6 août 2024

Minha Saudade [Mon désir] : chanson brésilienne #24

Pochette Alaide CostaGosto De Você
RCA Victor, 1959



Minha Saudade

Minha saudade*
É a saudade de você
Que não quis levar de mim
A saudade de você
E foi por isso
Que tão cedo me esqueceu
Mas eu tenho até hoje
A saudade de você
Eu já me acostumei
A viver sem teu amor
Mas só não consegui
Foi viver sem ter saudade
Minha saudade
É a saudade de você
Que não quis levar de mim
A saudade de você

Mon désir

Mon désir
C'est le désir de toi
Que je ne veux pas enlever de moi
Le désir de toi
Et c'est pour cela
Que si tôt tu m'as oublié 
Mais j'ai toujours
Le désir de toi
Je suis déjà accoutumé
A vivre sans ton amour
Mais ce que je ne pourrais
C'est vivre sans désirer
Mon désir
C'est le désir de toi
Que je ne veux pas enlever de moi
Le désir de toi

*saudade : mot portugais difficile (voir impossible) à traduire, exprimant un "sentiment complexe où se mêlent mélancolie, nostalgie et espoir", ou encore "désir d'ailleurs",  et "langueur" (cf. wikipédia). Une forme de sentiment d'un désir inaccessible, d'un vague à l'âme, ou d'une aspiration persistante et inassouvie que l'on peut rapprocher de l'allemand Sehnsucht, de l'anglo-américain blues, ou de l'amour lointain (ou amour de loin) cher aux troubadours du Moyen-Age.

Chanson composée par João Donato et João Gilberto. D'abord en registré en instrumental par Luiz Bonfá en 1955 (avec João Donato à l'accordéon !) , la chanson sera chantée en 1959 par Alaide Costa. (source : Autres Brésils)

Parmi les multiples autres interprétations, tant instrumentales que vocales : 
Syles E Seu Conjunto (1956), Paulo Moura (1958), Bola Sete (1959), João Gilberto (1961), Herbie Mann (1962), Rosinha de Valença (1963), Cannonball Adderley (1963), Milton Miranda (1965), João Donato (1965), Vitor Assis Brasil (1966), Walter Wanderley (1967), ... Lisa Ono (1995), Wanda Sá (2003), Lula Galvão (2008)

La playlist autour de Minha Saudade

31 juillet 2024

Samba da Minha Terra [La samba de mon pays] : chanson brésilienne #23

Samba da Minha Terra
Bando da Lua
Columbia 55245-A (1940)



Samba da minha terra

O samba da minha terra deixa a gente mole
Quando se canta todo mundo bole,
Quando se canta todo mundo bole

Eu nasci com o samba e no samba me criei

do danado do samba nunca me separei


O samba da minha terra deixa a gente mole
Quando se canta todo mundo bole,
Quando se canta todo mundo bole

Quem não gosta do samba bom sujeito não é
Ou é ruim da cabeça ou doente do pé

La samba de mon pays

La samba de mon pays rend les gens tendres
Quand tu chantes, tout le monde danse,
Quand tu chantes, tout le monde danse

Je suis né avec la samba et dans la samba j'ai grandi 
De cette sacrée samba, je ne me suis jamais séparé 

La samba de mon pays rend les gens tendres
Quand tu chantes, tout le monde danse,
Quand tu chantes, tout le monde danse

Qui n'aime pas la samba, c'est pas un bon gars.
Soit il a mal à la tête, soit il a mal aux pieds


Dorival Caymmi a composé Samba da Minha Terra en 1940 pour le groupe Bando da Lua, l'orchestre qui accompagna Carmen Miranda pendant sa tournée aux Etats-Unis.

La chanson a fait l'objet d'innombrables interprétations : parmi les plus marquantes, celle de Dorival Caymmi lui-même (1957), de João Gilberto (1961), et celle de Novos Baianos (1973).

