7 juin 2024

O Bêbado e a Equilibrista [Le clochard et la funambule] : chanson brésilienne #16

 album Elis Regina – Elis, Essa Mulher (1979)



O Bêbado e a Equilibrista

Caía a tarde feito um viaduto
E um bêbado trajando luto me lembrou Carlitos
A lua tal qual a dona do bordel
pedia a cada estrela fria um brilho de aluguel

E nuvens lá no mata-borrão do céu
chupavam manchas torturadas, que sufoco !
Louco
O bêbado com chapéu coco fazia irreverências mil
prá noite do Brasil, meu Brasil


que sonha com a volta do irmão do Henfil 
com tanta gente que partiu num rabo de foguete


Chora a nossa pátria mãe gentil
Choram marias e clarisses no solo do Brasil
Mas sei que uma dor assim pungente não há de ser inutilmente

A esperança dança na corda bamba de sombrinha
E em cada passo dessa linha pode se machucar
Azar, a esperança equilibrista
sabe que o show de todo artista
tem que continuar

L'ivrogne et l'équilibriste

Le soir tombait comme un viaduc
Et un ivrogne en habit de deuil m'a rappelé Charlot
La lune comme une patronne de bordel
Demandait à chaque étoile froide un éclat à louer

Et des nuages là dans le papier buvard du ciel
absorbant des taches torturées, quelle suffocation !
Fou
L'ivrogne au chapeau melon faisait mille irrévérences
pour la nuit du Brésil... mon Brésil

Qui rêve du retour du frère de Henfil (1)
Comme de tant de gens qui sont partis, avec une fusée aux fesses

Pleure, notre patrie, mère gentille
Pleurent, les Marias et les Clarisses (2) sur le sol brésilien
Mais je sais qu'une douleur aussi poignante ne restera pas vaine
L'espoir danse sur la corde raide, tenant un parasol
Et chaque pas sur cette ligne peut être périlleux
Quelle infortune !, l'espoir équilibriste
Sait que le spectacle de chaque artiste
doit continuer
(traduction littérale et approximative)



Notes : 
(1) : Henfil, pseudonyme d'Henrique de Sousa Filho (1944-1988) [wikipédia], écrivain, dessinateur et humoriste brésilien avait deux frères : le musicien Chico Mário et le sociologue Herbert José Betinho de Sousa [wikipédia]. C'est ce dernier qui est évoqué ici, militant politique de gauche, il fut contraint à l'exil, après le coup d'État militaire de 1964

(2) "Marias et Clarices" font référence aux veuves de prisonniers politiques torturés à mort par le régime militaire : Maria, la veuve de l'ouvrier métallurgique Manuel Fiel Filho (1927-1976), et Clarice, la veuve du journaliste Vladimir Herzog  (1937-1975).


Les paroles d'O Bêbado e a Equilibrista ont été écrites à la fin de l'année 1977 par le musicien João Bosco et l'écrivain Aldir Blanc, sur le célèbre thème musical de "Smile" du film Les Temps Modernes (1936) de Charlie Chaplin. Il s'agit en premier lieu d'un hommage à l'idole du cinéma muet, interprète inoubliable du "tramp" (vagabond) qui venait de mourir le 25 décembre.

dessin du caricaturiste Bira Dantas illustrant la chanson,
avec la figure d'Aldir Blanc (source)

Créée par Elis Regina sur son album Essa Mulher, (1979), la chanson est devenu l'hymne populaire consacrant le déclin de la dictature militaire au Brésil, déclin commencé avec la loi d'amnistie de 1979. 
"La loi d'amnistie, approuvée par le Parlement brésilien le 22 août 1979, garantit l'absence de poursuites à la fois contre les policiers ou les militaires tortionnaires et contre les opposants engagés dans la lutte armée contre le régime d'exception. Cette loi qui a permis le retour des exilés politiques au Brésil mais qui protège les tortionnaires, est toujours en vigueur. Votée six ans avant la fin de la dictature (1985), l'amnistie avait été perçue comme l'annonce du retour progressif à la démocratie." (source)".

