3 avril 2008

Fazz : "Dadvsi & Chloé" : CD de la semaine

Formation electro jazz basée en Franche-Comté, Fazz est constitué par :
Emmanuel André aka Dax : flûte, claviers
Rémi Roux-Probel aka Roo : trompette, bugle
Philippe Juven aka Offset : patterns, rythmes

musiciens invités sur le disque :
Martial Henzelin : claviers
Philippe Figueira : guitare
Philippe Simonet : saxophones

Fazz : Making of "Dadvsi & Chloe"


Fazz, Dadvi & Chloe (2007), 1 CD 8 titres

http://www.fazz-music.com/
http://www.myspace.com/fazzmusic
Consulter la liste des disques d'electro jazz et de nu-jazz disponibles à la médiathèque de Dole

La boîte à musique de Jean-François Zygel : DVD de la semaine

Naïve a édité un coffret d'anthologie rassemblant cinq émissions réalisées par Laurent Brun pour France 2 ayant pour volonté de faire découvrir au plus grand nombre le répertoire de la musique classique. En maître de cérémonie, Jean-François Zygel s'entoure, pour chaque émission, de musiciens chanteurs et instrumentistes dont certains de grande renommée tels que François-René Duchâble, Antoine Hervé et d'invités venus joués les candides ébahis comme Yvan Le Bolloc'h, Michel Delpech, Daniel Picouly, etc. Chaque émission, commençant par un quizz musical, aborde un thème particulier sur un mode convivial et détendu, où sont successivement évoqués, le piano, l'opéra, la danse, la nature et la musique de chambre. C'est également l'occasion de présenter des instruments rares ou anciens. Le premier épisode consacré au piano, est sans doute l'un des plus réussi grâce aux prestations virtuoses de René-François Duchâble, d'Antoine Hervé mais aussi de Jean-François Zygel, lui-même qui en plus d'être un brillant animateur et pédagogue, possède une très grande maitrîse du piano.

Etudes de Chopin par René-François Duchâble [extrait]


Laurent Brun, réal. La boîte à musique de Jean-François Zygel, France 2 : Naïve, 2007, un coffret de 3 DVD vidéo.
Liste des DVD musicaux de Jean-François Zygel disponibles à la médiathèque de Dole.

2 avril 2008

Les Caves organisent des journées de formation à la MAO

Musique assistée par ordinateur
Le département musiques actuelles du conservatoire de Dole organise des journées de formation permettant la découverte de différents logiciels utiles à la création musicale.

Atelier 1: 7 et 8 avril (10h00 à 12h30, 13h30 à 16h30) (Vacances de Pâques)
Utilisation d'autres logiciels dont un gratuit, qui permettront d'enregistrer son propre instrument et de composer.
Initiation à Audacity (free ware) et Live 5 (création en audio)

JOUR 1
1 - Configuration du logiciel Audacity
2 - Enregistrement Audio et Edition
3 – Mixage et finalisation du projet

JOUR 2
1 – Initiation à Live 5
2 - Création Audio et Mixage
3 – Finalisation du projet

Atelier 2: Les 9 et 10 avril 2008 de 10h00 à 12h30 et de 13h30 à 16h30 (Vacances de Pâques)
Découverte de différentes facettes de l'utilisation de l'informatique dans le monde de la musique
Initiation Cubase 3 ou 4 et Reason (logiciel Midi et Instruments virtuels)
1 - Configuration de l’ordinateur et du logiciel
2 - Enregistrement Audio et monitoring
3 - Enregistrement Midi et instruments Virtuels
4 - Edition et mixage
5 - Finalisation du projet
Il est possible de s'inscrire aux deux ateliers.

Tarifs: 9 € par atelier.
Renseignements et Inscriptions : LES CAVES, 38 impasse Fagot, 39100 Dole
http://www.myspace.com/cavesdole

Le département Arts de la Médiathèque de Dole mettra bientôt à disposition des ouvrages d'apprentissage de logiciels de M.A.O.