Et aussi celles de Elza Soares, MPB4Beth Carvalho, Rosinha De Valença, Tamba TrioRossa Passos, Baden PowellLio, Bossacucanova, ... 

Playlist autour de Samba da Minha Terra

24 juillet 2024

Bim bom : Parce que mon coeur fait Bim Boum ! (chanson brésilienne #22)




Bim bom

Bim bom bim bim bom 
Bim bom bim bim bom bim bom
Bim bom bim bim bom 
Bim bom bim bim bom bim bim

É só isso o meu baião
E nao tem mais nada não
O meu coração pediu assim, só

Bim bom bim bim bom 
Bim bom bim bim bom bim bom
Bim bom bim bim bom 
Bim bom bim bim bom bim bim

É só isso o meu baião
E nao tem mais nada não
O meu coração pediu assim, só

Bim boum...

Bim boum

Bim boum bim bim boum 
Bim boum bim bim boum bim boum
Bim boum bim bim boum 
Bim boum bim bim boum bim bim

C'est juste ça mon baion*
Et il n'y a rien de plus
Mon cœur l'a voulu comme ça, alors, 

Bim boum bim bim boum 
Bim boum bim bim boum bim boum
Bim boum bim bim boum 
Bim boum bim bim boum bim bim

C'est juste ça mon baion
Et il n'y a rien de plus
Mon cœur l'a voulu comme ça, alors, 

Bim boum...

*Baion = genre musical et danse du Nordeste du Brésil, est basé sur un rythme syncopé à deux temps,  souvent joué avec un accordéon et des percussions (cf. Luiz Gonzaga - Baião) . Ce rythme fait partie du forró. Le baion a été popularisé par la radio dans les années 1940 et 1950 (cf. The Baion (1954) - The Fontane Sisters)

Parce que mon coeur fait Bim Boum !

Bim Bom, écrite et composée par João Gilberto vers 1956, et enregistrée en 1958, est considérée avec Chega de Saudade comme l'une des premières chansons de bossa nova. 

La playlist autour de Bim Bom

17 juillet 2024

A Banda [La fanfare] : chanson brésilienne #21



A Banda

Estava à toa na vida
O meu amor me chamou
Pra ver a banda passar
Cantando coisas de amor

A minha gente sofrida
Despediu-se da dor
Pra ver a banda passar
Cantando coisas de amor

O homem sério que contava dinheiro parou
O faroleiro que contava vantagem parou
A namorada que contava as estrelas
Parou para ver, ouvir e dar passagem



A moça triste que vivia calada sorriu
A rosa triste que vivia fechada se abriu
E a meninada toda se assanhou
Pra ver a banda passar
Cantando coisas de amor

O velho fraco se esqueceu do cansaço e pensou
Que ainda era moço pra sair no terraço e dançou
A moça feia debruçou na janela
Pensando que a banda tocava pra ela


A marcha alegre se espalhou na avenida e insistiu
A Lua cheia que vivia escondida surgiu
Minha cidade toda se enfeitou
Pra ver a banda passar cantando coisas de amor



Mas para meu desencanto
O que era doce acabou
Tudo tomou seu lugar
Depois que a banda passou

E cada qual no seu canto
Em cada canto uma dor
Depois da banda passar
Cantando coisas de amor
Depois da banda passar
Cantando coisas de amor

La fanfare

J'étais sans but dans la vie
Mon amour m'a appelé
Pour voir passer la fanfare
Chanter les choses de l'amour

Mon peuple qui souffrait
A dit adieu à la douleur
Pour voir passer la fanfare
Chanter les choses de l'amour

L'homme sérieux qui comptait l'argent s'est arrêté
Le gardien de phare qui comptait ses avantages s'est arrêté
L'amoureuse qui comptait les étoiles
S'est arrêtée pour voir, écouter et laisser le passage