La playlist autour de O Bêbado e a Equilibrista

31 mai 2024

Chega de Saudade [No more blues] : chanson brésilienne #15



Chega de Saudade

Vai minha tristeza e diz a ela que sem ela
Não pode ser, diz-lhe numa prece
Que ela regresse, porque eu não posso
Mais sofrer. Chega de saudade a realidade
É que sem ela não há paz, não há beleza
É só tristeza e a melancolia
Que não sai de mim, não sai de mim, não sai



Mas se ela voltar, se ela voltar,
Que coisa linda, que coisa louca
Pois há menos peixinhos a nadar no mar
Do que os beijinhos que eu darei
Na sua boca, dentro dos meus braços

Os abraços hão de ser, milhões de abraços
Apertado assim, colado assim, calado assim
Abraços e beijinhos e carinhos sem ter fim

Que é pra acabar com este negócio de você
Viver sem mim. Não quero mais este negócio

Assez de désolation

Va ma tristesse, et dis-lui que sans elle
Ce n'est pas possible, dis-lui par une prière
Qu'elle revienne, parce que je ne peux 
Plus souffrir. Assez de désolation, la réalité
C'est juste que sans elle, il n'y a pas de paix, il n'y a pas de beauté,
Juste la tristesse et la mélancolie,
Qui ne me quittent pas, ne me quittent pas, ne me quittent pas

Mais si elle revient, si elle revient,
Quelle chose belle, quelle chose folle
Parce qu'il y a moins de petits poissons qui nagent dans la mer
Que de bisous que je poserai
Sur sa bouche, entre mes bras
Il y aura des câlins, des millions de câlins
Serrés comme ça, collés comme ça, silencieux comme ça
Câlins, baisers et affection sans fin
Quelle est l'issue de cette situation pour toi ?
Vivre sans moi ? Je n'en peux plus de cette situation

(traduction littérale et approximative)


Chanson écrite par Vinicius de Moraes et composée par Antonio Carlos Jobim, en 1956,  Chega de Saudade n'est pas seulement l'une des plus emblématiques de la bossa nova (nouvelle vague), elle est considérée comme le point de départ de ce genre musical.

Editée sur disque consécutivement la même année par Elizeth Cardoso, João Gilberto, et Os Cariocas. La chanson est enregistrée d'abord en avril 1958, avec au chant Elizeth Cardoso, sur des arrangements de Tom Jobim, accompagné à la guitare par João Gilberto, pour l'album Canção do Amor Demais.
Quelques mois plus tard, le groupe vocal Os Cariocas, en livre une nouvelle version sur l'album O Melhor de... Os Cariocas.
Enfin  João Gilberto, la sort sur un single en août de la même année, avec en face B, la chanson Bim Bom.
C'est la version de João Gilberto qui rendra très célèbre la chanson, par sa façon de chanter et par son jeu de guitare.
(source : pt.wikipedia)

La playlist autour de Chega de Saudade

24 mai 2024

Fotografia [Photographie] : chanson brésilienne #14





Fotografia

Eu, você, nós dois
Aqui neste terraço à beira-mar
O sol já vai caindo
E o seu olhar
Parece acompanhar a cor do mar
Você tem que ir embora
A tarde cai
Em cores se desfaz
Escureceu
O sol caiu no mar
E a primeira luz lá embaixo se acendeu
Você e eu



Eu, você, nós dois
Sozinhos neste bar à meia-luz
E uma grande lua saiu do mar
Parece que este bar
Já vai fechar
E há sempre uma canção para contar
Aquela velha história de um desejo
Que todas as canções têm pra contar
E veio aquele beijo
Aquele beijo
Aquele beijo

Photograph

 You and I, we two
Alone here in this terrace by the sea
The sun is going down and in your eyes
I see the changing colors of the sea
It's time for you to go the day is done
And shadows stretch their arms to bring the night
The sun falls in the sea and down below a window light we see
Just you and me


You and I, we two alone
Here in this bar with dimming lights
A full and rising moon comes from the sea
And soon the bar will close for you and me
But there will always be a song
To tell a story you and I cannot dismiss
The same old simple story of desire
And suddenly that kiss
That kiss
That kiss

(paroles en anglais de Ray Gilbert)

Photographie

Moi, toi, nous deux
Ici sur cette terrasse de bord de mer
Le soleil décline déjà
Et ton regard
Semble accompagner la couleur de la mer
Tu dois partir
L'après-midi s'achève
Les couleurs s'estompent
Tout s'assombrit
Le soleil est tombé dans la mer
Et la première lumière là-bas s'est allumée
Toi et moi

Moi, toi, nous deux
Seuls dans ce bar dans la pénombre
Et une grande lune est sortie de la mer
On dirait que ce bar
Va bientôt fermer
Et il y a toujours une chanson à raconter
Cette vieille histoire d'un désir
Que toutes les chansons doivent raconter
Et vient ce baiser
Ce baiser
Ce baiser

(traduction littérale et approximative)



Chanson écrite, paroles et musique,  par Antônio Carlos Jobim, en 1959.
Le premier enregistrement de "Fotografia" chanté par Sylvia Telles date de la même année, sur son album Amor De Gente Moça (Musicas De Antonio Carlos Jobim).