30 mars 2008

« Hey, hey, hey pretty Dolly » : David Lee Roth, l’interview sur Y!Live

On avait un peu perdu de vue David Lee Roth depuis son départ de Van Halen en 1985. Deux albums solos très honorables Eat' em and Smile puis Skycraper co-produit avec le guitariste Steve Vai. Puis plus rien. La semaine dernière David est enfin sorti de sa réserve pour donner via le nouveau service Y!Live* une interview interactive.
Transcription de quelques extraits de l’interview qui nous en apprend beaucoup sur l’actualité du chanteur.


Speaker : Hi David !
David Lee Roth : Hi guys !
Speaker: it’s amazing, we are talking with mister David Lee Roth. Hello David. Thank’s to be with us tonite . A complete one hour video chat with the greatest heavy glam rock singer of the world. It’s a dream, it’s just unbelievable whaouh! David, you probably know that a bunch of your fans are online just now. I guess, I can read their mind, all of them really love you, all of them want to see you on a stage as soon as possible. They just can’t wait. So, don’t let us in hell ! Our first question is when ?
David Lee Roth : Oh my goddess, sweet Lord ! Hide your girlfriends, caus’ I’m back and starved ! Ah ah ah (laughs). Well, you know, for me, it’s beginning to grow like a huge, a giant, enormous, godzilous desire! Ah ah ah (laughs). Now I’m gonna tell you guys something really fresh, a very exciting project which is just about to be released. Keep on the line and check it out.
Speaker : You just declared to Rolling Stone magazine that Eddie [Van Halen] phoned you a few weeks ago, and told you that he couldn’t get a new tune out of his head. Can you tell us a little bit more ?
David Lee Roth : Ah ah ah (laughs) Eddie was just coming back from France, with a full bag of French music. Eddie is mad of music. He eats music, drinks music, smokes music, he’s like a musicoholic ! Eddie’s a close friend of mine, despite the fact that I left Van Halen, it remains one of my close friends, and you know, this man’s crazy, let him, and he could keep all day long headphones on the head all day to listen to thousands of bizarre stuff from all around the world. So, I asked him : ok, Eddie, what’s this precious stuff, man, c’mon man, tell me what’s this f**k**g piece of s**t, that you cherish more than your balls ?
Speaker : And what was the Eddie’s answer ?
David Lee Roth : You’ll never find it out ! Ah ah ah.(laughs) On the phone, Eddie was very nervous, but enthusiastic too. He said : “French singers are fabulous, they hit the sky. They kick our ass. Forget all you know, let down Frankie, Louis Prima (Just a gigolo), Cab Calloway, Sammy Davis Jr, Brian Wilson (California girls). I’ve got the one. whaow, this man, the french guy is the most talented entertainer I’ve never heard. His name is b-MeNez, he is handsome, has a golden voice, get an incredible rhythm. I can’t understand the lyrics, because I can’t speak french but it sounds really smart like a very deep full poetry. I send you the track called « Hey, hey, hey pretty Dolly » . You listen it, I know you, you’ll enjoy it So, if you’re ok with, we meet us together next week on the studio to performe a cover. My brother will be there too.
Speaker : Oh my God, Oauh ! What a great deal !Amazing ! Have you listened that, guys ? Van Halen brothers with David Lee Roth are on the run again for a new track ? It’s tremendous ! just Tell us, David, that’s not a joke ? And what about the song ? Did you hear it ?
David Lee Roth : Oh no, not a joke at all, it’s completely true ! Yep, I listened the song, and I realize that my friend Eddie was absolutely right. This song « Hey, hey, hey pretty Dolly » really brings a new sensation. You see, maybe teenagers, discovering and listening to rock ’n’ roll in the early fifties for the first time of their life, felt a similar experience, it was clear, something had happened, and times were changing ! You know, I’ m a tough guy, sometimes a bite quite pretender, so it’s pretty hard, but I should recognize it. This french guy tried to gain a complete artistic superiority above of us, just with a single song. DO YOU BELIEVE IT ?
Anyway, we on the earth to learn until the end, so my goal today is just to do a cover of « Hey, hey, hey pretty Dolly » , and to do it well. Perhaps, is just it’s modest work, but it’s a devoted tribute b-MeNez. I really hope that b-MeNez is going to become very popular here in America. My cheeriest wish now is to meet him, and to perform a duet version of « Hey, hey, hey pretty Dolly » with him. You can say I’ am a dreamer, but I’m not the only one. And sometimes my dreams come true. By the way, do you know the b-MeNez MySpace address ?
Speaker : Thank you David for being with us tonight, for your gentry and your kindness. And now to please your fans, let us listen to « Hey, hey, hey pretty Dolly » , the new Van Halen cover version.