La fille triste qui vivait renfermée a souri
La rose qui vivait refermée s'est ouverte
Et tous les enfants ont trépigné
Pour voir passer la fanfare
Chanter les choses de l'amour

Le vieil homme faible oublia sa fatigue et pensa
Qu'il était assez jeune pour sortir en terrasse et danser
La fille moche s'est penchée à la fenêtre
Pensant que la fanfare jouait pour elle

La joyeuse marche s'est déployée sur l'avenue et a continué
La pleine lune qui demeurait cachée est apparue
Ma ville entière s'était décorée
Pour voir passer la fanfare en chantant les choses de l'amour

Mais pour ma consternation
La fête est terminée
Tout a repris sa place
Après la fanfare passée

Et chacun dans son coin
Dans chaque coin une souffrance
Après le passage de la fanfare
Chanter les choses de l'amour
Après le passage de la fanfare
Chanter les choses de l'amour
(traduction littérale et approximative)

 A Banda, est sorti sur le premier album du chanteur  : Chico Buarque de Hollanda (1966). La chanson  écrite et composée pour participer au 2e Festival de Musique Populaire Brésilienne organisé par TV Record y fut primée, chantée en public successivement par Chico Buarque et Nara Leão

Chico Buarque raconte que pour écrire A banda, il avait été inspiré par la chanson Ensaio geral (Répétition générale) de Gilberto Gil. (Vão sair no carnaval / É preciso vir à rua / Esperar pela passagem / É preciso ter coragem / E aplaudir o pessoal [Ils sortent pendant le carnaval / Il faut venir dans la rue / Attendre le passage / Il faut avoir du courage / Et applaudir les gens]

Ce premier trophée pour Chico Buarque connaitra un immense succès populaire au Brésil, et un peu partout dans le monde. Repris au Portugal par Simone de Oliveira (1966), en anglais par Astrud Gilberto (1967), en italien par Mina (1967), en français par Dalida (1967), en version instrumentale aux Etats-Unis par le trompettiste Herb Alpert et son Tijuana Brass (1967), en allemand par France Gall (1968),.. et même en tchèque par Vladěna Krumlová (1969) !
(source pt.wikipedia)


La playlist autour de A Banda

14 juillet 2024

Cotidiano [Quotidien] : chanson brésilienne #20




Cotidiano

Todo dia ela faz tudo sempre igual
Me sacode às seis horas da manhã
Me sorri um sorriso pontual
E me beija com a boca de hortelã

Todo dia ela diz que é pra eu me cuidar
E essas coisas que diz toda mulher
Diz que está me esperando pro jantar
E me beija com a boca de café

Todo dia eu só penso em poder parar
Meio dia eu só penso em dizer não
Depois penso na vida pra levar
E me calo com a boca de feijão

Seis da tarde como era de se esperar
Ela pega e me espera no portão
Diz que está muito louca pra beijar
E me beija com a boca de paixão

Toda noite ela diz pra eu não me afastar
Meia-noite ela jura eterno amor
E me aperta pra eu quase sufocar
E me morde com a boca de pavor

Quotidien

Tous les jours, elle fait tout pareil
Me secoue à six heures du matin
Me donne un sourire ponctuel
Et m'embrasse avec sa bouche mentholée

Chaque jour, elle me dit de prendre soin de moi
Et ces choses que disent toutes les femmes 
Elle dit qu'elle m'attend pour le dîner
Et m'embrasse avec sa bouche au goût de café

Toute la journée, je ne pense qu'à pouvoir m'arrêter
A midi, je pense juste à dire stop
Puis je pense à la vie qu'il faut mener
Et je me tais avec ma bouche pleine de haricots

A six heures comme prévu
Elle m'attend à la grille
Elle me dit qu'elle brûle de m'embrasser
Et m'embrasse avec sa bouche pleine de passion

Toutes les nuits, elle me dit de ne pas m'en aller
A minuit, elle me jure un éternel amour
Et me serre jusqu'à presque m'étouffer
Et me mord avec sa bouche pleine de peur
(traduction littérale et approximative)


Ecrite et composée par Chico Buarque , pour son album Construção (1971), la chanson fut utilisée comme générique d'ouverture du feuilleton Como Salvar Meu Casamento [Comment sauver mon mariage] en  1979.
En 2003, le DJ Marcelinho da Lua en a enregistré une version remix Jungle DnB, avec au chant Seu Jorge. . 


