien
Je connais tes secrets par cœur
Je connais déjà les pierres sur le chemin
Et je sais aussi que là-bas seul
Je serai, en bien pire

Que puis-je faire contre le sortilège
De cet amour que je rejette tant
Que j'évite tant
Et qui cependant
Revient toujours pour m’envouter
Avec les mêmes tristes souvenirs
Comme dans un album de portraits
Que je m'obstine à collectionner

J'y retourne comme un fou
Cherchant le réconfort dans la désolation
Que je suis las de connaître
De nouveaux jours tristes, des nuits blanches
Des poèmes, des lettres, ma chère
Je t'en écrirai encore

Dire cela est un péché
Ma poitrine est tellement oppressée
Des souvenirs du passé
Et tu en connais la raison

Je vais ajouter un autre sonnet
Un autre portrait en noir et blanc
En maltraitant mon cœur
(traduction littérale)


Jobim composa la musique de la chanson en 1965, il s'agissait d'un instrumental intitulé "Zingaro" (Tzigane). La version figure sur l'album de 1967 "A Certain Mr. Jobim". Peu après, Jobim demande à Chico Buarque d'en écrire des paroles, ce sera leur première collaboration. Si la chanson s'intitule "Retrato em Branco e Preto"  Portrait en blanc et noir", et non l'inverse comme attendu ("en noir et blanc"), ce sera pour la rime (soneto / preto) ! Chico Buarque en enregistra la première interprétation vocale sur son album de 1968 Chico Buarque de Hollanda (Vol. 3)

D'autres versions marquantes tant vocales qu'instrumentales lui succéderont par Nara Leão, Elis Regina, Stan Getz et João Gilberto, Gábor Szabó, Chet Baker, Joe Henderson, Paolo Frescu et Enrico Rava, ...



Playlist "Autour de Retrato Em Branco E Preto"



18 mars 2024

Insensatez [Insensé] : la chanson brésilienne #6




Insensatez

(paroles de Vinícius de Moraes)

Ah, insensatez, o que você fez?
Coração mais sem cuidado
Fez chorar de dor o seu amor

 Um amor tão delicado
Ah, por que você foi fraco assim?
Assim, tão desalmado?
Ah, meu coração, quem nunca amou
Não merece ser amado

 Vai, meu coração, ouve a razão
Usa só sincericade
Quem semeia vento, diz a razão
Colhe sempre tempestade
Vai, meu coração
Pede perdão, perdão apaixonado
Vai, porque quem não pede perdão
Não é nunca perdoado

How insensitive

(adaptation anglaise de Norman Gimbel)
How insensitive I must have seemed
When she told me that she loved me
How unmoved and cold I must have seemed
When she told me so sincerely
Why?, she must have asked,
Did I just turn and stare in icy silence?
What was I to say? What can you say
When a love affair is over?
Now she's gone away and I'm alone
With a memory of her last look
Vague and drawn and sad I see it still
All her heartbreak in that last look


Insensé

 (traduction littérale)

Ah, insensé, qu'as-tu fait ?
Coeur sans attention
Tu as fait pleurer de douleur
Ton amour
Un amour si délicat
Ah, pourquoi étais tu si faible ?
Si privé d’âme
Ah, mon cœur qui n’a jamais aimé
Tu ne mérites pas d’être aimé

Va, mon cœur, écoute la raison
Sois sincère
Qui sème le vent, dit l’adage
récolte toujours la tempête
Va, mon cœur, demande pardon
Un pardon passionné
Va, car celui qui
Ne demande pas pardon
N’est jamais pardonné
.