On peut aborder cette bossa nova comme une romance douce et langoureuse, ou y discerner une atmosphère plus crépusculaire emplie de nostalgie et de mélancolie.
Flora Purim, qui l'a chantée en 2001 sur son album Perpetual Emotion, en donne une interprétation très concrète, pour la chanteuse, le "cinq à sept" en est la thématique : "Au Brésil, les histoires d'amour adultères sont très courantes, des gens mariés qui tombent amoureux d'autres personnes mariées. Alors ils se rencontrent dans l'après-midi et restent ensemble jusqu'au coucher du soleil, puis doivent rentrer chez eux. C'est une chanson qui parle d'un flirt de passage entre deux personnes "ce baiser, ce baiser". C'est une chanson sur l'amour clandestin en fin d'après-midi."

La chanson fut adaptée en anglais "Photograph" en 1965 par Ray Gilbert, que Tom  Jobim enregistra en 1967 sur l'album A Certain Mr. Jobim.

source : en.wikipedia

La playlist autour de "Fotografia"

17 mai 2024

Meditação [Médiation]: chanson brésilienne #13


Meditação

Quem acreditou
No amor, no sorriso, na flor
Entao sonhou, sonhou...
E perdeu a paz
O amor, o sorriso e a flor
Se transformam depressa demais

Quem, no coraçao
Abrigou a tristeza de ver tudo isto se perder
E, na solidao
Procurou um caminho e seguiu,
Já descrente de um dia feliz

Quem chorou, chorou
E tanto que seu pranto já secou
Quem depois voltou
Ao amor, ao sorriso e à flor
Então tudo encontrou
E a própria dor
Revelou o caminho do amor
E a tristeza acabou

Méditation

Qui a cru
En l'amour, au sourire, à la fleur
Alors il a rêvé, rêvé...
Et a perdu la paix
Amour, sourire et fleur
Se transforment trop vite

Qui, dans son cœur
Abritait la tristesse de voir tout cela perdu
Et, dans la solitude
Chercha un chemin et l'a suivi,
A jamais incrédule à l'idée d'un jour heureux

Qui a pleuré, pleuré
Tant et tant que les larmes ont séché
Qui est revenu plus tard
A l'amour, au sourire et à la fleur
Donc a tout trouvé
Et la douleur même
A révélé le chemin de l'amour
Et la tristesse s'est estompée
(traduction littérale et approximative)


 "Meditation"est une chanson composée par Antônio Carlos Jobim et Newton Mendonça, devenue un standard de la bossa nova et du jazz.

Les deux premières interprétations ont été enregistrées par Maysa sur l'album Maysa é Maysa... é Maysa, é Maysa! (1959) et par  João Gilberto sur l'album O Amor, o Sorriso e a Flor (1960) [citant le fameux vers de la chanson !).

Quelques versions choisies : 
Côté Brésil,  Antônio Carlos Jobim (himself), Astud Gilberto, Nara Leão, Sergio Mendez, ...
Côté jazz : Cal Tjader, Herbie Mann, Charlie Byrd, Frank Sinatra, Dexter Gordon, Joe Pass, Stan Getz, Pat Metheny ...
Et côté France : les versions de Sacha Distel (Un amour, un sourire, une fleur), et de Claudine Longet (à ne pas confondre avec Catherine Langeais !) (Meditation

La playlist around Meditação

8 mai 2024

Samba de Uma Nota Só / One Note Samba [Samba sur une note] : chanson brésilienne #12




Samba de Uma Nota Só


Eis aqui este sambinha
Feito numa nota só.
Outras notas vão entrar,
Mas a base é uma só.

Esta outra é conseqüência
Do que acabo de dizer.
Como eu sou a conseqüência
Inevitável de você.

[Quanta gente existe por aí que fala tanto
E não diz nada, ou quase nada.
Já me utilizei de toda a escala
E no final não sobrou nada, não deu em nada.]

E voltei pra minha nota
Como eu volto pra você.
Vou contar com a minha nota
Como eu gosto de você.