Speaker : Would you like to answer to a last question, David, what’s up in your mine about the Sammy Hagar’s cover of “The little squeezy rubber man”, originally performed by Pat Sebastien ? Did you appreciate it ?
David Lee Roth : This cover is a crap. Respect to Pat Sebastien. Why Sammy do that with the original masterpiece. It's a shame.

[Il n’aura sans doute pas échappé aux plus anglophones d’entre nous que l’anglais parlé par David Lee Roth n’est pas exempt de quelques maladresses syntaxiques, voir de tournures idiomatiques incorrectes, dont l'auteur de cette fidèle transcription ne saurait être tenu pour responsable. ]

A venir l'interview de Fish (ex-chanteur de Marillion) et d'Avril Lavigne (égérie adulée par tous les punk rockers).
Y!Live = Yahourt !Live

27 mars 2008

Rock au cinéma

Le département Arts de la Médiathèque propose actuellement une sélection documentaire de ses collections (DVD, CD, partitions, livres) afin de faire mieux connaître la relation que le rock entretient depuis 50 ans avec le cinéma. Evidemment, il n'est pas possible de traiter un pareil sujet de manière exhaustive, nous proposons quelques balises d'un parcours chronologique sur les apparitions du rock à l'écran.

Le rock entretient un rapport étroit avec le septième art. Ainsi, l’avènement médiatique d' Elvis Presley, la première star du rock fut amplifié par la diffusion de ses chansons dans les salles de cinéma. Très vite, les producteurs travaillant au sein de ces deux industries du divertissement et de la culture populaire trouveront des intérêts communs et comprendront le bénéfice commercial d’une collaboration suivie.

Les Années 50
Une partie de la jeunesse américaine rejette en partie de l’ american way of life, notamment les conventions imposées par la famille et l'autorité parentale.
Contemporains de la naissance du rock ’n’ roll, trois films précurseurs décrivent ce phénomène de teen-agers en rébellion.
En 1954, L’Équipée sauvage (The wild one), film de Laslo Benedek, avec Marlon Brando inaugure le genre "film de motard" (biker movies) qui trouvera son prolongement et son apogée avec Easy rider (1968) de Dennis Hopper, avec Jack Nicholson, et Peter Fonda (Born to be wild restera comme l'un des hymnes de cette époque)
Et en 1955, À l’Est d’Eden (East of Eden) de Elia Kazan et La fureur de vivre (Rebel Without a Cause) de Nicholas Ray, feront de l'acteur James Dean le représentant de cette génération.

Dés 1955, le ton est donné avec Graine de violence (Blackboard Jungle) réalisé par Richard Brooks dans lequel on peut entendre Rock around the clock de Bill Haley. Le film fait un triomphe.

En 1956, Elvis Presley tourne Love me tender réalisé par Robert D. Webb. Le film dans son propos n’a rien de revendicatif, il s’agit plutôt d'un western romantique. La récupération du rock'n'roll par la machine hollywoodienne est en marche et trouvera son zénith avec Grease (1978), (une crétinerie, hum, ... disons plutôt) une comédie musicale écrite par Jim Jacobs et Warren Casey et avec John Travolta et Olivia Newton-John. [A tout prendre, on pourrait presque préférer la version française.]

Elvis Presley Love Me Tender

La même année, en 1956, c’est au tour d’Eddie Cochran, Little Richard et Fats Domino de figurer au générique de La blonde et moi (The Girl Can't Help It) réalisé par Frank Tashlin
Suivront dans la fin des années 50, un grand nombre de productions plus ou moins intéressantes dont Don’t know the Rock de Fred F Sears, Rock Rock Rock (1956) de Will Pric, Mr. Rock and Roll (1957) de Charles S. Dubin, avec Little Richard, et Chuck Berry, etc. ...

