10 juillet 2024

Se todos fossem iguais a você [Someone to Light Up My Life] [Si tout le monde était comme toi] : chanson brésilienne #19




Se todos fossem iguais a você

Vai tua vida,
Teu caminho é de paz e amor
Vai tua vida é uma linda canção de amor
Abre os teus braços
E canta a última esperança
A esperança divina de amar em paz

Se todos fossem iguais a você
Que maravilha viver
Uma canção pelo ar,
Uma mulher a cantar
Uma cidade a cantar,
A sorrir, a cantar, a pedir
A beleza de amar
Como o sol,
Como a flor,
Como a luz
Amar sem mentir,
Nem sofrer

Existiria verdade,
Verdade que ninguém vê
Se todos fossem no mundo iguais a você

Si tout le monde était comme toi

Va ta vie,
Ton chemin est fait de paix et d'amour
Va ta vie est une belle chanson d'amour
Ouvre tes bras
Et chante la dernière espérance
L'espérance divine d'aimer en paix

Si tout le monde était comme toi
Comme ce serait merveilleux de vivre
Une chanson dans l'air,
Une femme qui chante
Une ville qui chante,
Souriant, chantant, demandant
La beauté d'aimer
Comme le soleil,
Comme la fleur,
Comme la lumière
Aimer sans mentir,
Ni souffrir

Il y aurait de la vérité,
Une vérité que personne ne voit
Si tout le monde sur cette terre était comme toi
(traduction littérale et approximative)


Se Todos Fossem Iguais A Você a été composé par Antônio Carlos Jobim, avec des paroles de Vinicius de Moraes, pour la pièce Orfeu da Conceição (1956).

Créé sur disque par le chanteur Robert Paiva, c'est devenu l'un des joyaux de la chanson brésilienne, avec les versions de Vicente Celestino, Maysa, Sylvia Telles, Tom Jobim, Vinicius de Moraes et Maria Creuza, Gal Costa, Baden PowellMaria Bethânia, ...

Ce "latin theme for lovers" sera adapté en anglais par Gene Lees sous le titre Someone to Light Up My Life, et intégré au répertoire des musiciens de jazz, des crooners et des chanteuses de charme : Frank Sinatra, Shirley Horn, Charlie Byrd, Sarah VaughanKenny BurrellTony Bennett, Percy Faith, Scott Walker, ...

La playlist autour de Se todos fossem iguais a você

6 juillet 2024

A Felicidade [Le bonheur] : chanson brésilienne #18







A Felicidade

Tristeza não tem fim
Felicidade sim
A felicidade é como a gota
De orvalho numa pétala de flor
Brilha tranquila
Depois de leve oscila
E cai como uma lágrima de amor
A felicidade do pobre parece
A grande ilusão do carnaval
A gente trabalha o ano inteiro
Por um momento de sonho
Pra fazer a fantasia
De rei ou de pirata ou jardineira
e tudo se acabar na quarta feira
Tristeza não tem fim
Felicidade sim
A felicidade é como a pluma
Que o vento vai levando pelo ar
Voa tão leve
Mas tem a vida breve
Precisa que haja vento sem parar
A minha felicidade está sonhando
Nos olhos da minha namorada
É como esta noite
Passando, passando
Em busca da madrugada
Falem baixo, por favor
Prá que ela acorde alegre como o dia
Oferecendo beijos de amor
Tristeza não tem fim
Felicidade sim

Le bonheur

La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
Le bonheur est comme une goutte
De rosée sur une pétale de fleur
Elle scintille, tranquille
Puis oscille légèrement
Et tombe comme une larme d'amour
Le bonheur des pauvres ressemble à
La grande illusion du carnaval
Nous travaillons toute l'année
Pour un instant de rêve
Pour réaliser le fantasme d'être
Roi, pirate ou jardinier
et tout se termine le mercredi
La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
Le bonheur est comme une plume
Que le vent emporte dans l'air
Vole si légèrement
Mais sa vie est brève
Il faut qu'il y ait du vent sans cesse
Mon bonheur, c'est de rêver
Dans les yeux de mon aimée
C'est comme cette nuit
Passée, passée
A la recherche de l'aube
Parle moins fort, s'il te plaît
Pour qu'elle se réveille heureuse comme le jour
En offrant des baisers d'amour
La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
(trad. littérale et approximative)

L'affiche du film

A felicidade
est une chanson composée en 1958 par Antônio Carlos Jobim, sur des paroles de Vinícius de Moraes, pour le film franco-brésilien Orfeu Negro [Black Orpheus] de Marcel Camus, sorti en 1959. Le scénario du film transpose le mythe d'Orphée et Eurydice dans les favelas de Rio de Janeiro, pendant le Carnaval. Orfeu Negro remporte la Palme d'or au Festival de Cannes en 1959 et l' Oscar du meilleur film étranger en 1960, en focalisant l'attention du monde entier sur les chansons de  Jobim et Moraes et lançant l'engouement pour la bossa nova.

