Période trouble, et confusion des émotions ... une valse musette très gouleyante Ah le petit vin blanc, ...et l'hymne grave et solennel de la Résistance et de la Libération Le Chant des partisans ... le swing et la java, la griserie et l'insouciance (Oui, si tu me dis oui, Aucune importance, Quand un facteur s'envole, Bébert, Cheveux dans le vent), ... avec, en contre-poids, la mauvaise conscience (L'âme au diable, Monsieur Saint-Pierre), la détresse de la perte et la nostalgie du passé (J'ai pleuré sur tes pas, Que reste-t-il de nos amours ?, La valse de Paris)
L'année 1940 marque la fin de de la drôle de guerre avec la défaite de la France et le début de l'occupation allemande et de la collaboration. Des chansons sont là, comme toujours, pour remontrer le moral : Paris sera toujours Paris, Méfie-toi de la patrouille, En vélo...
Vivo sonhando
Sonhando mil horas sem fim
Tempo em que vou perguntando
Se gostas de mim
Tempo de falar em estrelas
Falar de um mar
De um céu assim
Falar do bem que se tem
Mas você não vem, não vem
Você não vindo
Não vindo a vida tem fim
Gente se rindo, falando
Zombando de mim
E eu a falar em estrelas,
Mar, amor, luar
Pobre de mim
Que só sei te amar
Dreamer
Why are my eyes always full of this vision of you
Why do I dream silly dreams that I fear won't come true
I long to show you the stars
Caught in the dark of the sea
I long to speak of my love But you don't come to me
So I go on asking if maybe one day you'll care
I tell my sad little dreams to the soft evening air
I am quite hopeless it seems, two things I know how to do
One is to dream
Two is loving you (paroles de Gene Lees)
Je vis en rêve
Je vis en rêve
Rêvant mille heures sans fin
Ce temps à te demander Si tu m'aimes
Ce temps à parler d'étoiles Parler d'une mer
D'un ciel comme celui-là Dire le bien qu'il y a
Mais tu ne viens pas, tu ne viens pas
Tu ne viens pas
Tu ne viens pas, la vie prend fin
Les gens rient, parlent
Se moquent de moi
Et moi je parle d'étoiles, De mer, d'amour, de clair de lune
Pauvre de moi
Qui ne sais que t'aimer (traduction littérale et approximative)
Vivo Sonhando est une chanson écrite et composée en 1962 par Antônio Carlos Jobim. (On peut y voir une référence à l'œuvre de Pedro Calderón de la Barca : La vida es sueño [La vie est un songe] écrite en 1635.)
Les premiers enregistrements de cette bossa nova datent de 1963 : par le chanteur Marco Valle, le groupe vocal Os Cariocas, la chanteuse Lenny Andrade, ainsi qu'une version instrumentale par Jobim sur son 1er album The Composer of Desafinado Plays.
Dès l'année suivante, en 1964, ce sera au tour des chanteuses Wanda Sá et Sylvia Telles, et des musiciens Sergio Mendes, Stan Getz & João Gilberto et Eumir Deodato d'en donner leur version, ...
Vivo Sonhando fut aussi chantée en anglais (Dreamer) avec des paroles de Gene Lees, par Astrud Gilberto, Antônio Carlos Jobim, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, ... la liste reste grande ouverte !