Les années 60
Dans les années 60, en Californie, les Beach Boys sont les représentants de la surfmusic, un style pop rock insouciant, qui dépeint les joies d’une vie hédoniste remplie de surf, de plage, de soleil et de jolies filles. Avec le genre beach movies le cinéma ne reste pas étranger à ce phénomène.
[Une filiation avec la série Alerte à Malibu (Baywatch) n'est sans doute pas hors de propos.]Beach Party (1963) de William Asher

Mais, c’est en d’Angleterre que la nouvelle vague pop déferle avec l’arrivée des Beatles. Le réalisateur Richard Lester tournera avec le groupe, Hard Day's Night (4 garçons dans le vent) (1964), puis Help en 1965. En 1967, les Beatles appparaîssent dans Magical Mystery Tour, un film réalisé pour la télévision par Bernard Knowles et en 1968, en pleine époque psychédélique sortira le film d’animation Yellow Submarine (le sous-marin jaune) réalisé par George Dunning basé sur la musique des Beatles. [en français le sous-marin vert par les Compagnons de la chanson, peut-être bons chanteurs, mais nuls en version !]
The Beatles A Hard Days Night


Depuis 1966, avec l’apparition du mouvement Hippie, le genre documentaire prend une place importante avec Don’t look back (1967) de DA Pennebaker consacré àc Bob Dylan, et Sympathy for the devil, (appelé aussi One plus one) (1968) de Jean-Luc Godard, avec The Rolling Stones.


Les Années 70
Cette décennie sera marquée par la profusion de festivals en plein air. Certains seront filmés, mais tous n'auront pas la qualité et la notoriété du film Woodstock dont Michael Wadleigh réalisera un documentaire en 1970. Pour l’anecdote, un jeune assistant nommé Martin Scorsese travailla au montage du film. La performance incroyable de Jimmy Hendrix restera l’un des moments forts de ce festival légendaire.
Jimi Hendrix Woodstock (1969)



Pendant les années 70, les stars du rock apparaîssent également au cinéma dans des rôles de composition : Mick Jagger (Ned Kelly, 1970), Bob Dylan (Pat Garrett Et Billy the Kid, 1973), David Bowie (L'Homme qui venait d'ailleurs , titre original The man who fell the earth, 1976). Ce dernier a d'ailleurs une filmographie assez importante. D’autres musiciens s’essayeront même à la mise en scène comme Frank Zappa (200 Motels, 1971). Enfin, une première génération de réalisateurs qui ont grandi avec le rock and roll chercheront comme George Lucas avec American Graffiti (1973) à représenter dans leurs œuvres leurs souvenirs d'adolescents.


La vague glam des opéras rock

Jesus Christ Superstar (1973) de Norman Jewison

Phantom of the paradise (1974) de Brian De Palma

Tommy (1975) de Ken Russell, musique de The Who, avec Roger Daltrey dans le rôle titre, Oliver Reed, Elton John, Eric Clapton, Keith Moon, Jack Nicholson, Tina Turner, etc.
Elton John Pinball Wizard (extrait de Tommy)


En 1978, Martin Scorcese réalise The Last Waltz, et filme le dernier concert du groupe The Band avec Bob Dylan, Paul Butterfield, Eric Clapton, Neil Diamond, Dr. John, Joni Mitchell, Van Morrison, Ringo Starr, Neil Young

En 1979, Bette Midler fait une performance remarquable et remarquée en interprétant The Rose qui retrace la vie fulgurante de la chanteuse Janis Joplin

Les années 80
Fiction et documentaire s'entrecroisent pour donné naissance à quelques fims marquants :

Rude Boy (1980) de David Mingay
Film qui dépeint , au début des années Thatcher, le quotidien morose d‘un jeune homme sans grand avenir qui travaille un temps comme roadie sur les tournée du groupe reggae punk The Clash.