L'affiche de la pièce Orfeu da Conceição (1956) par l'artiste Djanira

Tom Jobim avait déjà écrit  plusieurs chansons et musiques pour la pièce de théâtre Orfeu da Conceição de Vinícius de Moraes créée à Rio en 1956. Mais le producteur français du film, Sacha Gordine leur demanda de nouveaux titres. Le duo écrivit ainsi trois nouvelles chansons :  A felicidade, Frevo et O nosso amor.
C'est Agostinho dos Santos qui chante A felicidade pendant le générique d'ouverture du film, il est accompagné à la guitare accompagné par Roberto Menescal.

Ce titre, devenu un des standards de la bossa nova, a fait l'objet de nombreuses interprétations par les plus grands noms de la chanson brésilienne : João Gilberto, Sylvia Telles, Antônio Carlos Jobim, Astrud Gilberto, Bola Sete, Vinicius de Moraes, Tom Zé, Nara Leão, Gal Costa, Quarteto em Cy, Milton Nascimento, ...

... du jazz et de la variété internationale : Willie Bobo, Billy EckstineCharlie Byrd, The Ramsey Lewis Trio, Cal Tjader, Ella Fitzgerald, Joe Henderson, ... et Sacha Distel à la guitare !

Sans oublier la version française Adieu Tristesse interprétée "en mode Francis Lopez" toute en trémolos et roucoulades concurremment par André Dassary et par Georges Guétary.

La playlist autour de A felicidade

19 juin 2024

O Barquinho [Le petit bateau] : chanson brésilienne #17




O Barquinho

Dia de luz, festa de sol
E o barquinho a deslizar
No macio azul do mar
Tudo é verão, o amor se faz
No barquinho pelo mar
Que desliza sem parar
Sem intenção, nossa canção
Vai saindo desse mar
E o sol
Beija o barco e luz
Dias tão azuis


Volta do mar, desmaia o sol
E o barquinho a deslizar
E a vontade de cantar
Céu tão azul, ilhas do sul
E o barquinho, coração
Deslizando na canção
Tudo isso é paz
Tudo isso traz
Uma calma de verão
E então
O barquinho vai
E a tardinha cai

Le petit bateau

Jour de lumière, fête du soleil
Et le petit bateau qui glisse
Dans le bleu doux de la mer
Tout est été, l'amour se fait
Dans le petit bateau au bord de la mer
Qui glisse sans s'arrêter
Sans intention, notre chanson
Va sortir de cette mer
Et le soleil
Embrasse le bateau et la lumière
Des jours si bleus

Retour de mer, le soleil s'évanouit
Et le petit bateau glisse
Avec l'envie de chanter
Ciel si bleu, îles du Sud
Et le petit bateau, coeur
Se glisse dans la chanson
Tout cela est paix
Tout cela amène
Un calme d'été
Et puis
Le petit bateau s'en va
Et le soir tombe


"O Barquinho" est une Bossa nova écrite et composée par Roberto Menescal et Ronaldo Boscoli vers 1961. La chanson fut interprétée par Maysa, Nara LeãoElis Regina et João Gilberto.

La playlist autour de "O Barquinho"

7 juin 2024

O Bêbado e a Equilibrista [Le clochard et la funambule] : chanson brésilienne #16

 album Elis Regina – Elis, Essa Mulher (1979)



O Bêbado e a Equilibrista

Caía a tarde feito um viaduto
E um bêbado trajando luto me lembrou Carlitos
A lua tal qual a dona do bordel
pedia a cada estrela fria um brilho de aluguel

E nuvens lá no mata-borrão do céu
chupavam manchas torturadas, que sufoco !
Louco
O bêbado com chapéu coco fazia irreverências mil
prá noite do Brasil, meu Brasil


que sonha com a volta do irmão do Henfil 
com tanta gente que partiu num rabo de foguete