E quem quer todas as notas:
Ré, mi, fá, sol, lá, si, dó.
Fica sempre sem nenhuma,
Fique numa nota só.

One Note Samba


This is just a little samba
built upon a single note
Other notes are bound to follow but the root is still that note

Now this new one is the consequence
of the one we've just been through
As I'm bound to be the unavoidable consequence of you
There's so many people who can talk and talk and talk
And just say nothing or nearly nothing
I have used up all the scale I know and at the end I've come
To nothing, or nearly nothing
So I come back to my first note
as I must come back to you
I will pour into that one note
all the love I feel for you

 Any one who wants the whole show do-re-mi-fa-so-la-si-do
He will find himself with no show
Better play the note you know

.

Samba d'une seule note


Voici une petite samba
Faite sur une note seule.
D'autres notes vont arriver,
Mais la base est une seule.

Cette autre est la conséquence
De ce que je viens de dire.
Comme je suis la conséquence
Inévitable de toi.

[Combien de gens qui parlent tant 
Et ne disent rien, ou presque rien.
J'ai utilisé toute la gamme
Et au final, il n'en reste rien, il n'en sort rien.]

Et je retourne à ma note
Comme pour revenir à toi.
Je joue sur ma note
Comme mon amour pour toi.

Et qui veut toutes les notes :
Ré, mi, fa, sol, la, si, do.
Toujours se retrouvera sans personne,
Reste sur une seule note.
(traduction littérale & approximative)


"Samba de uma Nota Só", adaptée en anglais  "One Note Samba", est une chanson composée par Antônio Carlos Jobim sur des paroles de Newton Mendonça. Les paroles en anglais ont été écrites par Jon Hendricks. La chanson est enregistrée en premier par João Gilberto en 1960 sur son album O Amor, o Sorriso e a Flor.

Comme avec Desafinato (Désacordé), la chanson joue sur la correspondance métaphorique
 entre les paroles et la mélodie (la forme s'accordant au sens). Le thème A (Eis aqui este sambinha) est un ostinato (par exemple la note Si répétée) intégrée dans une progression d'accords en descente chromatique (Sol#m7 - Sol7/13 - Fa#m7 - Fa7/11+, etc.) ; quand le thème B (Quanta gente existe) déploie toutes les notes de la gamme (pour illustrer "Ré, mi, fa, sol, la, si, do.").

C'est la raison pour laquelle cette bossa nova est devenue un immense standard, interprétée ad libitum depuis 60 ans par les plus grandes figures du jazz ! : Dizzy GillespieHerbie Mann, Duke Ellington, Stan Getz, Charlie Byrd, Quincy Jones, Sérgio Mendes, Frank Sinatra, Barbra Streisand, Ella Fitzgerald, Al Jarreau... 

"Samba de uma Nota Só" a aussi très vite été adaptée en français ("Chanson sur une seule note") par Eddy Marnay et chantée successivement par Sacha Distel, Michèle Arnaud  (1962) et Jean-Claude Pascal et Caterina Valente (1963).
(sources : Wikipedia pt, en, fr, )

La playlist around "One Note Samba "

29 avril 2024

Bananeira [Bananier] : chanson brésilienne #11





Bananeira

Bananeira, não sei
Bananeira, sei lá
A bananeira, sei não
A maneira de ver

Bananeira, não sei
Bananeira, sei lá
A bananeira, sei não
Isso é lá com você

Será
No fundo do quintal
Quintal do seu olhar
Olhar do coração

Bananier

Bananier, je ne sais
Bananier, va savoir
Le bananier, connais pas
La manière de voir

Bananier, je ne sais pas
Bananier, va savoir
Le bananier, connais pas
ça c'est toi qui sais

Il sera
Au fond du jardin
Le jardin de ton regard
Le regard de ton cœur
(traduction littérale)

La chanson Bananeira a été composée par João Donato et Gilberto Gil et enregistrée pour la première fois par João Donato en 1975 sur l'abum Lugar Comum

La playlist autour de Bananeira :

22 avril 2024

Brigas, nunca mais [Disputes, plus jamais] : chanson brésilienne #10



Brigas, nunca mais

Chegou, sorriu, venceu, depois chorou
Então fui eu quem consolou sua tristeza
Na certeza de que o amor tem dessas fases más
E é bom para fazer as pazes, mas


Depois fui eu quem dela precisou
E ela então me socorreu
E o nosso amor mostrou que veio pra ficar
Mais uma vez por toda a vida
Bom é mesmo amar em paz
Brigas, nunca mais