The Great Rock'n'Roll Swindle (1980) de Julien Temple, avec les Sex Pistols

The wall (1982) de Alan Parker (photo), avec Bob Geldoff [encore supportable] pour une allégorie retraçant la descente aux enfers programmée de Pink, une star de rock névrotique.

This is Spinal Tap (1984) réalisé par Rob Reiner décrit les vicissitudes d’un groupe de hard rock minable.

Sid and Nancy (1986) réalisé par Alex Cox, avec Gary Oldman et Chloe Webb




Les Années 90 et 2000
Depuis les années 90, le film de rock se cristallise beaucoup sur les biopics, nous avons déjà présenté une liste à l'occasion de la sortie de Control d'Anton Corbijn

The Doors (1991), réalisé par Oliver Stone, avec Val Kilmer

Year of the horse (1997) film documentaire de Jim Jarmusch avec Neil Young

Dig (2004) de Ondi Timoner avec les Brian Jonestown Massacre et les Dandy Warhols

Last Days (2005) de Gus Van Sant, pour une évocation des derniers jours de Kurt Cobain

Walk the line (2005) de James Mangold, avec Joaquin Phoenix. Le destin du chanteur country-rock Johnny Cash

Control (2007), un film de Anton Corbijn, la vie du chanteur Ian Curtis (Joy Division)
Control


Joe Strummer : The Future Is Unwritten (2007) un film de Julien Temple, sur le chanteur et leader des Clash.


Sources et ressources bibliographiques :
Eduardo Guillot, Rock et ciné, Ed. La Mascara, 2000
"Graines de violence : 15 films rock’n’roll", in Rock & Folk, avril 2008.

Ressources consultées en ligne :
"Rock et cinéma : une filiation : Dialogue entre Thierry Jousse et François Ribac" n Mouvement, n° 26, 2003/2
Panorama des films sur le Rock (Studiomagazine.fr, 25/09/07)

No time to think, une conférence de David M. Levy : vidéo de la semaine #38

Pas de temps pour penser


Restitution (non certifiée conforme) de la conférence de David M. Levy (5 mars 2008)

Du temps pour regarder et pour penser
Le rythme de la recherche courante semble empêcher tout regard contemplatif.
Barbara McClintock, prix Nobel en génétique raconte dans sa biographie qu’elle a prit le temps pour regarder et écouter ce que les résultats avaient à lui dire.

As we may think
Vannevar Bush est l’un des pères de l’électronique et de l’informatique, il fut le conseiller scientifique du Président Roosevelt. En 1945, il écrit un article intitulé As we may think dans lequel il affirmait avec certitude que les nouvelles technologies allaient assister et soulager les hommes dans leur travail de réflexion.
Au sujet du Memex : “Imaginer un futur appareil destiné à l’usage individuel, qui serait une sorte de bibliothèque ou de répertoire mécanisé… un appareil dans lequel un individu pourrait archiver tous ses livres, ses disques, et ses communications, et qui serait mécanisé de telle sorte qu’il puisse être consulté avec une grande rapidité et une grande souplesse.
L’appareil permet « l’indexation associée, l’idée de base est que chaque article sélectionné doit permettre d’en sélectionner un autre. C’est la fonction essentielle du memex. Le procédé de lier deux articles ensemble est une chose importante.
" [V. Bush a eu l’intuition de l’hypertexte]
" Une guerre dévastatrice s’achève, dans laquelle la science et la technologie ont permis aux peuples de déployer, les uns contre les autres, des armes de cruauté. La survie de l’humanité dépend de sa capacité à gagner en sagesse par l’expérience qu’elle a acquise. Si les peuples ont de meilleurs accès aux archives de leur histoire, ils pourrons mieux connaître la part d’ombre de leur passé et analyser plus complètement et objectivement leurs problèmes présents. Ils seront davantage aptes à penser. Mais il existe des obstacles empêchant les peuples de faire le meilleur usage de ces archives. "