La chanson composée en 1961 par Antonio Carlos Jobim sur des paroles de Vinícius de Moraes est l'une des plus célèbres du duo d'auteurs compositeurs qui a produit pourtant d'incroyables perles de la bossa nova (Garota de Ipanema, Wave, Triste, Chega de Saudade, Agua de beber, Só Danço Samba, A Felicidade). 
Insensatez est librement inspiré du Prélude n° 4 en mi mineur, Opus 28, de Chopin. (Moins littéralement que pour Jane B. où Serge Gainsbourg a carrément callé les paroles de sa chanson dédiée à Jane Birkin sur le prélude de Chopin)

La chanson a été enregistrée d'abord par João Gilberto puis par d'autres artistes brésiliens : Nara Leão, Elis Regina, Astrud Gilberto.
La version anglaise avec des paroles de Norman Gimbel, sous le titre "How Insensitive", a été interprétée par les plus grandes stars américaines de jazz et de variétés, comme Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, Peggy Lee, Judy Garland, Shirley BasseyTony Bennett, Doris DayEartha Kitt, Blossom Dearie, et plus récemment par Iggy PopRobert Wyatt et Sinéad O'Connor, ,..
En France, plusieurs chanteurs de charme ont également repris le titre : Sacha Distel, Richard Anthony (Quand tu m'as parlé), Henri Salvador (Les amours qu'on délaisse), Jean-Louis Murat (Insensible)

Le thème a inspiré aussi beaucoup de figures majeures du jazz pour  des versions instrumentales : les guitaristes Wes Montgomery, Charlie Byrd, Pat Metheny, Biréli Lagrène, ..., les saxophonistes Stan Getz, Dexter Gordon, Lee Konitz ..., les pianistes Oscar Peterson, Chick Corea, ... 

Le thème instrumental de Jobim a été remis à l'honneur vers 1997, en intégrant la bande originale du film Lost Highway, de David Lynch.

La Playlist Around Insensatez

14 mars 2024

Valsinha [Petite valse] : la chanson brésilienne #5





Valsinha

Um dia ele chegou tão diferente
do seu jeito de sempre chegar
Olhou-a dum jeito muito mais quente
do que sempre costumava olhar
E não maldisse a vida
tanto quanto era seu jeito de sempre falar
E nem deixou-a só num canto,
pra seu grande espanto, convidou-a pra rodar


Então ela se fez bonita
como há muito tempo não queria ousar
Com seu vestido decotado
cheirando a guardado de tanto esperar
Depois os dois deram-se os braços
como há muito tempo não se usava dar
E cheios de ternura e graça
foram para a praça e começaram a se abraçar


E ali dançaram tanta dança
que a vizinhança toda despertou;
E foi tanta felicidade
que toda cidade se iluminou;
E foram tantos beijos loucos
Tantos gritos roucos como não se ouvia mais..
. Que o mundo compreendeu
E o dia amanheceu em paz.
Petite valse

Un jour il est arrivé bien différent
De sa façon habituelle d'arriver
Il l'a regardée d'une manière beaucoup plus affectueuse 
De ce qu'il faisait toujours
Et il ne maudit la vie
Inversement à sa façon habituelle de parler
Et il ne l'a même pas laissée seule dans un coin
A sa grande surprise, il l'a invitée pour le bal

Alors elle s'est fait belle
Comme depuis longtemps elle n'avait plus osé
Avec sa robe décolletée
Sentant le parfum d'une trop longue attente
Puis les deux se sont enlacés
Comme ça faisait longtemps qu'ils ne l'avaient pas été
Et pleins de tendresse et de grâce
Ils sont allés sur la place et se sont embrassés

Et là ils ont dansé tant de danses
Que tout le voisinage s'est réveillé
Et ce fut un tel bonheur
Que toute la ville s'est illuminée
Et il y eut tant de baisers fous
Tant de cris rauques comme on n'en entendait plus
Que le monde a compris
Et le jour s'est levé en paix
(traduction littérale)

Chanson écrite par Vinicius de Moraes et composée par Chico Buarque, pour l'album Construção paru en 1971.

Playlist avec Mia Martini, Yamandu Costa e António Zambujo, Mônica Salmaso, Larry Goldings, Tropic Hotel, Toquinho...