Disputes, plus jamais

Elle est arrivée, a souri, a gagné, puis a pleuré
Alors c'est moi qui ai consolé sa tristesse
Dans la certitude que l'amour a ces mauvaises passes
Et c'est bien de faire la paix, mais

Et puis c'est moi qui en avais besoin
Et puis elle m'a aidé
Et notre amour a montré qu'il allait rester
Encore une fois pour la vie
C'est vraiment bon de s'aimer en paix
Disputes, plus jamais

Chanson composée par Antonio Carlos Jobim, et écrite par Vinícius de Moraes. Première interprétation par João Gilberto sur l'album Chega de saudade (1959)

La playlist autour de "Brigas, nunca mais"

15 avril 2024

Vou te contar / Wave : chanson brésilienne #9



Nara Leão - Wave (Vou te contar)

Vou te contar

Vou te contar
Os olhos já não podem ver
Coisas que só o coração pode entender
Fundamental é mesmo o amor
É impossível ser feliz sozinho...


O resto é mar
É tudo que não sei contar
São coisas lindas que eu tenho pra te dar
Vem de mansinho à brisa e me diz
É impossível ser feliz sozinho...


Da primeira vez era a cidade
Da segunda o cais e a eternidade...

Agora eu já sei
Da onda que se ergueu no mar
E das estrelas que esquecemos de contar
O amor se deixa surpreender
Enquanto a noite vem nos envolver...

Wave

So close your eyes, for thats a lovely way to be
Aware of things your heart alone was meant to see
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together
You can't deny, don't try to fight the rising sea
Don't fight the moon, the stars above and don't fight me
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together
When I saw you first the time was half past three,
When your eyes met mine it was eternity
By now we know the wave is on its way to be
Just catch that wave don't be afraid of loving me
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together
When I saw you first the time was half past three
When your eyes met mine it was eternity
By now we know the wave is on its way to be
Just catch that wave, don't be afraid of loving me
The fundamental loneliness goes whenever two can dream a dream together

Je vais te dire

Je vais te dire
Les yeux ne peuvent pas voir
Les choses que seul le cœur peut comprendre
L'amour est vraiment fondamental
Il est impossible d'être heureux solitaire...

Le reste c'est la mer
Et tout ce que je saurais exprimer
Ce sont les belles choses que j'ai à te donner
Une brise vient doucement me dire
Il est impossible d'être heureux solitaire...

La première fois c'était la ville
Le seconde la jetée et l'éternité...


Maintenant je sais
Par la vague qui s'est levée sur la mer
Et les étoiles qu'on a oubliées de compter
L'amour se laisse surprendre
Quand la nuit vient nous envelopper...
(traduction littérale)

Wave, chanson composée par Antônio Carlos Jobim, a d'abord été enregistrée en version purement instrumentale sur l'album du même nom en 1967. Jobim y ajoutera l'année suivante des paroles en anglais. 
La première interprétation vocale sera chantée par la chanteuse américaine Lani Hall sur l'album Equinox de Sergio Mendes & Brasil '66.
Une fois de plus, une composition de Jobim devient un standard de jazz , et va entrer au répertoire de Frank Sinatra, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Mel TormeGerry MulliganOscar Peterson, Paul Desmond, Ahmad Jamal, McCoy TynerToots Thielemans, Pat Metheny, Stan Getz,  ...

La chanson avec des paroles en portugais brésilien "Vou te contar" [Je vais te dire] a été interprétée par Os Cariocas, Elis ReginaNara Leão, João Gilberto, Caetano Veloso, Roberto Carlos, ...

La playlist "Vou te contar / Wave"

7 avril 2024

Corcovado : chanson brésilienne #8


Chanson écrite et composée par Antonio Carlos Jobim en 1960, enregistrée la même année par João Gilberto sur l'album O Amor, o Sorriso e a Flor

Corcovado

Um cantinho e um violão
Este amor, uma canção
Pra fazer feliz a quem se ama

Muita calma pra pensar
E ter tempo pra sonhar

Da janela vê-se o Corcovado
O Redentor que lindo

Quero a vida sempre assim com você perto de mim
Até o apagar da velha chama

E eu que era triste
Descrente deste mundo
Ao encontrar você eu conheci
O que é felicidade meu amor

O que é felicidade, o que é felicidade

Corcocado

Un petit coin tranquille avec une guitare
Cet amour, une chanson
Pour rendre heureux ceux qui s'aiment