La montagne de la recherche scientifique ne cesse de s’élever. L’évidence devient de plus en plus nette que nous sommes enlisé et dépassé par l’extension des spécialisations. Chaque chercheur doit tenir compte des découvertes et des conclusions de milliers d’autres chercheurs. Ces conclusions qu’il n’a pas le temps de les saisir, encore mois de les absorber au moment où elles apparaissent. Alors que la spécialisation devient de plus en plus nécessaire pour l’avancée des découvertes scientifiques, et l’effort pour construire des ponts entre les disciplines est en comparaison insuffisamment soutenu.
Pour V. Bush, les futurs outils de l'informatique [terme français, néologisme pour traitement automatisé de l'information] en automatisant les aspects les plus routiniers de la recherche, devaient libérés les chercheurs, et les rendre plus disponibles pour les aspects plus créatifs de leur travail.
Il distinguait ainsi deux types de pensée : la pensée routinière et répétitive, et la pensée mature, et créative.
Pour la pensée mature on ne peut trouver de substitut mécanique.
La pensée créative et la pensée répétitive sont deux choses très différentes. Et pour cette dernière, il y a, et il doit y avoir, de puissantes assistances mécaniques.”


Mais en dépit de la volonté visionnaire de V. Bush, la surcharge informationnelle n’a cessé de croître. Et nous avons aujourd'hui moins de temps pour penser, et non pas plus comme l'on aurait pu l'espérer. Alors, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

Travailler moins pour penser plus
Josef Pieper (1904-1997), philosophe allemand et théologien catholique, écrit en 1947 Leisure : The Basis of Culture (Le loisir comme fondement de la culture) dans lequel il fait le constat que :
Le monde du travail devient notre monde comme seul et unique horizon. Le monde du travail menace de nous englober complètement, et ses exigences deviennent de plus en plus importantes, jusqu’à demander au final un engagement total de la part des individus.”
Sera-t-il possible de garder, ou de réclamer de la place pour les loisirs, en dehors du travail? Et cela ne signifie pas seulement un peu de repos le dimanche, mais un domaine vital sans entrave, un espace de liberté, de réel apprentissage, pour s’accommoder au monde dans sa globalité ? En d’autres termes sera-t-il possible de préserver l’homme pour éviter qu’il ne se confonde avec sa seule condition de fonctionnaire, ou un travailleur ?
David M. Levy précise que lorsque J. Pieper parlait de loisir, cela ne signifiait pas regarder un match de foot à la télé, ou jouer aux jeux vidéo [;-)]

L’école des loisirs
Le loisir est une forme de quiétude qui constitue une préparation nécessaire pour adhérer avec la réalité ; seule une personne calme peut écouter, inversement, si elle n’est pas calme, elle ne peut être à l’écoute… Le loisir est une disposition pour être réceptif à la compréhension, au regard contemplatif, à l’immersion dans le monde réel.
Loisir, en anglais leisure a la même racine que le latin scola, qui a donné school, scholar (érudit, universitaire), ou scholarship.

Ratio vs Intellectus
Les hommes du Moyen-Âge faisaient la distinction entre ratio et intellectus. Ratio est le pouvoir analytique de la pensée logique et discursive, de la recherche, de l’étude, de l’abstraction, de la précision, et de conclusion, alors qu' intellectus se réfère à la capacité synthétique d’avoir un aperçu complet de la vérité, comme on regarde un paysage dans sa totalité.

Des outils pour l’esprit ?
Le Web et les autres technologies numériques sont les meilleurs outils jamais créés pour chercher, étudier, analyser, préciser, et conclure. Mais qu’en est il pour l’intellectus ?

Plus, plus vite, mieux : l’accélération
Plus que jamais, aujourd’hui il est dans l’air du temps de parler d’accélération ou de raccourcissement du temps, mais cette sensation que l’histoire, la culture, la société, et que le temps lui-même, de quelque manière étrange, s’accélère, et bien cette perception n’est pas du tout nouvelle. Des historiens tels que Reinhard Koselleck l’ont montré, le sentiment général d’emballement accompagne la société moderne depuis au moins le milieu du 18ème siècle. "
Hartmut Rosa, Social acceleration, 2003

La crise de l’environnement informationnel
Le monde moderne a connu une série de crises :
d’abord, une crise de contrôle de la production à la fin du 19e siècle, résolue par le développement du management de l’entreprise hiérarchisée,
ensuite une crise de la production au 20e siècle, résolue par le développement de la publicité, [permettant une relance de la consommation ?]
aujourd’hui, nous connaissons une nouvelle crise que nous appellerons la crise de l’environnement informationnel, mais comment et avec quoi la résoudre ?