Chora a nossa pátria mãe gentil
Choram marias e clarisses no solo do Brasil
Mas sei que uma dor assim pungente não há de ser inutilmente

A esperança dança na corda bamba de sombrinha
E em cada passo dessa linha pode se machucar
Azar, a esperança equilibrista
sabe que o show de todo artista
tem que continuar

L'ivrogne et l'équilibriste

Le soir tombait comme un viaduc
Et un ivrogne en habit de deuil m'a rappelé Charlot
La lune comme une patronne de bordel
Demandait à chaque étoile froide un éclat à louer

Et des nuages là dans le papier buvard du ciel
absorbant des taches torturées, quelle suffocation !
Fou
L'ivrogne au chapeau melon faisait mille irrévérences
pour la nuit du Brésil... mon Brésil

Qui rêve du retour du frère de Henfil (1)
Comme de tant de gens qui sont partis, avec une fusée aux fesses

Pleure, notre patrie, mère gentille
Pleurent, les Marias et les Clarisses (2) sur le sol brésilien
Mais je sais qu'une douleur aussi poignante ne restera pas vaine
L'espoir danse sur la corde raide, tenant un parasol
Et chaque pas sur cette ligne peut être périlleux
Quelle infortune !, l'espoir équilibriste
Sait que le spectacle de chaque artiste
doit continuer
(traduction littérale et approximative)



Notes : 
(1) : Henfil, pseudonyme d'Henrique de Sousa Filho (1944-1988) [wikipédia], écrivain, dessinateur et humoriste brésilien avait deux frères : le musicien Chico Mário et le sociologue Herbert José Betinho de Sousa [wikipédia]. C'est ce dernier qui est évoqué ici, militant politique de gauche, il fut contraint à l'exil, après le coup d'État militaire de 1964

(2) "Marias et Clarices" font référence aux veuves de prisonniers politiques torturés à mort par le régime militaire : Maria, la veuve de l'ouvrier métallurgique Manuel Fiel Filho (1927-1976), et Clarice, la veuve du journaliste Vladimir Herzog  (1937-1975).


Les paroles d'O Bêbado e a Equilibrista ont été écrites à la fin de l'année 1977 par le musicien João Bosco et l'écrivain Aldir Blanc, sur le célèbre thème musical de "Smile" du film Les Temps Modernes (1936) de Charlie Chaplin. Il s'agit en premier lieu d'un hommage à l'idole du cinéma muet, interprète inoubliable du "tramp" (vagabond) qui venait de mourir le 25 décembre.

dessin du caricaturiste Bira Dantas illustrant la chanson,
avec la figure d'Aldir Blanc (source)

Créée par Elis Regina sur son album Essa Mulher, (1979), la chanson est devenu l'hymne populaire consacrant le déclin de la dictature militaire au Brésil, déclin commencé avec la loi d'amnistie de 1979. 
"La loi d'amnistie, approuvée par le Parlement brésilien le 22 août 1979, garantit l'absence de poursuites à la fois contre les policiers ou les militaires tortionnaires et contre les opposants engagés dans la lutte armée contre le régime d'exception. Cette loi qui a permis le retour des exilés politiques au Brésil mais qui protège les tortionnaires, est toujours en vigueur. Votée six ans avant la fin de la dictature (1985), l'amnistie avait été perçue comme l'annonce du retour progressif à la démocratie." (source)".

La playlist autour de O Bêbado e a Equilibrista

31 mai 2024

Chega de Saudade [No more blues] : chanson brésilienne #15



Chega de Saudade

Vai minha tristeza e diz a ela que sem ela
Não pode ser, diz-lhe numa prece
Que ela regresse, porque eu não posso
Mais sofrer. Chega de saudade a realidade
É que sem ela não há paz, não há beleza
É só tristeza e a melancolia
Que não sai de mim, não sai de mim, não sai



Mas se ela voltar, se ela voltar,
Que coisa linda, que coisa louca
Pois há menos peixinhos a nadar no mar
Do que os beijinhos que eu darei
Na sua boca, dentro dos meus braços

Os abraços hão de ser, milhões de abraços
Apertado assim, colado assim, calado assim
Abraços e beijinhos e carinhos sem ter fim

Que é pra acabar com este negócio de você
Viver sem mim. Não quero mais este negócio

Assez de désolation

Va ma tristesse, et dis-lui que sans elle
Ce n'est pas possible, dis-lui par une prière
Qu'elle revienne, parce que je ne peux 
Plus souffrir. Assez de désolation, la réalité
C'est juste que sans elle, il n'y a pas de paix, il n'y a pas de beauté,
Juste la tristesse et la mélancolie,
Qui ne me quittent pas, ne me quittent pas, ne me quittent pas