La playlist autour de Cotidiano

10 juillet 2024

Se todos fossem iguais a você [Someone to Light Up My Life] [Si tout le monde était comme toi] : chanson brésilienne #19




Se todos fossem iguais a você

Vai tua vida,
Teu caminho é de paz e amor
Vai tua vida é uma linda canção de amor
Abre os teus braços
E canta a última esperança
A esperança divina de amar em paz

Se todos fossem iguais a você
Que maravilha viver
Uma canção pelo ar,
Uma mulher a cantar
Uma cidade a cantar,
A sorrir, a cantar, a pedir
A beleza de amar
Como o sol,
Como a flor,
Como a luz
Amar sem mentir,
Nem sofrer

Existiria verdade,
Verdade que ninguém vê
Se todos fossem no mundo iguais a você

Si tout le monde était comme toi

Va ta vie,
Ton chemin est fait de paix et d'amour
Va ta vie est une belle chanson d'amour
Ouvre tes bras
Et chante la dernière espérance
L'espérance divine d'aimer en paix

Si tout le monde était comme toi
Comme ce serait merveilleux de vivre
Une chanson dans l'air,
Une femme qui chante
Une ville qui chante,
Souriant, chantant, demandant
La beauté d'aimer
Comme le soleil,
Comme la fleur,
Comme la lumière
Aimer sans mentir,
Ni souffrir

Il y aurait de la vérité,
Une vérité que personne ne voit
Si tout le monde sur cette terre était comme toi
(traduction littérale et approximative)


Se Todos Fossem Iguais A Você a été composé par Antônio Carlos Jobim, avec des paroles de Vinicius de Moraes, pour la pièce Orfeu da Conceição (1956).

Créé sur disque par le chanteur Robert Paiva, c'est devenu l'un des joyaux de la chanson brésilienne, avec les versions de Vicente Celestino, Maysa, Sylvia Telles, Tom Jobim, Vinicius de Moraes et Maria Creuza, Gal Costa, Baden PowellMaria Bethânia, ...

Ce "latin theme for lovers" sera adapté en anglais par Gene Lees sous le titre Someone to Light Up My Life, et intégré au répertoire des musiciens de jazz, des crooners et des chanteuses de charme : Frank Sinatra, Shirley Horn, Charlie Byrd, Sarah VaughanKenny BurrellTony Bennett, Percy Faith, Scott Walker, ...

La playlist autour de Se todos fossem iguais a você

6 juillet 2024

A Felicidade [Le bonheur] : chanson brésilienne #18







A Felicidade

Tristeza não tem fim
Felicidade sim
A felicidade é como a gota
De orvalho numa pétala de flor
Brilha tranquila
Depois de leve oscila
E cai como uma lágrima de amor
A felicidade do pobre parece
A grande ilusão do carnaval
A gente trabalha o ano inteiro
Por um momento de sonho
Pra fazer a fantasia
De rei ou de pirata ou jardineira
e tudo se acabar na quarta feira
Tristeza não tem fim
Felicidade sim
A felicidade é como a pluma
Que o vento vai levando pelo ar
Voa tão leve
Mas tem a vida breve
Precisa que haja vento sem parar
A minha felicidade está sonhando
Nos olhos da minha namorada
É como esta noite
Passando, passando
Em busca da madrugada
Falem baixo, por favor
Prá que ela acorde alegre como o dia
Oferecendo beijos de amor
Tristeza não tem fim
Felicidade sim