Pochette Alaide Costa – Gosto De Você RCA Victor, 1959
Minha Saudade
Minha saudade*
É a saudade de você
Que não quis levar de mim
A saudade de você
E foi por isso
Que tão cedo me esqueceu
Mas eu tenho até hoje
A saudade de você
Eu já me acostumei
A viver sem teu amor
Mas só não consegui
Foi viver sem ter saudade
Minha saudade
É a saudade de você
Que não quis levar de mim
A saudade de você
Mon désir
Mon désir
C'est le désir de toi
Que je ne veux pas enlever de moi
Le désir de toi
Et c'est pour cela
Que si tôt tu m'as oublié
Mais j'ai toujours
Le désir de toi Je suis déjà accoutumé A vivre sans ton amour
Mais ce que je ne pourrais
C'est vivre sans désirer
Mon désir
C'est le désir de toi Que je ne veux pas enlever de moi Le désir de toi
*saudade : mot portugais difficile (voir impossible) à traduire, exprimant un "sentiment complexe où se mêlent mélancolie, nostalgie et espoir", ou encore "désir d'ailleurs", et "langueur" (cf. wikipédia). Une forme de sentiment d'un désir inaccessible, d'un vague à l'âme, ou d'une aspiration persistante et inassouvie que l'on peut rapprocher de l'allemand Sehnsucht, de l'anglo-américain blues, ou de l'amour lointain (ou amour de loin) cher aux troubadours du Moyen-Age.
Chanson composée par João Donato et João Gilberto. D'abord en registré en instrumental par Luiz Bonfá en 1955 (avec João Donato à l'accordéon !) , la chanson sera chantée en 1959 par Alaide Costa. (source : Autres Brésils)
Parmi les multiples autres interprétations, tant instrumentales que vocales :
Syles E Seu Conjunto (1956), Paulo Moura (1958), Bola Sete (1959), João Gilberto (1961), Herbie Mann (1962), Rosinha de Valença (1963), Cannonball Adderley (1963), Milton Miranda (1965), João Donato (1965), Vitor Assis Brasil (1966), Walter Wanderley (1967), ... Lisa Ono (1995), Wanda Sá (2003), Lula Galvão (2008)
Samba da Minha Terra Bando da Lua Columbia 55245-A (1940)
Samba da minha terra
O samba da minha terra deixa a gente mole Quando se canta todo mundo bole, Quando se canta todo mundo bole
Eu nasci com o samba e no samba me criei
do danado do samba nunca me separei
O samba da minha terra deixa a gente mole Quando se canta todo mundo bole, Quando se canta todo mundo bole
Quem não gosta do samba bom sujeito não é
Ou é ruim da cabeça ou doente do pé
La samba de mon pays
La samba de mon pays rend les gens tendres
Quand tu chantes, tout le monde danse, Quand tu chantes, tout le monde danse
Je suis né avec la samba et dans la samba j'ai grandi
De cette sacrée samba, je ne me suis jamais séparé
La samba de mon pays rend les gens tendres Quand tu chantes, tout le monde danse, Quand tu chantes, tout le monde danse
Qui n'aime pas la samba, c'est pas un bon gars.
Soit il a mal à la tête, soit il a mal aux pieds
Dorival Caymmi a composé Samba da Minha Terra en 1940 pour le groupe Bando da Lua, l'orchestre qui accompagna Carmen Miranda pendant sa tournée aux Etats-Unis.
La chanson a fait l'objet d'innombrables interprétations : parmi les plus marquantes, celle de Dorival Caymmi lui-même (1957), de João Gilberto (1961), et celle de Novos Baianos (1973).
Et aussi celles de Elza Soares, MPB4, Beth Carvalho, Rosinha De Valença, Tamba Trio, Rossa Passos, Baden Powell, Lio, Bossacucanova, ...
C'est juste ça mon baion Et il n'y a rien de plus Mon cœur l'a voulu comme ça, alors,
Bim boum...
*Baion = genre musical et danse du Nordeste du Brésil, est basé sur un rythme syncopé à deux temps, souvent joué avec un accordéon et des percussions (cf. Luiz Gonzaga - Baião) . Ce rythme fait partie du forró. Le baion a été popularisé par la radio dans les années 1940 et 1950 (cf. The Baion (1954) - The Fontane Sisters)
Parce que mon coeur fait Bim Boum !
Bim Bom, écrite et composée par João Gilberto vers 1956, et enregistrée en 1958, est considérée avec Chega de Saudade comme l'une des premières chansons de bossa nova.