Temps rapide contre Temps lent
Lorsque le temps rapide et le temps lent se rencontrent, c’est le temps rapide qui gagne. C’est la raison pour laquelle on ne réalise jamais de chose importante parce qu’il y a toujours quelque chose à faire avant. Nous somme toujours tenter de faire les choses urgentes en premier. De cette manière, les activités lentes et qui doivent être menées sur le long terme se perdent en route. A une époque où les distinctions entre travail et loisir s’effacent, l’efficacité (la rentabilité) semble être la seule valeur en économie, en politique et dans la recherche , ce qui ne contribue pas à valoriser la persévérance, la constance et l’application aussi bien dans le travail et que dans les relations amoureuses (sic!)"
Thomas Eiksen, The tyranny of the moment, 2001

Pensée créative
Lorsque vous voyez le problème, soudain quelque chose arrive qui fait que vous avez la réponse – avant que vous soyez capable de la formuler avec des mots. » (Barbara McClintock)
Le mathématicien Gauss racontait avoir résolu un problème “non en se dépensant en de pénibles efforts mais comme on dit par la grâce de Dieu. L’énigme était résolue, comme par un éclair de lumière.”
Tchaïkovski décrivait comment “le germe d’une composition future venait de manière inattendue et prenait soudain racine avec force et rapidité.”

Faire taire le bavardage mental
Il s’agit d’un constant et obsessionnel monologue intérieur qui parasite tout résonnement constructif.

Penser prend du temps.
Le temps de la réflexion. La pensée créative ne souffre pas la précipitation ; c’est une activité qui doit aller à son rythme.
La pensée créative peut être nourrie. L’esprit peut être entraîné à être plus tranquille et plus réceptif (par la pratique de la concentration et la méditation) et le bavardage mental peut être réduit.
On ne peut pas provoquer l’arrivée de pensées créatives mais on peut préparer le terrain pour les accueillir. Quelles sont les conditions qui encouragent la pensée créative ?
Au quotidien, lorsque l’on est engagé dans une activité multi-tâches (emails, réunions) faite d’interruptions incessantes, il est très difficile de parvenir à suivre le fil de sa pensée.

La crise de l’information est une crise environnementale
Nous sommes depuis quelques années sensibilisé aux dangers de l’industrialisation et de l’urbanisation incontrôlée qui menacent la planète. Nous avons pris conscience de la nécessité de préserver les marais, les forêts et la vie sauvage…
Il en va de même dans notre environnement vital personnel, nous avons aussi besoin de préserver des espaces de silence, d’isolement pour réfléchir, pour avancer.

Pour un environnementalisme informationnel
Cette prise de conscience se diffuse dans la société par la recherche, par le débat public, l’éducation à l'école, le changement progressif de la législation et la prise en compte de ces problématiques par les politiques, l’intégration de ces enjeux dans le développement technologique, et par un changement dans les pratiques sociales (recyclage), etc.
Pour affronter la crise de surchage informationnelle, nous sommes encore au début de cette prise de conscience. Quelques initiatives se mettent en place : le do not call registory (pour éviter d’être démarcher par le télémarketing), ou l'installation de filtres anti-spams, etc.

Quatre directions pour la recherche :
1ère : Être davantage conscient de la nature et de l’ampleur du problème

2ème : s’installer dans des environnements physiques apaisants et tranquilles. Avec un exemple bien choisi : une bibliothèque. David Levy cite notamment la salle de lecture de la Bibliothèque du Congrès à Washington.