Le bonheur

La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
Le bonheur est comme une goutte
De rosée sur une pétale de fleur
Elle scintille, tranquille
Puis oscille légèrement
Et tombe comme une larme d'amour
Le bonheur des pauvres ressemble à
La grande illusion du carnaval
Nous travaillons toute l'année
Pour un instant de rêve
Pour réaliser le fantasme d'être
Roi, pirate ou jardinier
et tout se termine le mercredi
La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
Le bonheur est comme une plume
Que le vent emporte dans l'air
Vole si légèrement
Mais sa vie est brève
Il faut qu'il y ait du vent sans cesse
Mon bonheur, c'est de rêver
Dans les yeux de mon aimée
C'est comme cette nuit
Passée, passée
A la recherche de l'aube
Parle moins fort, s'il te plaît
Pour qu'elle se réveille heureuse comme le jour
En offrant des baisers d'amour
La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
(trad. littérale et approximative)

L'affiche du film

A felicidade
est une chanson composée en 1958 par Antônio Carlos Jobim, sur des paroles de Vinícius de Moraes, pour le film franco-brésilien Orfeu Negro [Black Orpheus] de Marcel Camus, sorti en 1959. Le scénario du film transpose le mythe d'Orphée et Eurydice dans les favelas de Rio de Janeiro, pendant le Carnaval. Orfeu Negro remporte la Palme d'or au Festival de Cannes en 1959 et l' Oscar du meilleur film étranger en 1960, en focalisant l'attention du monde entier sur les chansons de  Jobim et Moraes et lançant l'engouement pour la bossa nova.

L'affiche de la pièce Orfeu da Conceição (1956) par l'artiste Djanira

Tom Jobim avait déjà écrit  plusieurs chansons et musiques pour la pièce de théâtre Orfeu da Conceição de Vinícius de Moraes créée à Rio en 1956. Mais le producteur français du film, Sacha Gordine leur demanda de nouveaux titres. Le duo écrivit ainsi trois nouvelles chansons :  A felicidade, Frevo et O nosso amor.
C'est Agostinho dos Santos qui chante A felicidade pendant le générique d'ouverture du film, il est accompagné à la guitare accompagné par Roberto Menescal.

Ce titre, devenu un des standards de la bossa nova, a fait l'objet de nombreuses interprétations par les plus grands noms de la chanson brésilienne : João Gilberto, Sylvia Telles, Antônio Carlos Jobim, Astrud Gilberto, Bola Sete, Vinicius de Moraes, Tom Zé, Nara Leão, Gal Costa, Quarteto em Cy, Milton Nascimento, ...

... du jazz et de la variété internationale : Willie Bobo, Billy EckstineCharlie Byrd, The Ramsey Lewis Trio, Cal Tjader, Ella Fitzgerald, Joe Henderson, ... et Sacha Distel à la guitare !

Sans oublier la version française Adieu Tristesse interprétée "en mode Francis Lopez" toute en trémolos et roucoulades concurremment par André Dassary et par Georges Guétary.

La playlist autour de A felicidade

19 juin 2024

O Barquinho [Le petit bateau] : chanson brésilienne #17




O Barquinho

Dia de luz, festa de sol
E o barquinho a deslizar
No macio azul do mar
Tudo é verão, o amor se faz
No barquinho pelo mar
Que desliza sem parar
Sem intenção, nossa canção
Vai saindo desse mar
E o sol
Beija o barco e luz
Dias tão azuis


Volta do mar, desmaia o sol
E o barquinho a deslizar
E a vontade de cantar
Céu tão azul, ilhas do sul
E o barquinho, coração
Deslizando na canção
Tudo isso é paz
Tudo isso traz
Uma calma de verão
E então
O barquinho vai
E a tardinha cai