Estava à toa na vida
O meu amor me chamou
Pra ver a banda passar
Cantando coisas de amor
A minha gente sofrida
Despediu-se da dor
Pra ver a banda passar
Cantando coisas de amor
O homem sério que contava dinheiro parou
O faroleiro que contava vantagem parou
A namorada que contava as estrelas
Parou para ver, ouvir e dar passagem
A moça triste que vivia calada sorriu
A rosa triste que vivia fechada se abriu
E a meninada toda se assanhou
Pra ver a banda passar
Cantando coisas de amor
O velho fraco se esqueceu do cansaço e pensou
Que ainda era moço pra sair no terraço e dançou
A moça feia debruçou na janela
Pensando que a banda tocava pra ela
A marcha alegre se espalhou na avenida e insistiu
A Lua cheia que vivia escondida surgiu
Minha cidade toda se enfeitou
Pra ver a banda passar cantando coisas de amor
Mas para meu desencanto
O que era doce acabou
Tudo tomou seu lugar
Depois que a banda passou
E cada qual no seu canto
Em cada canto uma dor
Depois da banda passar
Cantando coisas de amor
Depois da banda passar
Cantando coisas de amor
La fanfare
J'étais sans but dans la vie
Mon amour m'a appelé
Pour voir passer la fanfare
Chanter les choses de l'amour
Mon peuple qui souffrait
A dit adieu à la douleur
Pour voir passer la fanfare
Chanter les choses de l'amour
L'homme sérieux qui comptait l'argent s'est arrêté
Le gardien de phare qui comptait ses avantages s'est arrêté
L'amoureuse qui comptait les étoiles S'est arrêtée pour voir, écouter et laisser le passage
La fille triste qui vivait renfermée a souri
La rose qui vivait refermée s'est ouverte
Et tous les enfants ont trépigné
Pour voir passer la fanfare
Chanter les choses de l'amour
Le vieil homme faible oublia sa fatigue et pensa
Qu'il était assez jeune pour sortir en terrasse et danser
La fille moche s'est penchée à la fenêtre Pensant que la fanfare jouait pour elle
La joyeuse marche s'est déployée sur l'avenue et a continué
La pleine lune qui demeurait cachée est apparue
Ma ville entière s'était décorée
Pour voir passer la fanfare en chantant les choses de l'amour
Mais pour ma consternation
La fête est terminée
Tout a repris sa place
Après la fanfare passée
Et chacun dans son coin
Dans chaque coin une souffrance
Après le passage de la fanfare
Chanter les choses de l'amour
Après le passage de la fanfare
Chanter les choses de l'amour (traduction littérale et approximative)
A Banda, est sorti sur le premier album du chanteur : Chico Buarque de Hollanda (1966). La chanson écrite et composée pour participer au 2e Festival de Musique Populaire Brésilienne organisé par TV Record y fut primée, chantée en public successivement par Chico Buarque et Nara Leão.
Chico Buarque raconte que pour écrire A banda, il avait été inspiré par la chanson Ensaio geral (Répétition générale) de Gilberto Gil. (Vão sair no carnaval / É preciso vir à rua / Esperar pela passagem / É preciso ter coragem / E aplaudir o pessoal [Ils sortent pendant le carnaval / Il faut venir dans la rue / Attendre le passage / Il faut avoir du courage / Et applaudir les gens]
Ce premier trophée pour Chico Buarque connaitra un immense succès populaire au Brésil, et un peu partout dans le monde. Repris au Portugal par Simone de Oliveira (1966), en anglais par Astrud Gilberto (1967), en italien par Mina (1967), en français par Dalida (1967), en version instrumentale aux Etats-Unis par le trompettiste Herb Alpert et son Tijuana Brass (1967), en allemand par France Gall (1968),.. et même en tchèque par Vladěna Krumlová (1969) ! (source pt.wikipedia)