Beaucoup de calme pour penser
Et avoir du temps pour rêver

De la fenêtre, on peut voir le Corcovado
Le Rédempteur comme il est beau

Je veux que la vie soit toujours ainsi avec toi près de moi
Jusqu'à ce que la flamme s'éteigne

Et moi qui étais triste
Lassé de ce monde
En te rencontrant, j'ai trouvé
Ce qu'est le bonheur, mon amour

Ce qu'est le bonheur, ce qu'est le bonheur


Le titre en portugais fait référence au pic du Corcovado, qui de ses 700 m surplombe la baie la ville de Rio de Janeiro, et au sommet duquel a été érigée la statue du Christ Rédempteur.  La chanson a été adaptée en en anglais sous le nom de "Quiet Nights of Quiet Stars" avec des paroles de Gene Lees.


Interprété par les plus grandes figures de la MPB : Elis Regina, Gal Costa, Astrud Gilberto, Nara Leão, le titre devient aussi dès le début des années 60 un standard de la variété internationale : Frank Sinatra, Tony Bennett, Ella Fitzgerald, Doris DaySarah Vaughan ... et du jazz : Miles Davis, Stan Getz, Henry Mancini, ...
... chantée en VF par Sacha Distel, Caterina Valente...
... et aussi par Zaz, Everything But The Girl et Queen Latifah !

 La Playlist "Around Corcovado"

28 mars 2024

Retrato Em Branco E Preto [Portrait en noir et blanc] : chanson brésilienne #7



Musique de Antonio Carlos Jobim, paroles de Chico Buarque


Retrato em Branco e Preto

Já conheço os passos dessa estrada
Sei que não vai dar em nada
Seus segredos sei de cor
Já conheço as pedras do caminho
E sei também que ali sozinho
Eu vou ficar, tanto pior

O que é que eu posso contra o encanto
Desse amor que eu nego tanto
Evito tanto
E que no entanto
Volta sempre a enfeitiçar
Com seus mesmos tristes velhos fatos
Que num álbum de retrato
Eu teimo em colecionar

Lá vou eu de novo como um tolo
Procurar o desconsolo
Que cansei de conhecer
Novos dias tristes, noites claras
Versos, cartas, minha cara
Ainda volto a lhe escrever

Pra dizer que isso é pecado
Eu trago o peito tão marcado
De lembranças do passado
E você sabe a razão

Vou colecionar mais um soneto
Outro retrato em branco e preto
A maltratar meu coração


Portrait en blanc et noir

Je connais déjà les passages de cette route
Je sais que ça n'aboutira à rien
Je connais tes secrets par cœur
Je connais déjà les pierres sur le chemin
Et je sais aussi que là-bas seul
Je serai, en bien pire

Que puis-je faire contre le sortilège
De cet amour que je rejette tant
Que j'évite tant
Et qui cependant
Revient toujours pour m’envouter
Avec les mêmes tristes souvenirs
Comme dans un album de portraits
Que je m'obstine à collectionner

J'y retourne comme un fou
Cherchant le réconfort dans la désolation
Que je suis las de connaître
De nouveaux jours tristes, des nuits blanches
Des poèmes, des lettres, ma chère
Je t'en écrirai encore

Dire cela est un péché
Ma poitrine est tellement oppressée
Des souvenirs du passé
Et tu en connais la raison

Je vais ajouter un autre sonnet
Un autre portrait en noir et blanc
En maltraitant mon cœur
(traduction littérale)


Jobim composa la musique de la chanson en 1965, il s'agissait d'un instrumental intitulé "Zingaro" (Tzigane). La version figure sur l'album de 1967 "A Certain Mr. Jobim". Peu après, Jobim demande à Chico Buarque d'en écrire des paroles, ce sera leur première collaboration. Si la chanson s'intitule "Retrato em Branco e Preto"  Portrait en blanc et noir", et non l'inverse comme attendu ("en noir et blanc"), ce sera pour la rime (soneto / preto) ! Chico Buarque en enregistra la première interprétation vocale sur son album de 1968 Chico Buarque de Hollanda (Vol. 3)

D'autres versions marquantes tant vocales qu'instrumentales lui succéderont par Nara Leão, Elis Regina, Stan Getz et João Gilberto, Gábor Szabó, Chet Baker, Joe Henderson, Paolo Frescu et Enrico Rava, ...



Playlist "Autour de Retrato Em Branco E Preto"