3ème : A défaut choisir un environnement virtuel apaisant. Par exemple, un fond d’écran sobre. La page d’accueil de Google [en même temps la conférence est un google talk, il faut prendre cet exemple comme un échange de bon procédé !] est un bon exemple d’un environnement propice à la recherche.

4ème : Organiser et évaluer ces pratiques de recherche et d’échange d’information (emails, messagerie instantanée, gestion des favoris, etc.) et prendre conscience de toute la gamme des états émotionnels que l’on traverse lorsque l’on est en ligne (stress, plaisir, colère, ennui, excitation, anxiété). Il est intéressant, par exemple de constater comment parfois une boîte pleine de messages en instance peut inspirer un sentiment proche de l'effroi, voir de la panique!

As we may think : (no) time to think (fin)
Le conférencier termine sa conférence par la phrase de conclusion de l’article de V. Bush qui est une mise en garde sur le bon usage et inversement les dangers potentiels des technologies :
« The applications of science have built man a well-supplied house, and are teaching him to live healthily therein. They have enabled him to throw masses of people against another with cruel weapons. They may yet allow him truly to encompass the great record and to grow in the wisdom of race experience. He may perish in conflict before he learns to wield that record for his true good. Yet, in the application of science to the needs and desires of man, it would seem to be a singularly unfortunate stage at which to terminate the process, or to lose hope as to the outcome. » (source)

Pour David Levy, le défi est donc d’équilibrer ratio et intellectus, et ne pas laisser l'un prendre le pas sur l'autre.

Et maintenant votre film :

http://www.youtube.com/watch?v=KHGcvj3JiGA

http://depts.washington.edu/iql/

Tommy Guerrero


Coolitude : n. f. Néologisme formé à partir de cool, adjectif anglais signifiant frais, calme. Définit la faculté de combiner la souplesse et la tonicité.
Exemple : Tommy Guerrero

Star américaine du skateboard dans les années 90, Tommy Guerrero, résidant à San Francisco, se consacre depuis une dizaine d’années à sa deuxième passion, la musique pour une carrière plus confidentielle.
Touche à tout l’air de rien, musicien multi-instrumentiste (guitare, basse, batterie, claviers, machines), artisan pratiquant l’art pauvre, Tommy Guerrero compose une musique attachante et discrète qui se défie de tout éclat, de toute ostentation, pour adopter la fluidité et la nonchalance comme mode opératoire. La pulsation utilisée vient du hip-hop, mais le rythme downtempo incline au flegme et au détachement. Le jeu des guitares acoustiques ou électriques, avec des accords consonants frottés et souvent frôlés, et des solos en glissando, garde la mémoire d’une sensualité hispanique.
Les disques de Tommy Guerrero sont des bandes-son propices à diverses déambulations urbaines : en vélo, en voiture, en skate, en triclycle,…
En apportant la sensation de parcourir les trottoirs de l'enfance.

Tommy Guerrero And The Folklore Continuse


http://www.tommyguerrero.com/
http://www.myspace.com/tommyguerrero

Et si le rêve du geek était le cauchemar de l’humanité ?

The businessman. Production John Xiao et Alan Lin
Musique : Tommy Guerrero : "Blue masses"

metro/apple/starbucks coffee/motorola/metro,... et tout seul dans le réseau
Marketing viral avec placement de produits ou dénonciation radicale d’un mode de vie refermé comme le clapet d’un téléphone portable ?
Bonne journée ! ;-)

25 mars 2008

Kora Jazz Trio au théâtre de Dole vendredi 28 mars

Abdoulaye Diabaté, piano
Moussa Cissoko, percussions
Djeli Moussa Diawara, kora

Kora Jazz Trio : "Foly"

un concert organisé par Scènes de Jura.

CD disponibles à la médiathèque de Dole : Part 1 (Mélodie, 2003) et Part 2 (Celluloïd, 2005)

http://korajazztrio.free.fr/

24 mars 2008

Robert Schumann : "L'oiseau prophète"

Waldszenen op.82 [Scènes de forêt], 7. Vogel als Prophet (1849) [L’oiseau prophète] de Robert Schumann interprété au piano par Wilhelm Kempff (Paris, 1961)