Mais si elle revient, si elle revient,
Quelle chose belle, quelle chose folle
Parce qu'il y a moins de petits poissons qui nagent dans la mer
Que de bisous que je poserai
Sur sa bouche, entre mes bras
Il y aura des câlins, des millions de câlins
Serrés comme ça, collés comme ça, silencieux comme ça
Câlins, baisers et affection sans fin
Quelle est l'issue de cette situation pour toi ?
Vivre sans moi ? Je n'en peux plus de cette situation

(traduction littérale et approximative)


Chanson écrite par Vinicius de Moraes et composée par Antonio Carlos Jobim, en 1956,  Chega de Saudade n'est pas seulement l'une des plus emblématiques de la bossa nova (nouvelle vague), elle est considérée comme le point de départ de ce genre musical.

Editée sur disque consécutivement la même année par Elizeth Cardoso, João Gilberto, et Os Cariocas. La chanson est enregistrée d'abord en avril 1958, avec au chant Elizeth Cardoso, sur des arrangements de Tom Jobim, accompagné à la guitare par João Gilberto, pour l'album Canção do Amor Demais.
Quelques mois plus tard, le groupe vocal Os Cariocas, en livre une nouvelle version sur l'album O Melhor de... Os Cariocas.
Enfin  João Gilberto, la sort sur un single en août de la même année, avec en face B, la chanson Bim Bom.
C'est la version de João Gilberto qui rendra très célèbre la chanson, par sa façon de chanter et par son jeu de guitare.
(source : pt.wikipedia)

La playlist autour de Chega de Saudade

24 mai 2024

Fotografia [Photographie] : chanson brésilienne #14





Fotografia

Eu, você, nós dois
Aqui neste terraço à beira-mar
O sol já vai caindo
E o seu olhar
Parece acompanhar a cor do mar
Você tem que ir embora
A tarde cai
Em cores se desfaz
Escureceu
O sol caiu no mar
E a primeira luz lá embaixo se acendeu
Você e eu



Eu, você, nós dois
Sozinhos neste bar à meia-luz
E uma grande lua saiu do mar
Parece que este bar
Já vai fechar
E há sempre uma canção para contar
Aquela velha história de um desejo
Que todas as canções têm pra contar
E veio aquele beijo
Aquele beijo
Aquele beijo

Photograph

 You and I, we two
Alone here in this terrace by the sea
The sun is going down and in your eyes
I see the changing colors of the sea
It's time for you to go the day is done
And shadows stretch their arms to bring the night
The sun falls in the sea and down below a window light we see
Just you and me


You and I, we two alone
Here in this bar with dimming lights
A full and rising moon comes from the sea
And soon the bar will close for you and me
But there will always be a song
To tell a story you and I cannot dismiss
The same old simple story of desire
And suddenly that kiss
That kiss
That kiss

(paroles en anglais de Ray Gilbert)

Photographie

Moi, toi, nous deux
Ici sur cette terrasse de bord de mer
Le soleil décline déjà
Et ton regard
Semble accompagner la couleur de la mer
Tu dois partir
L'après-midi s'achève
Les couleurs s'estompent
Tout s'assombrit
Le soleil est tombé dans la mer
Et la première lumière là-bas s'est allumée
Toi et moi

Moi, toi, nous deux
Seuls dans ce bar dans la pénombre
Et une grande lune est sortie de la mer
On dirait que ce bar
Va bientôt fermer
Et il y a toujours une chanson à raconter
Cette vieille histoire d'un désir
Que toutes les chansons doivent raconter
Et vient ce baiser
Ce baiser
Ce baiser

(traduction littérale et approximative)



Chanson écrite, paroles et musique,  par Antônio Carlos Jobim, en 1959.
Le premier enregistrement de "Fotografia" chanté par Sylvia Telles date de la même année, sur son album Amor De Gente Moça (Musicas De Antonio Carlos Jobim).