Le petit bateau

Jour de lumière, fête du soleil
Et le petit bateau qui glisse
Dans le bleu doux de la mer
Tout est été, l'amour se fait
Dans le petit bateau au bord de la mer
Qui glisse sans s'arrêter
Sans intention, notre chanson
Va sortir de cette mer
Et le soleil
Embrasse le bateau et la lumière
Des jours si bleus

Retour de mer, le soleil s'évanouit
Et le petit bateau glisse
Avec l'envie de chanter
Ciel si bleu, îles du Sud
Et le petit bateau, coeur
Se glisse dans la chanson
Tout cela est paix
Tout cela amène
Un calme d'été
Et puis
Le petit bateau s'en va
Et le soir tombe


"O Barquinho" est une Bossa nova écrite et composée par Roberto Menescal et Ronaldo Boscoli vers 1961. La chanson fut interprétée par Maysa, Nara LeãoElis Regina et João Gilberto.

La playlist autour de "O Barquinho"

7 juin 2024

O Bêbado e a Equilibrista [Le clochard et la funambule] : chanson brésilienne #16

 album Elis Regina – Elis, Essa Mulher (1979)



O Bêbado e a Equilibrista

Caía a tarde feito um viaduto
E um bêbado trajando luto me lembrou Carlitos
A lua tal qual a dona do bordel
pedia a cada estrela fria um brilho de aluguel

E nuvens lá no mata-borrão do céu
chupavam manchas torturadas, que sufoco !
Louco
O bêbado com chapéu coco fazia irreverências mil
prá noite do Brasil, meu Brasil


que sonha com a volta do irmão do Henfil 
com tanta gente que partiu num rabo de foguete


Chora a nossa pátria mãe gentil
Choram marias e clarisses no solo do Brasil
Mas sei que uma dor assim pungente não há de ser inutilmente

A esperança dança na corda bamba de sombrinha
E em cada passo dessa linha pode se machucar
Azar, a esperança equilibrista
sabe que o show de todo artista
tem que continuar

L'ivrogne et l'équilibriste

Le soir tombait comme un viaduc
Et un ivrogne en habit de deuil m'a rappelé Charlot
La lune comme une patronne de bordel
Demandait à chaque étoile froide un éclat à louer

Et des nuages là dans le papier buvard du ciel
absorbant des taches torturées, quelle suffocation !
Fou
L'ivrogne au chapeau melon faisait mille irrévérences
pour la nuit du Brésil... mon Brésil

Qui rêve du retour du frère de Henfil (1)
Comme de tant de gens qui sont partis, avec une fusée aux fesses

Pleure, notre patrie, mère gentille
Pleurent, les Marias et les Clarisses (2) sur le sol brésilien
Mais je sais qu'une douleur aussi poignante ne restera pas vaine
L'espoir danse sur la corde raide, tenant un parasol
Et chaque pas sur cette ligne peut être périlleux
Quelle infortune !, l'espoir équilibriste
Sait que le spectacle de chaque artiste
doit continuer
(traduction littérale et approximative)



Notes : 
(1) : Henfil, pseudonyme d'Henrique de Sousa Filho (1944-1988) [wikipédia], écrivain, dessinateur et humoriste brésilien avait deux frères : le musicien Chico Mário et le sociologue Herbert José Betinho de Sousa [wikipédia]. C'est ce dernier qui est évoqué ici, militant politique de gauche, il fut contraint à l'exil, après le coup d'État militaire de 1964

(2) "Marias et Clarices" font référence aux veuves de prisonniers politiques torturés à mort par le régime militaire : Maria, la veuve de l'ouvrier métallurgique Manuel Fiel Filho (1927-1976), et Clarice, la veuve du journaliste Vladimir Herzog  (1937-1975).