On peut aborder cette bossa nova comme une romance douce et langoureuse, ou y discerner une atmosphère plus crépusculaire emplie de nostalgie et de mélancolie.
Flora Purim, qui l'a chantée en 2001 sur son album Perpetual Emotion, en donne une interprétation très concrète, pour la chanteuse, le "cinq à sept" en est la thématique : "Au Brésil, les histoires d'amour adultères sont très courantes, des gens mariés qui tombent amoureux d'autres personnes mariées. Alors ils se rencontrent dans l'après-midi et restent ensemble jusqu'au coucher du soleil, puis doivent rentrer chez eux. C'est une chanson qui parle d'un flirt de passage entre deux personnes "ce baiser, ce baiser". C'est une chanson sur l'amour clandestin en fin d'après-midi."

La chanson fut adaptée en anglais "Photograph" en 1965 par Ray Gilbert, que Tom  Jobim enregistra en 1967 sur l'album A Certain Mr. Jobim.

source : en.wikipedia

La playlist autour de "Fotografia"

17 mai 2024

Meditação [Médiation]: chanson brésilienne #13


Meditação

Quem acreditou
No amor, no sorriso, na flor
Entao sonhou, sonhou...
E perdeu a paz
O amor, o sorriso e a flor
Se transformam depressa demais

Quem, no coraçao
Abrigou a tristeza de ver tudo isto se perder
E, na solidao
Procurou um caminho e seguiu,
Já descrente de um dia feliz

Quem chorou, chorou
E tanto que seu pranto já secou
Quem depois voltou
Ao amor, ao sorriso e à flor
Então tudo encontrou
E a própria dor
Revelou o caminho do amor
E a tristeza acabou

Méditation

Qui a cru
En l'amour, au sourire, à la fleur
Alors il a rêvé, rêvé...
Et a perdu la paix
Amour, sourire et fleur
Se transforment trop vite

Qui, dans son cœur
Abritait la tristesse de voir tout cela perdu
Et, dans la solitude
Chercha un chemin et l'a suivi,
A jamais incrédule à l'idée d'un jour heureux

Qui a pleuré, pleuré
Tant et tant que les larmes ont séché
Qui est revenu plus tard
A l'amour, au sourire et à la fleur
Donc a tout trouvé
Et la douleur même
A révélé le chemin de l'amour
Et la tristesse s'est estompée
(traduction littérale et approximative)


 "Meditation"est une chanson composée par Antônio Carlos Jobim et Newton Mendonça, devenue un standard de la bossa nova et du jazz.

Les deux premières interprétations ont été enregistrées par Maysa sur l'album Maysa é Maysa... é Maysa, é Maysa! (1959) et par  João Gilberto sur l'album O Amor, o Sorriso e a Flor (1960) [citant le fameux vers de la chanson !).

Quelques versions choisies : 
Côté Brésil,  Antônio Carlos Jobim (himself), Astud Gilberto, Nara Leão, Sergio Mendez, ...
Côté jazz : Cal Tjader, Herbie Mann, Charlie Byrd, Frank Sinatra, Dexter Gordon, Joe Pass, Stan Getz, Pat Metheny ...
Et côté France : les versions de Sacha Distel (Un amour, un sourire, une fleur), et de Claudine Longet (à ne pas confondre avec Catherine Langeais !) (Meditation

La playlist around Meditação

8 mai 2024

Samba de Uma Nota Só / One Note Samba [Samba sur une note] : chanson brésilienne #12




Samba de Uma Nota Só


Eis aqui este sambinha
Feito numa nota só.
Outras notas vão entrar,
Mas a base é uma só.

Esta outra é conseqüência
Do que acabo de dizer.
Como eu sou a conseqüência
Inevitável de você.

[Quanta gente existe por aí que fala tanto
E não diz nada, ou quase nada.
Já me utilizei de toda a escala
E no final não sobrou nada, não deu em nada.]

E voltei pra minha nota
Como eu volto pra você.
Vou contar com a minha nota
Como eu gosto de você.

E quem quer todas as notas:
Ré, mi, fá, sol, lá, si, dó.
Fica sempre sem nenhuma,
Fique numa nota só.

One Note Samba


This is just a little samba
built upon a single note
Other notes are bound to follow but the root is still that note

Now this new one is the consequence
of the one we've just been through
As I'm bound to be the unavoidable consequence of you
There's so many people who can talk and talk and talk
And just say nothing or nearly nothing
I have used up all the scale I know and at the end I've come
To nothing, or nearly nothing
So I come back to my first note
as I must come back to you
I will pour into that one note
all the love I feel for you

 Any one who wants the whole show do-re-mi-fa-so-la-si-do
He will find himself with no show
Better play the note you know

.

Samba d'une seule note


Voici une petite samba
Faite sur une note seule.
D'autres notes vont arriver,
Mais la base est une seule.