Les paroles d'O Bêbado e a Equilibrista ont été écrites à la fin de l'année 1977 par le musicien João Bosco et l'écrivain Aldir Blanc, sur le célèbre thème musical de "Smile" du film Les Temps Modernes (1936) de Charlie Chaplin. Il s'agit en premier lieu d'un hommage à l'idole du cinéma muet, interprète inoubliable du "tramp" (vagabond) qui venait de mourir le 25 décembre.

dessin du caricaturiste Bira Dantas illustrant la chanson,
avec la figure d'Aldir Blanc (source)

Créée par Elis Regina sur son album Essa Mulher, (1979), la chanson est devenu l'hymne populaire consacrant le déclin de la dictature militaire au Brésil, déclin commencé avec la loi d'amnistie de 1979. 
"La loi d'amnistie, approuvée par le Parlement brésilien le 22 août 1979, garantit l'absence de poursuites à la fois contre les policiers ou les militaires tortionnaires et contre les opposants engagés dans la lutte armée contre le régime d'exception. Cette loi qui a permis le retour des exilés politiques au Brésil mais qui protège les tortionnaires, est toujours en vigueur. Votée six ans avant la fin de la dictature (1985), l'amnistie avait été perçue comme l'annonce du retour progressif à la démocratie." (source)".

La playlist autour de O Bêbado e a Equilibrista

31 mai 2024

Chega de Saudade [No more blues] : chanson brésilienne #15



Chega de Saudade

Vai minha tristeza e diz a ela que sem ela
Não pode ser, diz-lhe numa prece
Que ela regresse, porque eu não posso
Mais sofrer. Chega de saudade a realidade
É que sem ela não há paz, não há beleza
É só tristeza e a melancolia
Que não sai de mim, não sai de mim, não sai



Mas se ela voltar, se ela voltar,
Que coisa linda, que coisa louca
Pois há menos peixinhos a nadar no mar
Do que os beijinhos que eu darei
Na sua boca, dentro dos meus braços

Os abraços hão de ser, milhões de abraços
Apertado assim, colado assim, calado assim
Abraços e beijinhos e carinhos sem ter fim

Que é pra acabar com este negócio de você
Viver sem mim. Não quero mais este negócio

Assez de désolation

Va ma tristesse, et dis-lui que sans elle
Ce n'est pas possible, dis-lui par une prière
Qu'elle revienne, parce que je ne peux 
Plus souffrir. Assez de désolation, la réalité
C'est juste que sans elle, il n'y a pas de paix, il n'y a pas de beauté,
Juste la tristesse et la mélancolie,
Qui ne me quittent pas, ne me quittent pas, ne me quittent pas

Mais si elle revient, si elle revient,
Quelle chose belle, quelle chose folle
Parce qu'il y a moins de petits poissons qui nagent dans la mer
Que de bisous que je poserai
Sur sa bouche, entre mes bras
Il y aura des câlins, des millions de câlins
Serrés comme ça, collés comme ça, silencieux comme ça
Câlins, baisers et affection sans fin
Quelle est l'issue de cette situation pour toi ?
Vivre sans moi ? Je n'en peux plus de cette situation

(traduction littérale et approximative)


Chanson écrite par Vinicius de Moraes et composée par Antonio Carlos Jobim, en 1956,  Chega de Saudade n'est pas seulement l'une des plus emblématiques de la bossa nova (nouvelle vague), elle est considérée comme le point de départ de ce genre musical.

Editée sur disque consécutivement la même année par Elizeth Cardoso, João Gilberto, et Os Cariocas. La chanson est enregistrée d'abord en avril 1958, avec au chant Elizeth Cardoso, sur des arrangements de Tom Jobim, accompagné à la guitare par João Gilberto, pour l'album Canção do Amor Demais.
Quelques mois plus tard, le groupe vocal Os Cariocas, en livre une nouvelle version sur l'album O Melhor de... Os Cariocas.
Enfin  João Gilberto, la sort sur un single en août de la même année, avec en face B, la chanson Bim Bom.
C'est la version de João Gilberto qui rendra très célèbre la chanson, par sa façon de chanter et par son jeu de guitare.
(source : pt.wikipedia)

La playlist autour de Chega de Saudade