Cette autre est la conséquence
De ce que je viens de dire.
Comme je suis la conséquence
Inévitable de toi.

[Combien de gens qui parlent tant 
Et ne disent rien, ou presque rien.
J'ai utilisé toute la gamme
Et au final, il n'en reste rien, il n'en sort rien.]

Et je retourne à ma note
Comme pour revenir à toi.
Je joue sur ma note
Comme mon amour pour toi.

Et qui veut toutes les notes :
Ré, mi, fa, sol, la, si, do.
Toujours se retrouvera sans personne,
Reste sur une seule note.
(traduction littérale & approximative)


"Samba de uma Nota Só", adaptée en anglais  "One Note Samba", est une chanson composée par Antônio Carlos Jobim sur des paroles de Newton Mendonça. Les paroles en anglais ont été écrites par Jon Hendricks. La chanson est enregistrée en premier par João Gilberto en 1960 sur son album O Amor, o Sorriso e a Flor.

Comme avec Desafinato (Désacordé), la chanson joue sur la correspondance métaphorique
 entre les paroles et la mélodie (la forme s'accordant au sens). Le thème A (Eis aqui este sambinha) est un ostinato (par exemple la note Si répétée) intégrée dans une progression d'accords en descente chromatique (Sol#m7 - Sol7/13 - Fa#m7 - Fa7/11+, etc.) ; quand le thème B (Quanta gente existe) déploie toutes les notes de la gamme (pour illustrer "Ré, mi, fa, sol, la, si, do.").

C'est la raison pour laquelle cette bossa nova est devenue un immense standard, interprétée ad libitum depuis 60 ans par les plus grandes figures du jazz ! : Dizzy GillespieHerbie Mann, Duke Ellington, Stan Getz, Charlie Byrd, Quincy Jones, Sérgio Mendes, Frank Sinatra, Barbra Streisand, Ella Fitzgerald, Al Jarreau... 

"Samba de uma Nota Só" a aussi très vite été adaptée en français ("Chanson sur une seule note") par Eddy Marnay et chantée successivement par Sacha Distel, Michèle Arnaud  (1962) et Jean-Claude Pascal et Caterina Valente (1963).
(sources : Wikipedia pt, en, fr, )

La playlist around "One Note Samba "

29 avril 2024

Bananeira [Bananier] : chanson brésilienne #11





Bananeira

Bananeira, não sei
Bananeira, sei lá
A bananeira, sei não
A maneira de ver

Bananeira, não sei
Bananeira, sei lá
A bananeira, sei não
Isso é lá com você

Será
No fundo do quintal
Quintal do seu olhar
Olhar do coração

Bananier

Bananier, je ne sais
Bananier, va savoir
Le bananier, connais pas
La manière de voir

Bananier, je ne sais pas
Bananier, va savoir
Le bananier, connais pas
ça c'est toi qui sais

Il sera
Au fond du jardin
Le jardin de ton regard
Le regard de ton cœur
(traduction littérale)

La chanson Bananeira a été composée par João Donato et Gilberto Gil et enregistrée pour la première fois par João Donato en 1975 sur l'abum Lugar Comum

La playlist autour de Bananeira :

22 avril 2024

Brigas, nunca mais [Disputes, plus jamais] : chanson brésilienne #10



Brigas, nunca mais

Chegou, sorriu, venceu, depois chorou
Então fui eu quem consolou sua tristeza
Na certeza de que o amor tem dessas fases más
E é bom para fazer as pazes, mas


Depois fui eu quem dela precisou
E ela então me socorreu
E o nosso amor mostrou que veio pra ficar
Mais uma vez por toda a vida
Bom é mesmo amar em paz
Brigas, nunca mais

Disputes, plus jamais

Elle est arrivée, a souri, a gagné, puis a pleuré
Alors c'est moi qui ai consolé sa tristesse
Dans la certitude que l'amour a ces mauvaises passes
Et c'est bien de faire la paix, mais

Et puis c'est moi qui en avais besoin
Et puis elle m'a aidé
Et notre amour a montré qu'il allait rester
Encore une fois pour la vie
C'est vraiment bon de s'aimer en paix
Disputes, plus jamais

Chanson composée par Antonio Carlos Jobim, et écrite par Vinícius de Moraes. Première interprétation par João Gilberto sur l'album Chega de saudade (1959)

La playlist autour de "Brigas, nunca mais"